Aperçues (4)
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Georges Didi-Huberman raconte son voyage en Grèce.
Dans les rues d’Athènes je regarde les murs, les magnifiques appareillages de briques byzantines ou ottomanes, les morceaux de béton d’immeubles jamais finis ou les traces de balles des si nombreux épisodes des guerres civiles. Je regarde sur les murs les tags politiques, par exemple cet appel à ne pas renouveler l’erreur de Varkiza, quand les partisans, en 1945, déposèrent les armes – en pleurant, comme on le voit sur certaines images d’archives — avant de se faire littéralement exterminer, comme le raconte bien Joëlle Fontaine dans son livre De la Résistance à la guerre civile en Grèce. Mais je regarde surtout les gestes, les gens. Les gestes concentrent toutes les temporalités, tous les deuils et tous les désirs, fût-ce dans l’« accord de ce qui diffère ».