Vous avez pourtant mentionné la raison pour laquelle l’emploi de travailleurs pauvres locaux devient insupportable aux riches européens : leurs enfants, livrés à eux-mêmes par les conséquences croisées de l’exploitation toujours plus productive de leurs parents, de la réduction du maillage des services sociaux et de la ghettoïsation rendue nécessaire par une prétention croissante des riches à imposer leur loi des riches sur des territoires épuisables, dont la crise du logement est la plus évidente manifestation.
Puisque désormais la simple présence des enfants des travailleurs est insupportable aux classes moyennes, que faire ? La réponse vient de l’Europe : « imposer » des formations Bac+3 enrichies en moralisme républicain, ouverture d’esprit aux nouveaux hédonismes des maîtres, et techniques d’opérette façon marketing, développement du rable de lapin et comptabilité analytique.
Est-ce pour autant un drame ?
La frontière que veut ériger l’élite autour d’elle a vocation a être bien plus étanche que les frontières nationales. Et après tout qu’importe s’ils veulent vivre entre eux ? Le seul réel problème est la prétention à la propriété ("jouissance exclusive") des sols. Il faudra certainement abandonner aux riches de plus grands territoires que Monaco, la Suisse ou le Luxembourg, tant leurs prétentions à régir sont grandes, mais où cesser ?
Je veux bien leur laisser la France s’ils laissent l’Espagne. En attendant qu’ils s’y étouffent librement, et de leur plein gré !