C R Y P T O N O M I C O N

/beginning.html

  • L’interface n’est pas une représentation

    Un texte intitulé De l’interface à la surface : Sur la conception représentationnaliste de l’interface, et présenté lors du séminaire Co-design d’Annie Gentès en juin 2011

    http://viz.meidosem.com/post/51419888234/representation

    Son auteur, sur touitère :

    Un vieux texte qui pourra intéresser ceux qui aiment les interfaces et les horizons phénoménologiques.

    L’approche est rigolote :

    Ce document a pour objectif d’exclure deux façons classiques d’en parler : celle qui ramène l’interface à des problèmes d’ingénierie, celle qui ramène l’interface à des problèmes de communication.

    @louije : J’imagine que tu as lu les articles de Bret Victor ("The Ladder of abstraction" et « Magic Ink »), tu en penses quoi ? Tu les articule comment avec ton propos ?

    #interface #IHM #approche #ingénierie #communication #créativité

    • La référence à la machine disparaît sitôt que l’interface prend pour objet l’activité de l’utilisateur, et non le fonctionnement des appareils nécessaires à cette activité. On cesse de prendre l’interface comme un outil, comme un moyen, comme un intermédiaire. On peut passer aux choses sérieuses.

      c’est un argument que combattait Neal Stephenson dans “In the beginning was the command line" http://www.cryptonomicon.com/beginning.html , que vous invite à lire ! J’aurais aimé qu’il soit édité en français, mais ça n’a pas (encore) pu se faire.

      cc : @louije

    • @Fil L’ordinateur qui devient invisible et qui perd sa dimension vraiment informatique, c’est une question difficile pour ceux qui ont appris à penser avec l’informatique des années 80 et 90. Il y a une vraie pertinence à comprendre comment marche un ordinateur. Mais avec tant d’activité dans le domaine de « l’après PC », type interfaces contrôlées et orientées applications comme l’iPad, c’est dommage qu’il y ait si peu d’efforts pour aller dans l’autre sens aussi, pour retrouver un peu l’idéal d’Engelbart.

      C’est marrant de voir que cet article qui voudrait réveiller l’innovation dans le PC (plutôt que dans les tablettes, etc.) ne propose que des choses dont on parlait déjà en 1995 : http://mobileopportunity.blogspot.com.es/2013/05/its-time-to-reinvent-pc.html

    • @0gust1 Bret Victor ♥. Je ne comprends pas pourquoi il n’a pas déjà un atelier type Renaissance, où toutes ses idées sont notées, réalisées, et exposées dans tous les salons du monde. Son approche me semble un peu héritée de Papert et Piaget : rendre concrets des idées et des processus, pour empêcher le lecteur / l’élève d’avoir à faire preuve d’abstraction pour comprendre quelque chose. (Cf. http://llk.media.mit.edu/courses/readings/mindstorms-chap1.pdf)

    • @Fil Je partage de plus en plus ce genre d’idées, par contre on/tu parle(s) là plus des OS, qui sont quand même des interfaces assez particulières : elles ont le public le plus large (de l’utilisateur néophyte « qui veut juste faire ... » au geek développeur) Si la machine ne transparaît pas assez dans une partie des interfaces d’un OS, il est moisi (du point de vue d’un manipulateur de machines, dev, informaticien).

      Merci pour le lien vers l’essai de Stephenson, je vais me le lire avec intérêt.

      Par contre, il dit lui même :

      The essay was written before the advent of Mac OS X. In a Slashdot interview in 2004, he remarked:
      I embraced OS X as soon as it was available and have never looked back. So a lot of In the Beginning...was the Command Line is now obsolete. I keep meaning to update it, but if I’m honest with myself, I have to say this is unlikely.

      http://en.wikipedia.org/wiki/In_the_Beginning..._Was_the_Command_Line

      Ce que j’aime dans le papier de @louije, c’est la posture qui s’en dégage, similaire à celles que promeut Bret Victor : Back to basics, on évacue (pour l’instant) l’ingénierie et son corollaire la communication (comment traduire la machine pour le pôvre utilisateur derrière) pour se concentrer sur la tâche et les actions (comportements manipulatoires, boucles perceptions / action) de l’utilisateur. C’est particulièrement important je pense dans les domaines de la pédagogie (les exemples de Bret Victor), des logiciels de création, etc.. les domaines où c’est vraiment important d’avoir très peu d’abstraction entre l’action et la rétroaction.
      Par contre, je pense qu’il y a des contextes où la machine doit bien être là, et les abstractions intermédiaires doivent être correctement sensibles.

      @louije : C’est un peu ce qu’il se passe, avec internet. Les gens reproduisent et s’inspire de ses travaux. De mémoire il y a un éditeur de code (IDE), basé sur ses idées exprimées lors d’une conf, qui est en cours de réalisation : http://www.lighttable.com
      Sur Papert et Piaget, Bret Victor s’en réclame explicitement dans plusieurs endroit de sa production (il cite notamment Mindstorm dans sa biblio de trucs à lire absolument).

    • @0gust1 Oui, c’est clair que ce monsieur connaît très bien les textes. Ça fait toujours plaisir de voir des inventeurs s’appuyer sur la littérature et rendre concrètes des théories.

      Sur Stephenson et Mac OS X, en revanche, je suis plus circonspect. À la limite, je trouve OS X moins geek que Mac OS Classic. Au fil des années, OS X a de plus en plus caché son fonctionnement à l’utilisateur (transformer la bibli iPhoto en un paquet, planquer le dossier ~/Library, toutes les magouilles bizarres pour stocker les documents iCloud, etc.), alors que sous Système 7 et suivants, avec le Dossier système, le système de fichiers était la vraie interface de gestion de l’ordi : tu enlèves un fichier, hop, la fonctionnalité disparaît.