Sombres présages au Moyen-Orient - Libération

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  • Jean Aziz demande qui osera dénoncer l’implication d’un politicien libanais « de la Montagne », qui contrôle politiquement le Chouf, et qui serait directement impliqué dans les tirs de roquettes sur le Sud de Beyrouth :
    http://www.al-akhbar.com/node/184069

    Curieux article, puisque Jean Aziz lui-même n’écrit jamais le nom du politicien qu’il accuse.

    Mediarama a publié une traduction de cet article :
    http://mediaramalb.wordpress.com/2013/05/30/mediarama-30-05-2013

    C’est avec un silence suspect qu’ont été accueillis les propos du ministre Gebran Bassil accusant « un responsable politique de la Montagne » de se tenir derrière les tirs de roquettes de la région de Aïtate vers la banlieue sud de Beyrouth, dimanche.

    Des sources politiques qui suivent cette affaire parlent « de plus qu’un scandale » et donnent les précisions suivantes :

    1. Il y a effectivement des informations détaillées étayées de noms et de données, sur les tirs de roquettes. Les enquêteurs disposent des noms de plusieurs suspects et connaissent l’endroit où étaient entreposées les roquettes. Celles-ci étaient au nombre de huit et non pas de trois – les deux projectiles qui se sont abattus sur la banlieue sud et un troisième qui a explosé dans une vallée. Les investigations montrent que les suspects ont des liens avec un responsable politique, et elles déterminent avec précision le lieu de leur rencontre, l’endroit d’où les roquettes ont été tirées, après avoir été exposées à l’air libre pendant un certain temps pour que le taux d’humidité baisse. L’endroit était utilisé pendant la guerre civile pour bombarder certaines régions ;

    2. Les mêmes milieux affirment que les tirs de roquettes ne peuvent être séparés d’une série d’incidents qui se sont produits ces derniers temps. Ce qui renforce l’hypothèse selon laquelle certains milieux partisans dans la Montagne sont impliqués dans la bataille sécuritaire, militaire et politique contre les autorités syriennes et leurs alliés à Beyrouth, notamment dans la banlieue sud. Les tirs de roquettes ne peuvent pas être séparés, par exemple, de l’affaire de l’arrestation à Aïn Zhalta, le 7 avril dernier, par l’Armée libanaise, d’un groupe de personnes accusées de trafic d’armes au profit du Front al-Nosra, affilié à Al-Qaïda, en Syrie. Ce groupe a été arrêté en flagrant délit et un échange de coup de tir a eu lieu avec l’armée au cours duquel un des trafiquants, Ghassan al-Zohr, a été tué, alors qu’un autre, Mohammad Serhan, a été blessé. Sept autres personnes avaient été appréhendées ;

    3. Les mêmes sources ajoutent que l’endroit d’où les roquettes ont été tirées est limitrophe à une région où évolue un groupe extrémiste faisant partie du mouvement politique prédominant dans la Montagne. Il s’agit notamment du groupe de Allam Nasser, qui avait été tué le 11 mai 2008 à Choueifat lors des combats avec le Hezbollah ; et des groupes de Ali Zeineddine et du prédicateur Ammar, considérés comme des « fondamentalistes druzes » ;

    4. Les milieux politiques soulignent que les roquettes ont été tirées dimanche à 7 heures du matin, alors que le dirigeant politique auquel les rapports font allusion a gardé le silence jusqu’à 21 heures ;

    5. L’endroit d’où les roquettes ont été tirées se situe dans le périmètre de sécurité qui englobe l’ensemble de « l’émirat de la Montagne ». Cette région fait l’objet d’une surveillance permanente de la part du parti politique concerné, qui observe les mouvements des véhicules et des individus entrant et sortant. Preuve en est l’incident qui s’est produit le 19 novembre 2012 : le responsable du périmètre de sécurité avait immédiatement localisé l’entrée de trois voitures « étrangères », venant de la « porte » de Bater, qui avaient été interceptées à Bakaata. Comment, dans ce cas, des véhicules transportant huit, trois ou même deux roquettes, peuvent-ils se déplacer librement sans attirer l’attention ?

    6. Les milieux précités n’excluent pas que les tirs de roquettes s’inscrivent dans le cadre de la guerre menée contre le pouvoir syrien et ses alliés libanais.

    Le mouvement aouniste en Belgique énonce explicitement le nom du politicien concerné : Walid Joumblatt
    http://mplbelgique.wordpress.com/2013/05/30/joumblatt-derriere-le-tir-de-roquettes-sur-la-banlieue-sud-de

    Dans le forum du Akhbar, un message suggère qu’il s’agirait d’Akram Chehayeb.

    • Hier, dans Libération, un certain politicien libanais, chef de la communauté druze, se fait Cassandre et déplore une fragmentation communautaire de la région, due à l’incapacité de l’Islam de se moderniser. On y lit ce curieux paragraphe, qui vu le pedigree du personnage serait cocasse si la situation n’était tragique :

      Je ne voudrais pas sombrer dans trop de pessimisme, mais force est d’admettre que les beaux jours de l’Andalousie sont révolus, ces jours où juifs et musulmans partageaient une histoire de coexistence, offrant au monde un héritage incomparable. Un nouveau type d’inquisition se fait jour dans les pays arabes : celle de l’intolérance, de l’analphabétisme, du confessionnalisme et du tribalisme, qui est en fait le cycle prédit par Ibn Khaldoun. L’inquisition de la querelle entre sunnites et chiites - née d’un différend politique autour de la succession du prophète Mahomet - est exploitée par le manque et l’incapacité de l’esprit arabe ou musulman à résoudre cette controverse, à se tourner vers l’avenir, le développement et l’éducation, pour mettre en place un marché commun arabe, renforcer l’Etat de droit et le mettre à l’abri de la théocratie médiévale fondée sur des interprétations ahurissantes du Coran.

      http://www.liberation.fr/monde/2013/05/29/sombres-presages-au-moyen-orient_906677