Banalité du déni de la nakba palestinienne : à propos du film « Hannah Arendt » | Etat d’Exception
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Banalité du déni de la nakba palestinienne : à propos du film « Hannah Arendt »
by Rafik Chekkat May 31, 2013
Dans un entretien accordé au quotidien israélien Maariv, le 14 avril dernier, l’actuel président d’Israël, Shimon Peres, déclarait :
Je me souviens comment tout a commencé. L’ensemble de l’Etat d’Israël est un millimètre de l’ensemble du Moyen-Orient. Une erreur statistique, terre aride et décevante, les marais dans le nord, le désert dans le sud, deux lacs, l’un mort et une rivière surfaite. Aucune ressource naturelle en dehors de la malaria. Il n’y avait rien ici. Et nous avons maintenant la meilleure agriculture au monde. C’est un miracle : un pays construit par des gens.
Une déclaration en droite ligne avec le récit sioniste d’ « une terre sans peuple pour un peuple sans terre ». Elle montre à quel point le déni israélien de l’existence palestinienne[1] est toujours aussi prégnant… 65 ans après la nakba palestinienne. L’idéologie sioniste, et avec elle son débouché étatique, implique un effacement constant de la présence palestinienne. Et une violence tout aussi constante exercée contre les Palestinien-ne-s. Une « nakba permanente » (Ongoing Nakba), pour reprendre la terminologie du centre palestinien Badil, basé à Beit Lahem (Bethleem), qui n’a de cesse depuis des années de publier des recherches pour rendre compte de manière rigoureuse de la dépossession continue du peuple palestinien. Pour ce dernier, au lendemain de ce 65e anniversaire de la nakba, la catastrophe se conjugue malheureusement toujours au présent.
Quel rapport tout cela peut bien avoir avec le film de Margarethe Von Trotta, Hannah Arendt, sorti récemment en France, et dont l’action se déroule principalement à New York ?