Au Bangladesh, les meurtriers du prêt-à-porter, par Olivier Cyran (Le Monde diplomatique)

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  • Un an après l’effondrement des ateliers du Rana Plaza, qui avait causé la mort de plus d’un millier d’ouvriers, la situation n’a pas radicalement changé dans le secteur du textile au Bangladesh. Les familles des victimes n’ont pas encore été correctement indemnisées, et la plupart des marques occidentales nient ou dissimulent leur implication. Sous la pression des syndicats, un salaire minimum a néanmoins été créé, même s’il reste nettement inférieur à leurs revendications. En juin dernier, Olivier Cyran menait l’enquête dans ce pays où « il est difficile de trouver des hommes de pouvoir qui ne soient pas liés au monde du textile ».

    http://www.monde-diplomatique.fr/2013/06/CYRAN/49152

  • Ce mercredi 8 janvier marque l’ouverture des #soldes d’hiver, une période de liesse notamment propice à l’achat de vêtements à prix sacrifiés. L’occasion aussi de s’intéresser aux conditions de #travail de ceux qui les confectionnent, par exemple au #Bangladesh, troisième fournisseur de la France après la Chine et l’Italie. En juin dernier, Olivier Cyran menait l’enquête sur le secteur du prêt-à-porter dans ce pays où « il est difficile de trouver des hommes de pouvoir qui ne soient pas liés au monde du textile »

    Au Bangladesh, les meurtriers du prêt-à-porter, par Olivier Cyran (juin 2013 @oc)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2013/06/CYRAN/49152

    Avant même que l’effondrement des ateliers du Rana Plaza, à Dacca, ne tue plus d’un millier d’ouvriers, d’autres drames avaient mis en lumière les conditions de travail dans les usines de confection bangladaises. Comment le pays en est-il arrivé à une telle situation ?

  • « J’accuse » a propos de la catastrophe au #bangladesh par Karl Abersteon.
    http://strassdelaphilosophie.blogspot.fr/2013/05/jaccuse.html

    Il nous faut accuser même si le goût de l’accusation est passé de mode, pourfendre non pas les petits voleurs à la tire devant les grands magasins de luxe, mais les magasins de luxe eux-mêmes. J’accuse ces grands carrefours du chic et bon genre, non pas seulement de perpétrer le crime des savoirs-faire et des emplois qui ont été détruits massivement, sans état d’âme. J’accuse l’infamie de leur « dégraissage » sans nombre -nom odieux devenu bienséant- imposé à toutes les sociétés qui n’existent plus, étouffant toute création au bénéfice de la mondialisation. J’accuse, nous accusons tous autant que nous sommes et avec toutes nos forces, ces grandes Maisons, ces grandes marques, tous les grands qui ont perdu leur grandeur de ne songer qu’à détruire ce qui est Grand, d’être les maîtres d’œuvre de ce qui est vilain, laid, faisant de la laideur la seule ressource de vie sans que nul ne les condamne pour cette dévitalisation. Les délinquants que nous pourchassons tous les jours ne sont rien en comparaison du vol suprême commis au nom de la richesse, de la bleue piscine des créateurs de destruction. J’accuse cette engeance aux mains propres et au cœur sale de se retrancher derrière la moralité, de se scandaliser des sans-abris, d’afficher un air compassé devant les pauvres tout en créant à la vue de tous l’esclavage, détroussant les faibles, faibles de tous pays miséreux. J’accuse leur dentier gras de faire claquer le caviar, d’éclabousser de leurs restes tout ce qui vit sans ressentir le relent misérable qui en émane. Le goût des cadavres écrasés sous le poids de conditions de travail qui se réclament de plus en plus sans condition. J’accuse ces marchands de rêve de créer du cauchemar, de la maladie, de l’épidémie, de l’abjection. Je les accuse pour tous les corps écrasés, vendus, comme des carcasses de viande, des os, bientôt des abats recyclés avec tout le brillant d’un emballage ou le clinquant musical des grandes surfaces. J’accuse ces arracheurs d’entrailles, ces bouffeurs de rats qui traitent les hommes comme du bétail, je les accuse donc de revendre partout leur mauvaise conscience, leur défiscalisation indue, leurs titres de noblesse, leurs actions de grâce, leur sourire aux dents blanchis par des paradis artificiels dont nous ne voulons plus, avec comme nulle autre conséquence que celle de la détérioration du monde en ressources d’intelligence, d’énergie et de beauté.

    #Exploitation #Esclavage #Mondialisation #Prédation #Industrie_du_textile #Capitalisme