Un front interne pour venger Qousseir ? | Politique Liban

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  • Un nouvel billet très important de Scarlett Haddad : Un front interne pour venger Qousseir ?
    http://www.lorientlejour.com/article/817923/un-front-interne-pour-venger-qousseir-.html

    Les sources sécuritaires précitées révèlent ainsi qu’une réunion a regroupé il y a deux jours les députés Mouïn Meraabi et Khaled Daher ainsi que Houssam Sabbagh, et les cheikhs Salem Raféi et Nabil Rohayem, tous proches de l’opposition syrienne et favorables à la mouvance islamiste, pour étudier les possibilités de riposte au cas où la ville de Qousseir tomberait entre les mains du régime. Ce qui était prévisible, selon toutes les estimations des chroniqueurs militaires.
     
    Les informations ayant filtré de cette réunion révèlent l’intention des participants de mener une vaste campagne contre l’armée libanaise qui, selon eux, n’a jamais été considérée, dans le langage confessionnel, comme une force alliée à la communauté sunnite. Avant Taëf, elle était accusée d’être contrôlée par les chrétiens et désormais, elle est accusée d’être aux mains des chiites. Les mêmes sources sécuritaires rappellent toutefois que ces accusations sont totalement injustifiées, l’armée libanaise étant encore la seule institution publique qui rassemble toutes les communautés et les pousse à travailler ensemble. Cette institution est aujourd’hui la cible d’une campagne de dénigrement sans précédent, des figures de Tripoli – et de Saïda – allant même jusqu’à monter les soldats les uns contre les autres, en les classant selon leurs confessions. Mais le plus significatif est que l’armée n’est plus seulement la cible de critiques verbales, à Tripoli ; ses soldats essuient désormais des tirs provenant de jeunes à visage découvert. Autrement dit, ces combattants se sentent tellement protégés qu’ils ne craignent plus de montrer leur visage.

    De même, toujours dans la capitale du Nord, les soldats de l’armée sont empêchés de construire des fortifications autour de leurs positions, alors que les miliciens ont érigé de véritables barricades des deux côtés « de la ligne de front »...
     
    Il est donc clair, estiment les mêmes sources sécuritaires, qu’il existe quelque part au Liban une main secrète qui veut détruire la cohésion de l’armée pour ouvrir la voie à une confrontation directe entre les communautés chiite et sunnite, dans le but d’affaiblir le Hezbollah et de l’entraîner dans les sables mouvants d’un affrontement interne destructeur pour lui et pour sa popularité auprès de la communauté chiite.