un jeu avec les représentations mentales

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  • Marcel Duchamp nous parle de ses « ready-made »
    http://www.youtube.com/watch?v=n8hxe6TQxds

    Entretien avec l’artiste Marcel Duchamp (1887-1968), fait en janvier 1967, portant uniquement sur les « ready-made » inventés à New York. L’interview est faite à Paris à la galerie Givaudan. Le ready made est né d’un ensemble de conclusions : de nombreux éléments d’un tableau sont achetés tout faits, la toile, les pinceaux... en poussant le raisonnement jusqu’au bout on arrive au « ready made ». Lui, l’artiste ne fait que signer. De toutes les façons une oeuvre d’art est toujours un choix de l’artiste. Le ready made doit être indifférent à son auteur, ce n’est pas un choix esthétique. On doit se débarrasser de cette idée du beau et du laid. Les premiers « ready made » remontent à 1913, c’est « la roue de bicyclette ». La première chose qui l’a intéressée c’est le mouvement, puis il a compris que le mouvement n’était pas nécessaire. En 1914, est venu le « porte bouteille », puis en 1915-16, il a cessé d’en faire depuis très longtemps. Il commente « l’effet rétinien » qu’il utilise à propos des tableaux. Il n’aime pas beaucoup l’art abstrait à cause de « l’effet rétinien ». Un ready made ne doit pas être regardé, on prend notion par les yeux qu’il existe, on ne le contemple pas. Il suffit de prendre note. La notion de contradiction n’a pas été assez exploitée. Les ready made ne sont qu’en huit exemplaires. A la simple reproduction d’un ready made, il manque la troisième dimension. Il s’explique par l’oeuvre « Pharmacie ». Ce n’est pas l’effet rétinien qui compte pour le ready made, il peut exister seulement par la mémoire. L’oeuvre n’est plus rétinienne. Les phrases des ready made sont des couleurs verbales, elles ne sont ni descriptives, ni explicatives. Les ready made avaient été oubliés, on ne les retrouve que maintenant. Il ne fait rien, attend la mort, les questions d’art ne l’intéressent plus ("Archives du XXème siècle", 21.1.1967).

    http://www.philophil.com/philosophie/representation/Analyse/ready-made.htm

    Arracher un produit industriel à sa fonction utilitaire classique pour l’exhiber en tant que pure forme conduit justement le regard du spectateur à s’intéresser à cet objet pour lui-même. L’Égouttoir évoque alors un arbre métallique, un sapin décapité, ou une herse de torture. ( Les formes de l’objet s’irisent de significations diverses dès que le regard est libéré des soucis de manipulations pragmatiques qui réduisent l’Égouttoir à précisément « égoutter ».) La démarche esthétique de Duchamp repose sur un pari : la présentation de la forme doit déclencher le jeu des représentations symboliques associées spontanément à ces formes (ce jeu avec les automatismes psychiques sera explicitement exploité quelques années plus tard par les surréalistes dans les « poèmes-objets »).

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