Histoire des animaux (Aristote) - Wikipédia

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    • Ca arrive à des gens très bien d’être cisgenre, tout comme d’être transgenre. ^^ faut voire aussi quels sont les critères du genre qui ont servie à te catégoriser @james et dans quel contexte on t’a mis dans cette case. Si on parle de la simple apparence physique, de la gestuelle ou d’autre chose. Il me semble que personne ne correspond tout à fait au catalogue des critères d’un genre ou de l’autre, surtout qu’un bon nombre d’entre eux sont contradictoires.

    • merci @odilon, je ne connaissait pas Masanobu Fukuoka. Cette idée de classification qui rend obligatoire la discrimination me chiffonne. En particulier parce que j’aime bien la taxonomie alors ca me semble difficile d’abandonner tous critères de rangements des espèces, toute notion de catégorie ou système d’organisation.

      Pour la classification des espèces on a changer les représentations en veillant il me semble à éviter le biais hiérarchique. L’arbre de l’évolution (avec un tronc qui réunirait les espèces dites primitives et dont les dernières blanches seraient réservées aux primates avec l’homme au sommet, nec-plus ultra de "la création") est abandonné par la communauté scientifique depuis qu’on est passé au buisson phylogénétique.

      Par exemple voici la classification d’Aristote, en echelle : http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_des_animaux_%28Aristote%29

      ici l’arbre de vie de Ernst Haeckel qui marqua le XIX° et presque tout le XX° et est encore très répandu

      Au XXI° les scientifiques utilisent ceci :

      Au centre du buisson LUCA http://fr.wikipedia.org/wiki/LUCA et sur le pourtour les êtres vivant contemporain. A la surface du buisson tous les êtres ont une évolution aussi ancienne, ils sont aussi "évolués" les uns que les autres et ne sont pas hiérarchiser. L’homo sapiens est au même niveau que le staphylocoque doré ou le géranium. Le rayon du buisson est une ligne temporelle, pas un critère d’infériorité/supériorité. Et le critère de classification est le code génétique.
      Cette nouvelle représentation n’est probablement pas parfaite, mais elle montre une recherche de classification non hiérarchisée.

      En regardant la fiche wikipédia de Masanobu Fukuoka
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Masanobu_Fukuoka
      je me dit que vu son grand age, il parlait peut être de l’ancienne classification qui était en effet très discutable.

      Selon l’étymologie de discriminer : discriminare (lat.) « séparer, diviser, distinguer » Masanobu Fukuoka a quant même raison, mais je ne voie pas trop où sa remarque peut conduire, ni où il veut en venir. Si par exemple on ne distingue pas les espèces, c’est la porte ouverte à toutes les fenêtres y compris celle du cannibalisme.
      ^^

      bonne nuit @touTEs

    • J’irais même jusqu’à penser que la taxinomie est peut-être un des principes fondateurs de l’humanité, que de la capacité de classer, d’ordonner peut venir bien des choses et notamment le langage. On peut clairement en faire des saloperies et même des guerres mondiales mais je ne crois pas que ce soit au cœur du concept. Ou qu’en tout cas, on peut combattre la dangereuse dérive hiérarchique qu’on connait sans renoncer au concept de classification et à ce qu’il permet.

    • C’est juste un questionnement qui me conduit à reprendre la phrase de Fukuoka. Le système de classification ne se limite pas aux espèces, il a défini le genre (je voulais rebondir sur le genre) avec la domination qu’on sait des hommes sur les femmes. A une époque, la médecine a cherché à prouver que les femmes étaient inférieures aux hommes. Je crois que le fait d’attribuer des comportements à un sexe déterminé est aliénant.
      D’autre part, on a créé des sous-hommes pour justifier l’esclavage, les missions « civilisatrices » et le génocide des populations dites primitives.
      Pour Fukuoka, qui est végétarien, ces classifications ont donné aux hommes le droit de tuer d’autres animaux pour se nourrir.

    • Je crois que le fait d’attribuer des comportements à un sexe déterminé est aliénant.
      D’autre part, on a créé des sous-hommes pour justifier l’esclavage, les missions « civilisatrices » et le génocide des populations dites primitives.

      Parfaitement d’accord avec ça bien sûr.

    • "
      Je crois que le fait d’attribuer des comportements à un sexe déterminé est aliénant.
      D’autre part, on a créé des sous-hommes pour justifier l’esclavage, les missions « civilisatrices » et le génocide des populations dites primitives.
      "

      Parfaitement d’accord avec ça bien sûr.

      Moi aussi.

      Mais je aussi d’accord avec Nancy Huston.
      Ce n’est pas parce que nos adversaires idéologiques ont utilisé les premiers certains outils (de classification biologique) à des fins hiérarchisantes et prédatrices, qu’il faut se passer de ces outils, au motif qu’ils seraient « diaboliques ».
      Distinguer un humain d’un cochon, n’en déplaise à Fukuoka, ce n’est pas ça qui légitime qu’on puisse manger du cochon. Si on ne veut pas manger du cochon, il suffit d’étendre la notion de cannibalisme à la consommation du cochon, plutôt que de décréter que le cochon est un humain comme un autre.
      Distinguer n’est pas hiérarchiser... Distinguer, c’est juste plus ou moins pertinent, plus ou moins utile.
      En l’occurrence, quand tu veux construire une maison, la distinction est pratique, selon que tu fais une maison pour un humain ou pour un cochon.
      Si tu cherches une distinction pour faire une maison différente à un humain noir ou un humain blanc, là c’est juste odieux, minable, bref raciste.

      (tout ça pour dire que je trouve intéressant d’être aussi caractérisé comme cisgenre, même si à priori je n’en ai pas d’utilité immédiate, sauf à mieux comprendre ceux qui ne sont pas dans le même cas que moi..)

    • Finalement le plus choquant pour moi là dedans, ce n’est pas l’adjectif « cisgenre », c’est le « je suis ».
      Parce que « être » quelque chose, c’est avoir une identité immuable, qui te définit, t’étiquette de façon irréversible, alors qu’après tout, ce n’est qu’une caractéristique, une composante de ta personnalité.
      On peut dire « je suis brun » ou bien « j’ai les cheveux bruns ». La seconde approche me semble beaucoup pertinente pour nous décrire et nous considérer. Plus proche de la réalité physique, donc plus sain à exploiter dans les rapports sociaux et le rapport à soi, plus lucide pour accepter le mystère de notre part d’essence et notre part de construction.

    • L’idée derrière cis c’est que les identités dominantes vont de soi, ne sont précisément caractérisées par rien : c’est le standard, par défaut. Or en disant trans et cis , on a deux aspects possibles et plus une norme et sa déviance.

    • @odilon oui je pense que Fukuoka faisait référence aux classifications anciennes (en échelle ou en arbre) qui ont donner les dérives racistes, sexistes, spécistes et homophobes dont on parle ici et que tu fait bien de rappeler car elles sont encore très largement en vigueur. Mais je pense qu’on ne peut pas abandonner toute forme de classification (comme le précise @baroug le langage a besoin de critères pour exister) et que l’expression « discrimination » dans la phrase de Fukuoka est comme neutralisé alors que je ne pense pas que c’était son but.
      Ma ref au cannibalisme* est un peu du troll je l’avoue, je ne pense pas une seconde que Fukuoka cherche a faire l’apologie de anthropophagie ^^

      Pour les catégories cis- et trans- par rapport au genre, je suis d’accord avec @baroug c’est un outil conceptuel qui a son intérêt mais je pense aussi qu’il trouve ces limites (d’ou la citation de Fukuoka qui a ici toute sa place) et du coup je suis d’accord en meme temps avec @odilon. Par exemple il arrive parfois que des gens me prennent pour un homme (donc me trouvent trans-genre) et quant j’en parle a d’autres illes ont du mal à le croire (pour elleux je suis clairement cis-genre), c’est donc que ces notions sont aussi assez fluctuantes et en disent finalement plus sur les personnes qui forgent ces catégories (ce qu’il croient être cis ou trans) que celleux qu’on a mis dans ces cases. Je dirait qu’il ne faut pas abandonner l’idée de catégories (les groupes constitués ont par exemples des besoins spécifiques), mais s’en servir avec moultes précautions (essayer de ne pas hiérarchiser, de ne pas y mettre de valeur, laisser les catégories ouvertes et ne pas en faire des choses définitives, ou les contextualiser pour éviter les stéréotypes grossiers...).
      Pas simple tout ca, j’ai l’impression de tourner en rond ou presque.

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      *en plus j’ai mal choisi mon mot, c’est d’anthropophagie dont j’aurais du parler ici plutôt que de cannibalisme. Le mot cannibalisme chez l’humain sous entend une ritualisation (c’est donc spéciste car il implique que la viande humaine n’est pas n’importe quelle viande) si on veut être plus neutre on devrait dire anthropophagie (notion non spéciste, qui met la viande humaine au même rang que n’importe quelle autre viande).

    • cool je connaissait pas créophage ^^ merci à toi @baroug j’adore les mots avec -phage ou -vore dedans :p (et puis j’aime bien les mots avec sarco dedans sauf Sarkozy qui est un très vilain petit mot qui doit vouloir dire en grec ; viande-immonde-qui-bouge-encore)

      Maintenant grâce à toi je peu comprendre Créosote et créosoter ^^
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Cr%C3%A9osote
      voila l’étymologie :

      Kréosot (de « chair, viande » et de l’adj. « qui sauve, qui protège » en raison de la propriété de ce corps qui empêche la putréfaction des viandes)

      #etymologie #viande #chaire

    • Merci pour la découverte de ces mots... créophage est effectivement plus intéressant qu’antropophage, car condamner l’antropophagie c’est pas mal, mais ça reste effectivement spéciste...

      (euh pour les mots en sarco, y a sarcoïdose, rien à voir avec Sarko, mais c’est pas cool non plus)

      Au fait pour moi, @mad_meg, ta référence au cannibalisme non ce n’est pas du troll, personnellement je suis pour les débats qui remuent (y compris les tripes), il est normal d’aller au bout de toutes les questions philosophiques qui s’ouvrent sur de tels sujets (à la base la question de classification en « cis-genre » :-)