@monolecte Dans le texte Et la politesse ? Bordel ! je découvre une phrase assez désabusée :
la nature humaine est ainsi faite que c’est toujours sur les plus faibles que l’on se libère de nos propres frustations amassées au fil des jours et des rebuffades sans fin.
Non, ce n’est pas vrai. Une chose qu’on pourrait appeler « nature humaine » n’existe pas. On partage tous notre « nature » d’être composé de chair et os, mis à part cela nous nous construisons autant par notre volonté que par l’influence de notre environnement, par les conditions de la classe sociale à laquelle nous appartenons.
Alors n’acceptons pas d’excuse pour les comportements asociaux et brutaux, rappelons à nos interlocuteurs la responsabilité tout à fait personnelle qu’ils ont pour leurs actes. C’est aussi la seule manière de les respecter et de se respecter soi-même.
La politesse serait l’arme des faibles et l’agression celle des forts. C’est une pure perversion de notre organisation sociale et l’attaque est la défense de ceux qui ne se sentent pas à la hauteur.
Je partage l’ensemble des sentiments et observations de l’article en ce qui concerne leur côté humaniste et pragmatique. Si on vit un travail du type décrit c’est bien une telle attitude qui nous sauve. Mais elle ne nous fait pas avancer, ni dans la réflexion sur les possibilités d’agir ni dans la construction de notre identité.
Par contre je ne crois pas que les agressions soient une perversion, bien au contraire. La création des richesses n’est possible qu’á travers une agression constante contre les pauvres et les faibles. Ces derniers imitent les attitudes des puissants à petite échelle. Frantz Fanon a décrit le mécanisme psychologique pour les africains face aux européens dans Peau noire, masques blancs et son analyse s’applique tout autant aux relations de classe.
►http://fr.wikipedia.org/wiki/Peau_noire,_masques_blancs
L’ouvrage s’ouvre sur une citation d’Aimé Césaire (Discours sur le colonialisme). Je parle de millions d’hommes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d’infériorité, le tremblement, l’agenouillement, le désespoir, le larbinisme
...
Sa thèse est que la colonisation a créé une névrose collective dont il faut se débarrasser. Il en décrit toutes les stratifications pour permettre une prise de conscience de la part des Antillais et, secondairement, des Noirs d’Afrique et des Français blancs.
Il y a un point où ces contradictions trouvent leur expression dans des actes individuels apparemment gratuits (►http://en.wikipedia.org/wiki/I_Don%27t_Like_Mondays) ou dans des soulèvements populaires indomptable. Dans ces situations il n’y a plus de place pour la politesse ou la courtoisie, si tout va bien ils font place à la solidarité et à la convivialité.
►http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Bataille_d%27Alger
Gillo Pontecorvo et Ennio Morricone
▻http://www.youtube.com/watch?v=SaHAvEEbQOE
#lutte_de_classe