• A la fac, briser l’impunité du #harcèlement_sexuel
    http://lemonde.fr/enseignement-superieur/article/2013/10/12/a-la-fac-briser-l-impunite-du-harcelement-sexuel_3494665_1473692.html

    Or les faits sont là. « Violences verbales, commentaires sur la vie privée, remarques sur le corps, injonctions à être sexy (...), propositions sexuelles voilées ou explicites », résume l’Association nationale des études féministes (ANEF) dans un Livre blanc, Le Genre dans l’enseignement supérieur et la recherche (éditions La Dispute, à paraître).

    Mais en l’absence d’enquêtes quantitatives, difficile d’appréhender l’ampleur du phénomène. « Il n’y a pas de décomptes des plaintes déposées auprès des présidents d’université, pas de décomptes non plus des procédures lancées et encore moins des sanctions », indique Christelle Hamel, chargée de recherche à l’Institut national des études démographiques dans l’unité sur le genre.

    « Par peur des représailles – risque de non-publication d’une thèse, menace de ralentissement de la carrière professionnelle, lenteur pour faire une demande de renouvellement de visa pour les étudiantes étrangères –, une sorte d’omerta s’installe au profit des harceleurs », selon Clara, membre du Clasches.

    Le risque est d’autant plus grand pour les victimes que les procédures internes à l’université restent inéquitables. Il est impossible pour la victime de saisir directement la section disciplinaire universitaire. « Sa requête doit être déposée auprès du président qui lui seul peut décider de la convocation de la section disciplinaire. Il y a là un filtre dans la réception des plaintes que les salariés du privé n’ont pas à affronter », s’indigne Sylvie Cromer, sociologue à l’université de Lille-II et présidente de l’ANEF.

    #domination_masculine #abus_de_pouvoir #impunité #grrr

  • « Quand on est caissière avec un bac +5, on apprend l’humilité ! »
    http://lemonde.fr/enseignement-superieur/article/2013/06/20/quand-on-est-caissiere-avec-un-bac-5-on-apprend-l-humilite_3432832_1473692.h

    "
    « Bac +5, vous occupez un #emploi inférieur à votre niveau de #diplôme. » Près de cinquante internautes du Monde.fr ont répondu à l’appel à témoignages lancé mardi 18 juin sur Le Monde.fr.

    « Quand on est caissière avec un bac +5, on apprend l’humilité ! », par Marion
    "Je suis titulaire d’un master pro environnement écologie, obtenu dans une école d’ingénieurs réputée. Tout le long de mes cinq années d’études, on nous a encouragé à faire des #stages : pour se ’professionnaliser’, on nous a sans cesse répété que l’environnement, c’était le métier de demain. Malheureusement ce n’est toujours pas celui d’aujourd’hui, on ne fait que parler d’environnement, mais en vérité, cela représente une contrainte pour tout le monde, ça coûte de l’argent et les postes sont donc rares. Pour des raisons personnelles, je suis allée vivre dans une agglomération de taille moyenne, et devant l’absence totale d’offres d’emploi dans mon domaine et les vaines candidatures spontanées, j’ai dû me résoudre à chercher un « petit » boulot... Petit boulot qui est peu à peu devenu MON boulot. Il faut bien vivre ! (...) Quand on est caissière avec un bac +5, on apprend l’humilité ! J’essaye de voir le positif, au moins je n’ai pas de responsabilités stressantes et ma vie personnelle s’en ressent forcément. Cependant, à 29 ans, je ne perds pas espoir qu’un jour ma vie professionnelle soit en accord avec mes aspirations !"

    « Un sentiment de dépérissement m’envahit », par Oblomov, 25 ans, juriste
    « Bac +7 , deux masters de droit dont un anglo-saxon dans des facultés de tête de tableau, de l’expérience internationale dans des directions juridiques de multinationales en France et à l’étranger, trois langues étrangères parlées couramment. Voici deux ans que je ne fais que des stages et que je n’imagine rien d’autre. Pour éviter le #chômage, je dois tricher, comme tant d’autres je m’inscris à l’Institut d’études judiciaires (...) afin de pouvoir bénéficier d’une convention de stage qui me permettra de faire un #boulot_sous-payé où je stagnerai encore six mois de plus avant le prochain stage. Mes parents ne comprennent pas pourquoi personne ne m’a embauché et s’imaginent que je trouverai un CDI si je postule en ce sens. Pourtant la réalité est différente : on postule pour un stage, en espérant un #CDD, en espérant un CDI, avant de changer de boulot. Pas de vacances. Pas de perspective d’évolution. Pas de motivation. Un sentiment de dépérissement m’envahit comme si autour de moi le monde bougeait et que moi je devenais vieux, vieux, vieux et inutile. A 25 ans je m’identifie déjà au personnage du Couperet de Costa-Gavras. »

     "En attendant le Graal, je vends des sushis", par Rémi
    « Je suis #vendeur dans un pseudo restaurant de sushis à Bruxelles pour 9 euros de l’heure. Diplômé en mai de l’école de management de Strasbourg et titulaire d’une licence en langues étrangères appliquées (LEA), trouver un CDI en France s’est tout de suite avéré un défi kafkaïen. Cela ne suffit apparemment pas à postuler à des postes de junior en marketing. (...). Malgré une bonne cinquantaine de lettres de motivations et de CV envoyés, le pourcentage de retour de la part des entreprises frôle le néant (...). Après un mois passé à #Pôle_emploi (le sanctuaire de la bureaucratie inutile si vous avez dépassé la licence), j’ai décidé d’arrêter de vivre aux crochets de mes parents pour partir vers des horizons ’meilleurs’ où je sais que mon CV ne sera pas considéré avec dédain. Bref, en attendant le Graal, je vends des sushis... »

    « J’ai effectué trois stages, appris quatre langues, déménagé cinq fois », par Sarah, 24 ans, Vannes, assistante d’éducation
    "J’ai obtenu mon diplôme de Sciences Po Toulouse en août 2012 (...). En cinq années d’études, j’ai effectué trois stages, appris quatre langues, déménagé cinq fois. J’ai choisi une spécialisation qui me passionne mais me rapportera peu : l’égalité des chances. Lors de mon premier rendez-vous Pôle emploi en septembre 2012, ma conseillère m’a déclarée « inexpérimentée » et m’a proposé des postes d’assistante administrative. J’ai été refusée en service civique parce que « trop qualifiée ». En novembre, j’ai trouvé un emploi d’assistante d’éducation à mi-temps qui me rapporte 587 euros par mois et me permet de travailler un concours pour l’éducation nationale, que je cherche à rejoindre par conviction. Collée à l’oral en mai dernier, je repars pour une nouvelle année de bachotage, tout en cherchant cette fois-ci un « vrai » emploi, sans le concours de Pôle emploi (...). Je sais que mon prochain emploi ne correspondra pas non plus à ma qualification, ni même nécessairement à mes goûts : aujourd’hui, je cherche surtout à intégrer une structure par la petite porte pour ensuite y faire mes preuves. Si on me laisse essayer."

    • Ça sent l’avènement d’une société parallèle du genre Atlas Shrugged mais à l’envers ;-)
      Si tous ces jeune sur-qualifiés arrêtaient de chercher une place dans le système actuel et commençaient à monter leurs propres structures...
      #humour

    • Pourquoi croyez-vous que tous les gouvernements considèrent améliorer la croissance dans leur pays en finançant l’enseignement supérieur ? C’est bien entendu pour faire constater aux diplômés que la société n’a rien à leur proposer et qu’ils faut qu’ils fassent eux-mêmes, au bénéfice de tous.

      Ou accepter un emploi non-qualifié, comme les autres.

    • Petits rats d’opérette en retraite trop anticipée, formateurs mercenaires de mercenaires formateurs, colleurs d’affiches sauvages, graffitistes de murs aveugles, esclaves compressibles d’ateliers clandestins, figurants en SITuation COMique, Bac+9 sans emploi avouable, buralistes itinérants en rupture de stocks d’opiacés, nègres pour littérateurs en mal d’inspiration, plagistes pour aoûtiens, aides soignantes à domicile non-fixe, vacataires sans Faculté particulière, goals volants, plongeurs éphémères d’arrière-cuisine Mac-Donald, athlètes jetables dès trente ans, malfaiteurs à l’occasion associés, Minie travestie à Marne-la-vallée, ex-TUC à toute heure, standardistes en attendant mieux, pions de l’échec scolaire, vendangeurs à la petite semaine, pupilles de la DDASS sur-employés à demeure, vidéastes d’interludes déprogrammés, déménageurs à fréquence modérée, vigiles fièvreux du samedi soir, sondeurs porte à porte d’opinions, CDD aujourd’hui ou DCD demain, videurs hebdomadaires de greniers, ex-psychiatrisés en rééducation taylorienne, retourneurs de crêpes en plein air, cracheurs de white-spirit, fleuristes sans vitrine, licenciés en sociologie du licenciement, précepteurs de yoga à flexibilité horaire et articulaire maximale, pigistes pigeons anonymement sous-traités, télé-mateurs en formation cathodique, maîtres très auxilliaires, C.A.Pistes en stages illimités, apprentis briseurs de grèves malgré eux, ouvreuses de cinéma le week-end, sculpteurs sans statut, caissières de flux tendus, peintres de Papa-Noël sur vitrines, applaudimètristes de jeux télévisés, projectionnistes lampistes d’Art et d’Essai, bidasses en soldes monstres, lumpen-prolétaires agricoles, DEUGuistes sous contrat bénévole, sous-fifres à l’opéra-comique, énième assistant du metteur en scène, serveuses en surnombre provisoire, traducteurs pour deux francs six sous, crieurs badgés de journaux, acteurs de complément, petites mains dégriffées du prêt-à-porter, taulards corvéables à mi-temps, mannequins pour catalogues de vente par correspondance, interprètes pour messageries vocales, gardiens de phare mal loti, internes d’urgences hospitalières, couchettistes d’aller sans retour, cobayes pharmaceutiques, funambules en sursis, liftiers d’ascenseur social, meneuses surmenées de revues légères, accordeurs de demi-queue, titulaires suppléants perpétuels, veilleurs d’une nuit sur deux, agents de surface illimitée, juristes en fin de droits, poètes à compte d’auteur, saisonniers petits fruits, stars à durée déterminée, doublures lumière...

      nous sommes tous des inter-mutants du spectacle !

      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=19