Mediarama donne traduit un extrait d’un article d’Antoine Hayek sur elnashra.com. Supputations,…

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  • Salut les gens : à votre connaissance, existe-t-il des articles qui lient le « nettoyage » du gang Assir à Saïda au Liban avec l’abdication de l’émir du Qatar ? Beaucoup de gens ont lié Assir au Qatar (ainsi une rumeur, hier, le disait réfugié à l’ambassade du Qatar). D’autres lient le départ de l’émir du Qatar à une « punition » américaine contre le pays qui aurait, par trop, financé les dérives jihadistes dans le monde arabe, ou trop menacé le leadership séoudien.

    Mais je n’ai pas trouvé d’articles établissant explicitement un lien entre les deux événements . Dans la presse arabe, peut-être ? (J’ai vu passer des commentaires sur les réseaux sociaux, mais rien d’imprimé…)

    • Pour René Naba aussi.

      Mais pour l’instant, je ne crois qu’aucun des deux n’a formulé de lien entre l’abdication et le coup de balais contre Assir, alors que celui-ci est régulièrement suspecté d’être un produit du Qatar.

    • René Naba dit quand même que _ _"Selon les indiscrétions de la presse arabe, l’éviction de l’Emir constituerait la sanction de ses trop graves dérives tant en ce qui concerne son ferme soutien au djihadisme que sa boulimie affairiste dans ses investissements occidentaux. Le souverain se serait en effet vu notifier son ordre d’évacuation du pouvoir par un haut responsable de la CIA, dépêché spécialement par Barack Obama pour lui signifier l’ordre présidentiel américain après la découverte dans la cache d’Oussama Ben Laden de documents attestant que le financier du chef d’Al Qaida serait un citoyen du Qatar, cousin du ministre de la culture, Hamad Al Kawari (1)."

    • Oui, Rémi, mais ça n’est ce qui m’intéresse ici : ce que je cherche, c’est si quelqu’un a lié l’abdication de l’émir au fait que l’armée libanaise a été autorisée à se débarrasser définitivement d’Assir.

      Il y a quelques semaines (mois ?), il me semble avoir référencé un billet du Akhbar (pas retrouvé) indiquant que les séoudiens avec Hariri étaient prêts pour se débarrasser d’Assir.

      De fait, la question qui se pose, c’est de savoir le fait de se débarrasser d’Assir a été lié par quelqu’un de sérieux au départ de l’émir.

    • réaction un peu naïve : il me semble avoir beaucoup lu cette année que le Qatar s’était spécialisé dans le soutien aux Frères musulmans et leurs épigones, alors que les Saoudiens de leur côté appuyaient les salafistes. Ce type d’argument va à l’encontre du fait que Asir serait une création qatarie, non ? OU est-ce qu’au Liban, le jeu des soutiens et des influences aux satellites extrémistes de l’islamisme prend des voies spéciales ?

    • Ah, j’ai référencé El Nasrah (via Mediarama) il y a deux mois :
      http://seenthis.net/messages/132954

      Un diplomate arabe qui suit de près les dossiers de la crise syrienne -notamment les succès enregistrés par l’armée régulière à Qoussair, la démission de Moaz al-Khatib et les appels à la mobilisation sunnite pour défendre Qoussair lancés par les cheikhs Salem Raféï et Ahmad al-Assir- affirme que ces développements s’inscrivent dans le cadre d’une lutte d’influence entre le Qatar et l’Arabie saoudite, que le régime syrien exploite à merveille pour réaliser des succès qualitatifs sur le terrain. Le langage du silence et le retrait tactique opérés par Riyad sont interprétés par l’Etat syrien comme un feu vert pour anéantir les groupes salafistes appuyés par Qatar et qui n’ont jamais été en bon terme avec les groupes wahhabites soutenus par l’Arabie saoudite.

    • Et Nasser Chararah il y a un mois :
      http://seenthis.net/messages/139389

      In its internal discussions, Hezbollah affirms that Qatari funding stands behind the rise of Sheikh Ahmad al-Assir, who came to prominence in the last two years by challenging and criticizing Hezbollah from his Bilal bin Rabah mosque in Sidon. Hezbollah’s information also indicates that Saudi Arabia is funding Salafist factions in Lebanon that profess animosity towards the party.

    • OK, merci pour ces sources. Autrement dit, les analyses de Gilbert Achcar, par exemple, auxquelles je pensai en formulant cette question, seraient un peu à côté de la plaque, au moins pour le Liban (paradoxalement) ? OU alors j’ai trop vite lu ?...

    • Ou le contraire (Achcar a raison, les autres tort). La littérature autour d’Assir est noyée dans le bruit médiatique et quand je creuse, c’est assez peu sourcé sérieusement. (C’est un peu pour ça que je pose la question, d’ailleurs.)

    • Soyons clair : Achcar ne parle pas de Assir ni du Liban dans son livre Le peuple veut mais pointe le jeu régional Qatar/Arabie saoudite. La rupture entre les Frères et l’AS, vers le milieu des années 1990, conduit le Qatar a héberger et soutenir les FM tandis que l’AS soutient le développement de courants salafistes « quiétistes », notamment en Egypte. Et si le courant du Futur a soutenu des salafistes au Liban, il est vraisemblable que c’est grâce au soutien financier saoudien. D’où mon étonnement.