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  • Je ne participerai plus au mouvement de promotion du logiciel libre, et j’invite quiconque s’y active encore et prétend servir le bien commun à cesser.

    Je ne vois vraiment pas pourquoi il faudrait assister dans leur oeuvre un état ayant élevé la stigmatisation au rang de principe de vie en société ou des entreprises démontrant chaque jour que seul le profit compte, quel que soit le prix payé par la collectivité.

    Les puissants sont puissants parce qu’ils savent mieux que les autres s’approprier les avancées de leur époque, dont le logiciel libre. La promotion de cette ingénierie efficiente qu’est le logiciel libre aggrave donc les inégalités, qui sont le malheur de notre époque.

    Contrairement à ce qu’adorent affirmer les idéologues libéraux du Web, la technologie n’existe pas dans l’absolu : elle existe toujours dans un contexte social dans lequel l’institution en réglemente l’usage. A notre époque, seuls les usages renforçant l’emprise de l’institution sur la société sont permis, ce qui fait de chacun des gentils bénévoles du logiciel libre un renfort bénévole du Capital.

    • Tu veux dire, comme les 350 millions d’européens, qui, non contents de n’avoir jamais rien fait pour le logiciel libre, continueront de soutenir de leur vote une europe anti-démocratique ayant tenté de tuer dix fois le logiciel libre depuis les première offensives sur les brevets logiciels en 1999 ?

      A cette époque au moins, on pouvait sereinement croire que les institutions démocrates étaient les alliés objectifs du progrès. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, d’où quelques conclusions à tirer.

    • Les 350 millions d’européens ne soutiennent pas l’Europe de leur vote. Je me souviens d’un NON massif à la « constitution européenne » avec lequel l’Europe s’est copieusement torché. Le parlement européen est la proie des lobbies mais c’est les « gentils bénévoles du logiciel libre » que tu attaque. Incompréhensible.

    • Incompréhensible ?

      J’ai toute confiance en l’intelligence des contributeurs pour comprendre le fond du raisonnement : quand l’institution est antisociale, la technologie le devient.

      Quand aux 350 millions d’électeurs qui continuent à se rendre aux urnes pour élire les chevilles ouvrières de la construction européenne, désolé, je ne vois pas comment me sentir solidaires d’eux.

    • Autre chose qui me fait tiquer dans ton raisonnement, tu associe librisme et bénévolat. Pourtant il y a des entreprises qui développent des logiciels en open source et rémunèrent leurs développeurs.
      Sur Wikipédia j’ai trouvé ceci ;

      Si la nature du logiciel libre facilite et encourage son partage, ce qui tend à le rendre gratuit, elle ne s’oppose pas pour autant à sa rentabilité principalement via des services associés. Les rémunérations sont liées par exemple aux travaux de création, de développement, de mise à disposition et de soutien technique. D’un autre coté les logiciels gratuits ne sont pas nécessairement libres, car leur code source n’est pas systématiquement accessible, et leur licence peut ne pas correspondre à la définition du logiciel libre.

    • J’ai toute confiance en l’intelligence des contributeurs pour comprendre le fond du raisonnement : quand l’institution est antisociale, la technologie le devient.

      De quelle institution tu veux parler ? Si tu parle de l’institution « Europe » en quoi la technologie libériste est-t’elle concerné. Et si tu parle de l’institution « les gentils bénévoles du logiciel libre » que viens faire l’institution européenne la dedans et pourquoi l’attitude des uns implique le rejet des autres ? Les « gentils bénévoles du logiciel libre » sont tous membre du parlement européen, c’est cela que tu veux dire ? Et sinon si tu rejette l’outil si corrompu tu devrait éventuellement quitter @seenthis, car il me semble que c’est un outil construit par des « gentils bénévoles du logiciel libre » que tu dénonce ce matin avec toute ta brillante intelligence.

    • C’est vrai qu’il y a de quoi devenir #nihiliste. Toute participation à la société est rapidement transformée en #collaboration, via divers mécanismes de #récupération bien rodés et sans cesse renouvelés. Pour y échapper, il faudrait faire comme Grothendieck et partir vivre dans une cabane dans les Pyrénées. Même #Debord se retrouve à la Bibliothèque nationale…

      Dès lors que tu acceptes de sortir de ta #grotte, tu dois essayer de contribuer au bien commun, soutenir des gens et des causes qui font progresser les choses (cf. mon seen ce matin sur le traité pour les aveugles). Pour moi, ça peut passer par le #logiciel_libre et par sa critique.

    • De l’indignation à la tentation nihiliste, le fil est étroit...
      Si on veut la garantie que toutes nos contributions à l’espace collectif ne seront jamais dévoyées, il vaut mieux effectivement se cloîtrer dans sa solitude... Mais l’enjeu en vaut-il la peine ?

      Et finalement ce faisant, n’est-ce pas là le rêve de l’institution ? Des gens repliés sur eux mêmes qui n’interagissent que pour leurs besoins alimentaires et font ainsi vivre la machine, sans la moindre activité connexe qui pourrait parasiter le système marchand ?

      Ta posture est à l’opposé de celle-ci : http://seenthis.net/messages/150860
      Ok le convivialisme ça fait plus mièvre qu’une posture bien puriste, mais personnellement je trouve ça plus ambitieux..

    • Quelle institution ?

      La soumission à l’ordre capitaliste et financier de l’Europe est inscrite dans l’Acte Unique (Delors/Mitterrand) de 1986, la question ne se pose même plus, elle est constitutive de la technocratie bruxelloise et cette réalité s’impose à niveau constitutionnel.

      Pour s’en convaincre, relire ce qu’était le projet alternatif de l’époque, dit projet Spinelli http://fr.wikipedia.org/wiki/Projet_Spinelli auquel Mitterrand avait déclaré apporter son soutien pour ensuite mieux le couler avec la création du Marché Commun.

      On pouvait jusqu’à il y a encore peu que le virage procapitaliste, sécuritaire et identitaire du gouvernement et des collectivités locales français était un accident de parcours : on sait qu’il est désormais le ciment d’une classe politique qui, en bon capitaliste, organise sa justice de classe et sa succession dans son seul intérêt.

      Il n’est que temps de constater que désormais, c’est l’institution dans son ensemble, c’est à dire, toutes les institutions : de l’école à Pôle Emploi en passant par le gouvernement, la commission européenne, la CNIL et les autorités sanitaires qui sont les principaux ennemis du progrès social.

      L’institution dispose de nombreux monopoles d’usages légitimes : elle se renforce donc par la technologie, donc, par le logiciel libre, ou plutôt par sa banalisation.

      C’est la raison pour laquelle j’appelle les bénévoles du logiciel libre à cesser à présent de servir le Capital et de retourner vaquer à de plus utiles et sociales occupations.

      (Bien entendu, je ne m’imagine pas m’adresser aux capitalistes ordinaires ayant choisi de consacrer leur vie à la vente de services à d’autres capitalistes. Ceux-là se contenteront se vendre leur talent plutôt que leurs seuls muscles pour quelque menue monnaie à qui en voudra)

    • Bon alors tu conseil d’abandonner le logiciel libre mais pas le logiciel propriétaire et pas le logiciel tout court. Je ne comprend toujours pas pourquoi tu t’en prend en particulier aux libristes. Et quelle serait une activité utile et sociale que tu conseil à des programmeurs gentils ou pas, bénévoles ou pas et qui ne serait pas récupérable par les institutions que tu dénonce ?
      Le problème semble être que les institutions utilisent les logiciel libres, mais si les logiciels sont libre c’est possible qu’ils soient utiliser par n’importe qui. Est-ce que tu préférerait que les institutions n’utilisent que des logiciels propriétaires ? Je ne voie pas le probleme avec la banalisation du libre, je le trouve pas si banal perso. J’ai plutôt l’impression que ça serait plus gênant si par exemple l’éducation nationale achetait les programmes Disney ou Apple ou autre plutôt que d’utiliser ou d’acheter les logiciels libres sur lesquels on a au moins la possibilité de parfaire son outil. J’ai probablement pas tous les éléments pour comprendre ce que tu veux dire, tu sort une loi de 1986 c’est tres bien, mais pourquoi ce matin subitement tu dit ces étranges choses aux « gentils bénévoles du logiciel libre » ?

    • Tout d’abord, je motive mon abandon, en rase campagne et sans préavis, des projets auxquels je participe. Et j’invite ceux qui perdront leur temps à me lire à faire de même.

      ça ne fait donc rien aux anciens de Spip ici nombreux à voir quelles causes antisociales sert désormais Spip Agora ? N’y-a-t-il donc aucune conclusion à en tirer ? De quoi peut-on ensuite se plaindre quand on met de son plein gré son talent au service de l’exploitation ?

      Il y a sans doute bien mieux à faire qu’aider l’institution à faire son (sale) travail. Qu’ils emploient les logiciels qui leur conviendront pour cela, ce ne doit plus être l’affaire de quiconque. Et tant mieux si en passant ils se rendent compte être devenus les jouets de plus malins qu’eux : les détails de l’organigramme de nos dirigeants sont des détails sans intérêt pour le peuple qui désormais sait qu’il n’y a plus rien à attendre d’elle. Que l’ostracisme la frappe.

    • Sur le fond, je n’ai aucun doute sur le fait que l’institution fera son travail, avec ou sans SPIP. Qu’elle le fasse avec SPIP produit parfois quelques effets secondaires amusants.

    • #seenthis_bug : quelqu’un qu’on suit favorise un post ; ça le fait remonter dans la TL, super. Mais quand quelqu’un d’autre qu’on suit [aussi] favorise le même post à son tour, m’est avis qu’il n’est pas nécessaire de faire à nouveau remonter le post. Je ne sais pas si ce que j’écris est compréhensible ?