• Ingénieurs, étudiants, chercheurs, professeurs : la sociologie des gagnants de la croissance brésilienne qui désormais exige que la solidarité nationale leur profite, au détriment du reste du pays :

    Pour me rendre à l’université, l’UFRJ de Rio de Janeiro, j’ai opté pour le bus, parce que je préfère être dedans que dans une voiture à côté. Certaines lignes ont des véhicules assez récents, mais d’autres sont sales, mal éclairés, avec les vitres et les sièges cassés. Aux heures de pointe, les bus sont plein à craquer et souvent pas climatisés

    http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2013/06/26/le-bus-a-rio-une-des-experiences-les-plus-eprouvantes-du-quotidien_3436300_3

    • Je ne suis pas convaincue que l’exigence de meilleurs services publics aillent à l’encontre de la solidarité avec le reste du pays.
      Certes, les interviewés appartiennent tous aux classes moyennes supérieures, mais ils veulent de meilleurs transports avec des chauffeurs qui ne roulent pas sur les piétons, des écoles pour tous et un service de santé publique.

    • Je m’oppose régulièrement à ce réflexe que tu as, @bp314, de vouloir disqualifier des causes parce que la lutte ne s’inscrit pas exactement dans le moule de sa conception personnelle de la lutte à mener.
      Comme on disait hier, du purisme au #nihilisme, il n’y a qu’un pas...

      Du coup je ne comprends pas quel intérêt tu trouves à partager des infos et tes réflexions sur les évènements du monde qui pourraient le faire bouger, tout en nous disant qu’il vaudrait mieux que cela ne bouge pas puisque cela ne bouge pas dans le bon sens (à ton sens..)

      Et nos débats ressemblent à un bras de fer ou tu veux nous faire voir que la bouteille est à moitié vide quand nous essayons de la voir à moitié pleine. Mais à quoi peut servir ce genre de débat alors ?

    • Perso, j’utilise SeenThis comme un outil où je rassemble tout ce que je veux garder sous le bras pour plus tard. Le débat est un plus. Mais pas la finalité.
      Sur le Zoo (serveur de news), j’avais créé un groupe « revue-de-presse », où j’y partageais les articles gauchistes ou pas, avec les habitués. Les débats pouvaient être intéressants. Mais finalement, ne restent que les plus agressifs et les plus forts en gueule. Tout débat est transformé en confrontation d’égo. Et... Les pétochards d’extrême droite restent vent debout dans leurs idées riquiquis, quelles que soit les informations que tu amènes.
      A désespérer du débat. D’où d’ailleurs l’inintérêt des fils de commentaire sur les blogs et les journaux en ligne...

    • Personnellement j’apprécie en général les débats, surtout ceux qui me font changer d’avis.
      Et j’apprécie particulièrement seenthis pour cette double fonctionnalité simple et efficace : partage (d’info) et échange (d’opinion), qui je trouve est un super outil pour façonner ma conscience politique sans tomber dans l’embrigadement.
      Sur les blogs, quand la fréquentation est raisonnable, cela peut être constructif, bien évidemment sur les journaux mainstream, c’est du niveau d’une confrontation de supporters dans les tribunes d’un match de foot, c’est pas la peine.. :-)
      Pour en revenir à ce que je voulais dire à @bp314, c’était de vouloir comprendre sa contradiction apparente entre une sensibilité apparemment progressiste du point de vue de l’équité sociale et pourtant un nihilisme fort avec un dédain moultes fois exprimés envers ses congénères. Qui pourrait se résumer par le dilemme suivant : « à quoi bon vouloir le bien des gens si on ne les aime pas ? »

    • L’humain a la prétention de pouvoir comprendre la multitude que les sociétés humaines représente. Notre multitude fait système, et aucune idée ou volonté ne pourra la façonner. Enfin... La façon dont elle sera façonnée dans les faits ne peut pas l’être d’un coup de baguette magique. Alors certes, il y a des grands courants, avec des gens qui mettent toute leur énergie pour que ça avance dans un tel sens... cf. nos élites et les 40 années passées à détruire ce qu’elles avaient été contraintes de mettre en place pour combattre le soviétisme...
      Bref, nous là, même avec la plus grande violence verbale du monde, nous ne pourrons jamais prétendre à discerner dans l’absolu le bien du mal, à la façon dont par exemple bp314 tente de le faire. C’était un petit peu ma conclusion quand j’ai énoncé une phrase du genre « l’humilité est-elle consubstantielle au gauchisme ? ». D’où finalement la nécessité du débat... pour faire changer d’avis les autres ;-)

    • @monolecte : je t’avoue qu’il m’arrive d’envoyer bouler ces hordes de gnomes par des insultes... il m’arrive en effet d’en exprimer un certain nombre par écrit, de leur signifier tout mon mépris (par le silence aussi) de façon très imagée. Les gars qui publient à longueur de temps les éructations de Tasin et autres RL, c’est usant... car oui, pour eux, faut « tirer dans l’tas », mais c’est la gauche qui est fasciste et violente... « tiens la preuve, z’arrêtez pas de nous insulter bande de bobos islamogauchistes ».

    • Le risque de stérilité de l’action est effectivement gênant. Pour le discours, il est déjà bien moins ennuyeux : la parole est gratuite, et sans conséquence anyway.

      Je persiste à trouver parfaitement indécente la revendication des classes moyennes de faire financer leur éducation par la collectivité quand la population crève de faim.

      Mais je les remercie, en manifestant, de s’exposer au jugement du commun. Rien de tel que de rendre explicites ses revendications pour en percevoir les limites.

      Le problème, @petit_ecran_de_fumee , est que ces revendications bourgeoises ont clairement pour objectif de demander des subventions gouvernementales au bénéfice exclusif d’une minorité urbaine, instruite, nourrie et habillée dans un pays où de grands progrès sanitaires sont encore à faire.

      L’appel à l’argent public est une captation comme une autre. Quand on sait que l’impôt est toujours payé par le plus faible, il existe une raison fondamentale pour s’opposer au financement public des études des enfants de la classe moyenne. Cet argument vaut d’ailleurs pour la France, où l’enseignement supérieur est une redistribution à l’envers de l’impôt. Les solutions à ces problèmes sont biens connues : ce ne sont pas celles que revendiquent les gagnants de la mondialisation au Brésil : ce qu’ils revendiquent, c’est plus pour eux et moins pour plus pauvres.

      @monolecte : En effet, plus de services publics sont une nécessité pour le developpement d’un pays, encore faut-il bien savoir lesquels. Par exemple, l’assainissement est très probablement l’un des premiers services publics à créer, suivi d’un service d distribution d’eau potable, suivi de l’éducation élémentaire, suivi des services de gouvernance locale, etc. : on est très loin de cela dans ces revendications de gens qui, visiblement, n’ont pas eu besoin de ces services publics qui n’existent pas encore au Brésil pour s’élever : autrement dit, des privilégiés du pays.

    • http://www.monde-diplomatique.fr/2010/12/HALIMI/19922

      Ainsi, les libéraux paraissent se soucier de l’« équité » de la redistribution après avoir amoindri la progressivité de l’impôt... Leur prochaine étape est connue d’avance ; les Etats-Unis en ont fait l’expérience : dans des systèmes politiques dominés par les classes moyennes et supérieures, l’amputation des services publics et des aides sociales devient un jeu d’enfant quand les couches privilégiées cessent d’y avoir accès.

    • @baroug La dépendance aux financements gouvernementaux a toujours été le talon d’Achille des services non-marchands en général. Les idôlatres du pacte de la résistance auront toujours du mal à admettre que rien n’est plus fragile qu’un service public gouvernemental, mais j’ai bon espoir qu’à y réfléchir un peu....

      Vous croyez sérieusement que ce raisonnement est celui que tient l’équipe de Dilma Roussef ? Vous pensez sérieusement que l’urgence dans un pays ravagé par les épidémies est de financer les transports des banlieusards aux universités de centre-ville ? Quels raisonnements de classe peuvent donc animer ceux qui font le choix éditorial de relayer les revendications de la petite bourgeoisie, des intellectuels et des fonctionnaires ? A-t-on jamais, d’un point de vue humaniste, défini sa position en accord avec la rédaction du journal « Le Monde » ?