http://www.washingtoninstitute.org

  • Saudi Arabia offers to send ground troops to Syria to fight Isis | World news | The Guardian

    http://www.theguardian.com/world/2016/feb/04/saudi-arabia-ground-troops-syria-fight-isis

    Saudi sources told the Guardian that thousands of special forces could be deployed, probably in coordination with Turkey

    Syrian government troops fire at Isis group positions near Mahin, Syria. Photograph: AP

    Ian Black Middle East editor
    @ian_black

    Thursday 4 February 2016 20.06 GMT
    Last modified on Thursday 4 February 2016 20.07 GMT

    Saudi Arabia has offered for the first time to send ground troops to Syria to fight Islamic State, its defence ministry said on Thursday.

    “The kingdom is ready to participate in any ground operations that the coalition (against Isis) may agree to carry out in Syria,” said military spokesman Brigadier General Ahmed al-Asiri during an interview with al-Arabiya TV news.

    #arabie_saoudite #syrie #ei #is #isis

    • Très sceptique sur les capacités militaires des forces, même spéciales, des Saoudiens. J’imagine que l’apport serait surtout financier et en termes de couverture politique.
      Reste que cela relance l’idée qu’il y a dans les cartons d’Erdogan un plan d’invasion du nord de la Syrie.
      Sur le site de l’influent think tank WINEP on trouvait déjà évoqué, il y a peu, un plan américano-turc pour contenir le PYD en prenant du territoire à Da’ich :
      http://seenthis.net/messages/450143
      Patrick Cockburn, il y a quelques jours, se demandait dans The Independent si Erdogan, étant ce qu’il est, ne serait pas tenté par un tel coup de force - avec ou sans l’aval de Washington -, malgré son caractère désormais extrêmement risqué, voire apocalyptique :
      http://www.independent.co.uk/news/world/middle-east/syrian-civil-war-could-turkey-be-gambling-on-an-invasion-a6844171.htm

      Il se pourrait bien que ce soit ce genre d’espérances, parmi d’autres et fondées ou pas, qui a fait que l’opposition de Ryadh s’est fait un devoir de multiplier les conditions à Genève, malgré la dynamique négative sur le terrain militaire pour eux. Question posée ici par : @nidal : http://seenthis.net/messages/455545#message455976

    • Et le point de vue de Pepe Escobar sur la question :
      http://seenthis.net/messages/457872

      Comme si les choses n’étaient pas assez confuses, tous ces think tanks formant le royaume du baratin aux USA nous rabâchent maintenant qu’il y a une entente entre Washington et Ankara pour ce qui sera, à toutes fins utiles, une invasion turque au nord de la Syrie, sous le prétexte d’écraser Daesh au nord d’Alep.
      C’est de la foutaise. Le jeu d’Ankara comprend trois volets : soutenir ses mandataires turkmènes lourdement meurtris ; assurer le maintien des activités dans le corridor menant à Alep (où passe la cruciale autoroute djihadiste liant la Turquie à la Syrie) ; et surtout empêcher par tous les moyens les Kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) de relier Afrin à Kobané et d’unir ainsi les trois cantons des Kurdes syriens à proximité de la frontière turque.
      Tout cela n’a rien à voir avec la lutte contre Daesh. Le plus dingue, c’est que Washington aide actuellement les Kurdes syriens en leur fournissant un appui aérien. Le Pentagone doit ou bien soutenir les Kurdes syriens, ou bien soutenir Erdogan dans son invasion du nord de la Syrie. La schizophrénie n’a pas sa place ici.
      Un Erdogan au désespoir pourrait être assez cinglé pour affronter l’Armée de l’air russe pendant sa supposée invasion. Poutine a dit officiellement que la réponse à toute provocation sera immédiate et fatale. Pour couronner le tout, les Russes et les Américains coordonnent maintenant leurs sorties aériennes au nord de la Syrie.

    •  :)

      Balanche, lui, semble se faire l’avocat d’un envoi de troupes occidentales au sol, pour éviter une escalade turco-russe :
      http://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/view/the-struggle-for-azaz-corridor-could-spur-a-turkish-interventio

      TURKISH INTERVENTION?

      The Azaz corridor holds major strategic importance for Turkey, but will that be enough to spur direct intervention? If the corridor falls and Ankara fails to respond, rebel groups would interpret it as a sign of weakness, while the international community would view it as capitulation to Russia. With the Azaz border link closed, Russia could then help the Syrian army and its Shiite allies lock other Turkish crossing points between Bab al-Hawa and Jisr al-Shughour, effectively putting the entire province of Idlib in a net. This would mean a near total defeat for Ankara’s Syria policy. And if the corridor’s fall were accompanied by ethnic cleansing of the area’s large Turkmen population (who are ethnic kinsmen of the Turks) or IS violence against civilians, Turkish public opinion would be further riled up.

      Does Putin underestimate Turkey’s offensive capacity? Thus far, the Turkish army has refused to send ground troops into Syria; the National Intelligence Organization (MIT) is the agency in charge of Turkish operations there. Russia’s presence will remain the main deterrent to large-scale Turkish intervention, though Ankara would likely escalate indirectly to prevent the corridor’s fall. Then again, Putin may well want Turkey to intervene directly against the PYD, since that could force the Kurdish group to join the Russian alliance and deprive the West of its only efficient actor on the ground against IS. To avoid this disaster, Western countries should send ground troops to occupy strategic locations such as Azaz and fight IS directly.
      The Azaz corridor may or may not fall, but the bigger U.S.-Turkish goal remains securing the Marea-Jarabulus corridor from IS, and any future Azaz-Jarabulus corridor if Azaz falls to the group. In other words, if the corridor is overrun, broader US-Turkish policy in this area (backed by allies from Incirlik) would essentially become two steps forward, one step back.

    • @gonzo : ça renvoie à ta remarque sur le nouveau « statut » des chercheurs devenus militants/lobbyistes, qui se mettent à dire où et quand, à leur avis, il serait bon que nous bombardions. Si ces « experts » se mettaient à expliquer qui et quoi bombarder en Israël, où quelle partie de la Galilée il faudrait occuper stratégiquement, je ne doute pas qu’on se hâterait de les rappeler à un peu plus de sérieux dans leur travail académique.

      Mais p’têt que c’est ce qui est demandé quand on rejoint le WINEP (des conseils de trucs à occuper dans le monde arabe).

    • J’espère ne pas couper cette discussion qui s’amorce - ou plutôt reprend -, et m’intéresse, sur la question du statut des chercheurs.
      En incise donc, les déclarations officielles russes sur les suspicions de préparatifs d’invasion, les dénégations turques, et les Américains qui bottent en touche :
      http://edition.cnn.com/2016/02/04/middleeast/turkey-russia-syria-invasion-denial

      Turkish forces aren’t preparing to invade northern Syria — and Russia’s allegation that they are is an attempt to hide Moscow’s crimes in the war-ravaged nation, a source within the Turkish Prime Minister’s office told CNN on Thursday.
      “Simply they are diverting attention from their attacks on civilians as a country already invading Syria,” the source told CNN. “Turkey has all the rights to take any measures to protect its own security.”
      The comments come after Maj. Gen. Igor Konashenkov was quoted by Russian state news agency Ria Novosti as saying Moscow believes some activity on the Turkish side of the border with Syria indicates preparations for an incursion.
      “The signs of hidden preparation of Turkish armed forces for activities in the territory of Syria we notice more and more,” the general said.
      When asked about the Russian claim at a media briefing, John Kirby, a spokesman for the U.S. State Department, said: “I’m not certainly not going to get up here and speak to what the Turks are doing on that border on any given day.”

    • @Souriyâm @Nidal, c’est vrai qu’on marche encore et toujours sur des oeufs dès qu’il s’agit de Syrie mais l’intensité du barrage médiatique, quoi qu’on pense de ce p. de régime, est tout de même extraordinaire... Cela étant, je me demande vraiment comment les Turcs peuvent envisager d’entrer en Syrie, avec un soutien aussi flanchant que celui des USA et de l’Otan, et avec les Russes qui seraient assez heureux de venger l’affront subi avec leur pilote (et peut-être plus si ce qui se raconte sur l’avion dans le Sinaï est vrai). En même temps, mais je ne suis pas expert militaire, je ne sais pas si leur dispositif est adapté à ce type d’affrontement. En tout cas, si je ne vais pas pleurer pour les milliers de mercenaires, je voudrais bien espérer que le pire ne va pas arriver aux derniers « fidèles de la révolution syrienne » dont les Turcs vont faire tout ce qui est en leur pouvoir pour jouer les dernières cartes qui leur restent, à savoir fermer leur frontière pour justifier une éventuelle action internationale. Le montage médiatique a déjà commencé, il suffit de lire l’Orient-Le Jour pour le comprendre... Et l’expérience de Kobané, et de toute la guerre, aurait dû montrer aux plus lucides des « purs » qu’il ne fallait pas attendre beaucoup de soutiens désintéressés... Et comme on sait que le régime syrien va se faire un plaisir de donner la plus cruelle leçon possible aux « mutins », dans la bonne tradition familiale, l’avenir s’annonce très rose... Une diplomatie intelligente consisterait à soutenir à fond l’opposition interne, Manaa et Cie, seuls capables de minorer, au moins un tout petit peu, la répression qui s’annonce, ce que les Russes (et peut-être aussi les Iraniens) ne verraient pas forcément d’un mauvais oeil. Mais pour cela, il faudrait être intelligent, et surtout pragmatique. Je ne suis pas certain que Fabius soit l’homme de ce défi-là sur la Syrie en tout cas.

    • @gonzo : Pas grand chose à redire à ça, y compris sur le "p. de régime". Grosso modo sur la même ligne. Quelques remarques complémentaires comme hypothèses de prospective.

      Pour les Turcs et les Saoudiens il y a deux problèmes :
      1° - la tentative du régime et de ses alliés de fermer entièrement la frontière turco-syrienne au nord-ouest. Maintenant que la poche d’Azaz, avec son poste de Bab al-Salam, est isolée du reste des provinces d’Alep et de la province d’Idlib, il ne reste plus que le poste-frontière de Bab al-Hawa. Il existe certainement d’autres lieux de passage mais de moins grande ampleur et beaucoup plus incommode. Si cette tentative venait à réussir, non seulement Alep-est est menacée d‘encerclement mais aussi tous les gains obtenus en 2015 (Idlib, Jisr al-Shoughour, ...) par la coalition Jaysh al-Fatah qu’ils ont montée avec le Qatar. La conséquence serait une disparition complète de ces deux pays de l’équation syrienne.

      2° - La question de ce que deviendra le territoire syrien tenu par Da’ich à l’est. Sans que personne ne le remarque formellement, tout le monde parle et agit en ce moment comme s’ils considéraient qu’à terme il est destiné à disparaître de la région, au moins comme proto-Etat. On sait que les Turcs ne veulent pas voir le YPG kurde et leurs alliés au sein des SDF prendre la bande au nord que Da’ich tient et relier l’ensemble de leurs zones de contrôle. L’autre peur est qu’une fois la frontière nord-ouest sécurisée, l’effort du régime et de ses alliés ne se porte beaucoup plus massivement sur Da’ich en choisissant de laisser subsister des poches « rebelles » au nord-ouest - des chaudrons comme on dit à l’est de l’Ukraine - que l’armée syrienne réduirait au fil du temps, par exemple Idlib voire l’est d’Alep (Jisr al-Shoughour me paraissant, par sa position, plus stratégique qu’Idlib). Impossible alors de s’opposer à ces combats et à terme à la victoire complète du régime.
      Comment justifierait-on devant les opinions publiques occidentales les condamnations du régime et des opérations russes contre Da’ich au profit de « rebelles » qui ne le combattent pas, pour éviter cette victoire totale ? Comment éviter que le YPG ne passe entièrement dans l’orbite russe et ne devienne clairement l’allié du régime (Saleh Muslim avait déjà fait une proposition en ce sens évoquée ici) ? Comment à ce moment là la Turquie pourrait-elle envisager de s’ingérer directement pour écarter les options arrangées entre le régime et le YPG, qu’elles refusent à sa frontière, à part en se remettant directement à soutenir à Da’ich, alors que le contexte international s’y prête de moins en moins ?

      Conclusion :
      A - soit la Turquie tente un coup militaire insensé maintenant au nord-ouest - soit dans la poche d’Azaz, soit côté province d’Idlib - pour écarter le risque immédiat n°1 en profitant et organisant la mise en scène médiatique des souffrances des civils pour prétendre y créer une zone refuge (vieille idée du safe haven façon Benghazi). Il n’est pas sûr que les USA suivent et les machins militaires russes Sukhoï 35, S-400, … ont l’air d’être assez dissuasifs pour qui que ce soit de sensé…
      Un coup moins risqué serait peut-être l’envoi de missiles anti-aériens portatifs (façon afghane avec les Stinger) dans le cadre d’une nouvelle intensification de l’aide à Jaysh al-Fatah avec les Saoudiens.
      B – soit la Turquie abandonne l’idée de s’opposer autrement que par la parole au risque n°1 et s’organise avec les Saoudiens et leur « coalition islamique », en essayant d’y entraîner les USA, pour mettre des « boots on the ground » au nord-est, chez Da’ich, afin de rester dans l’équation syrienne et écarter au moins le risque n°2. C’est aussi très risqué mais les Russes auront plus de mal à s’y opposer.
      C - Soit ils reconnaissent leur défaite et soutiennent un vrai processus de négociations. Mais je n’y crois pas trop.

  • Dans un article du WINEP sur les motivations supposées de Da’ich dans l’attentat à Istanbul l’auteur soutient qu’il y aurait un plan américano-turc pour reprendre le contrôle de la frontière turco-syrienne d’Azaz à Jarabulus, plan que selon lui Da’ich aurait visé à contrecarrer en commettant cet attentat :
    http://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/view/what-is-behind-the-istanbul-attack

    Second, by bringing the war to Turkey’s largest city, IS aims to undercut the planned U.S.-Turkish campaign against its forces in Syria, which is reportedly scheduled to begin in a matter of weeks following Vice President Joe Biden’s January 23 visit to Ankara. The apparent goal of the joint plan is to capture the sixty-mile-long Jarabulus-Azaz corridor along the Syrian border, most of which is currently held by IS. If successful, the campaign would effectively plug the group’s last overland conduit from Syria into Turkey and Europe. The IS leadership is well aware that such a development would hurt its finances, recruitment efforts, and prestige, so it appears to have acted preemptively in the hope that Turkey will stand down or at least not escalate its military efforts.

    L’article ne mentionne pas que, de fait, pour la partie tenue par Jaysh al-Fatah, le corridor d’Azaz est largement menacé de tomber sous les efforts distincts de l’Armée syrienne et des forces kurdes du YPG dans le canton d’Afrin, soutenus tous deux par l’aviation russe. La route Azaz-Alep étant d’ores et déjà coupée sur une petite partie par l’armée syrienne.
    D’autre part, à l’est d’Alep, dans la zone tenue par Da’ich, d’un côté les kurdes du YPG, adjoints de quelques groupes de l’ASL au sein des SDF et soutenus par l’aviation américaine, ont déjà passé la « ligne rouge » turque de l’Euphrate et pourrait se diriger vers Manbij, tandis que de l’autre côté l’armée syrienne progresse depuis sa reprise de l’aéroport militaire de Kuweires en direction de la ville d’al-Bab.

    Ce plan serait-il une manière de réagir à ces évolutions inquiétantes pour la Turquie tout en actant la fin de son soutien de fait à Da’ich et en s’intégrant à un éventuel plan américain pour en pas rester sur la touche ?
    Si quelqu’un à des lumières particulières ou d’autres sources évoquant cet hypothétique plan américano-turc...

    • Une carte - au code couleur étrange : violet pour le régime et mauve pour Da’ich ! - pour comprendre un peu la situation militaire au nord de la Syrie, tirée du dernier article de Balanche sur le site du WINEP (hum !) :


      La même en plus grand ici : http://www.washingtoninstitute.org/uploads/Maps/Syria%20Conflict/IS_WindowOnTurkeyDec2015-2.pdf

    • A lire également, l’article approfondi de Balanche qu’accompagne la carte, qui présente de manière exhaustive la situation complexe au nord de la Syrie :
      https://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/view/the-die-is-cast-the-kurds-cross-the-euphrates

      As the PYD and its allies seized Abu Qilqil, several sources indicated that IS might abandon Manbij, mainly because it faces major local hostility there and would be unable to defend the town against a Kurdish advance. On November 12, Manbij civilians protested the forced recruitment of young men to fight with IS on the Azaz front line. And on December 19, the group executed fourteen civilians out of fear that an uprising might be brewing.

      Meanwhile, the PYD offensive has been supported by coalition airstrikes, indicating that the move was at least partly coordinated with the United States and was not a unilateral PYD decision. From that perspective, the advance toward Manbij could be part of a strategy to win back Raqqa. If Manbij falls, the capital of the “caliphate” could eventually become isolated from the rest of IS territory in Syria. All of the Euphrates bridges from the Turkish border south to Assad Lake have been destroyed or are controlled by the Kurds. If the PYD moves further south and the Syrian army launches an offensive toward al-Bab or Assad Lake, many IS personnel would be trapped in east Aleppo province.
      WHO WOULD BENEFIT MOST?

      To the west, the rebel groups controlling the Azaz corridor are currently on the defensive against IS, which has seized several villages in the area since September and is slowly progressing toward Azaz. The priority of the Saudi/Turkish-backed Jaish al-Fatah is to defend the supply road to eastern Aleppo against the Kurds in the west and the Syrian army in the south. Yet Russian aircraft are multiplying their raids on the corridor and weakening the rebel defenses, especially near the border crossing of Bab al-Salam, and losing this road would leave rebel units in the eastern districts almost completely surrounded by regime forces. Some assistance would still flow from the western Bab al-Hawa border crossing, but the Syrian army’s progress around Aleppo threatens that route as well.

  • A lire cet article sur le site du WINEP, ce genre de think tank où quand dans une phrase pour évoquer le gouvernement israélien on utilise la métonymie « Jérusalem » plutôt que « Tel Aviv ». Reste que l’article évoque la question épineuse de la coordination russo-israélienne en Syrie et l’ambiguïté de l’accord dont la forme (tacite ou plus formalisé) ou le contenu ne sont pas encore bien connus. Pour l’instant la Russie tolère des opérations israéliennes en Syrie et Israël n’a pas réagi au viol de son espace aérien par la chasse russe, la confrontation n’étant dans l’intérêt d’aucun des deux mais cela pourrait changer sous la pression des évènements, s’alarme l’auteur qui imagine des scénarios pouvant amener à des incidents dangereux :
    Israeli-Russian Coordination in Syria : So Far So Good ?
    http://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/view/israeli-russian-coordination-in-syria-so-far-so-good
    Extrait :

    In the longer term, two main trends will challenge Israeli-Russian coordination. The first is Iran and Hezbollah’s objective to expand their presence in the Golan Heights. In mid-October, Hezbollah and Syrian forces pushed back rebels in Quneitra and regained control over a number of important military posts. Since then, the Assad regime and its partners have intensified their operations in the south, taking more ground with the help of Russian airstrikes. Although the scope of these airstrikes is still small compared to operations in northern and central Syria, any expansion of Hezbollah and Iranian proxies in Quneitra or western Deraa province would be considered a threat to Israel. And if Russia facilitates such advancement with its airpower, Jerusalem’s ability to react will be more limited (see Policy Watch 2514, “Russia in Southern Syria: Israeli and Jordanian Concerns”).

    Another trend often belittled by Israeli policymakers is Russia’s deepening relations with Hezbollah and Iran. The intervention’s unremarkable results thus far have shown Moscow that the air campaign has its limits without a capable ground force. In that regard, Hezbollah and Iranian forces have proven to be instrumental on some fronts, with both reportedly helping to recover one of the downed pilots after the Su-24 shootdown. Such operations will bring the Russian coalition members closer together, and as the fighting continues, Moscow might discover that its relations with Hezbollah and Iran outweigh its silent agreement to allow Israeli airstrikes against them. In that scenario, Israeli pilots would quite suddenly find themselves under threat from sophisticated Russian air defenses.

    • Les frappes israéliennes récentes (depuis l’implication militaire directe des Russes) en Syrie contre le Hezbollah et l’armée syrienne sont par ailleurs considérées comme établies par l’auteur :

      Last month saw numerous reports about Israeli airstrikes in Syria targeting Hezbollah arms transfers to Lebanon. These included an alleged October 30 attack on a ballistic missile facility near al-Qutayfah run by the Syrian army’s 155th Brigade (the so-called “Scud brigade”), as well as a November 11 strike against a target close to Damascus International Airport. Similarly, opposition and pro-regime sources reported Israeli strikes on the night of November 23 that killed eight Hezbollah fighters and five Syrian soldiers in the Qalamoun area.

      Although Syrian media reports of Israeli strikes should generally be taken with a grain of salt, several factors indicate that they could be accurate in this case. In addition to the exceptionally large number of such reports in recent weeks, other sources have noted a recent increase in arms shipments from Iran to Hezbollah. Moreover, Prime Minister Binyamin Netanyahu has confirmed twice in the past month that Israel is operating across the border. On December 1 he stated, “We operate in Syria from time to time to prevent it turning into another front against us. We act, of course, to prevent the transfer of deadly weaponry from Syria to Lebanon.”

    • La conclusion est une série de recommandations aux autorités israéliennes qui consistent à tenter de maintenir et d’accentuer la coopération avec la Russie tout en balançant cela par une communication militaire plus intense avec les USA si jamais des tensions avec la Russie risquaient de limiter la liberté de manœuvre militaire israélienne en Syrie :

      Planning for the long term, Israel should maintain close contact with its American partner on these issues. If Moscow eventually decides to stop looking the other way when Israel operates in Syria, Jerusalem may face some tough choices. Accordingly, it is crucial to keep updating Washington in case of any change in relations with Russia, since Israel would need the United States to convey to Moscow the same redlines that Israel has laid out — namely, preventing Iran and Hezbollah from opening a new front in the Golan, and preventing the transfer of advanced weapons to Hezbollah. U.S. support on these issues might convince the Russians to keep tolerating Israeli strikes on Hezbollah.

      Finally, it is worth noting that Israel’s communication with the Kremlin since the intervention began is only a tactical coordination, not a strategic realignment. Although Russia seems to be respecting Israel’s redlines in Syria, this is not because Moscow sees Jerusalem as an indispensable ally, but rather because Israel’s actions in Syria have not interfered with Moscow’s plans as of yet. Many Israeli officials no doubt hope that the situation will remain as it is, but they also realize that Russia and Israel are not equal partners. The minute that Israel’s actions interfere with Russian interests, its relative freedom of operation will diminish significantly.

  • Latakia Is Assad’s Achilles Heel - The Washington Institute for Near East Policy
    http://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/view/latakia-is-assads-achilles-heel
    Fabrice Balanche maintenant dans un think tank américain, The Washington Institute (une boite proche de l’AIPAC, il va devoir batailler pour faire valoir ses idées, le garçon...) https://en.wikipedia.org/wiki/Washington_Institute_for_Near_East_Policy)

    Over the past few months, the Syrian army has grown weaker and lost many positions, a development that explains Russia’s recent deployment of troops. Previously, Russia had sent only military advisors and technical staff to support the Syrian army. Another key question, however, involves why these troops are being sent to Latakia and not Tartus, site of the official Russian military base. Indeed, this new, strong Russian presence along the northern Syrian coast can be explained by the Assad regime’s weakness in the area, where Alawites no longer constitute a majority.

    #Syrie #Lattaqieh

  • Between ISIS and Iran: Bahrain Tweaks Washington - The Washington Institute for Near East Policy
    http://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/view/between-isis-and-iran-bahrain-tweaks-washington

    For now, the prime minister’s age and reported ill health suggest that his reappointment may be a stopgap measure. Despite American officials counseling the king to remove him for decades, Sheikh Khalifa shows no desire to step down, and those close to him portray his possible departure in terms of “apres moi, le deluge.” A quiet campaign of support for him has been growing for several months, with big posters showing his photo and the words “The People. Khalifa bin Salman. The Red Line,” implying that getting rid of him would be a step too far. But if he were to go, several of the royal family members currently serving as deputy prime ministers could potentially replace him:

    Crown Prince Salman, who would likely push his reformist agenda amid opposition from the hardliners.
    Muhammad bin Mubarak al-Khalifa (age 79), the next most senior deputy prime minister after Salman, who is regarded as a conciliatory figure and was foreign minister for thirty-five years until 2005.
    Ali bin Khalifa al-Khalifa, Sheikh Khalifa’s son.
    Khalid bin Abdullah al-Khalifa, the favored candidate of the Khawalid hardliners.

  • Yemen Crisis Spells Trouble in Saudi Arabia’s Backyard - The Washington Institute for Near East Policy

    http://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/view/yemen-crisis-spells-trouble-in-saudi-arabias-backyard

    Washington’s Gulf partners in the coalition against ISIS are increasingly distracted by the takeover of the Yemeni capital by pro-Iranian Houthi tribesmen.

    On October 1, the interior ministers of Saudi Arabia, Kuwait, Bahrain, Qatar, the United Arab Emirates, and Oman, joined by the head of Saudi intelligence, held an “emergency” meeting in the Saudi Red Sea port city of Jeddah to discuss the rapidly deteriorating situation in Yemen, where the government of President Abdu Rabu Mansour Hadi has lost control of the capital, Sana. The Gulf Cooperation Council (GCC) states have been guiding an “initiative” to smooth political reform since the 2012 collapse of the regime of President Ali Abdullah Saleh. An official statement afterward, apart from platitudes like the “necessity to restore all official headquarters and institutions,” included the ominous phrase that the GCC states will not idly tolerate “foreign interference,” an obvious reference to Iran.

    #yémen #arabie_saoudite #golfe

  • Sur l’importance prêtée aux milices étrangères qui soutiennent le régime syrien
    –-

    L’article du 26 mai publié par Orient XXI prétend exposer « le rôle joué par les combattants étrangers soutenant le régime [syrien] », ce qui est résumé par le titre : « Ces milices qui se battent aux côtés de Bachar al-Assad ». Le sujet est présenté comme « moins documenté » que du côté rebelle, car son « importance est parfois mésestimée » :
    http://orientxxi.info/magazine/ces-milices-qui-se-battent-aux,0596

    Le texte est constitué de trois parties qui illustrent différentes lubies et fantaisies véhiculées par les propagandistes de la rébellion armée :
    – l’armée du régime se serait déjà effondrée, et le régime ne survivrait plus que par l’afflux massif de combattants étrangers ;
    – la force combattante principale permettant la survie du régime serait le Hezbollah libanais ;
    – même ce soutien du Hezbollah serait condamné par les dissensions internes.

    –-
    1. LE RÉGIME RAPIDEMENT DÉPASSÉ
    –-

    L’idée centrale est que « les troupes syriennes, mal formées et mal équipées, se sont […] effondrées, dévastées par les défections […], les morts et les blessés. » Après cet effondrement de l’armée, c’est donc le recours à des combattants étrangers, organisé par la Russie et l’Iran, qui permettrait au régime de tenir : « le régime syrien ne peut survivre sans la présence du Hezbollah ».

    Il y a plusieurs difficultés avec une telle thèse.

    La première, c’est que cette théorie a déjà été formulée, mot pour mot, par le porte-parole de l’Armée syrienne libre en… novembre 2011 (« Syria rebels : Assad regime recruiting Iranian, Hezbollah mercenaries Israel News », Jack Khoury & Associated Press)
    http://www.haaretz.com/news/middle-east/syria-rebels-assad-regime-recruiting-iranian-hezbollah-mercenaries-1.398010

    The Syrian regime is beginning to lose control over its security forces and is thus forced to hire mercenaries from Iran, Iraq and Lebanon, the Free Syrian Army spokesman told the Saudi newspaper Asharq Alawsat Newspaper on Sunday.

    The spokesman, Ammar al-Wawi, said that in recent months many army and police officers defected, a fact that “requires the regime to make internal changes in the military ranks.”

    Al-Wawi added that the mercenaries include members of Iraqi Shiite militias, the Iranian Revolutionary Guard and Hezbollah, and are being deployed in military operations against rebel forces.

    Or, à l’époque le nombre de morts de l’armée syrienne était encore très faible. Robert Fisk citait le chiffre de 1.150 soldats tués (« Assad’s army remains defiant as it buries its dead », 26 octobre 2011) :
    http://www.independent.co.uk/voices/commentators/fisk/robert-fisk-assads-army-remains-defiant-as-it-buries-its-dead-2375963

    Une récente lettre du Centre de doctrine d’emploi des forces (« L’armée syrienne (2/2) - Dans la guerre civile (2011-2013) », par Stéphane Mantoux, septembre 2013) indique :
    http://www.cdef.terre.defense.gouv.fr/content/download/4883/67608/file/armee_syrienne_2-2.pdf

    Ce qui veut dire que le régime peut compter sur un corps de bataille solide de 65 à 75.000 hommes. Les déserteurs ont peut-être représenté 20 à 30 % de l’effectif total de l’armée. Les services de sécurité ont prévenu les défections et la 4e division blindée, par exemple, pourtant unité d’élite, a dû fusiller 10 soldats qui menaçaient de le faire. Les éléments peu sûrs sont emprisonnés ou maintenus dans les casernes. Les pertes commencent à augmenter sérieusement à partir de la mi-2012. De 500 soldats tués en novembre 2011, on passe à 2.300 morts en juin 2012.

    L’analyse sur l’« effondrement » de l’armée et son remplacement par des supplétifs étrangers remonte donc à une époque où l’armée syrienne avait perdu entre 500 et 1.150 soldats selon diverses estimations, alors que les estimations basses du nombre de soldats fidèles étaient au-delà de 60.000 hommes. Si ces chiffres constituent à l’époque un changement de paradigme important (la militarisation de la rébellion apparaît alors clairement), ils ne permettaient évidemment pas de prétendre que le régime « perdait le contrôle » de ses forces de sécurité, et qu’il ne lui restait plus que des miliciens étrangers pour tenir.

    Cette thèse apparaît alors pour ce qu’elle est : un vœu pieux (ou, plus certainement, un élément de langage central de la propagande guerrière) qui a accompagné toutes les étapes de la militarisation de la révolte syrienne. De la mi-2011 jusqu’à maintenant, on n’a cessé d’annoncer l’effondrement du régime (si ce n’est aujourd’hui, au pire dans quelques semaines) pour justifier toujours plus de soutien en armes et en hommes à la rébellion armée, ou une intervention étrangères (bénigne et légitime à défaut de légale, puisque le régime serait déjà prêt à tomber comme un fruit mûr – de toute façon uniquement soutenu par des ingérences étrangères elles-mêmes illégales).

    Une seconde difficulté est de continuer à présenter les troupes syriennes sur la base de l’image du soldat syrien aux chaussures usées, mal armé, mal entraîné, pas motivé, occupant une maison au Liban sans chauffage ni électricité ni sanitaires. L’armée syrienne combat depuis plusieurs années contre la guérilla, il serait donc temps de considérer que ses troupes sont désormais réorganisées, bien mieux financées, armées et entraînées, et qu’une bonne partie de ses hommes et de son encadrement ont autant, sinon plus, d’expérience au feu que les combattants du Hezbollah (la guerre de 2006 au Liban a duré exactement un mois).

    La troisième difficulté de la thèse de cet article est qu’elle repose sur l’occultation d’une des principales forces loyalistes en Syrie. L’article ne fait aucune mention des Forces de défense nationale, cette force paramilitaire organisée par le régime syrien, et forte de plusieurs dizaines de milliers de combattants (le chiffre de 60.000 combattants circule régulièrement). Ce n’est même pas une milice occulte, son existence est tout à fait officielle depuis janvier 2013 : « Assad forme une nouvelle force paramilitaire pour seconder l’armée »
    http://www.france24.com/fr/20130123-assad-syrie-milices-baas-femmes-force-paramilitaire-seconder-arme

    La nouvelle n’a pas fait grand bruit, et pourtant, le président syrien Bachar al-Assad a annoncé en fin de semaine dernière la création d’une force paramilitaire pour seconder l’armée dans sa lutte contre les rebelles. Le régime baasiste fait face à un conflit ouvert avec une opposition armée qui a fait plus de 60.000 morts en 22 mois.

    Sous le nom de Forces de défense nationale, cette nouvelle formation regrouperait les divers Comités populaires, des civils favorables au régime qui ont pris les armes pour défendre leurs quartiers contre l’incursion de rebelles.

    La quatrième et principale difficulté, c’est que cette théorie ne peut pas du tout expliquer les proportions de combattants tués. Les dernières estimations livrées par l’OSDH sont les suivantes (« Syria Death Toll Reported to Rise By 10,000 in Less Than 2 Months », 20 mai 2014)
    http://www.nytimes.com/2014/05/20/world/middleeast/syria.html

    Mr. Abdul Rahman claims to have contacts among government supporters and the security forces, and has provided rare estimates of the toll among pro-government forces: currently 61,170 Syrians, including 37,685 from the military and 23,485 from pro-government militias.

    The Syrian Observatory also said that it had tallied 438 dead from Hezbollah, the Lebanese militia fighting on the government side, which has not cited a figure for its own losses. And the group said that 1,224 non-Syrian, pro-government fighters had also died. Iraqi and other foreign fighters, most of them Shiite Muslims, have flocked to the government side, much as foreign Sunnis have joined the insurgents.

    The group also said that 42,701 antigovernment fighters had been killed, including more than 13,500 from jihadist groups like the Nusra Front and the Islamic State of Iraq and Syria, both of which are affiliated with Al Qaeda. It has also documented more than 2,000 deaths of people whose names and affiliations could not be determined.

    J’ai réalisé un graphique à partir de ces chiffres, et il est très parlant :

    En haut à droite, le nombre de tués de l’armée syrienne régulière (37.685) ; en bas à droite, les tués parmi les milices pro-régime (23.485), très largement regroupées depuis début 2013 sous la bannière des Forces de défense nationale. L’OSDH souligne qu’il s’agit là de Syriens.

    Les tués parmi les milices étrangères pro-régime sont indiqués, en bas, par les deux toutes petites tranches (438 morts pour le Hezbollah, 1.224 pour les autres miliciens). C’est-à-dire, ensemble, moins de 3% des morts du côté du régime. Visiblement, le nombre de miliciens étrangers pro-régime tués est à la limite de l’anecdotique.

    Face à cela, il n’y a que 3 options :
    – décréter que les chiffres de l’OSDH sont totalement farfelus, non seulement en nombre mais aussi en proportions (et attention : il faut qu’ils soient vraiment très faux – par exemple si l’on considérait, au pifomètre, que l’OSDH triple le nombre de soldats loyalistes tués pour maintenir le morale des rebelles, les étrangers représenteraient encore moins de 10% des morts côté régime) ;
    – considérer que les combattants étrangers pro-régime, ces « autres djihadistes » de l’article, sont des combattants surhumains particulièrement difficiles à tuer ;
    – plus certainement : admettre que les forces loyalistes syriennes subissent 97% des pertes parce qu’elles constituent toujours l’essentiel des combattants, et que la thèse de la prépondérance des miliciens étrangers est fausse. Prétendre que les miliciens irakiens seraient jusqu’à 40.000 (c’est-à-dire à peine moins que l’estimation habituelle des FDN) et que le Hezbollah serait « une véritable force de substitution » est totalement indéfendable.

    Le rôle des milices étrangères est certainement important. Que ces forces permettent de faire la différence dans certaines situations spécifiques est également probable. Mais en faire l’élément fondamental de la survie du régime ne correspond pas à la réalité.

    De fait, il faut s’interroger sur l’intérêt de répandre de telles élucubrations.

    – Cette littérature repose fondamentalement sur le rejet de toute forme de « realpolitik » en Syrie, depuis 3 ans, au nom d’une posture totalement moralisatrice invoquant les grandes figures de la lutte du bien contre le mal. Cette partie du texte est d’ailleurs truffée de petites mentions typiques des prétentions moralisatrices du genre : « ces autres djihadistes », « notamment des snipers » (accompagné d’une note bien mystérieuse : « le parti chiite semble disposer d’une véritable expertise dans ce domaine »), l’affirmation curieuse selon laquelle « les blessés ne reçoivent pas de traitement adapté, quelle que soit la blessure », « Israël, ennemi qu’elle n’osait jamais attaquer »…

    Cette base morale a systématiquement été utilisée pour soutenir toutes les options de la rébellion armée, et éloigner tous ceux qui en ont, très tôt, dénoncé les dérives et la prévisible conclusion catastrophique. Lire par exemple : « Haytham Manna : “Catalogués malgré eux !” »
    http://cpa.hypotheses.org/5004

    Quotidiennement, on nous répétait : « Deux semaines et tout sera fini. » Nous répondions que ce serait long. Les accusations pleuvaient sur nous, nous accusant de toutes les trahisons possibles, alors que ce sont eux qui ont prêté l’oreille à l’étranger, qui ont trahi tous les espoirs. Le jour où nous avons lancé les slogans réclamant la chute du régime dictatorial accompagné des trois « non » (non au confessionnalisme, non à la violence et non à l’intervention militaire étrangère), le porte-parole des Frères musulmans a expliqué qu’il n’y avait pas de tabous.

    Nikolaos van Dam explique cette politique basée sur des vœux pieux : « Syria : The West Should Stop Raising False Expectations », 19 mai 2014
    http://www.joshualandis.com/blog/syria-west-stop-raising-false-expectations-nikolaos-van-dam

    The Western approach to the Syrian uprising has from the very beginning been dominated by an overdose of wishful thinking, because precedence was given to supposedly democratic and moralistic ideals over realpolitik. Many Western politicians based their positions on their day-to-day domestic political reflexes, rather than on the long-term vision and result-oriented pragmatism that is needed to work towards genuinely helping to solve the conflict. Most Western politicians became fixated on the idea that the conflict could only be resolved if al-Asad was removed from power. They had clear thoughts about what they did not want, but no realistic ideas of what they wanted in al-Asad’s place. Yes, they wanted a democracy, but a violent deposal of al-Asad could not realistically have been expected to result in such a desired peaceful democracy.

    Or, l’échec de cette politique est désormais tellement patent que Juan Cole peut écrire un jugement aussi explicite que celui-ci (« Is the Fall of Homs a turning point in Regime’s Quest to Recapture Syria ? », 8 mai 2014) :
    http://www.juancole.com/2014/05/turning-regimes-recapture.html

    The opposition’s decision to militarize was a serious error.

    On est là, très clairement, à l’opposé de ce qui pouvait se publier ouvertement en France il n’y a pas si longtemps. Ce genre de positions vous valait d’être rapidement traité d’« idiot utile du bacharisme », de « conspirationniste » et d’« ennemi du peuple syrien ». Et en tout état de cause, il était impossible d’être progressiste, de gauche, et de ne pas adhérer aux charmes d’une révolution armée soutenue par l’OTAN, les pétromonarchies et le 14 Mars libanais.

    Prétendre au rôle fondamental des milices étrangères en faveur du régime apparaît comme une justification à un choix stratégique catastrophique. Rendez-vous compte : sans le soutien russe, sans le soutien iranien, sans le Hezbollah, sans les milices irakiennes, ce serait déjà terminé puisque l’armée s’est déjà effondrée (et on mettrait Paris en bouteille). Mais on reste toujours dans l’argument purement moralisateur, alors que la question n’est pas là : même si tout cela était vrai, le problème reste que les soutiens étrangers au régime syrien ont toujours été connus et que l’importance stratégique de la Syrie pour ses alliés régionaux était notoire. À nouveau, il s’agirait d’avancer un jugement purement moral pour justifier les errements d’une politique fondée sur une « overdose of wishful thinking ».

    – La seconde utilité de ce genre de texte, c’est de justifier les dérives sectaires de l’opposition. Ces derniers temps, il est très fréquent d’entendre qu’il y aurait « plus de jihadistes étrangers chiites pro-régime que de jihadiste sunnites dans l’opposition ». C’est un des éléments de langage à la mode. C’est le genre d’excuse moraliste (basée sur de chiffres approximatifs) qui permet de distiller l’idée qu’il y aurait en Syrie un ignoble confessionnalisme chiite parfaitement illégitime, et un gentil confessionnalisme sunnite tout à fait légitime.

    – La troisième utilité est plus grave : c’est encore et toujours le même accompagnement des politiques de changement de régime de l’OTAN sur des base prétendument humanitaires et morales. On gagnera à lire le texte d’Edward S. Herman (le co-auteur, avec Chomsky, de l’ouvrage de référence La fabrication du consentement) : « Manufacturing Failed States », 27 août 2012 :
    http://zcomm.org/zmagazine/manufacturing-failed-states-by-edward-s-herman

    This is helped still further by the fact that the atrocity claims and pictures of grieving widows and refugees, the seemingly compelling evidence on atrocities, and an establishment consensus on the “responsibility to protect” the victim populations, also affect liberal and left elements in the West, causing some to join the mainstream throng in denouncing the targeted regime and demanding humanitarian intervention, and many others to lapse into silence because of confusion and an unwillingness to be accused of “supporting the dictators.”

    The argument of the interventionists is that while we may seem to be supporting an expanding imperialism, exceptions must be made where exceptionally bad things are happening and the home public is aroused and wants action, but we may show our progressive credentials by trying to micro-manage and contain the imperial attack, as in insisting on adherence to a no-fly zone intervention in Libya (see Gilbert Achcar, “A legitimate and necessary debate from an anti-imperialist perspective,” ZNet, March 25, 2011; and my reply in “Gilbert Achcar’s Defense of Humanitarian Intervention,” MRZine, April 8, 2011, which refers to the “imperialist fine-tuning left”).

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    2. LE HEZBOLLAH À L’AVANT-GARDE DES COMBATS
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    Si le texte d’Orient XXI prétend présenter « ces milices » et « les combattants étrangers », « l’engagement du Hezbollah, des pasdarans et des chiites irakiens », en pratique le texte est presque entièrement consacré au cas du Hezbollah.

    Hors Hezbollah, le lecteur a droit à deux phrases : la première au sujet d’une « mission de conseil » iranienne afin de coordonner l’arrivée des forces étrangères » et une rapide évocation des « miliciens irakiens », estimés par le Guardian à 10.000 hommes, et par Al Ahram Weekly à 40.000. (Le paragraphe suivant évoque des éléments totalement anecdotiques.)

    Rien sur le PSNS :
    http://english.al-akhbar.com/content/ssnp-‘hurricane’-syrian-conflict-syria-and-south-lebanon-are-same

    Rien sur les Nationalistes arabes :
    http://english.al-akhbar.com/content/arab-nationalists-take-arms-battle-syria

    Rien sur les Palestiniens du FPLP-CG :
    http://www.lemonde.fr/international/article/2013/01/03/les-palestiniens-de-syrie-dechires-par-les-combats_1812428_3210.html

    Rien (heureusement ?) sur les réfugiés afghans envoyés par l’Iran récemment introduits par le Wall Street Journal (affirmation récemment moquée par Angry Arab) :
    http://online.wsj.com/news/articles/SB10001424052702304908304579564161508613846

    Une statistique éclairante : sur les 11.000 caractères du texte, 8.000 ne concernent que le Hezbollah. C’est donc une attaque frontale contre le Hezbollah, publiée par Orient XXI le lendemain même de l’anniversaire de la Libération du Liban le 25 mai 2000. C’est le genre d’élégance qui met donc Orient XXI au niveau de pertinence du site Now Lebanon, et de son magnifique « Resistance…What Resistance ? » :
    https://now.mmedia.me/lb/en/lebanon/548646-resistancewhat-resistance

    Toute la seconde partie prétend démontrer que « la branche militaire du parti chiite s’est rapidement transformée en véritable force de substitution ». Voir précédemment : avec moins de 1% des morts au combat, il n’est pas possible de parler ainsi de « substitution », ni de prétendre que « les régime syrien ne peut survivre sans la présence du Hezbollah ».

    Un aspect intéressant est le chiffre de 4.000 combattants du Hezbollah envoyés combattre à Qusayr. Cette information n’est pas sourcée. Je pense qu’il faut s’y attarder.

    Le 23 mai, l’AFP cite une estimation entre 800 et 1200 combattants : « AFP : ’75 Hezbollah fighters killed in Syria so far’ »
    http://www.arabnews.com/news/452647

    Le 29 mai 2013, sur la base des agences, Al Jazeera annonce 1700 combattants : « Syria and Hezbollah bolster forces in Qusayr »
    http://www.aljazeera.com/news/middleeast/2013/05/2013529105510937115.html

    Le WINEP, le 31 mai, s’arrête sur le chiffre de 2000 combattants (et cinq à six mille troupes gouvernementales) : « The Qusayr Rules : The Syrian Regime’s Changing Way of War »
    http://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/view/the-qusayr-rules-the-syrian-regimes-changing-way-of-war

    At present, around five to six thousand government troops are involved in the battle, along with some two thousand Hizballah fighters. Each of these contingents has been reinforced in the past few days, reflecting the stubbornness of rebel resistance and the regime’s need for a clear victory. Unconfirmed opposition reports have also claimed that Iranian fighters are involved in the fighting.

    Toujours le 29 mai, la théorie est la suivante : les combattants étaient chiffrés à 1700, mais par un prompt renfort, nous nous vîmes trois mille en arrivant au port : « AFP (édité par LCI) : De 3.000 à 4.000 combattants du Hezbollah en Syrie »
    http://lci.tf1.fr/monde/moyen-orient/de-3-000-a-4-000-combattants-du-hezbollah-en-syrie-7978352.html

    Le chiffre de 1.700 combattants du Hezbollah lancés dans l’offensive contre Qousseir était jusqu’à présent évoqué, mais l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), une ONG syrienne, a fait état mercredi [29 mai] de l’envoi de renforts du Hezbollah et des forces spéciales syriennes pour prendre le dernier carré de cette ville.

    Le 24 mai, le porte-parole de l’Armée syrienne libre estime le chiffre à 3.000 et annonce que 1.200 renforts sont prêts à arriver : « Hizbullah leading the fight in Qusayr : Syrian activists »
    http://al-shorfa.com/en_GB/articles/meii/features/2013/05/24/feature-01

    En fait de prompt renfort, c’est surtout une « Audition du ministre des affaires étrangères, M. Laurent Fabius, devant la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale » qui fixe la fourchette autorisée :
    http://basedoc.diplomatie.gouv.fr/vues/Kiosque/FranceDiplomatie/index.php?fichier=bafr2013-05-31.html

    Et en ce qui concerne le Hezbollah, puisqu’une question m’a été posée sur l’estimation qui peut être faite des chiffres des militants Hezbollah présents dans la bataille, les chiffres hésitent entre 3.000 et 10.000. Notre estimation est autour de 3 à 4.000, mais quand vous avez des combattants très solidement armés, qui sont prêts à mourir et qui sont plusieurs milliers, cela fait une différence importante.

    Pourtant, le 19 mars, Aurélie Daher faisait déjà remarquer que le chiffre de 3000 combattants n’était « pas crédible » (« En Syrie, le Hezbollah se bat d’abord pour préserver ses propres intérêts ») :
    http://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/en-syrie-hezbollah-se-bat-d-abord-preserver-propres-interets-10603

    Il est difficile d’avancer des chiffres fiables. Certains sont exagérés, quand on parle par exemple de plus de 3000 combattants lors de la bataille de Qusayr. Ce n’est pas crédible. A titre comparatif, durant l’offensive israélienne contre le Liban de l’été 2006, le nombre de ses combattants oscillait entre 2500 et 5000, selon les sources. Or, il est très peu probable que la RIL dégarnisse largement ses rangs au profit de la Syrie, en abandonnant largement le territoire libanais.

    Habituellement, les estimations du nombre de combattants du Hezbollah engagés en 2006 contre Israël montent à 4.000 ou 5.000 combattants, alors qu’il s’agissait d’une guerre plutôt longue sur le sol libanais lui-même, et dans toutes les villes et tous les villages envahis par les Israéliens.

    En juillet 2013, on trouve une estimation plus récente, et plutôt élevée : Le Liban dans la crainte d’une nouvelle guerre civile
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/07/11/le-liban-dans-la-crainte-d-une-nouvelle-guerre-civile_3445096_3218.html

    L’avantage militaire et stratégique du Hezbollah au Liban freine encore les velléités des uns et des autres. « C’est une véritable armée conventionnelle et confessionnelle, qui dispose de 5000 à 7 000 combattants et d’une réserve de jeunes chiites formés dans ses camps, ainsi que d’un arsenal important. C’est un élement de neutralisation des forces en présence, même s’il n’est pas une garantie de paix et de stabilité », souligne Vincent Geisser.

    De fait, 4.000 combattants du Hezbollah à Qusayr signifierait que le parti aurait engagé toutes ses troupes d’active en Syrie. Plus loin, l’affirmation qu’« entre 5.000 et 10.000 hommes du Hezbollah y seraient présents en permanence » pose le même problème logique : il n’y aurait plus aucun combattant du Hezbollah sur le sol libanais.

    La reprise du chiffre de 4.000 combattants est ici intéressante : elle se base sur l’estimation haute fournie par Laurent Fabius le 29 mars 2013. À l’époque, personne ne doute que la déclaration de Fabius s’inscrit dans un agenda politique : « Faustine Vincent : Quel rôle joue le Hezbollah libanais en Syrie ? », le 29 mars :
    http://www.20minutes.fr/monde/syrie/1164279-20130529-role-joue-hezbollah-libanais-syrie

    Cette implication inquiète les Etats-Unis, la Turquie et le Qatar, qui ont déposé un projet de résolution débattu ce mercredi pour condamner « l’intervention de combattants étrangers » à Qousseir. Le projet vise, sans le nommer, le Hezbollah. Présenté au cours d’un débat en urgence devant le Conseil des droits de l’Homme, ses résolutions n’ont toutefois pas de caractère contraignant.

    En Europe, où l’on partage ces craintes sur le rôle croissant du Hezbollah, les pressions se multiplient pour classer le mouvement sur la liste européenne des organisations terroristes, comme c’est le cas aux Etats-Unis. « L’Europe cherche la position à adopter face à lui, mais sanctionner est délicat, parce que [la branche politique] du Hezbollah fait partie de la coalition au pouvoir au Liban », confie à 20 Minutes une source proche du dossier.

    La déclaration de Fabius est ici immédiatement associée à un projet de résolution au Conseil de sécurité, et au classement du Hezbollah sur la liste européenne des organisations terroristes (ce qui a finalement été obtenu le 22 juillet 2013).

    Quel est donc, à nouveau, l’intérêt de reprendre des informations approximatives sur l’implication du Hezbollah sur la base de chiffres non sourcés ? Comment prétendre que « l’importance [de ces “autres djihadistes”] est parfois mésestimée », alors que ces chiffres et ces événements ont déjà été très largement exploités par le Quai d’Orsay pour obtenir le classement du Hezbollah sur la liste européenne des organisations terroristes européennes ? « Le Hezbollah classé organisation terroriste par l’UE », 23 juillet 2013
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/07/23/le-hezbollah-classe-organisation-terroriste-par-l-ue_3451432_3214.html

    Mais la décision de l’UE constitue aussi et surtout la riposte de Bruxelles à l’enrôlement croissant des combattants du Hezbollah dans les rangs des forces favorables au président syrien, Bachar Al-Assad. “Le lien est indirect, mais rien n’aurait changé dans le débat européen sans le contexte syrien”, indiquent des diplomates à Bruxelles. Certains Etats, à commencer par la France et l’Espagne, ont revu leur position il y a quelques semaines. Il est probable à cet égard que la chute de Qousseir, une place forte de la rébellion syrienne, reconquise début juin par le régime et ses alliés libanais, ait constitué un tournant.

    Par ailleurs, il s’agit d’une des obsessions des propagandistes de la rébellion armée, et notamment du 14 Mars libanais et ses soutiens du Golfe. Le Akhbar a encore rappelé, le 22 mai 2014, qu’une partie de l’opposition, proche du 14 Mars libanais, avait très tôt attaqué le Hezbollah : « Syria : The ‘comforting’ narratives of the conflict »
    http://english.al-akhbar.com/content/syria-‘comforting’-narratives-conflict

    It was also natural for these factions to desire a clash between the Syrian uprising and Hezbollah (at the first week of the protests, Maamoun al-Homsi, a Syrian dissident close to the Future Movement, claimed that Hezbollah was behind the crackdown on protesters in Daraa).

    Le même était complaisament relayé par al-Arabiya en mai 2011 : « Analysis : Nasrallah comes to the rescue of Assad »
    http://www.jpost.com/Middle-East/Analysis-Nasrallah-comes-to-the-rescue-of-Assad

    On May 20 [2011], Al-Arabbiya interviewed Syrian oppositionist Mamoun Al-Homsi who accused Hezbollah of direct involvement in repressing the Syrian revolution.
    “Today thousands of men from Hezbollah entered the grand Bani Umayyah mosque [in Damascus] and beat the youngsters inside, sending dozens to the hospital,” Al-Homsi said. “What are Lebanese doing in the middle of the mosque with batons and knives? What is this brutality?”

    Hezbollah spokesman Ibrahim Al-Musawi denied Al-Homsi’s claims, but Nasrallah accused the station of broadcasting the denial only once while broadcasting the fallacious allegations “around the clock”.

    En fait, la focalisation très précoce sur le rôle supposé sur Hezbollah est une des raisons principales de la méfiance des gauches arabes et anti-impérialistes envers cette partie de la « révolution » organisée autour des Frères musulmans et soutenue par les dictatures du Golfe et le 14 Mars libanais. Il s’agit d’un axe fondamental de l’agitation organisée au Liban contre le parti de la Résistance. Je l’avais d’ailleurs indiqué en conclusion de mon article sur le cablegate au Liban :
    http://blog.mondediplo.net/2013-06-24-Au-Liban-ce-que-devoilent-les-cables-de-Wikileaks

    Sous couvert de soutien militaire à la révolution syrienne, c’est un étrange mélange des genres entre fondamentalisme religieux, haine confessionnelle contre les chiites et les alaouites, récupération des slogans des révolutions arabes, et volonté de « revanche » contre le Hezbollah, qui finit d’enterrer le sunnisme politique, néolibéral et pro-occidental, que prétendait incarner le camp de M. Hariri.

    D’ailleurs, le magazine Time, avec toujours une longueur d’avance dans le traitement du sujet-qui-intéresse-l’OTAN et la promotion du wishful thinking, s’interrogeait déjà lourdement en décembre 2011 (un an et demi avant Qusayr) : est-ce que le soutien du Hezbollah à la Syrie va provoquer sa chute ? L’article concluait avec l’introduction d’un jeu de mot élégant et pas du tout sectaire : « Hezb al-Shaitan » (le parti du diable) : « Will Hizballah’s Support for Syria Lead To Its Downfall ? »
    http://world.time.com/2011/12/08/will-hizballahs-support-for-syria-lead-to-its-downfall

    With Mubarak gone, and a new Israel policy in flux, Hizballah could find that it no longer dominates the anti-Israel space. “Hizballah is not the only game in town anymore,” says Cambanis. “As a result of the Arab Spring we now have authentic indigenous groups that oppose Israel. Egypt might be moving to a model where they challenge Israel politically without trying to start a war, where they can offer an alternative to armed resistance.”

    For Syrians of course, the betrayal is even more sharply felt. During the wars with Israel, Hizballah members and their families sought refuge among Syrians across the border with Lebanon. In many cases they are the same Syrians who are now suffering so acutely from the regime crackdown. To see Hizballah repudiate the anti-Assad resistance is the worst kind of betrayal, says Ahmed Moussa, a spokesman for Syrian refugees in Lebanon. “Hizballah means ‘Party of God,’ but we don’t call them that any more. What Hizballah is doing now is Satan’s work, so now we call them Hezb-e-Shaitan [party of the devil].”

    On est donc dans la vieille lubie, lancée dès les tous débuts de la révolution, mise en avant de manière systématique dans tous les médias internationaux depuis 3 ans, bien avant l’intervention du parti, et présentée ici comme « mésestimée ». De façon totalement transparente, il s’agit d’un axe central de la campagne de délégitimation de la Résistance libanaise.

    Le fait que le Hezbollah, avec les événements de Syrie, serait forcé de choisir entre deux (très) mauvaises solutions apparaissait comme inéluctable. Placé devant le même choix, le Hamas palestinien a opté pour la solution inverse, personne ne saurait dire aujourd’hui ce qu’il y a gagné.

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    3. TENSION INTERNES AU CONDITIONNEL
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    La dernière partie tente de broder sur les difficultés de la « cohabitation » entre le Hezbollah et l’armée syrienne. Il n’y a pas grand chose à discuter, vraiment, parce que l’intégralité de cette partie est rédigée au conditionnel de précaution.

    J’en ai fait une petite compilation (authentique) :

    […] semblent avoir contribué […] auraient été tués […] aurait même poussé […] auraient entraîné la mort […] tiendraient notamment […]

    […] elle serait tombée […] il est évidemment difficile de connaître les détails […] bien des interprétations […] aurait interdit […] auraient ainsi été tués […] Si… excessive et… mal documentée, elle souligne… qui pourraient…

    […] aurait tiré […] Qu’il s’agisse… ou… l’acte aurait apparemment […]

    […] pourraient, à terme, poser des difficulés […] pourrait conduire, sous peu…

    Je ne vois pas comment un site avec un minimum de sérieux peu publier quelque chose d’aussi invraisemblable. Ce qui donne une phrase qui devrait figurer dans les manuels de formation des journalistes (en tant que contre-exemple) :

    Si une telle interprétation apparaît comme sans doute excessive et en tout cas faiblement documentée, elle souligne néanmoins le développement de logiques qui pourraient à terme devenir conflictuelles.

    J’ignore comment on peut accepter qu’une interprétation présentée comme fausse et fondée sur rien pourrait souligner un « développement de logiques » qui pourraient… blah blah blah.

    Si l’on arrive cependant à supporter tous ces conditionnels, il semble que l’auteur affirme (peut-être et sous conditions) que l’armée syrienne serait en train de tuer des gens d’Al Manar et du Hezbollah au motif que ce dernier serait trop efficace dans sa façon de mener les combats (et donc de sauver le régime). À ce jour, c’est la théorie du complot la plus stupide que j’ai entendue au sujet du conflit syrien.

    Et évidemment, la toute dernière phrase de la conclusion est écrite au conditionnel :

    Cette situation pourrait conduire (ou pas) à aggraver les tensions… »

    –-
    4. ET UN PETIT MOT GENTIL POUR NOS AMIS
    –-

    J’aurais dû commencer par la fin :

    Mais d’autre part, le parti chiite, sous pression de la coalition libanaise du 14-mars (anti-syrienne et dirigée par Saad Hariri), n’envisage pas de rester indéfiniment en Syrie.

    Ah, c’est donc de ce genre comique qu’il s’agit…

    • Parfait ! Un reproche tout de même : la qualité de la réponse pourrait faire penser que l’article possède un minimum de sérieux, ce qui n’est vraiment pas le cas. Un petit exemple : "L’histoire retiendra la présence hallucinante de membres du gang californien Sureños, de combattants yéménites issus de la rébellion « houthiste » ou encore la « folle histoire » de ces mercenaires russes projetés pour reprendre les champs pétrolifères des mains des groupes djihadistes, avant d’être finalement rapatriés dans l’urgence."
      Comme j’aime bien ce genre d’histoires, je suis allé fouiller du côté des "membres du gang californien Sureños" en me disant que j’avais dû rater un truc passionnant. Il y a peut-être mieux comme source, mais ce que j’ai trouvé c’était ça !!!
      “I’m pretty sure that they’re in Syria ; I have no reason to believe they’re lying,” said Rafael Green, a researcher at the MEMRI, in comments to FoxNews.com.
      http://english.alarabiya.net/en/News/middle-east/2014/03/04/Video-Los-Angeles-gang-members-fighting-in-Syria.html
      Pour ceux qui l’ignorent encore, le MEMRI est une officine de propagande israélienne aux USA (qui fait par ailleurs un énorme travail, mais ils doivent avoir la foi des convaincus...) Quant à FoxNews, disons que c’est du niveau de l’article !

    • Sujet traité de manière à peine moins subtile hier dans le Financial Times :
      http://www.ft.com/intl/cms/s/0/b6f93e4e-e584-11e3-8b90-00144feabdc0.html

      The war this time generally pits three increasingly allied Shia-dominated governments in Syria, Iraq and Lebanon against Sunni rebels who appear to be learning tactics from each other and sharing resources. The governments are also taking varied levels of direction from Ayatollah Ali Khamenei’s regime in Iran. Weaponry supporting the Syrian regime comes from Russia, which with China provides cover from the UN Security Council.

      Shia-dominated government in Lebanon ?

    • Romain Caillet a aimé qu’on parle du sujet dont on ne parle jamais :
      https://twitter.com/romaincaillet/status/471690960213000192

      #Syrie : le jihadisme internationaliste chiite dont on ne parle jamais. http://orientxxi.info/magazine/ces-milices-qui-se-battent-aux,0596 …

      Ennasri Nabil aussi :
      https://twitter.com/ennasrinabil/status/471037192601485312

      De ces « jihadistes » qui soutiennent le massacre de Bashar et dont on parle peu : le « Hezbollah » notamment : http://orientxxi.info/magazine/ces-milices-qui-se-battent-aux,0596 … @Alkanz

      Et Leverrier Ignace a retweeté :
      https://twitter.com/orientxxi/status/471679951302057984

      #Syrie Le sujet est moins évoqué que les #djihadistes : qui sont ces étrangers qui se battent pour #AlAssad ? http://orientxxi.info/magazine/ces-milices-qui-se-battent-aux,0596 …

    • Peut-être Angry Arab devrait-il un peu moins « moquer » cette histoire de combattants afghans. Une explication alternative pour ces images des ces miliciens Hazaras dans les montagnes de Lattaquié ? A partir de 6:36, on peut les entendre converser en Dari et se présenter comme « Afghans ».

    • – Vous avez trouvé une vidéo avec deux Afghans. L’article du WSJ commence par cette phrase :

      Iran has been recruiting thousands of Afghan refugees to fight in Syria…

      Il y a de la marge.

      – C’est moi qui signale l’affirmation de la présence d’Afghans par le WJS, affirmation que je minore par la mention d’Angry Arab. L’article d’Orient XXI que je commente, en revanche, ne parle pas des Afghans (ni du PSNS, ni des nationalistes, ni de grand monde en fait).

      – L’article que vous indiquez va tout à fait dans le sens de ce que je dis : oui il y a 250 combattants du Hezbollah, et plein d’autres gens, tous Syriens :

      Predictably, they abandoned their positions in Zahra when the fighting began, leaving the other overstretched formations, the army, the Ba’ath Brigades, a Hezbollah detachment, Air Force Intelligence personnel and the Al-Quds Brigades to stand alone against an overwhelming number of attackers.

    • Plein d’autres gens qui, de leur propre aveu, auraient été incapables de tenir leurs positions sans le bataillon du Hezb ("Without them, I don’t think we could have held on").

      Je ne crois pas à la thèse de la « substitution », mais au fait que les combattants étrangers chiites ont joué un rôle clé dans la quasi-totalité des victoires remportées par le régime depuis un an. Sans eux, le régime n’aurait sans doute pas repris al-Qusayr, et donc Homs. Sans eux, il n’aurait pas pu affamer les banlieues sud de Damas et conclure les trêves qui en ont résulté. Le Hezb s’est suffisamment vanté de ses « exploits » dans le Qalamoun pour que l’on considère sa participation comme essentielle dans cette campagne. Et à en croire l’article cité plus haut, les rebelles auraient peut-être enfoncé le front de Jam’iyyat al-Zahra’ à Alep sans la présence de ces combattants étrangers (notons que la présence de bataillons irakiens est également attestée à Alep-Ouest, not. Harakat al-Nujaba’, établi à l’Académie Militaire). Bref, sans ces derniers, le régime syrien serait dans une situation catastrophique.

    • Je ne vois pas bien de quoi on discute, là. Très clairement, je n’ai pas écrit qu’il n’y a pas de combattants étrangers côté régime (au contraire, je signale qu’il « en manque » dans l’article), et je ne dis pas non plus qu’ils ne sont pas importants.

      J’ai écrit :

      – plus certainement : admettre que les forces loyalistes syriennes subissent 97% des pertes parce qu’elles constituent toujours l’essentiel des combattants, et que la thèse de la prépondérance des miliciens étrangers est fausse. Prétendre que les miliciens irakiens seraient jusqu’à 40.000 (c’est-à-dire à peine moins que l’estimation habituelle des FDN) et que le Hezbollah serait « une véritable force de substitution » est totalement indéfendable.

      Le rôle des milices étrangères est certainement important. Que ces forces permettent de faire la différence dans certaines situations spécifiques est également probable. Mais en faire l’élément fondamental de la survie du régime ne correspond pas à la réalité.

    • Historicoblog (3) : Les autres combattants étrangers du conflit syrien. Quelques réflexions sur un débat
      http://historicoblog3.blogspot.fr/2014/06/les-autres-combattants-etrangers-du.html

      Quelques jours plus tard, un auteur écrivant sous le pseudonyme de Nidal publie un article en forme de réponse au précédent, qu’il massacre pour ainsi dire en règle avec des arguments plus ou moins fondés, le tout desservi par un ton très polémique3. Comme je suis cité dans l’argumentaire de Nidal par l’intermédiaire de mes travaux, je souhaite réagir à ce sujet, en particulier sur les point sur lesquels je suis en désaccord, assez brièvement, en renvoyant aussi vers mes précédents billets.

    • Sur l’effondrement supposé de l’armée syrienne, Fabrice Balanche, Insurrection et contre-insurrection en Syrie, juin 2014
      https://www.academia.edu/7311706/Insurrection_et_contre_insurrection_en_Syrie_insurgency_and_counterinsurge

      L’armée syrienne était estimée à 325.000 hommes avant la crise, elle semble aujourd’hui réduite à 235.000 hommes. Une partie des désertions et les pertes ont été comblées par l’appel des réservistes. La moitié des troupes est constituée de conscrits qui effectuent un service militaire de deux ans et demi. […]

      Bachar el Assad, tout comme son père, contrôle personnellement les mutations et les promotions d’officiers. Il veillait notamment à ce que les officiers sunnites ne soient pas placés à des postes stratégiques et concentrés dans une même garnison pour éviter que des régiments entiers ne se mutinent. Aucun régiment complet n’a fait défection depuis le début de la crise, les désertions furent toujours individuelles ou en petits groupes.

  • Harakat Hazm : America’s new favorite jihadist group
    http://english.al-akhbar.com/content/harakat-hazm-america%E2%80%99s-new-favorite-jihadist-group

    Announcing Harakat Hazm’s formation

    Finally, the decision came to announce the movement, but this time in secular garb. Its founding statement was redrafted to remove any jihadist content. Their original name of Harakat Zaman Mohammad was dropped in favor of its current name, although they use the acronym [HZM]. Its original slogan, “And fight against the disbelievers collectively,” was replaced, but the verse was kept in their founding statement’s introduction. The sword logo was kept. All its functions were given to the Farouq Brigades graduates and Salim Idris was brought in to represent the Supreme Military Command of the Free Syrian Army (FSA) and give his blessings. The obvious conclusion is that the recent changes regarding Hazm’s image were in preparation for its promotion as a model for “rebels worth supporting.”

  • Pour documentation : Hezbollah’s Ideological Crisis (WINEP, 6 janvier 2014)
    http://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/view/hezbollahs-ideological-crisis

    The implication is clear: Lebanon’s Party of God is no longer a pure “Islamic resistance” fighting Israel but a sectarian militia and Iranian proxy doing Bashar al-Assad and Ayatollah Ali Khamenei of Iran’s bidding at the expense of fellow Muslims. And it therefore does not surprise that the pokes come from extremist circles too. In June, the Abdullah Azzam Brigades, a Lebanon-based al-Qaeda-affiliated group, released a statement challenging Nasrallah and his Hezbollah fighters “to fire one bullet at occupied Palestine and claim responsibility” for it. They could fire at Israel from either Lebanon or Syria, the statement continued, seeing as Hezbollah “fired thousands of shells and bullets upon unarmed Sunnis and their women, elderly, and children, and destroyed their homes on top of them.”

  • Tu es censé croire qu’il y a des « tensions » entre la Turquie et Israël, ou que la Turquie serait admirée dans le monde arabe… (Signalé par Angry Arab)

    Israel delivers AWACS equipment to Turkey
    http://en.cihan.com.tr/news/Israel-delivers-AWACS-equipment-to-Turkey-CHOTQwMjcxLzQv

    Turkey bought four AWACS-compatible aircraft from the US in the early 2000s to beef up its intelligence capabilities. A contract to install the electronic equipment to integrate the warning system with military planes was won by Israel, which earlier delivered two of the planned systems. However, it announced in 2011, following tension that began with the passenger ship attack, that it would not be delivering the remaining two systems.

    However, Tel Aviv has apparently changed its mind and has delivered the remaining parts to Ankara. The system is now at a Turkish Aerospace Industries (TAI) facility in Ankara. The integration of the additional parts into AWACS will be completed in weeks to come.

    The Unexpected Vitality of Turkish-Israeli Trade
    http://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/view/the-unexpected-vitality-of-turkish-israeli-trade-relations

    In 2011, bilateral trade totaled a record $4.44 billion. Trade in 2012 has declined some- what, this seems to be primarily a product of the cool- ing Turkish economy. In any case, trade in early 2012 continued at well above preflotilla levels: trade vol- umes during the first three months of 2012 were 23 percent greater than those in the first three months of 2010.

    Ici, donc, Lawrence d’Arabie défend la cause palestinienne :

  • Une vidéo montrant Patrick Clawson, un universitaire américain faisant partie d’un important think tank neo-con pro-sioniste, le WINEP, est proprement sidérante. Lors d’une allocution ce petit monsieur, qui semble suggérer que les incidents qui permirent l’entrée en guerre des USA dans les conflits du XXème siècle soient ou des opérations false-flag ou la conséquence de provocations, de l’attaque du Lusitania à l’incident du golfe du Tonkin, déclare qu’il faudrait provoquer ce genre d’incidents pour parvenir à engager une guerre contre l’Iran - qui est par essence nécessaire, juste et souhaitable. Un peu plus et il nous parlait de la « divine surprise » du 11.09, ce nouveau Pearl Harbor souhaité par le PNAC...
    http://www.dailymotion.com/video/xtvzei_iran-le-washington-institute-fourmille-d-idees-pour-declencher-


    la-guerre_news ?start=2

    Fiche du monsieur sur le site du WINEP (Washington Institute for Near East Policy) :
    http://www.washingtoninstitute.org/experts/view/clawson-patrick

    Fiche wikipedia du WINEP :
    http://en.wikipedia.org/wiki/Washington_Institute_for_Near_East_Policy

    • Entendu cette info sur France-Info :

      La Syrie a déplacé des armes chimiques pour les sécuriser

      WASHINGTON - Le gouvernement syrien a déplacé des armes chimiques pour les sécuriser alors qu’il est en guerre contre les rebelles, a rapporté vendredi le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta.

      Nous avons des informations selon lesquelles sur certains sites il y a eu des déplacements (...) afin de mieux sécuriser les armes chimiques, a déclaré le ministre américain lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue canadien Peter MacKay.

      Nous pensons encore, sur la base de ce que savons, que les principaux sites restent sécurisés, a ajouté M. Panetta.

      j’ai un mauvais pressentiment.

    • En tout cas les officiels militaires américains (Panetta et Dempsey notamment) semblent faire tout leur possible pour éteindre les feux de paille bellicistes allumés de Tel Aviv ou de ses soutiens aux Ztazunis (comme ce P. Clawson).

  • Le lobby sioniste du Washington Institute essaie de te rassurer : What Does the Syrian Opposition Believe ?
    http://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/view/what-does-the-syrian-opposition-believe

    The survey demonstrates that the core of the Syrian opposition inside the country is not made up of the Muslim Brotherhood or other fundamentalist forces, and certainly not of al Qaeda or other jihadi organizations. To be sure, a revolution started by secularists could pave the way for Islamists to win elections, as has occurred in Egypt. But the Syrian opposition is solidly favorable to the U.S. and overwhelmingly negative toward both Hezbollah and Iran.

    (La méthode du sondage me semble gravement loufoque, mais ça n’est pas bien grave : c’est le WINEP, après tout.)

  • Le (redoutable) leader (révolutionnaire) du parti islamiste tunisien Ennahda, Rachid Ghannouchi, en visite aux États-Unis, participe à une sympathique rencontre au Washington Institute, le think tank fondé par l’AIPAC en 1985.
    http://www.washingtoninstitute.org/templateC07.php?CID=617

    On November 30, 2011, the Institute hosted a private on-the-record roundtable with Sheikh Rachid Ghannouchi, founder and chairman of Tunisia’s Islamist Nahda Party. Nahda won over 40 percent of the votes in Tunisia’s October 30 election and will lead the new government in coalition with two smaller, more secular parties. Although Ghannouchi will not serve in a formal political role, Hamdi al-Jabali, the party’s secretary-general, is now Tunisia’s prime minister.

  • L’assassinat d’un militant pro-palestinien à Gaza : le “syndrôme libanais” - Guerre ou paix - Blog LeMonde.fr, via @mona
    http://israelpalestine.blog.lemonde.fr/2011/04/15/lassassinat-dun-militant-pro-palestinien-a-gaza-le-synd

    Ces tensions ont été mises à nu au Liban, dans les camps de réfugiés palestiniens, par le chercheur Bernard Rougier, avant même le paroxysme qu’avait constitué l’insurrection du camp de Nahar El-Bared, dans le nord du pays, en 2007. L’épuisement de toute perspective politique est le principal moteur de cette tentation djihadiste, à Gaza comme au Liban. Le confinement de Gaza constitue à cet égard un terreau particulièrement fertile.

    Billet particulièrement approximatif.

    – Le document du Washington Institute cité dans l’article est vraiment archi mauvais :
    http://www.washingtoninstitute.org/pubPDFs/PolicyFocus%2099.pdf
    Ça ne sert à rien de prévenir avec la mention « think tank plutôt pro-israélien » : le document ne peut rigoureusement servir à rien.

    – Il n’y a pas eu d’« insurrection du camp de Nahar El-Bared ». Les 30.000 palestiniens qui vivaient là et qui ont été chassés du camp par les combats ne se sont pas « soulevés ». Les combats ont eu lieu avec le groupuscule Fatah al-Islam, généralement estimé à 200 membres, et dont on estime qu’il comptait moins d’une dizaine de membres palestiniens.

    – OK pour le facteur environnemental (pas de « perspective politique », « confinement de Gaza »), mais parler de ces groupuscules sans évoquer leurs financements, manipulations, instrumentalisations, ponctuels ou continus, c’est le meilleur moyen de ne rien voir.

    #gaza