Elisa, étudiante française, détenue quatorze jours en Turquie

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  • #Migrations : les conditions de vie/détention en centre de #rétention en #Turquie.

    Au centre de rétention, Elisa est frappée par le peu d’informations communiquées aux migrants. « Nous espérions tous les jours avoir des nouvelles, mais tout le monde était laissé dans l’ignorance. » Une situation encore plus complexe pour les personnes non turcophones, qui n’ont pas accès à un traducteur et, ainsi, subissent souvent des abus administratifs en étant contraints de signer des documents dont ils sont incapables de comprendre le contenu.

    Parmi la centaine de femmes présentes, certaines sont enceintes, d’autres sont accompagnées d’enfants en bas âge : « Une femme palestinienne m’a confié ne pas avoir pu se procurer de couches depuis cinq jours », se rappelle Elisa. Mais sur sa situation personnelle, elle relativise : « Certaines femmes sont là depuis cinq mois. Je recevais beaucoup de soutien de l’extérieur. En tant que Française, médiatisée, je me savais privilégiée. »

    Les conditions sont précaires. Les femmes se chargent du ménage et disposent seulement de savon pour désinfecter sols, toilettes et douches. A ce manque d’hygiène s’ajoute la présence de puces. De même, la nourriture, distribuée en quantité insuffisante, est parfois périmée : « Un soir, une policière a elle-même constaté que le repas était immangeable. Certaines personnes malades ne pouvaient pas manger les repas, certains les vomissaient juste après. La nourriture venant de l’extérieur n’est généralement pas acceptée, les médicaments non plus, explique Elisa. Cela dépend en fait des jours, de la personne qui les amène et du policier qui est à l’entrée. » Les détenus ne disposent pas d’un accès à de l’eau potable, ce qui les contraint à dépenser dans le magasin du centre de quoi s’acheter des produits de première nécessité comme de l’eau en bouteille ou du pain.

    « AUCUNE VISITE PENDANT UNE SEMAINE »

    Des décisions souvent arbitraires sont prises dans le centre. Selon les jours, « on nous accordait ou non le droit de descendre voir les personnes venues nous rendre visite, sans justification. Parfois ils n’autorisaient aucune visite pendant une semaine, en-dehors des avocats. » Sous prétexte que la règle dans le centre n’autorise que la visite de la famille, alors même que la plupart des migrants n’ont pas de famille à Istanbul.

    http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/06/29/elisa-etudiante-francaise-detenue-quatorze-jours-en-turquie_3438757_3214.htm