Une fois recrachés tous les mensonges qu’ils nous ont fait avaler, par Pacôme Thiellement

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  • Une fois recrachés tous les mensonges qu’ils nous ont fait avaler : les #vampires expliqués par #Pacôme-Thiellement, en analysant notamment l’ensemble de la série #Buffy comme exemple actuel. Ainsi, plus généralement, que des réflexions sur le rôle des fictions. Il y a aussi une explication du contexte historique de l’apparition des histoires de vampires d’un côté (The vampyre), et des histoires d’homme nouveau de l’autre (Frankenstein).

    Bien entendu, tout cela est parsemé de références gnostiques, ou à l’hindouisme, à la Tradition initiatique, comme à peu près toute l’œuvre de cet auteur.

    D’abord un extrait du début de la conférence en vidéo :
    http://vimeo.com/68591308

    Et surtout le texte de la conférence complète (un peu différent de l’oral, forcément), titrée ainsi :

    Une fois recrachés tous les mensonges qu’ils nous ont fait avaler
    http://remue.net/spip.php?article6073

    « It’s about power » : le sens des fictions, c’est de nous rendre lisibles les pouvoirs qui agissent invisiblement sur nous. Le sens des fictions, c’est de détruire les fictions dans lesquelles nous sommes plongés ; de détruire ces « Lies my parents told me » dont parle un des épisodes de « Buffy The Vampire Slayer ». Le sens des fictions, c’est de nous aider à recracher tous les mensonges qu’ils nous ont fait avaler. Buffy, c’est la Guerre. […]

    Buffy est d’abord une Tueuse de Vampires, parce que, parmi tous les mensonges et toutes les illusions dont il faut se défaire lorsqu’on apprend à vivre, il y a pour commencer l’illusion que les maîtres veulent notre bien. L’illusion qu’on arrive dans le monde comme un messie ou un Little Bouddha et que le monde se félicitera de notre bonne mine et de notre joli cœur. Et ça marche parce que les salauds vous entretiennent dans cette illusion – pour profiter de vous. Ils jouent la carte de l’élection et c’est une escroquerie. Ils jouent la carte du destin et ce n’est qu’un attrape-souris. La jeunesse est le luxe du monde. Les jeunes sont la suprême denrée, l’ultime bien, le « précieux » dont ne se lasseront jamais les puissants. Face aux jeunes, à l’excitation que provoque chez eux la jeunesse… Rien que l’idée de se mettre un jeune sur le bout du gland et les maîtres de ce monde commencent à trembler. C’est pour ça que les récits de chevalerie ou de sorcellerie s’adresse d’abord aux adolescents, aux « jeunes » : de Perceval à Buffy. C’est eux surtout qui vont devoir se battre contre les prédateurs. C’est eux surtout – et surtout les jolies jeunes filles – la « cible » du monde. Le vampire, c’est d’abord le monsieur qui te propose des bonbons et de monter dans sa voiture. Le vampire, c’est ensuite le patron qui te dit qu’à force de le sucer entre deux réunions il finira par quitter bobonne et t’épouser. Le vampire, c’est enfin l’homme politique qui te dit que, si tu mets ton vote dans son urne, il sera à la hauteur pour défendre toi et les autres hommes contre la machine économique qui est en train de détruire la planète.

    #fiction #domination #mensonge #initiation #transmission

    • Ah mince, ma citation devait intégrer ce paragraphe aussi, car je trouvais qu’il faisait partie de l’introduction, que c’est seulement après celui là que l’on rentre dans du détail.

      Donc :

      « La première condition de la paix sociale, disait Barrès, c’est que les pauvres aient le sentiment de leur impuissance. » La première condition de la paix des hommes, c’est que les femmes aient le sentiment de leur impuissance. La première condition de la paix des hommes politiques, c’est que les votants aient le sentiment de leur impuissance. Le vampire, c’est toujours celui qui a besoin de ta chair fraîche, de ton sang neuf et de ta belle innocence, pour vivre. Et c’est un mal moderne. C’est une construction moderne – qui se met en forme précisément lors de la première réaction à la modernité : le Romantisme. Si les récits de vampires sont encore si nombreux aujourd’hui, c’est que sa fonction sociale n’a pas disparue. Les jeunes en auront marre des histoires de vampires quand les vieux en auront marre de bander pour eux et de leur faire savoir.

  • remue.net : Une fois recrachés tous les mensonges qu’ils nous ont fait avaler, par Pacôme Thiellement
    http://remue.net/spip.php?article6073

    via @thibnton

    « It’s about power » : le sens des fictions, c’est de nous rendre lisibles les pouvoirs qui agissent invisiblement sur nous. Le sens des fictions, c’est de détruire les fictions dans lesquelles nous sommes plongés ; de détruire ces « Lies my parents told me » dont parle un des épisodes de « Buffy The Vampire Slayer ». Le sens des fictions, c’est de nous aider à recracher tous les mensonges qu’ils nous ont fait avaler. #Buffy, c’est la Guerre.

    #série