Le fiasco légal du financement politique
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« Le financement des partis est le chapitre le moins transparent de l’histoire de ceux-ci, et pourtant, c’est un des plus importants », assurait Max Weber il y a un siècle [1]. Rien n’a changé. La France (mais ce serait valable pour d’autres pays) dispose pourtant d’une législation sur le financement public de la politique, censée éliminer les causes les plus fortes de la corruption. Cette question est au cœur des scandales politiques depuis le XIXe siècle. Ces scandales se sont multipliés au cours des années 1980, révélant l’ampleur du problème.
L’affaire de Panama, qui éclate en 1892, avait par exemple révélé la banalité de la corruption des députés, justifiée par leurs besoins politiques. Leur indemnité législative de 9 000 francs par an n’était alors sans doute pas suffisamment élevée, et il leur était difficile de l’augmenter sans susciter un tollé. En 1906, elle passait à 15 000 francs... suscitant un tollé. Par la suite, cette indemnité sera fréquemment revalorisée, comme pour donner aux parlementaires les moyens de représenter. Cela n’empêcha pas de nouveaux scandales de financement illicite d’éclater, comme l’affaire Stavisky et les accusations portées contre certains élus, subventionnés par le patronat.