LA CORRECTIONNALISATION DU VIOL, LA NEGATION D’UN CRIME

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  • l’histgeobox : 332. « La complainte de Violette »
    http://lhistgeobox.blogspot.com/2017/09/332-la-complainte-de-violette.html

    Le procès s’ouvre en octobre 1934, dans un contexte dramatique (l’assassinat à Marseille du roi Alexandre de Yougoslavie et de Louis Barthou à Marseille). La foule se presse, dense, près du palais de justice. Les contemporains s’identifient aux Nozière, cette famille modeste, d’origine rurale, venue tenter sa chance à Paris ; les parents, travailleurs, économisent pour pouvoir donner la meilleure éducation à leur fille unique. Le crime de cette dernière n’en apparaît donc que plus odieux. Violette pleure, s’évanouit à plusieurs reprises, se tient le visage entre les mains, au grand dam des jurés.
    Pour maître Henry Géraud et maître de Vésinne-Larue, ses deux avocats, Violette est avant tout une victime. Pour justifier son geste, elle affirme en effet avoir été abusée depuis l’enfance par son père : « Il a abusé de moi lorsque j’avais 12 ans. Depuis, il était terriblement jaloux de mes fréquentations masculines. Il m’a dit qu’il me tuerait si je parlais de la chose à ma mère. » L’accusation portée s’avère très délicate : "c’est à la fois une charge explosive, qui alimente le scandale, mais c’est aussi quelque chose dont on ose pas parler, que les journaux n’évoquent qu’à demi-mot, usant d’expressions détournées comme ’l’odieuse accusation’". (Cf : S. Maza)
    En septembre 1933, dans le magazine Vu, Sans même avoir examiné l’inculpée, le professeur Magnus Hirschfeld balaie l’accusation d’inceste d’un revers de la main : "Il serait dangereux d’ajouter foi aux affirmations de Violette Nozière (...). De pareilles accusations d’ordre sexuel surgissent souvent de l’imagination érotico-hystérique des jeunes filles au sortir de la puberté et s’expliquent par le besoin de justifier et de se faire pardonner certaines défaillances. (...) Très souvent, ce sont des caresses tout à fait innocentes prodiguées par des adultes qui se trouvent à l’origine de ces interprétations fantaisistes (...). Ce sont, dans la plupart des cas, des professeurs qui font l’objet de ce genre d’accusations et parfois même les parents."
    Selon cette interprétation, largement partagée à l’époque, l’inceste relève du pur fantasme et la criminelle a commis son geste par défaut de sens moral !
    Sujet hautement tabou dans la société patriarcale de l’époque, l’inceste crée une stupeur horrifiée. On ne doit pas en parler ni prononcer le mot. Ceci enferme le discours de la presse. Dans les journaux, aucune condamnation de l’inceste, mais la condamnation de la parole sur l’inceste. D’aucuns s’étonnent que Violette Nozière ne se soit confiée à sa mère ou sa grand-mère, sans comprendre la difficulté de révéler l’inceste. Aussi, à quelques exceptions près (les surréalistes, le commissaire Marcel Guillaume), ni le public ni le jury n’accordent foi aux accusations de Violette contre son père. Au fond, la jeune femme ne peut être entendue/comprise par l’opinion, car sa sexualité déviante - en fonction des normes de l’époque - permet d’évacuer la sexualité déviante du père dont on dresse au contraire un portrait flatteur. Un père respectable, un cheminot méritant, un modèle de vertu républicaine qui se sacrifie pour sa fille. En brisant cette image, Violette "tue" une deuxième fois son père et accuse dans le même temps cette large frange de la population qui s’identifie au couple Nozière.

    • C’est un sujet délicat. Les assises, c’est un jury populaire, c’est aussi un risque de voir des auteurs aquittés. Des avocats, associations, victimes et autres préfèrent aller vers un condamnation en correctionnel plutôt que pas de condamnation du tout. On peut trouver ça dommage. Mais, je ne sais pas si tu as déjà assisté à un procès aux assises. Si les victimes ne sont pas « exemplaires » les jurys ont tendance à les juger elles et d’exonérer les agresseurs, sauf dans les cas de procès avec des victimes mineures et encore, dans les viols collectifs sur la durée, les victimes mineures sont aussi « disqualifiées ».

    • non j’ai jamais été voire un procès aux assises, mais j’ai eu une fois l’occasion de discuter avec un juge des assises qui m’expliquait que dans la formation des jury pour les viols les femmes etaient disqualifiés comme jury (incapable d’objectivité m’a-til dit !!) et on leur preferait des hommes (hyper neutres eux comme par hasard) et le juge m’expliquait comment il etait facil pour lui et ses collègues de manipulé-dirigé les jurés dans le sens qu’il voulait. Alors je ne pense pas que les assises soient plus justes, mais le viol est un crime, pas un délit et les crimes sont jugé aux assises.
      Je ne suis pas sur que ca soit les victimes qui demandent la correctionnalisation, c’est plutot les procureur, juges and co qui le conseil pour gagner du temps et de l’argent. Pour les assos, dans la commission sur la prostitution les asso se sont plaintes de ces correctionnalisation et n’avaient pas l’air du tout de trouvé cette pratique acceptable.
      Je sais que la culture du viol met les victimes de viol, mineurs ou pas , collectif ou pas en « disqualification » mais ca ne semble pas différent pour la correctionnalisation.

      Le problème c’est qu’a tous les niveaux on trouve des défenseurs de la culture du viol. Les flics qui te rient au nez quant tu dépose plainte
      (par exemple ici trouvé ce matin : http://www.liberation.fr/societe/2013/12/05/je-ne-savais-pas-que-je-me-prostituais_964512

      « J’ai été choquée par la première réaction des flics. Ils nous ont répondu que la prostitution n’était pas interdite en France… Mais Julie est mineure ! » s’exclame Anne, une militante abolitionniste qui accompagne la jeune fille dans sa sortie de la prostitution. L’aide sociale à l’enfance, censée assurer le relais, ne prend pas la situation de Julie au sérieux. Elle passe dans le cabinet de plusieurs psys, aucun ne la suit sur la durée. « Pour [les services de] la protection de l’enfance, elle est considérée comme une fugueuse et une délinquante qui chaparde », précise Anne. Julie est renvoyée chez ses parents. On la somme de reprendre une vie normale.

      Au juge qui t’envoie en correctionnel parcequ’il veux faire des économies. Il y a un gros travail à faire pour qu’on arrete de demander aux victime d’être des sobres et saintes vierges en burqua. Je pense que cette correctionnalisation est le signe d’une tolérance au viol, mais je ne pense pas qu’aux assises ca se passe mieux pour autant pour les victimes.

  • Capture d’un déchaînement misogyne inouï par Lise Bouvet et pour toutes ! | LA CORRECTIONNALISATION DU VIOL, LA NEGATION D’UN CRIME
    http://lacorrectionnalisationduviol.wordpress.com/capture-dun-dechainement-misogyne-inoui-par-lise-bouvet-et-pour-toutes

    Dans la nuit du 18 au 19 juin 2013, après avoir critiqué une énième fois le contenu sexiste d’un des billets du blog RAGEMAG déjà connu pour les appels au viol de ses contributeurs (http://t.co/GKIMEGAxen) ainsi que son racisme réac (http://ragemagreac.tumblr.com) j’ai (mais on s’en fout de moi, nous aurions toutes pu l’être) été la cible d’un violent déferlement misogyne et sexiste de la part des fans et lecteurs de RAGEMAG. Il est temps que la communauté féministe prenne conscience et position par rapport au contenu de RAGEMAG et de ses animateurs.

    #ragemag_reac #sexisme #misogynie #viol #culture_du_viol