• ÉTATS-UNIS • Edward Snowden a bien fait de fuir | Courrier international
    http://www.courrierinternational.com/article/2013/07/08/edward-snowden-a-bien-fait-de-fuir

    Pour le célèbre lanceur d’alerte Daniel Ellsberg*, responsable de la fuite des « papiers du Pentagone » dans les années 1970, Snowden a eu raison de s’exiler.

    Bon nombre de gens nous comparent, Edward Snowden et moi, et lui reprochent d’avoir quitté le pays et de chercher asile à l’étranger plutôt que de se présenter devant un tribunal comme je l’ai fait. Je pense qu’ils ont tort. Mon histoire remonte à une autre époque, et les Etats-Unis n’étaient pas ce qu’ils sont aujourd’hui.

    Le 15 juin 1971, le New York Times a reçu l’ordre de ne pas publier les « papiers du Pentagone », ce qui constituait une première dans l’histoire de la presse américaine. Après avoir transmis une autre copie des documents au Washington Post (qui a ensuite reçu la même interdiction que le New York Times), ma femme et moi avons disparu de la circulation pendant treize jours.

    Mon objectif était d’échapper à la surveillance des autorités (un peu comme Snowden lorsqu’il a décidé de partir pour Hong Kong), pendant qu’avec l’aide de plusieurs autres personnes – encore inconnues du FBI – nous nous organisions pour faire passer les documents à dix-sept autres journaux, malgré deux injonctions. J’ai passé les trois derniers jours en violation du mandat d’arrêt lancé contre moi. J’étais comme Snowden : j’essayais de me soustraire à la justice.

    Je me suis rendu aux autorités de Boston après avoir envoyé mon dernier lot de documents la nuit précédente. J’ai été remis en liberté sous caution le jour même. Plus tard, alors que je faisais l’objet non plus de trois mais de douze chefs d’accusation (j’encourais alors une peine de cent quinze ans d’emprisonnement), ma caution a été relevée à 50 000 dollars.

    Mais durant les deux années où je me suis trouvé formellement accusé, je suis resté libre de parler aux médias, dans des rassemblements et des conférences publiques. Je faisais partie d’un mouvement hostile à la guerre. Ma première préoccupation était de mettre fin à cette guerre. Comme je ne pouvais pas le faire depuis l’étranger, je n’ai jamais pensé à quitter les Etats-Unis.

    Cela serait impossible aujourd’hui. Il serait impossible qu’un procès se termine par la révélation d’actes incontestablement criminels (et considérés comme tels à l’époque de Nixon) commis par la Maison-Blanche. Aujourd’hui tous ces actes (...) sont jugés légaux (y compris celui visant à me placer « dans une totale incapacité » de nuire).

  • CANADA • Trop de pétrole sur les rails ? | Courrier international
    http://www.courrierinternational.com/article/2013/07/08/trop-de-petrole-sur-les-rails

    Cette fin de semaine, l’heure n’était pas à la #politique, mais il faudra néanmoins y arriver. (...) le nombre de trains transportant des matières dangereuses augmente, les #budgets pour les inspections diminuent et les conservateurs ont un parti pris notoire pour l’autorégulation des entreprises privées.

    500 wagons de pétrole brut en 2009, 140 000 en 2013

    (...)

    (...) Voilà qui jette une lumière crue sur les projets de trains-pétroliers de Suncor (Alberta), qui souhaite amener vers le Québec son #pétrole des #sables_bitumineux, ou, ici, d’Ultramar, qui songe à fournir sa raffinerie de Lévis par rail. L’#industrie a compris le truc : le transport par train permet des économies et, contrairement aux projets d’oléoducs, passe sous le radar des médias et d’une bonne partie de la population.

    (...) Bien involontairement, je crois, M. [le ministre de l’industrie] Christian Paradis en a lancé une bonne à propos de l’accident de train, en disant sur les ondes de Radio-Canada que, « #si_on_avait_pu_l’éviter_ce_ne_serait_pas_arrivé ».

    • Lac-Mégantic : combien de tragédies faudra-t-il endurer ? | Greenpeace Canada
      http://www.greenpeace.org/canada/fr/Blog/lac-mgantic-combien-de-tragdie-faudra-t-il-en/blog/45866

      ... l’expansion rapide des sables bitumineux au Canada et du pétrole de schiste aux États-Unis a conduit les producteurs à se tourner de plus en plus vers le transport ferroviaire pour pouvoir exporter leur produit. Qu’est-ce que le gouvernement a mis en place pour réguler le transport dans les vieux wagons-citernes ? L’équivalent de rien. Et il espère doubler la production des sables bitumineux d’ici 2020 et la tripler d’ici 2030...

      Les promoteurs du transport par pipeline n’ont d’ailleurs pas mis longtemps avant de profiter de ce drame humain. Arguant que le transport de pétrole par train est trop dangereux pour les communautés, ils nous proposent déjà la solution miracle : le transport par pipeline, jugée beaucoup plus sécuritaire selon.... des estimations d’Ultramar datées de 2007. C’est en tous cas ce qu’on pouvait lire dans les journaux ce matin. N’est-ce pas bizarre que l’Agence internationale de l’énergie mentionne que, pour des distances comparables, le transport par pipelines déversent trois fois plus de pétrole que le transport par trains ?

      ...

      Est-ce vraiment un choix ?
      Le choix n’a pas à être entre le rail et les pipelines, mais plutôt entre un modèle énergétique respectueux des impératifs environnementaux actuels (énergies propres et réduction de la consommation) et le vieux modèle inégalitaire des énergies fossiles (ou énergies sales). Inégalitaire, car tandis que les pétrolières et les secteurs afférents tirent profit de l’exploitation du pétrole, les communautés, elles, doivent se débrouiller avec les conséquences des déversements.

      Dans le cas de Lac-Mégantic, les conséquences sont inacceptables. Tout aussi inacceptable que de voir les gouvernements minimiser leurs responsabilités dans ce drame ou les lobbies nous servir le discours des pipelines plus sécuritaires. Pourquoi la population aurait-elle à choisir par quel moyen elle va se faire polluer, détruire ou même tuer ?