Les bobos ont-ils eu sa peau ?

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  • Les bobos ont-ils eu la peau du Festival d’Avignon

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    Il sera l’une des attractions de cette 67e édition du Festival d’Avignon. Dieudonné Niangouna, 37 ans, est né à Brazzaville dans le Congo d’avant-guerre, petit pays de 3 millions d’habitants qui a vu fleurir nombre d’artistes africains. Avec Stanislas Nordey, il est l’un des deux artistes associés du festival officiel, le « in », comme on dit, à croire que le « off », qui rassemble l’essentiel du public, est un morceau de second choix.

    Ainsi va la vie de la cité des Papes, où se perpétuent des frontières d’un autre temps. Ce rendez-vous ne se résume pourtant pas aux jugements définitifs de bobos parisiens qui ne jurent que par la sélection officielle et jettent un œil condescendant sur tous les artistes drainés par le « off », sans lesquels Avignon ne serait qu’une caricature.

    Dieudonné Niangouna, lui, n’entre pas dans ces querelles picrocholines. L’homme est de taille moyenne. Son visage où éclatent des yeux rieurs est orné d’une barbiche. D’une voix de stentor, il parle par scansion, un peu comme les chanteurs de rap. Il déteste par-dessus tout qu’on dise de sa venue au festival qu’elle constitue une « ouverture à l’Afrique ». Il se veut artiste, et accessoirement africain. Directeur artistique de la compagnie Les Bruits de la rue, créée en 1997 à Brazzaville, il est adepte d’« un théâtre de l’urgence, un théâtre qui donne à voir, en rupture avec la sensibilité psychologique et narrative ». En 2007, dans un article publié par le Monde, il écrivait de son pays natal : « Sur ce fumier, celui du sous-développement, je fais pousser mes fleurs. »