La question qu’on peut alors se poser est : puisque le « compteur intelligent » n’a rien d’écologique, qui en a besoin sans vouloir le financer et pour quoi faire ?
Je dirais « la collectivité ». Individuellement personne n’en a réellement besoin à priori. Là c’est la statistique qui nous guide. Il est un peu facile de tirer de l’électricité selon ses besoins, laisser la collectivité construire des centrales nucléaires, et gueuler ensuite parce qu’il y a des centrales nucléaires.
L’homo economicus doit muter en homo ecologicus. Et en même temps il doit intégrer la notion de sobriété énergétique. Cela fait beaucoup pour un seul homme, qui, il faut le reconnaître, part de très loin.
La sobriété énergétique, c’est rendre chacun responsable et pilote de sa propre consommation. Il n’est pas aberrant de fournir un altimètre à tous ceux qui apprennent à piloter. Tout comme il ne me semble excessivement liberticide de tracer les consommations pour contraindre les consommateurs à assumer leur comportements. Les bus et les avions ont des boites noires, ce n’est pas pour autant que les pilotes sont persécutés.
Ensuite, quand les gens gagneront en maturité, quand ils se seront affranchis de leurs dépendances au consumérisme énergivore, ils auront un comportement plus agile et ils n’auront sans doute plus besoin d’altimètre : tant mieux !
Je vous rassure, j’ai été élevé à 1984 d’Orwell et « Vivre et penser comme des porcs » de Gilles Chatelet. Je suis très sensible à la question du totalitarisme. Mais je suis aussi très sensible aussi à la question du consumérisme puéril, irresponsable et glouton.
Si vous trouvez un moyen de responsabiliser les gens sans les fliquer, je suis preneur.
Mais sinon, la perspective d’un « totalitarisme » vert où on serait sanctionné quand on met pas la canette dans le bon bac de déchet me semble moins effrayante que le monde actuel où tout le monde peut faire n’importe quoi dans le dos de son voisin, vient s’ébattre le dimanche dans l’espace public avec ses quads et son 4x4, puis vient pleurer quand son sous-sol est inondé par les dérèglements climatiques...