Un chef d’œuvre de la technocratie française, le rapport « Les autoroutes de l’information » de 1994, par Gérard Théry.
▻http://ladocumentationfrancaise.prod.ext.dila.fr/var/storage/rapports-publics/064000675/0000.pdf
Le mieux, c’est quand il parle d’Internet (peu cité dans les 98 pages) : « Cependant son mode de fonctionnement coopératif n’est pas conçu pour offrir des services commerciaux [pauvres Google et Facebook qui ne se rendent pas compte qu’ils perdent de l’argent]. Sa large ouverture à tous types d’utilisateurs et de services fait apparaître ses limites, notamment son inaptitude à offrir des services de qualité en temps réel de voix ou d’images.
Il ne comporte aucun système de sécurité. Un message envoyé sur Internet navigue successivement sur plusieurs réseaux où il peut être intercepté et lu impunément. De même des serveurs insuffisamment protégés ont subi dans un passé récent de nombreuses intrusions après avoir été raccordés au réseau. Sa fiabilité est aussi en cause. L’acheminement des messages n’est pas garanti. Des embouteillages peuvent bloquer le réseau pendant de longues minutes, voire même des heures et conduire ainsi à des pertes de messages. Enfin, il n’existe pas d’annuaire des utilisateurs ou des services. Le bouche à oreille constitue le mode de fonctionnement le plus répandu de ce réseau. [C’est vrai que SeenThis n’existait pas.]
De plus il n’existe aucun moyen de facturation sur Internet, si ce n’est l’abonnement à un service, auquel on accède avec un mot de passe. Ce réseau est donc mal adapté à la fourniture de services commerciaux. Le chiffre d’affaires mondial sur les services qu’il engendre ne correspond qu’au douzième de celui du Minitel.
Les limites d’Internet démontrent ainsi qu’il ne saurait, dans le long terme, constituer à lui tout seul, le réseau d’autoroutes mondial. »