C’est le moment où le juge a été érigé en « gardien des libertés »...
L’indépendance des #juges est récente, elle est née du naufrage que l’humanité venait de connaître et de cette idée qu’il ne peut y avoir de droits sans liberté, que les #libertés sont un préalable absolu. Partant du constat que Hitler avait été élu, que la démocratie est faillible, que l’exécutif et le législatif, qui lui est souvent lié, sont naturellement portés à abuser de leur pouvoir, il fallait un tiers judiciaire destiné à rappeler les valeurs qui fondent la démocratie. Et c’est ainsi que l’on a assisté à l’émergence du juge « gardien des libertés ». Si l’on n’y prend pas garde, ce juge-là n’aura été qu’une courte parenthèse dans l’histoire. Il redeviendra le personnage soumis et docile qu’il avait toujours été jusque-là.
Vous êtes pessimiste...
Je pense beaucoup, en ce moment, aux années 1930, à ces années grises... L’obsession #sécuritaire peut déboucher sur une catastrophe. Le cycle présent de l’histoire ne ressemble hélas pas à celui de l’après-guerre. Il y avait alors un élan, une soif de découverte, d’ouverture, de confiance dans l’humanité. Depuis quinze ans, outre le basculement économique, nous vivons un basculement idéologique, on a l’impression d’un monde qui se recroqueville, des peurs surgissent de partout, des murs, des frontières, le populisme gagne, les mouvements d’extrême droite prospèrent. Mais je ne suis pas pessimiste, je me bats, comme beaucoup d’autres, pour les valeurs humanistes. Il faut maintenir la flamme : c’est fragile, la démocratie.