Ides - Tlrama.fr

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  • Faute de tout autre sens précis à lui donner, le terme « #Europe » est devenu un faux cela-va-de-soi, une évidence trompeuse, et pour finir une catégorie hautement problématique dont l’usage n’a été stabilisé que par l’habitude – de sorte que, littéralement parlant, lorsqu’on dit « Europe », on ne sait pas ce qu’on dit – à part bien sûr désigner le catastrophique système des traités. Quitte à mettre ce qu’il faut de provocation pour tordre dans l’autre sens le bâton de l’eurofétichisme, pour ne pas dire de l’euromysticisme, je serais donc assez tenté de dire que la question de l’Europe est inintéressante. Et que l’abandon de cette catégorie-boulet recèle quelques réels avantages. #UE

    http://www.telerama.fr/idees/frederic-lordon-economiste-l-europe-est-devenue-un-fetiche-encombrant,11279

  • Frédéric Lordon, économiste : “L’Europe est devenue un fétiche encombrant”
    http://www.telerama.fr/idees/frederic-lordon-economiste-l-europe-est-devenue-un-fetiche-encombrant,11279

    Démocratie, couple franco-allemand, crise politique et économique... A quelques jours des élections européennes, l’économiste et philosophe Frédéric Lordon pointe les tabous d’une Europe en panne. Source : Télérama.fr

  • Et si l’#abstention était un signe de vitalité #politique ? - Idées - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/idees/et-si-l-abstention-etait-un-signe-de-vitalite-politique,110741.php

    Si l’on s’en tient aux élections municipales, le taux d’abstention que nous venons de constater est effectivement le plus élevé de la Ve République. En 45 ans, au premier tour, il a augmenté de 11 points. Mais il faut replacer ces chiffres dans un contexte plus général. L’augmentation de l’abstention est un mouvement de long terme, amorcé à la fin des années 1980, qui concerne l’ensemble des élections. L’abstention est de plus en plus utilisée par les Français pour exprimer leur mécontentement ou le fait qu’ils ne se reconnaissent pas dans l’offre politique qui leur est proposée. Elle s’inscrit dans un contexte durable de défiance à l’égard de la politique.

    La dernière vague du Baromètre de confiance politique du Cevipof, publiée en janvier dernier, a montré que 60% des Français ne font confiance ni à la droite, ni à la gauche pour gouverner. Les dernières élections municipales traduisent ainsi le divorce qui s’est installé dans le paysage politique français entre les citoyens et leurs représentants. D’un point de vue conjoncturel, les récentes affaires politico-judiciaires, la forte impopularité de l’exécutif, la désillusion des électeurs de gauche par rapport aux promesses du candidat Hollande en 2012, ont sans doute encore renforcé ce mouvement de fond.

    • Cette montée de l’abstention est-elle le signe d’une usure de la démocratie ou au contraire de sa vitalité ?
      Gardons nous de nous en tenir à la conclusion hâtive d’un déficit démocratique, d’une apathie politique qui gagnerait l’ensemble de la population et mettrait ainsi en péril nos institutions. Dès l’instant où l’abstentionnisme demeure intermittent, où les citoyens continuent de faire un usage du vote et de l’abstention à des fins politiques, pour envoyer des messages, je considère qu’il s’agit d’un signe de vitalité, qui traduit une vigilance, une exigence de la part des citoyens. C’est le signe qu’ils veulent des résultats, qu’ils veulent que les promesses soient tenues, qu’ils sont exigeants sur l’offre politique et sur la qualité des gouvernants.
      L’abstention peut ainsi être considérée comme un aiguillon démocratique.

      #on_se_console_comme_on_peut :-)

      Il n’empêche la vraie question est de savoir si les jeunes s’impliquent vraiment pour prendre leur destin collectif en main, s’ils ont ou non une conscience citoyenne.
      Pour ma part, le fait que globalement les listes aient eu du mal à se constituer, que les candidats aient été durs à trouver n’est pas très bon signe. Ok l’institution patriarcale et verrouillée de la magistrature municipale ne fait pas envie, le maire et le tralala avec la république française et l’écharpe bleu blanc rouge c’est un peu l’héritage napoléonien dans chaque mairie, ça fait pas rêver... Mais quand même, faut avoir envie de faire bouger les choses, et de l’intérieur ça peut être plus commode.
      Et ça pourrait être pareil dans les partis politiques : le fdg ou eelv militent pour impliquer tout le monde...
      Là on ne voit pas bouger grand chose dans la population pour que le reste bouge, de dehors ou du dedans..

      Je vois quand même la situation comme la victoire éclatante de la révolution libérale-capitaliste : en instaurant la compétition de tous contre chacun, ce mouvement a créé en chacun de nous un niveau de défiance généralisée, au point que toute implication sociale est perçue comme une source de danger ou de gaspillage...

  • “La meilleure méthode pédagogique est la gentillesse et la patience”, (Emmanuel Ethis, Télérama.fr)
    http://www.telerama.fr/idees/la-meilleure-methode-pedagogique-est-la-gentillesse-et-la-patience-emmanuel

    Pour moi, la meilleure méthode pédagogique est la gentillesse et la patience. Ce ne sont pas des valeurs qu’on porte de manière forte ces temps-ci, et je le regrette. Pourtant, c’est la clé de tout... Je crois aussi au rôle des parents. Je suis issu d’un milieu modeste, mais où l’on m’a toujours encouragé dans mes études. […] Ça peut paraître banal, cette confiance, mais ça ne l’est jamais. Quand j’étais à l’école primaire, il y avait une petite fille qui était toujours première de la classe. Et puis, une année, après les vacances d’été, vers 15 ans, nous ne l’avons plus vue. Quand j’ai compris que ses parents n’avaient pas su croire en elle, malgré son talent, ça m’a bouleversé. Voilà un milieu social où l’on peut vous envoyer au travail ou dans une formation professionnelle accélérée comme ça, dès vos 15 ans, sans prendre le temps de réfléchir. Parce qu’on se dit que l’école n’apportera rien de mieux...

    #éducation #bienveillance #orientation

  • « La liberté d’utiliser ou de repousser la #technologie est inexistante aujourd’hui », Alain Damasio, écrivain de SF
    http://www.telerama.fr/idees/la-liberte-d-utiliser-ou-de-repousser-la-technologie-est-inexistante-aujour

    De quoi le trans#humanisme est-il le nom ? Nietzsche aurait répondu : d’un immense dégoût de vivre. Croire qu’une #technologie puisse nous rendre plus heureux traduit une immense fatigue d’être. Il faut réellement mettre à jour l’économie de désir à l’œuvre derrière le transhumanisme. C’est un mouvement morbide. […]

  • “La liberté d’utiliser ou de repousser la #technologie est inexistante aujourd’hui”, #Alain-Damasio, écrivain de SF - Idées - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/idees/la-liberte-d-utiliser-ou-de-repousser-la-technologie-est-inexistante-aujour

    Ma thèse est la suivante : la technologie accroît notre pouvoir sur les choses mais diminue notre puissance de vivre. Elle nous pousse à déléguer ce que nos forces intérieures sont capables d’accomplir seules. Des philosophes comme Jean-François Lyotard et Spinoza font cette distinction entre pouvoir et puissance et je la trouve très probante dans notre relation aux nouvelles technologies.

    • Nous sommes aussi en train d’externaliser le cerveau ! Nous déléguons toutes nos facultés cognitives automatisables. L’orientation avec le GPS, la mémorisation avec les moteurs de recherche, l’organisation rationnelle à coup d’applis dédiées. Michel Serres a joliment développé ces enjeux. Il fait preuve d’une sorte d’optimisme technologique et trouve formidable d’externaliser la mémoire pour se concentrer sur le plus beau de l’être humain : la créativité.

      En vérité, nous avons délégué tellement de nos capacités à la technologie que si l’on n’y prend garde, il ne nous restera que l’émotion brute. La créativité n’apparaît pas du jour au lendemain, elle demande des années de construction. Il faut avoir des piles de pont mémorielles pour pouvoir relier les choses, pour pouvoir même penser. Sans cette mémoire de travail, sans ces structures cognitives de base que sont l’analyse, la synthèse, l’effort de classer ou de hiérarchiser, nous deviendrons tout doucement des légumes qui feront des likes et des dislikes sur Internet, retransféreront des tweets et singeront des mèmes parce que nous n’aurons plus l’appareil cognitif pour manipuler tout ça.

      Il est urgent d’apprendre aux gens à aller au bout de ce qu’ils peuvent, avec leur propres forces – intellectuelles, corporelles, spirituelles – leur rappeler que percevoir est un art qui prend des années de minuscules efforts quotidiens. Le transhumanisme est une fermeture frustrée au monde parce que l’humain n’a pas encore livré toute sa saveur, sa grandeur et son intelligence sensible, qui jaillit à la jonction de la chair et de l’esprit. Notre intellect est infini, certes, mais comme le disait Spinoza, il y a plus fascinant encore : « on ne sait pas ce que peut un corps ». Alors apprenons.

    • C’est juste @aude_v, ce sont aussi les mêmes arguments « pour aider les handicapés » dans les technologies sécuritaires : surveillance par bracelet GPS des personnes atteintes d’Alzheimer.

      On tente de pallier au handicap de la liberté, de ce qui n’est pas contrôlable ou échappe à la raison.

      Le « progrès » fabrique nos handicaps en nous faisant perdre l’autonomie de la connaissance (je pense à Ellul) savoir faire notre pain, nos vêtements, jusqu’à notre épanouissement personnel, sans être relié à un réseau technologique (informatique, électrique) devient impossible voire impensable. Nous faisant perdre donc notre capacité à nous penser autrement que comme handicapé.

    • Oui, mais c’est toujours le même scénario fascisant qui se rejoue sur le dos des libertés, et ce n’est pas faute de ne pas avoir dénoncé comme une manipulation le processus que tu évoques .
      L’handicapé est sans capacité à agir, comme il ne peut pas, il n’a pas le pouvoir de, on se subordonne à lui dans l’agir.
      De la même façon que le système représentatif fait que le citoyen se laisse subordonner par le principe du vote et qu’il est de ce fait considéré comme incapable de politique, handicapé des décisions collectives, relégué à l’urne.

      Les dérives technologiques de surveillance globale étaient plus que prévisibles, mais les représentants politiques, comme le législateur n’ont rien fait pour protéger les principes fondateurs du vivre ensemble. Bien au contraire, en se mettant à la botte des industriels de l’armement ils ont alimenté le moteur antidémocratique.

      Comme pour la peine de mort, ce n’est pas à la morale des médias de comptoir d’en décider mais à un projet philosophique globale de société et de respect de l’humain pour lequel il fallait s’unir.
      Parce que tout se construit, la morale comme les

      vrais besoins ou de situations inacceptables

      il faut savoir défendre des idées et un choix de société bien au delà de faits douloureux, un courage qui manque aujourd’hui.

      http://souriez.info/Un-oubli-a-reparer-le-rapport-du-commissariat-a

      Le 4 octobre 2001, Le commissaire à la protection de la vie privée au canada, George Radwanski :

      « Dans les États policiers, il peut y avoir peu ou pas de criminalité, mais il y a également peu ou pas de liberté. Ici au Canada, nous modérons les activités d’application de la loi en fonction du genre de société que nous choisissons. Nous ne tolérons pas d’énormes violations des droits de la personne, peu importe la mesure dans laquelle elles peuvent s’avérer utiles pour prévenir ou résoudre les crimes.

      Nous faisons ces choix parce que, même si nous voulons une société sûre, nous reconnaissons que notre sécurité et notre qualité de vie ne se limitent pas à l’absence de criminalité »

  • Bien manger est-il réservé aux riches ? - Idées - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/idees/bien-manger-est-il-reserve-aux-riches,108795.php

    Le message a du mal à passer auprès des plus précaires. La pauvreté, ce sont bien sûr les faibles niveaux de revenus, sachant qu’à moins de 3,50 euros par jour et par adulte il devient impossible de manger équilibré. Mais ce n’est pas qu’une réalité comptable : elle renvoie aussi au stress, à l’environnement émotionnel, au niveau de diplôme, à la possibilité de s’informer… qui font précisément, en matière d’alimentation, la différence. D’où une situation complexe, dont témoigne une enquête sur le lien entre obésité et fréquentation des grandes surfaces : plus on descend dans l’échelle des revenus, plus on se nourrit mal et plus le surpoids augmente, sauf pour les femmes de niveau universitaire, qui peuvent fréquenter du superdiscount en se nourrissant correctement.

    #alimentation #santé #inégalités #obésité #éducation

    • C’est aussi le « scoop » de la récente enquête NutriNet-Santé des équipes de l’Inserm : la consommation de bio dépend plus du niveau d’études que des revenus. Les plus modestes, quand ils sont éduqués, s’informent de mieux en mieux via les nombreux magazines de santé et choisissent le « bien manger ».

      Je pense que jusqu’à un certain niveau ça ne coûte pas plus cher de mieux manger. Par exemple en choisissant des abats plutôt que du blanc de poulet. Là c’est l’information qui prime. Bon ensuite, pour les fruits et légumes bio, c’est autre chose ....

  • Eloge de la retenue sur les réseaux sociaux - Télérama.fr
    bel article, avec des points de vue très intéressants, et cette phrase du philosophe français Pierre Zaoui, que je devrais peut-être apprendre à appliquer :
    "« Se faire subitement discret, écrit-il, c’est abdiquer pour un moment toute volonté de puissance », se mettre un temps à l’écart pour goûter « la joie apaisante de laisser paraître les autres »
    http://www.telerama.fr/idees/eloge-de-la-retenue-sur-les-reseaux-sociaux,107620.php

  • Eloge de la retenue sur les réseaux sociaux - Idées - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/idees/eloge-de-la-retenue-sur-les-reseaux-sociaux,107620.php

    Raffa

    Eloge de la retenue sur les réseaux sociaux - Idées - Télérama.fr - http://www.telerama.fr/idees...

    46 minutes ago

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    "Se faire discret, c’est résister à la caméra de surveillance de l’époque – le diktat de transparence –, tout en vivant une expérience citoyenne, au milieu des autres, avec une disponibilité renouvelée, une sensibilité urbaine et démocratique. Cette « dissidence » (contre soi-même ? contre l’air du temps ?) serait une forme d’« art micropolitique », une façon de mieux entendre le mouvement du monde et des idées dans une observation attentive des flux et un retrait fécond, préalable à toute action. « C’est à la fois une utopie et une contre-utopie », précise-t-il. Il ne s’agit plus de rêver un autre monde, mais d’apprendre à habiter celui-ci, en se fiant (...)

  • Pierre Rosanvallon : “La démocratie est fragile et la violence ­sociale est toujours plus proche qu’on ne le pense” - Idées - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/idees/pierre-rosanvallon-la-democratie-est-fragile-et-la-violence-sociale-est-tou

    Les Français ne font plus société. Ils ne se font même plus d’illusion sur leur capacité à vivre ensemble, d’après un sondage CSA publié en novembre. Le populisme a trouvé sur ce terreau de quoi nourrir un sentiment d’insécurité et de ­morosité qui pourrait décider du résultat des prochaines élections, municipales et européennes. Il faut réagir.

    #démocratie #populisme #vivre-ensemble

  • Comment le bobo est devenu le coupable idéal - Idées - Télérama.fr

    Les bobos prônent la mixité sociale mais vivent entre eux. On les accuse d’avoir chassé les pauvres des centres-villes. Sont-ils vraiment les seuls responsables ?
    http://www.telerama.fr/idees/comment-le-bobo-est-devenu-le-coupable-ideal,105236.php

    Pique-nique au bord du canal Saint-Martin, à Paris, en juillet 2010. © Olivier Corsan / Le Parisien / PhotoPQR / MAXPPP

    #gentrification, #urbain, #bobo

  • Comment combattre les inégalités ? Les réponses de l’économiste Thomas Piketty - Idées - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/idees/comment-combattre-les-inegalites-les-reponses-de-l-economiste-thomas-pikett

    Vous citez dans votre livre le discours de Vautrin à Rastignac dans Le Père Goriot, de Balzac. Vautrin étale devant le jeune homme le cynisme d’une société corrompue par l’argent. Que nous dit ce discours sur les inégalités au début du XIXe siècle ?
    La violence de son diagnostic sur la structure des revenus et des richesses me fascine : au début du XIXe siècle, la seule façon d’atteindre la véritable aisance, c’est de mettre la main sur un patrimoine. Le travail, les études et le mérite ne ­mènent à rien. Avec une puissance évocatrice inouïe, Balzac passe en revue les fortunes potentielles de Rastignac. Peu importe que ce dernier devienne procureur du roi à 30 ans ou avocat de renom à 50 : les revenus de son travail seront de toutes les façons insignifiants, comparés au niveau de vie que lui assurerait un mariage avec Mlle Victorine. Pour emporter le magot, il faudrait d’abord assassiner le frère légitime de celle-ci, c’est vrai ! Mais Vautrin est disposé à l’aider...

    “10 % des Français héritent
    de plus ou moins 1 million d’euros.”

    Le monde a-t-il changé ?
    On ne conseillerait pas aujourd’hui à un jeune Rastignac de tout miser sur le mariage, n’est-ce pas ? La société semble plus méritocratique qu’au XIXe... Mais jusqu’à quel point ? C’est une des questions auxquelles j’essaie de répondre. Aujourd’hui, avec un capital de 10 millions d’euros et un rendement de 5 % (c’est-à-dire 500 000 euros de rente par an), vous êtes tranquille. La fortune du père Goriot, transposée de nos jours, c’est 30 millions d’euros ! Pareils héritages existent, mais ils sont moins nombreux qu’au XIXe siècle. En revanche, on trouve plus de « moyens rentiers » : 10 % des Français héritent de plus ou moins 1 million. Une forme d’inégalité apparemment moins violente qu’au temps de Balzac, mais tout de même brutale. Ces 10 % de la population reçoivent en effet davantage, en héritage, que ce que 50 % des Français, payés au smic, gagneront tout au long d’une vie de labeur, à savoir 700 000 euros.

    Entre Balzac et nous, que s’est-il passé ?
    D’abord, une grande partie du patrimoine privé a été détruite par les guerres, 1914-1918 et 1939-1945, et par la crise de 1929. C’est ce que j’appelle le « suicide » des sociétés patrimoniales. Ces chocs ont mis très longtemps à se résorber. En comparaison, les conflits du xixe siècle, et même la Révolution française, n’ont eu qu’un impact économique léger. Ainsi, entre le xviiie siècle et la Belle Epoque, la valeur totale des capitaux privés en France équivaut, bon an mal an, à six ou sept fois le revenu national, c’est-à-dire la richesse produite en une année par l’ensemble du pays. En 1950, le total des capitaux privés est tombé à deux ou trois années de revenu national ! Il a donc été divisé par deux ou trois. Mais les destructions matérielles ne représentent qu’un quart de cette fonte du capital. Entre 1914 et 1945, les rentiers n’ont pas réduit suffisamment vite leur train de vie et, dans le même temps, ont très peu épargné. Or, il faut du temps pour accumuler un capital. Après guerre, il n’y a donc plus grand-chose à hériter.

  • « Oui mais quand même, la #Religion, c’est mal » - Montée de l’#islamophobie et banalisation du fémonationalisme
    http://www.alsacelibertaire.net/spip/spip.php?article138

    Relayer l’information de la énième agression d’une femme voilée, ou les propos haineux tenus sur l’islam par la représentante d’une organisation pseudo-féministe, revient immanquablement à emboucher l’appeau à trolls religiophobes. Que des femmes soient insultées et tabassées, que le #Féminisme serve de leurre pour répandre et banaliser le racisme le plus crasse, tout cela, le/la religiophobe s’en moque : dans un pays où médias et politiques, de façon plus ou moins insidieuse, désignent à longueur de (...)

    #Analyses #Antiracisme #Homophobie
    http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2013-03-12-Femen
    http://www.peripheries.net/article187.html
    http://www.carmed.fr/m_r_moro.htm
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_de_Godwin
    http://www.midilibre.fr/2013/05/27/la-petite-mosquee-en-construction-profanee,705177.php
    http://www.islamophobie.net/temoignages/2012/12/28/sanglier-poussette-islamophobie-ccif
    http://www.islamophobie.net/temoignages/2013/03/13/cantine-ccif-harcelement-viande
    http://www.islamophobie.net/articles/2013/08/11/islamophobie-mosque-degradation-gironde
    http://www.liberation.fr/societe/2013/07/16/inna-shevchenko-je-ne-suis-pas-islamophobe-mais-religiophobe_918679
    http://femen.livejournal.com/84464.html
    http://www.contretemps.eu/interventions/fondements-politico-%C3%A9conomiques-f%C3%A9monationalisme
    http://www.huffpostmaghreb.com/hela-ammar/etre-prisonniere-en-tunis_b_3521167.html
    http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index.php?ean13=9782707164346
    https://twitter.com/Femen_France/status/357147741614379008
    https://twitter.com/RokhayaDiallo/status/357145057536651264
    http://blog.mondediplo.net/2009-04-12-Ils-ne-comprennent-que-la-force
    http://resisteralairdutemps.blogspot.fr/p/le-texte-qui-suit-est-la-transcription.html
    http://www.rue89.com/hoax/2011/04/14/arretez-avec-le-je-me-battrai-pour-vous-de-voltaire-199690
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Minority_Report
    http://www.madmoizelle.com/islamophobie-ordinaire-176366
    http://www.peripheries.net/article318.html
    http://www.bakchich.info/blogs/sebastien-fontenelle/le-chaud-et-le-froid
    http://www.depresdeloin.eu/2013/08/foulard-a-luniversite-a-qui-profite-la-polemique
    http://www.lemonde.fr/politique/video/2012/03/26/sur-france-info-sarkozy-evoque-les-musulmans-d-apparence_1675983_823448.html
    http://www.telerama.fr/idees/media-politique-la-paranoia-anti-islam,89778.php
    http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-bauberot/060813/le-haut-conseil-lintegration-et-le-bonnet-d-ane-ostensible
    http://www.dailymotion.com/video/xzkwbm_les-inconnus-les-chasseurs_fun


    http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20130731.OBS1612/manuel-valls-l-islamophobie-est-le-cheval-de-troie-des-salafist
    http://www.youtube.com/watch?v=gtbyTxNxpOo

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_Prix_du_maire_de_Champignac
    http://islamophobie.hypotheses.org/193
    http://oumma.com/Salir-un-homme
    http://www.mediapart.fr/journal/france/250713/islamophobie-racisme-anti-musulman-le-sens-cache-des-mots?onglet=full
    http://www.charliehebdo.fr/news/jeunesse-irresponsable-880.html
    http://www.theatlantic.com/international/archive/2012/11/femen-ukraines-topless-warriors/265624
    http://www.regards.fr/acces-payant/archives-web/un-feminisme-au-poil,5009
    http://www.seuil.com/livre-9782021078848.htm
    http://lmsi.net/La-religion-une-affaire-privee
    http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index.php?ean13=9782707171450
    http://boutique.monde-diplomatique.fr/l-islam-la-republique-et-le-monde
    http://lmsi.net/Feminisme-et-laicite-non-aux
    http://www.fayard.fr/la-republique-face-ses-minorites-9782842058319
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/09/29/elisabeth-badinter-en-dehors-de-marine-le-pen-plus-personne-ne-defend-la-lai
    http://lmsi.net/La-metaphore-laique-illustree-par
    http://www.monde-diplomatique.fr/2012/10/TALON/48275
    http://blogs.rue89.com/journal.histoire/2013/08/10/les-affligeantes-lecons-dhistoire-du-haut-conseil-lintegration-230911
    http://valestderetour.wordpress.com/2008/10/28/reviens-voltaire-y-a-du-pudding-pour-le-dessert

  • Où est passée la #transgression ? - #Idées - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/idees/ou-est-passee-la-transgression,100313.php

    De là à sonner le tocsin pour la transgression, il y a un pas, vite franchi par certains : « Sans idéaux collectifs (et souvent sans idéaux du “moi individuel”), sans surmoi collectif (et souvent sans “surmoi individuel”), il ne reste plus rien à transgresser, écrivait il y a quelques années le sociologue Eugène Enriquez (2) . Un monde profane se profile et la transgression n’a plus de raison d’être. » Faut-il s’en réjouir ou le regretter ? « Une société sans transgressions, ce n’est ni bien ni mal, réfléchit Georges Balandier, en revanche, c’est inquiétant. Car c’est le signe d’un affaiblissement de la culture et des rapports sociaux. Si l’on n’a pas d’ordre à contester, c’est qu’on est dans un ordre mou, dans un univers culturel appauvri, dans un chaos à peine apaisé. En fait, aujourd’hui, on peut dire que la transgression est détournée, faussée par toute une série de transformations sociales et culturelles — en particulier la domination de l’économique sur le politique. Quand le politique s’estompe, quand il se montre faible face à la marchandise, il devient moins contestable parce qu’il n’est plus intéressant, tout simplement, de le contester ! »

  • Périphéries - « Oui mais quand même, la religion, c’est mal »
    http://www.peripheries.net/article335.html

    Relayer l’information de la énième agression d’une femme voilée, ou les propos haineux tenus sur l’islam par la représentante d’une organisation pseudo-féministe, revient immanquablement à emboucher l’appeau à trolls religiophobes. Que des femmes soient insultées et tabassées, que le féminisme serve de leurre pour répandre et banaliser le racisme le plus crasse, tout cela, le/la religiophobe s’en moque : dans un pays où médias et politiques, de façon plus ou moins insidieuse, désignent à longueur de temps les musulmans comme la cause de tous les maux de la société, son seul sujet d’anxiété est que son droit à « critiquer la religion » soit garanti. Pour l’exprimer, il usera de subtiles gradations dans la virulence, de la simple protestation à l’éructation scatologique probablement censée traduire la hauteur à laquelle il plane dans l’éther philosophique inaccessible aux benêts qui voient du racisme partout : « Moi, je chie sur toutes les religions. »

    Notez bien la perle argumentative que recèle cet étron déclaratif : il a dit « toutes les religions ». Ha, ha ! Vas-y, accuse-le de racisme maintenant ! Quand il défend les Femen ou les dessinateurs de Charlie Hebdo, le religiophobe fait valoir qu’ils ne peuvent pas être racistes, puisqu’ils s’en prennent autant aux cathos ou aux orthodoxes qu’aux musulmans : CQFD. Inutile d’aller lui expliquer que les religions ne sont pas de simples systèmes métaphysiques flottant dans la stratosphère, et qu’elles sont indissociables des populations qui s’en réclament ou qu’on y associe, de la culture, de la politique, de l’histoire, des rapports de domination entre groupes sociaux. Inutile de lui expliquer que s’en prendre à l’islam, religion pratiquée par des gens qu’il connaît mal, dont les ancêtres ont été colonisés par ses propres ancêtres, et qui sont discriminés dans la société française, ce n’est pas exactement la même chose que de critiquer la religion catholique, depuis toujours liée au pouvoir en France, et dont il a pu expérimenter à ce titre la nocivité dans sa propre histoire (idem pour la religion orthodoxe en Ukraine, patrie des Femen).

    (...)

    #laïcité #islamophobie #racisme #religion #féminisme #liberté_d'expression #shameless_autopromo

    • @mona

      Peut-être serait-il judicieux de regarder enfin ce malaise en face, de l’explorer honnêtement, et de réfléchir à un horizon et à un projet de société, au lieu de s’acharner à gommer du paysage ceux dont on veut croire qu’ils sont le seul obstacle à la réactivation d’un passé mythifié.

      ouais !

    • Un texte long, utilisant insultes et mots valises.
      Pas de débat ici, pas d’opinion exprimée, pas d’argumentation,
      mais simplement une dénonciation, sur le ton de l’évidence.

      Qui dénonce t-on ? Et bien des gens connus, (on est courageux).
      Mais l’effet est étrange, on se sent happé par un grand
      vent glacé : moi qui voudrait bien passer dans votre camp,
      il va me falloir abandonner, excusez du peu,
      Caroline Fourest, Charlie Hebdo, les Femen, Isabelle Adjani,
      sans parler du ministre de l’Intérieur Socialiste, tous accusés
      de folie raciste...

      Il y a donc ici, désolé de vous le dire,
      quelquechose de déraisonnable.

      A certains moments, l’ire se tempère, et on sort les citations.
      Hélas elle se manifeste tout de de même, parfois tout à fait hors de propos : franchement, aller jusqu’à accuser l’Abbé Grégoire de participer
      à une manoeuvre qui ne serait pas nouvelle !

      Pourriez vous accepter quelquechose de plus mesuré, par
      exemple pour commencer qu’il Y A effectivement un problème,
      et que le partage des opinions concerne TOUTE la société,
      (notamment la gauche)
      et pas simplement la simple démarcation (évidente selon vous) entre bons et méchants ?

    • Ces dernières années, la notion de laïcité a été dévoyée : alors qu’à l’origine elle garantissait la neutralité de l’Etat et la libre expression religieuse des citoyens, désormais, elle est devenue une arme pour réprimer la foi musulmane. « Il ne s’agit plus de respecter la neutralité à l’égard des identités, mais de permettre la neutralisation de certaines d’entre elles », résume Raphaël Liogier (5). Revient sans cesse l’allégation fantaisiste selon laquelle la religion devrait rester une « affaire privée ». Or, comme l’écrit Christine Delphy, « la liberté de conscience, garantie par la loi française de 1905, est re-garantie par chaque Constitution, et par toutes les conventions internationales — dont la Déclaration universelle des droits humains votée par l’ONU en 1948 et ratifiée par la France. Elle serait sans effets pratiques si elle ne s’accompagnait pas de la liberté d’expression. (...) C’est pourquoi la liberté de pratiquer son culte, et de le pratiquer publiquement, de même qu’on diffuse publiquement ses opinions politiques, philosophiques, esthétiques, est garantie par les conventions internationales. Et la liberté de toutes les religions d’exister dans l’espace public est un des fondements de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat de 1905 en France » (6).

      J’ai passé un concours, il y a quelques années, où la dissertation s’appuyait sur un texte qui expliquait doctement que le voile menaçait la laïcité... un concours de la fonction publique territoriale, donc.

      J’ai dégainé ma plus belle plume pour rappeler ce qu’est le principe de la laïcité, qui est effectivement la liberté de culte dans l’espace public, parce que dans l’espace privé, ça devient assez moyen comme liberté de culte, en appuyant mon propos sur la loi de 1905 et en soulignant que cette idée de visibilité ostensible était manifestement un dévoiement total de la loi. Et c’est d’autant plus vrai que personne ne trouve ostensibles les fêtes religieuses catholiques de notre calendrier, les volées de cloches hebdomadaires, le poisson de la cantoche du vendredi ou les calvaires à chaque coin de route de cambrousse.

      Bien sûr, j’ai été recalée.

    • Bon et bien moi aussi je prends ma plus belle plume ;
      au sujet d’une soi disant laicité dévoyée...
      Je sens que je vais me faire recaler, mais j’aimerai savoir pourquoi.

      Etymologiquement, est laic celui qui n’est pas clerc ou religieux.
      Par conséquent un citoyen qui n’appartient pas à un
      ordre religieux, ou qui ne pratique pas son culte
      dans l’espace public dans le cadre de la loi,
      n’est pas censé manifester sa piété de manière ostentatoire,
      sauf à pratiquer, ce qui est aussi son droit, une propagande
      explicite en faveur de son système.

      Alors que les signes ostensibles d’appartenance aux religions
      traditionellement pratiquées en Europe sont exclusivement
      réservés aux membres du clergé,
      les laics étant indiscernables entre eux,
      il se trouve que pour selon certaines personnes de religion
      musulmane (mais pas toutes) il existerait une injonction
      à l’égard des laics pratiquant cette religion de manifester
      publiquement en permanence leur appartenance à la
      religion en question, ceci hors de la pratique effective d’un
      culte dans l’espace public.

      L’exemple typique est le port ostentatoire du voile
      dit islamique, qui même si il a plusieurs formes, se distingue
      nettement d’un vêtement régi par la mode ordinaire, ou par la
      tradition folklorique.
      Même si elle reste possible, et protégée par la loi,
      cette pratique pose
      des problèmes quand les personnes en question se trouvent en
      position de représenter une institution publique (par exemple
      un service public, ou considéré tel, d’éducation ou
      de garde d’enfants). Dans un cadre professionel, donc hors
      de la situation de pratiquer librement et publiquement
      un culte dans le cadre de la loi, le signe
      ostentatoire ne peut être interprété que comme
      une volonté prosélyte, ce qui contredit le principe de laicité,
      qui impose que les institutions publiques et donc leurs représentants soient symboliquement
      neutres pour ce qui concerne les religions.

      Il n’y a là aucune espèce de dévoiement des contraintes de la
      laicité, simplement plutot
      l’inadaptation d’une certaine
      forme de pratique religieuse
      avec l’état des principes en vigueur.

      On pourrait arguer que le port du signe ostentatoire est
      en fait une pratique cultuelle, certaines religions (ou pratiques
      spécifiques d’icelles ) imposant ainsi un culte permanent dans
      l’espace public que la laicité devrait respecter.
      C’est sans doute ce que voulez dire...

      L’idée d’un culte permanent semble cependant
      radicalement incompatible avec
      l’idée même de laicité, qui pose comme principe que le culte
      ne peut peut concerner qu’une partie de la vie publique, la
      vie privée étant bien sur laissée totalement libre.

      Le culte permanent ne peut ainsi se pratiquer que dans des
      espaces privés, par exemple des couvents.

      Il n’y a donc strictement rien de fantaisiste à la volonté de réserver
      strictement le religieux explicite permanent à l’espace privé : l’expression publique du culte protégée par la loi est tout simplement limitée, dans le temps et dans l’espace.

    • @intempestive Chirac avait raison, mais il ne se rendait probablement pas compte qu’il parlait de manière universelle et intemporelle. En ce moment, je me flagelle chaque soir en regardant un épisode de World without end qui décrit avec une extrême précision la manière dont les femmes ont été niées à la fin du temps des cathédrales, comment l’esprit de guerre et de destruction des hommes a pris le dessus et comment notre civilisation a plongé dans l’obscurantisme à travers le grand #féminicide qu’était la chasse aux sorcières et comment cette #inquisition sexiste a détruit des siècles de connaissances en médecines et plantes, tout en décourageant formellement les femmes d’être autonome, puissantes, savantes et indépendantes (dès que tu étais comme ça, hop, à la potence, puis au bûcher !).

      Notre propre époque est terriblement réactionnaire envers les femmes, nous parlons assez de la manière dont on contourne les lois favorables aux femmes en rendant ces droits inapplicables (ferme les centres d’IVG sans supprimer le droit à l’avortement...).

    • @intempestive
      Malgré l’ambiguité de la signification de la citation qui un instant m’a saisi, l’expression au sujet de Chirac « qui visait cette fois les musulmans... » est bien une dénonciation de ce que vous considérez comme une « mauvaise » attitude de la part de Chirac, soit, et de l’abbé Grégoire, donc.

      Tout en comprenant (un peu, c’est dur) ce qui a pu vous amener là, je reste
      incrédule (comme toujours) et un peu gêné par ce qui peut amener des gens à se ridiculiser à ce point : dénoncer l’Abbé Grégoire, qu’est ce qu’il faut pas entendre. A moins que...

      Au fait vous savez qui c’est l’Abbé Grégoire ?
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Gr%C3%A9goire

    • @bigGrizzly : vous vouliez dire quoi ? (un bug Seenthis a tout de même publié les premiers mots d’un message effacé).

      @mona :
      1) les "#religiophobes" (terme revendiqué par les #femen) s’en prennent à une forme particulière de la religion musulmane,
      l’#islampolitique,
      responsable direct des souffrances interminables que s’infligent en ce moment même les peuples du Moyen Orient et du Maghreb.

      2) L’islam politique se manifeste à différentes intensités depuis le hidjab d’une brave adolescente Française en crise jusqu’à ...(je vous laisse le choix). Il se caractérise par la volonté de marquer l’espace public par les symboles de ce qui n’est pas une religion mais un idéologie, qui plus est proprement tyrannique.

      Il n’a strictement rien à voir en lui même avec la pratique libre et respectable d’une religion dans le cadre d’un état laïque.

      3) L’islam politique est une lèpre qui affecte les sociétés de culture musulmane, lèpre comparable au fascisme qui a détruit l’Europe au XXème siècle. Le cautionner en quoique ce soit en reprenant les arguments qu’il rode en Occident pour imposer sa tyrannie là où il le peut est une erreur. #islamofascisme

      4) Une manière de le cautionner est dénoncer toute critique à son égard comme raciste.
      Ce que vous faites, en refusant au non d’un antiracisme dévoyé de faire la différence, justement entre critique de la religion, critique des idéologies politiques religieuses et xénophobie.
      Ainsi l’amalgame, c’est vous, il me semble bien, qui le propagez !
      Je citerais une référence (R.Logier)"
      http://www.telerama.fr/idees/media-politique-la-paranoia-anti-islam,89778.php
      A qui profite cet amalgame ?
      Aux mouvements populistes européens, d’abord, autant à gauche qu’à droite. Mais aussi aux mouvements islamistes : ils ont intérêt à ce que les musulmans européens se sentent rejetés pour reconstituer une solidarité islamiste. Enfin, aux pays arabes : ils veulent préserver la solidarité économique des enfants des enfants de leurs anciens ressortissants, qui envoient de moins en moins d’argent au pays. Ils leur rabâchent : « Vous voyez, vous n’êtes pas si français que ça... »

      5) Dire qu’il a fallu qu’une bande d’occidentales qui plus est racistes selon vous (je veux dire les #femen) dévoilent leur seins à Tunis pour qu’on libère enfin une autre sorte d’adolescente en crise qui de plus se teint en blonde (peut être pour remercier Caroline Fourest) montre bien que oui, ceux que vous qualifiez de racistes se battent pour la liberté des femmes qui plus est là où c’est particulièrement difficile !

      http://www.20minutes.fr/monde/tunisie/1197309-20130801-tunisie-amina-femen-emprisonnee-depuis-mai-libre

    • Cela fait quelques siècles que les religions sont toutes politiques. Le(la) gus(gusse) qui a causé le premier dans cette liste est un crétin de première bourre.

    • J’ai un peu traîner pour aller le lire. Merci @mona pour ton texte très claire et qui m’a mis pas mal de points sur les i (comme souvent avec toi) et permie d’organiser un peu mieu le magma chaotique que j’ai entre les oreilles. Le mot « femonationalsme » viens de faire son entrée dans mon vocabulaire et il va m’être bien utile car il me manquait cruellement. Ton texte va bien me servir aussi dans le contexte du site lecinemaestpolitique car tu t’en doute bien, il y a pas mal de femonationalisme qui y passent.
      Et voici un nouveau hashtag #femonationalisme qui malheureusement je le crain n’a pas fini de servir.

    • @jean_no

      ps : la déclaration des droits humains de l’ONU n’a pas force de loi en France et les seuls pays qu’on ne peut pas qualifier de signataires hypocrites sont ceux qui ne l’ont pas signée.

      Ah ben oui c’est vrai, dans ce cas, pourquoi s’emmerder avec les droits de l’homme ?

      (Je croyais que la France était « la patrie des », mais on dirait qu’elle est en train de changer d’ambition)

      il est normal aussi qu’on soit libre des ses incroyances, et même de revendiquer son incroyance

      Je pense qu’on a le droit d’être allergique à la religion en tant qu’outil de domination.

      Où tu vois qu’"on n’a pas le droit" ou qu’"on n’est pas libre" ?

      En revanche j’aimerais bien que la même magnifique lucidité s’applique à d’autres systèmes de domination ou d’aliénation, ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas. Le complexe de supériorité de certains athées (dupes de rien, aliénés en rien) a tendance à me fatiguer.

      J’ai aussi un peu de mal avec les formulations généralisantes du type « les religions ». ça n’existe pas, « les religions », elles sont ce que les gens en font. Mais pas de panique, tu restes tout à fait « libre » de penser ce que tu penses.

      @mad_meg Merci. Je ne savais pas que tu participais à Le cinéma est politique !

    • J’ai beaucoup aimé ce texte, qui donne de l’air, et qui met en mots et clarifie bien toute la gangue ambiante qui prend les musulman-e-s comme objet de rejet.
      Le dernier paragraphe est en particulier très bien vu et fait un constat trop peu souvent formulé. J’y entends un lien avec plein de choses qu’un #rationalisme excessif a lourdement abîmées.
      (j’en profite aussi pour te remercier pour peripheries, c’est une perle ce site)

    • Au sujet du dernier paragraphe qui semble réconforter certains.
      Il cite un passage de Raphael Liogier au sujet du « musulman métaphysique » :

      A travers les corps multiples des musulmans, écrit-il, à travers les moindres signes de leur foi, forcément ostentatoires et insultants, les Européens semblent lire leur propre manque de foi et l’angoisse qui en résulte, qu’ils convertissent aussitôt en haine du musulman essentiel, source de tous leurs déboires mais avant tout de leur frustration existentielle

      Existentiel ? Disons plutot « essentiel » : « les » Européens, « les » musulmans, « le » musuman « essentiel », « leur » manque de foi, « leur » frustration.
      On a bien une caractérisation généraliste et essentialiste, typiquement celle du colonialisme, avec la soigneuse distinction européen/musulman basée sur l’amalgame arabe/musulman.
      L’ensemble est parfaitement raciste et qui plus est dans les deux directions :
      – en activant musulman/arabe, on transforme le discrédit de l’islam en discrédit de l’homme arabe
      – en plaignant la perte d’espoir européenne, on active la supériorité morale de la foi
      musulmane, élément du marqueur identitaire arabe/musulman, raciste lui aussi.
      Quand on vit du racisme, on le génère, on le nourrit, on l’exhorte : bravo !

      Ma manière de voir pourra sembler paradoxale et bizarre à ceux qui ne voient dans le texte que
      générosité et humanisme (on le voit aux larmoyants remerciements émis).
      Qu’ils s’interrogent pourtant : et si on n’avait là qu’un élément de propagande en faveur
      d’un islam politique communautariste Français, relais et support de l’islam politique en général, à la peine en Tunisie et en Egypte ?

      #islampolitique #islamofascisme

    • Histoire de mentionner une critique qui pourrait peut être donner à penser.

      https://collectiflieuxcommuns.fr/spip/spip.php?article689

      Bien pire, en défendant l’intégrisme rampant au nom de la défense des pauvres immigrés, les islamo-gauchistes font son lit en accréditant la chaîne de signification islamisme=islam=arabe=immigré. Stratégie transparente des « Indigènes de la République », par exemple, qui ne peut que nourrir à pleine gorgée l’extrême-droite nationale, on dirait que c’est l’effet recherché et c’est bien possible dans une stratégie victimaire. Tout cela est absolument catastrophique et suicidaire, et c’est ce que nous vivons.

      Tout est dit : la stratégie, son contenu, ses auteurs. ses effets.

      J’attire votre attention sur la question de l’amalgame :

      Pour finir, c’est un peu plus accessible, il faudrait aussi passer à l’action directe. C’est-à-dire des interventions qui travailleraient concrètement contre l’amalgame entre l’islamisme et la communauté arabe ou musulmane. Autrement dit, cela implique que les Arabes et/ou les musulmans en général soient capables de se s’opposer par des faits, par des actes politiques, par des engagements collectifs clairs et durables, un travail militant de terrain, vis-à-vis de l’islamisme qui se réclame d’eux, voire vis-à-vis de l’islam. Et ce n’est pas le cas du tout. On entend sans cesse après chaque offensive intégriste « Non à l’amalgame, non à l’amalgame, non à l’amalgame ! », après chaque violence ou attentat c’est la même rengaine, mais il n’existe aucune force réelle collective et consistante qui montre un refus clair et rende inepte les accusations d’amalgame, alors que de telles mobilisations pullulent pour dénoncer « l’islamophobie ».

      Alors ? On a un doute ? Toujours pas ?

  • “L’‘islamisation’ de la France est un mythe”, Raphaël Liogier de l’Observatoire du religieux - Idées - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/idees/media-politique-la-paranoia-anti-islam,89778.php

    Qu’a trouvé la police sur l’ordinateur d’Anders Breivik ? Des textes de l’essayiste britannique Bat Ye’or expliquant que l’Europe s’est vendue au monde arabe pour des pétrodollars... alors qu’en Norvège il y a peu de musulmans ! Qu’a fait Breivik ? Il n’a pas tué des musulmans. Il est allé tuer les traîtres multiculturalistes, ces « alliés inconscients », ces idiots utiles qui font le lit de l’islam en Europe... Breivik et Mehra sont effectivement les deux faces de la même pièce... de théâtre. Ils sont produits par un même système fantasmatique.

  • #Islamophobie, #racisme anti-musulman: le sens caché des mots | Mediapart #paywall
    http://www.mediapart.fr/journal/france/250713/islamophobie-racisme-anti-musulman-le-sens-cache-des-mots?onglet=full

    Les mots ne sont pas neutres, y compris ceux qui en ont l’air. À un moment où les agressions physiques et/ou verbales à l’encontre des musulmans, et en priorité des femmes portant un foulard, augmentent (selon les données du ministère de l’intérieur, qui répertorie les infractions constatées, leur nombre a progressé de 23 % en 2012 sur une année, confirmant une hausse de 34 % en 2011), la question de savoir comment désigner ce phénomène est importante.

    http://seenthis.net/messages/158994
    http://islamophobie.hypotheses.org/193
    http://www.telerama.fr/idees/media-politique-la-paranoia-anti-islam,89778.php

    • Les mots sont importants comme dirait Pierre Tevanian, illustre commentateur objectif de la réalité vraie...
      Au passage donc, un commentaire en passant de l’emploi systématique de 2 mots parfaitement connotés, et qui se trouvent donc importants et par conséquent « symptomatiques » :

      « islamophobie »
      « stigmatisation »

      Les deux mots utilisés ici en boucle font partie d’une langue dite « de bois », ou « novlangue », ou « LTI » (la "lingua tertii Imperii), qui a pour objet, en manipulant les perceptions, d’imposer par violence symbolique chez une population par ailleurs acquise que :
      – l’islam politique est légitime, seul opposant véritable au racisme intrinsèque de la société occidentale.
      – la liberté d’expression doit être limitée car source d’offense aux personnes ou aux dieux.

      J’opposerais à cela, mais c’est personnel, que la liberté d’expression ne doit souffrir aucune limites, que le droit au blasphème n’a pas lieu lui non plus d’être stigmatisé et que le concept infâme de droitaublasphèmophobie mérite d’être combattu.

      Pour finir en beauté, je dirais aussi que rendre la condamnation de l’islamophobie payante (bravo médiapart) est un beau principe, qui lui ne pourra jamais être moins stigmatisé que je ne le fais ce soir même...

      Pour finir, oui, les mots sont importants, évitez donc d’en utiliser certains...
      #islampolitique

  • Victimes DE, mais pas « victimes par définition » | A dire d’elles
    http://sandrine70.wordpress.com/2013/05/10/victimes-de-mais-pas-victimes-par-definition

    "Comme tous les systèmes qui acceptent les inégalités, l’ordre néolibéral déteste les victimes. Parler d’un être humain sans défense, d’un être vulnérable, suppose en effet la nécessité d’une société juste et le besoin d’une protection sociale. Rendre tabou la notion de victime est une étape pour légitimer le fossé entre les classes sociales et les sexes. Ce procédé exige deux phases. D’abord, il faut affirmer que la victime est, par définition, une personne faible, passive et impuissante. Puisque les personnes vulnérables se battent malgré tout et développent de nombreuses stratégies pour maîtriser la situation, « on découvre » que l’idée qu’on s’est faite de la victime est inexacte. La personne vulnérable n’était pas passive, bien au contraire. Donc, nous dit-on, il faut abolir la notion de victime. En conséquence, nous devons accepter l’ordre social – la prostitution, la société de classes, les inégalités – si nous ne voulons pas étiqueter des gens comme des êtres passifs et impuissants".

    #victime

    • Aïe juste au moment où je disais à madmeg que je ne l’embeterais plus avec mes débats, paf, on exhume ce sujet qui me passionne, avec un billet qui me fait forcement réagir.. :-)

      Autant je suis d’accord avec le passage cité ici de Kajsa Ekis Ekman - l’ordre néolibéral répète à loisir avec une mauvaise foi détestable que tout ce qui s’oppose aux inégalités ne serait qu’ « assistanat » et négation de l’individu - , autant le reste du propos de Sandrine70 m’embrouille.

      Donc, elles sont victimes DE, et c’est des traumatismes subis qu’il faut les soigner, c’est pour les conséquences matérielles qui en découlent qu’il faut les aider. Pas parce qu’elles « seraient » des victimes. Elles sont des individues, dont une caractéristique -parmi d’autres- même si elle prend beaucoup de place dans leur vie en raison des explications données ci-dessus est d’avoir été victime DE. Pourtant, la société dans son discours insiste à les enfermer dans ce statut. C’est une façon d’en faire les responsables de ce qui serait un « état de fait ».

      Je suis d’accord avec son raisonnement...
      Et justement j’en arrive à une conclusion opposée sur la prostitution.
      Etre victime d’un viol, c’est être la victime d’un violeur. Ce n’est pas comme être victime aléatoire de la foudre contre laquelle on est impuissant et contre laquelle on peut se montrer fataliste.
      Donc je suis à fond d’accord pour dire que le mot « victime » dissocié de la notion de coupable ne veut rien dire.
      Et c’est pour ça que dans l’absolu je trouve que la prohibition de la prostitution ne peut être que temporaire.
      Comme une mesure d’urgence éventuellement, mais pas pérenne.
      Cela me fait penser aux histoires de « couvre-feu » pour les mineurs dans certaines villes le soir. Pour protéger des victimes potentielles, on va instaurer une loi certes assez efficace sans doute, pleine de bon sens, mais extrêmement rigide, répressive et déresponsabilisante pour tout le monde. On invente un délit, être dehors après 22h, pour empêcher d’autres délits plus difficiles à détecter et bloquer. C’est un gros aveu d’impuissance, de fatalisme et de renoncement face aux auteurs effectifs de vrais délits.
      Ici on va faire d’une relation sexuelle associée à une transaction financière entre adultes un délit, pour éviter d’avoir à s’attaquer aux vrais délits d’agression et de prédation des hommes sur les femmes (abus de faiblesse, proxénétisme..).
      Que se passera-t-il quand, malgré la prohibition, une prostituée clandestine se fera égorger ? Elle sera juste un peu moins victime, et surtout le mec ne sera plus du tout coupable, car il ne sera plus vraiment question de sexisme, mais de violence entre deux hors-la-loi.

      Pour moi, on devrait plutôt envisager une « normalisation » de la prostitution, en rebondissant sur le choc de « transparence » du père François.

      Ok braves gens, vous voulez du sexe tarifé ? Une activité marchande comme une autre ? Fort bien, assumez alors. Assumez vis à vis de vos épouses, vos gosses, vos parents et vos oncles et tantes. Ils pourront être informés
      Toute transaction ayant une incidence sociale devrait apparaître sur un registre consultable par chacun. C’est à ce prix qu’on pourra prétendre à une vraie responsabilité du consommateur. Dans que le droit au secret de la vie privée lui donnera le droit de se comporter de façon socialement irresponsable, on ne pourra rien attendre des individus.

      C’est d’ailleurs à peu près ce que disait Eva Joly suite à l’affaire Cahuzac, en parlant de l’exemple de la Norvège.
      Interdire, ça déresponsabilise. Et donc ça déculpabilise, car un coupable irresponsable n’est plus vraiment coupable.
      Obliger à assumer ses actes, ça c’est responsabilisant. Et je peux vous dire que ça en calmerait plus d’un...

      Pour moi, le meilleur contrôle public, c’est la transparence, le fait que les citoyens puissent consulter les déclarations de revenus. En Norvège, vous tapez mon nom, comme celui de n’importe quel citoyen, vous saurez tout. Si je troque mon kayak pour un yacht alors que je déclare gagner quelques milliers d’euros par mois, j’aurai un contrôle. Toute la lutte contre le blanchiment est basée sur ce qu’on appelle les « messages » que donne le train de vie.

      http://www.telerama.fr/idees/trois-regards-sur-l-apres-cahuzac-pour-sortir-de-la-crise-democratique,9639

    • entre deux hors-la-loi

      Gnih ? Ya un truc que tu as pas dû pigé, parce que dans l’abolitionnisme il n’a jamais été question que la prostituée soit hors-la-loi. Seulement les proxénètes et les clients : donc uniquement les coupables justement. Donc ça responsabiliserait forcément les « consommateurs » de pute, puisque pris la main dans le sac, ils seraient à la fois punis pour ça et leur famille serait au courant.

    • @petit_ecran
      Il y a pas mal de choses qui me chiffonne dans ton raisonement. Je ne comprend pas comment tu passe de « la foudre » a « la prostitution ».
      Pourquoi la prohibition de la prostitution serait forcément temporaire ?
      Pourquoi la fait qu’il y ait un « auteurE » plutôt que pas changerait la nature du problème ?
      Ta comparaison avec le couvre feu me semble aussi étrange. Un couvre feu est une atteinte a la liberté, la prohibition de la prostitution non, le droit d’exploiter la misère d’autrui n’est pas une liberté individuelle que le collectif devrait favorisé, bien au contraire, rien a voire avec la liberté de se déplacer dans l’espace publique. Pour ton choix de vocabulaire je tique aussi sur « sexe tarifé » que je remplacerait par « domination tarifé » et n’utiliserait pas non plus le mot « consommateur » pour parler du client prostitueur et cela justement parcequ’il ne s’agit pas de marchandise mais d’humainEs. L’idée du fichier publique je suis pas fana non plus, ça fait un peu lynchage.

    • @Rastapopoulos : le fait est que dans la clandestinité, la femme qui se prostitue sera toujours plus vulnérable que le client prostituteur, et à moins d’espérer une grande efficacité de la répression des flagrant délits, la plupart du temps le client malveillant sera loin quand un délit sera constaté. Les pouvoirs publics mettront-ils autant d’entrain à rechercher le coupable que si la victime avait été pharmacienne ?

      @mad_meg :
      Pour la foudre :
      – on pourra toujours être victime de la foudre par temps d’orage, quel que soit notre degré de civilisation. C’est une fatalité.
      – par contre j’ai l’espoir qu’un jour on saura apprendre aux mâles à rejeter leurs pulsions de prédation sexuelle (acquises ou innées, peu importe) et qu’on arrêtera de dire que les femmes peuvent être victimes de viol en se promenant la nuit comme on peut être victime de la foudre par temps d’orage.

      C’est parce que je refuse la fatalité de la prédation masculine sur le corps des femmes, couplée à la vulnérabilité matérielle et psychologique des femmes, que je vois l’interdiction de la prostitution comme impérativement temporaire. Je m’explique : faire de la prostitution un délit pour lutter contre les vrais délits auxquels la prostitution est souvent associée (abus de faiblesse, proxénétisme) est un aveu d’impuissance à long terme. C’est comme instaurer un couvre-feu pour les mineurs en expliquant qu’un mineur qui traîne la nuit dehors commet un délit car il va forcément impliquer d’autres délits dont il sera la première victime. On lui interdit cette activité là pour son bien.
      C’est ce qui me gêne dans l’interdiction de la prostitution. On veut interdire à la femme de se prostituer, pour son « bien ». Même si je suis d’accord pour dire que 99,9% des femmes qui se prostituent ne font pas cette activité par choix et que les 0,1% restant sont sans doute manipulées par leurs addictions, leur dépendances ou leurs macs, l’idée même de décréter une interdiction définitive qui outrepasse le libre-arbitre d’individus humains pour « leur bien » me tord les boyaux.
      On diverge sans doute uniquement sur l’hypothèse qu’il puisse exister des femmes qui veuillent se prostituer en leur âme et conscience, hypothèse que tu écartes quand tu écris : « Un couvre feu est une atteinte a la liberté, la prohibition de la prostitution non »,

      Sinon quand tu dis « le droit d’exploiter la misère d’autrui n’est pas une liberté individuelle que le collectif devrait favoriser », je suis d’accord avec toi, mais je ne suis pas d’accord avec l’idée que ne pas interdire la prostitution favoriserait « le droit d’exploiter la misère d’autrui » . Exploiter la misère d’autrui, selon moi, la loi l’interdit déjà, mais on ne sait pas la faire appliquer, car le capitalisme repose là dessus. On rit de voir Sarko inquiété pour avoir récupérer des liasses chez une mamie gâteuse pleine aux as, mais dans le même temps on tolère que des familles vulnérables se fassent dépouiller par des crédits à la consommation. Ce n’est pas spécifique à la prostitution. Interdire la prostitution ne résoudrait qu’une partie de ces cas d’exploitation, et pourrait faire croire que le reste est admissible.

      Voilà pourquoi je ne peux envisager que la prohibition que de façon temporaire, dans une situation d’urgence, pour aider les personnes en danger. Ce n’est pas un objectif cible acceptable à long terme. J’espère qu’un jour les femmes pourront faire ce qu’elle veulent de leur cul, le laisser en paix ou gagner du pognon avec si y a encore des pigeons pour leur en donner, sans qu’une loi leur dise ce qu’elles ont le droit de faire ou non avec leur corps, quel don de leur personne est moralement acceptable, quel don ne l’est pas.
      Tant que des lois comportementales seront là pour protéger des individus, ce sera forcément des lois paternalistes qui infantiliseront ces individus. Des lois qui traitent ces individus en victimes, et non en « victimes de ».

      Je rêve plus d’une société d’adultes libres et responsables en capacité et en obligation d’assumer leurs actes, où les lois essentielles sont déjà appliquées et ne laissent aucun recours au lynchage...

  • Il est temps d’appeler les choses par leur nom :
    L’Etat est désormais une banale entreprise comme une autre.
    Propriété des capitalistes.
    Les citoyens-collaborateurs ont toujours le droit de vote pour élire leur président-PDG, mais le dit président ne doit rendre des comptes qu’à ses actionnaires, ses créanciers du système financier privé, autrement dit les capitalistes.

    Il semblerait que la gauche altermondialiste se soit endormie sur ses lauriers en assistant avec satisfaction au début de la démondialisation. Elle va devoir réactualiser ses slogans. Passer de « Le monde n’est pas un marchandise » à « Le monde n’est pas une entreprise »

    cf interview Luc Boltanski :
    http://www.telerama.fr/idees/trois-regards-sur-l-apres-cahuzac-pour-sortir-de-la-crise-democratique,9639

    Après la Seconde Guerre mondiale, une sorte de compromis avait été passé entre l’Etat et les grandes firmes capitalistes. Au premier, le soin d’assurer les conditions de reproduction de la force de travail — l’éducation, la santé, etc. — et le développement des infrastructures. Aux secondes, la responsabilité de payer l’impôt nécessaire à leur financement. Quand le capitalisme européen entre en crise, dans les années 1960-1970, de nouvelles voies sont explorées par les multina­tionales pour surmonter cette dernière et se soustraire aux contrôles étatiques, en réorganisant les modes de production, en développant des activités financières dérégulées et en transférant des capitaux dans des paradis fiscaux. Mais l’Etat, pour faire face à des dépenses sociales accrues par un chômage devenu endémique, a dû emprunter sur le marché des capitaux. Ce qui l’a rendu tributaire du capitalisme et a sapé un de ses principaux appuis idéologiques : le principe de sa souveraineté. Les marchés financiers et les agences de notation prenaient en effet le dessus sur un pouvoir que les dirigeants politiques devaient, pourtant, à leurs mandats électoraux.

    #Boltanski explique pourquoi la critique est devenue inaudible, résignée. En cause : la « tyrannie de la réalité », chère à @mona Chollet.

    dans le dernier tiers du XXe siècle s’est mis en place un mode de gouvernement « gestionnaire ». Des techniques de contrôle et de management venues de l’entreprise ont été étendues à la sphère publique — école, culture, santé —, puis appliquées à la gestion de l’Etat. Bien qu’il se dise compatible avec la démocratie, ce mode de gouvernement limite le rôle de la critique et, avec elle, de la politique. Les mesures prises sont en effet présentées comme si elles étaient dictées par des forces extérieures, quasi naturelles. La référence à une « nécessité » — « nous n’avons pas d’autres choix » — constitue l’instrument idéologique principal de ce mode de gestion, et la capacité des dirigeants à faire face à cette nécessité, c’est-à-dire à s’y plier, devient la vertu politique par excellence.

    Selon moi, dans notre passivité, il y a enfin une résignation, que tout ça était inéluctable.
    Comme si on avait intégré la #capitulation, sans la conscientiser réellement. On assiste à l’aboutissement d’un processus de 30 ans. Ce processus avait démarré en 1983 en France, quand Mitterand a cédé face à Reagan et Thatcher. Il a pris de l’ampleur en 1989 avec la chute du mur de Berlin, et la traduction politique européenne du triomphe capitaliste néolibéralisé en 1992 : le traité de Maastricht. Et depuis, on déroule les "réformes"pour démanteler l’Etat et le vendre à la découpe aux capitalistes.

    #privatisation #désétatisation #capitalisme

  • Après cinq ans de crise, un livre remet les banques en accusation
    http://www.telerama.fr/idees/apres-cinq-ans-de-crise-un-livre-remet-les-banques-en-accusation,95610.php?

    La #violence sociale vous semble-t-elle compréhensible, voire légitime face à la violence de la #crise ?
    Elle est compréhensible, mais je ne peux pas la légitimer. Je la comprends cependant d’autant mieux depuis que j’ai entendu cette phrase de la bouche même d’un député européen : « Tant qu’aucun politique n’aura été liquidé par la foule, on continuera. » Ce que je dis là ne constitue pas un encouragement à prendre le fusil mais à prendre conscience du fait qu’une fraction du pouvoir #politique – notamment au niveau européen – est déjà dans un rapport de forces extrêmement violent avec la #population. Les mêmes se disent qu’on peut imposer ces ajustements structurels brutaux aux populations du sud de l’Europe tant qu’elles se laissent faire. Le jour où elles se rebelleront, on envisagera autre chose.

    • [les politiques d’austérité budgétaire]
      ne permettent pas de réduire la dette publique. Au contraire, elles l’accroissent dans la mesure où, en provoquant la récession, elles contraignent les Etats à emprunter à un taux réel supérieur à leur croissance, ce qui accroît mécaniquement les déficits. Ces plans de restriction budgétaire imposés par la « troïka » (FMI, Banque centrale européenne, Commission européenne) sont voués à l’échec. Peut-être ne sont-ils que des alibis pour imposer un programme néolibéral de démantèlement de l’Etat providence ?

      Il est temps de se rendre à l’évidence...

      Je ne connaissais pas, intéressant le bonhomme..

      Pourquoi n’y a-t-il eu quasiment aucun débat sur ce sujet, pourtant d’une importance considérable pour tous les citoyens ?
      Les Français ont été privés de débat public alors que cinq minutes suffisent pour expliquer la nocivité de ce projet. En réalité, Bercy et les banques n’ont pas voulu de débat. La discussion au Parlement a été expédiée et entièrement orchestrée par le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, dont l’argumentation reposait en partie sur des mensonges. Les quelques amendements tolérés par son administration n’ont rien changé sur le fond. On peut se demander si l’organisation de la discussion publique autour du mariage pour tous n’a pas été un moyen de divertir le débat de la question bancaire ? On a programmé la délibération sur la réforme bancaire le lendemain de la fin des débats parlementaires sur le mariage pour tous, à un moment où l’espace public était saturé par cette question. Les députés n’ont eu ni le temps ni l’énergie de discuter d’un sujet technique et difficile, auquel les Anglais ont, eux, consacré un an de réflexion, et sur lequel ils envisagent d’aller beaucoup plus loin que nous.

    • Ce matin, DS d’ASI se posait la question de comment il était possible de passer aussi peu de temps sur l’ANI tout en passant autant de temps sur le mariage pour tous. Il semblait proposer le fait que les adversaires ne s’étaient pas mobilisés.

      A mon sens, c’est tout simplement que plus aucun contre-pouvoir réel n’existe pour relayer auprès du plus grand nombre les vraies informations, avec la violence nécessaire pour cela. On peut se souvenir de la violence du « J’accuse » de Zola... Qui oserait aujourd’hui écrire un truc pareil et le publier en première page ?

      Nous sommes des lilliputiens enfermés dans un bocal fermé à double tour. Et le reste de la population ne nous entend pas, là, nous, les qui lisons ASI, le Diplo, Rezo ou ... SeenThis...

    • @BigGrizzly :
      il y a effectivement une fracture sociologique. La (vraie) gauche est désormais une petite minorité instruite, active sur le web, informée via le web, coupée du reste du monde.
      Reste du monde qui, sur TF1, qui sur l’Est Eclair, bouffe à longueur de temps du Boston, Cahuzac, Frigide Barjot, ou chasse au Roms, pour alimenter ses #phobies pendant que le gouvernement met en oeuvre la #capitulation...
      (officiellement on suit les préconisations des « agences de notation » pour gérer correctement les dépenses publiques, c’est doux comme le dos d’un agneau..)

    • Tu as raison @baroug, on n’en a pas tellement parlé. Mais pour dire quoi ? Depuis le début (cet automne), on s’offusque du fait que c’est masqué par le mariage. On s’offusque du fait que l’UMP fait semblant de s’opposer à l’ANI, tout en n’évoquant que le mariage gay. J’écrivais déjà en mai dernier que le PS userait des sujets sociétaux en guise de fumigènes, à la façon dont l’UMP usait des sujets de sécurité à son époque, pour mener la même politique. Mais à part ça, avons nous vocation à systématiquement agiter nos poings dans le vide ? La documentation sur l’ANI existe depuis le début, mais très clairement, tout le monde s’en fout, et surtout, personne n’en a parlé.

      C’est pénible de devoir conclure cela, mais malgré sa déroute idéologique, le PS a un pouvoir de mobilisation supérieur aux autres partis. Qu’il s’agisse des étudiants ou des salariés, quand le PS valide qu’il faut manifester, ben ça bouge. En tout cas, ça a pas mal bougé à l’époque de Sarkozy, au point qu’avec le recul, je trouve que Sarkozy était plus précautionneux que Hollande, qui agit sans aucun tact, et avec une violence extraordinaire (NDDL, ANI... ... ...).

    • @BigGrizzly : il est clair que Sarko doit être vert de jalousie de voir comment Hollande a fait passer son truc. Avec Hollande, personne ne se rend compta quand les syndicats manifestent, vu qu’ils ne manifestent plus..

      L’opinion est moutonnière, une bonne partie n’a pas plus de conviction que le jury du concours de beauté qui va élire celle dont il pense que les autres vont trouver la plus belle. Quand elle va voir que Hollande a réussi à faire passer - et le mariage homo - , - et la réforme du code du travail - « l’opinion » va le réhabiliter.
      Dès demain on va voir sortir des sondages indiquant une inversion de la courbe de popularité..