Je dirais que ces journalistes font partie de cette nouvelle(?) classe des #intellectuels_précaires, dotés d’un #capital_culturel relativement élevé, sans pour autant posséder de capitaux, à proprement parler. Souvent issu de la petite bourgeoisie - celle qui aime à se faire appeler #classe_moyenne - l’intellectuel précaire est, à la fois bénéficiaire et victime de la massification, la démocratisation, de l’éducation.
Porté par le discours « fais des études et t’auras du boulot », ce qui a été vrai pour les générations passées (lesquelles ne sont pas prêtes, objectivement et subjectivement, à laisser leurs places), et le mythe de la connaissance comme créatrice de richesse ex nihilo (hier, l’_économie_de_la_connaissance pour booster la croissance, aujourd’hui les TICs), il est maintenant tout dépourvu face à la réalité : la richesse économique est une question matérielle, tandis que le savoir est une question de pouvoir. Or quand l’offre de neuronnes est largement supérieur à la demande, rien ne sert de penser, il faut lécher à point et dans le sens du poil.
Écrasés par le poids de notre culture universitaire, qui nous a éloigné du « bas-peuple », nous voilà à la croisée des chemins : se reconnaître comme les prolétaires que nous sommes, et par conséquent cesser de faire les yeux doux aux #intellectuels_bourgeois et à leur pensée, ou rester des petits bourgeois de la connaissance - c’est à dire simples facilitateurs de la circulation du capital culturel de la classe dominante (la pensée dominante) - incapables de reproduire nos conditions matérielles de reproduction mais fiers de notre mépris pour les travailleurs manuels.
Je me suis laissé emporter, mais le débat est (re)lancé.