• Violences sexistes : si les hommes sont le problème, ils font aussi partie de la solution | Slate.fr
    https://www.slate.fr/story/148476/violences-sexistes-hommes-probleme-partie-solution

    [...] il est urgent d’interpeller directement l’ensemble des hommes sur ce sujet. L’enjeu est de tarir le phénomène des violences sexistes à sa source, qui n’est rien d’autre que les hommes en tant que groupe social enchâssé dans les rapports sociaux de sexe –qui sont des rapports de domination.

    En effet, étant donné que les femmes ne sont en rien responsables des innombrables violences dont elles sont victimes chaque année, ce sont bien les hommes qui doivent être également au centre des attentions pour que s’opère, en chacun d’entre eux, une révolution ontologique. Celle-ci doit permettre une transformation de la nature des rapports sociaux de genre dans un sens égalitaire.

    L’éducation des hommes : un enjeu urgent et primordial

    Car la violence masculine n’est pas une conséquence biologique, auquel cas cela signifierait que les violences sexistes constitueraient une fatalité sociale à laquelle nos sociétés humaines seraient condamnées à jamais. Non, les formes de violence psychologique et physique, qui rentrent dans la catégorie de « la culture du viol », ne sont pas constitutives a priori du genre masculin.

    Les violences sexistes sont essentiellement la résultante de facteurs culturels, historiques et sociaux. Elles sont donc séparables de l’homme, en étant déconstruites méthodiquement par l’éducation des subjectivités et consciences masculines, par-delà les générations.

    Dès lors, alors que les campagnes de prévention des violences sexistes s’adressent quasi-exclusivement aux femmes en tant que groupe social, il paraît nécessaire de développer, en parallèle, des campagnes de sensibilisation à destination exclusive des hommes.

    Ces campagnes pourraient utiliser des slogans qui interpelleraient directement ces derniers en tant que sujets masculins, tout en aidant au développement d’une conscience pro-féministe, notamment chez les jeunes garçons.

    Cela permettrait de prévenir l’objetisation et l’essentialisation des femmes qui revient à postuler qu’elles disposeraient, parce que nées femme, des mêmes propriétés négatives ou positives permanentes, niant de facto leur singularité.

    Que faire d’autre ? Des ateliers et des groupes de discussions mixtes et non mixtes pourraient être mis en place à l’école de la République dans le but que les nouvelles générations masculines en France puissent disposer à terme de « murs moraux », bornant en permanence leur champ des décisions et des actions possibles, en leur apprenant l’obligation du respect absolu et continu du désir et du libre arbitre des femmes.

    • Bah l’article est un peu décevant quant au programme que son titre promettait. En tout cas, il répète beaucoup de choses tout de même déjà dites, et finalement parle très peu des hommes.

    • @tintin Tu dois deja les connaitre mais voici quelques blogues d’hommes alliés des féministes que j’ai dans mes liens :
      https://scenesdelavisquotidien.com
      https://abompard.wordpress.com
      https://lemecxpliqueur.wordpress.com
      https://singuliermasculin.wordpress.com
      http://www.ipernity.com/blog/206926

      J’en profite pour entroposé des ressources sur Léo Thiers-Vidal que j’ai pas encore lu mais qui contiennent peut être ce que tu cherche
      https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/indispensable
      sur le lien ci dessus on trouve mentionné :
      http://www.cairn.info/revue-mouvements-2002-2-page-44.htm

      Ici il y a beaucoup de ressources mais beaucoup de liens ne doivent plus être actifs
      http://1libertaire.free.fr/LeoThiersVidal10.html

    • Non c’est pas du taf, j’ai plein de ressources féministes bien rangé dans mes favoris, c’etait rapide de te les ressortir.
      Sinon merci pour le conseil de film, je vais essayé de me le chopper et je t’en dit des nouvelles :)

    • Sur l’asymétrie de l’engagement des femmes et des hommes dans le féminisme :

      Au contraire, les hommes engagés n’avaient pas interprété leurs expériences de façon politique car cela les aurait renvoyé à une réalité masculine constituée d’infliction de violences, d’exploitation, d’appropriation et de non empathie envers les femmes. Or, les hommes, s’ils veulent maintenir leur qualité de vie matérielle, psychologique, sexuelle et mentale, ont intérêt à se cacher à eux-mêmes le caractère oppressif de leurs rapports avec les femmes. Ce qui les motive pour participer à ces dynamiques de groupe, c’est de pouvoir parler d’eux-mêmes, « ce qui [les] préoccupe, c’est l’homme, c’est-à-dire [eux-mêmes], encore et toujours » (Mathieu, 1999 : 308). Ils thématisent alors volontiers le « rôle de sexe » ou « carcan » masculin - c’est-à-dire ce en quoi ils pourraient également se sentir victimes - ou ce qui relève d’autres oppressions, en faisant l’impasse sur leur propre action oppressive. Ainsi, c’est bel et bien l’androcentrisme qui caractérise les dynamiques et analyses masculines engagées. Cet androcentrisme consiste en un égocentrisme affectif et psychologique qui octroie une place démesurée à ses propres sentiments et vécus, et en un égocentrisme politique où le féminisme est un outil pour améliorer son propre sort. Vu de l’intérieur, par un homme engagé ayant participé à des groupes « pro-féministes » dans différents pays, cet égocentrisme affectif et psychologique s’exprime avant tout par un refus d’empathie envers les femmes. Toute évocation de la violence faite aux femmes par les hommes - lorsque celle-ci n’est déjà pas évacuée de prime abord sous prétexte de ne pas se laisser déterminer par l’ordre du jour féministe - est détournée de multiples façons : soit elle sert à évoquer leurs propres souffrances (" mais moi aussi, je souffre « ), soit elle est rejetée sur d’autres hommes ou un quelconque système les dépassant (masculinité hégémonique, patriarcat), soit elle est retournée contre les femmes ( » mais elles doivent bien y trouver quelque chose, non « ), soit elle est évacuée par une auto culpabilisation permettant de rester centré sur soi-même ( » c’est affreux, je souffre d’être dominant ").

      http://1libertaire.free.fr/LeoThiersVidal02.html

      La notion d’expertise met l’accent sur le fait que femmes et hommes sont des sujets connaissants actifs, agissant dans une structure sociale donnée, qui gèrent des informations et analyses permettant de se repérer et de s’orienter. Elle se distingue des concepts de rôles, de dispositions, de socialisations ou de performativités par le fait qu’elle met en exergue la conscience pratique qu’élaborent les actrices sociales et les acteurs sociaux des rapports de force sociaux. Ces expertises sont asymétriques dans la mesure où les femmes accumulent des informations, sentiments, intuitions et analyses qui partent des conséquences violentes de l’oppression qu’elles subissent pour remonter vers la source de celle-ci, élaborant ainsi des connaissances sur les rapports concrets qu’elles vivent. Dans la mesure où le vécu féminin est en permanence marqué par les effets de l’oppression cette expertise prend une place importante, reste souvent consciente et concerne la dynamique oppressive en tant que telle. Au contraire, les hommes accumulent depuis l’enfance des informations, sentiments, intuitions et analyses sur le maintien et l’amélioration de leur qualité de vie puisque ils n’ont pas, en tant qu’hommes, à « rendre des services » ni à se soumettre aux femmes. Aussi ce qu’ils apprennent au quotidien dans leurs rapports avec les femmes reste-t-il axé sur eux-mêmes : une plus grande écoute des femmes est susceptible de remettre en cause leurs comportements et donc de leur coûter de l’énergie psychique et affective, voire l’abandon ou la perte d’avantages concrets ; par ailleurs, quand ils dévoilent leur fonctionnement affectif, cela peut offrir des moyens de résistance aux femmes mais cela peut aussi leur rapporter, à eux, soulagement et soutien thérapeutique de la part des femmes ; un bon dosage de froideur et de distance décourage toute initiative de la part des femmes tandis que l’expression d’intérêt et d’attachement permet d’obtenir certains services affectifs et sexuels. Bref, les hommes ont tout un répertoire d’attitudes consciemment destinées à obtenir tel ou tel résultat dans leurs rapports avec les femmes.

      Léo tièrs vidal propose quant même des solutions :

      Mais ce qui constitue d’abord un désavantage permet néanmoins aux hommes engagés de contribuer à l’analyse de certains aspects des rapports sociaux de sexe, dans la mesure où ils sont encadrés par les théorisations féministes.

    • Le texte de Léo Thier Vidal est pas si pessimiste que les extraits que j’ai choisi. Sur le site http://1libertaire.free.fr il y a une grosse dose de texte de lui
      de
      http://1libertaire.free.fr/LeoThiersVidal01.html
      à
      http://1libertaire.free.fr/LeoThiersVidal10.html

      j’ai pas encore tout lu mais c’est vraiment bien et je pense que tu devrais trouvé quelques réponses à tes recherches. Hier j’étais tombé aussi sur cet article qui pourrait t’interessé
      http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/nos-vies-intimes/20170717.OBS2215/comment-elever-son-fils-pour-qu-il-ne-devienne-pas-sexiste.html
      ce lien est référencé ici https://seenthis.net/messages/616422 et là https://seenthis.net/messages/616626

      Sinon @tintin j’ai vu Girl with all the gifts sur ton conseil et celui de @supergeante c’est effectivement super. Merci pour la découverte j’ai passé un excellent moment et je vais le faire tourné à mes amis.

  • Je suis Charlie, une provocation politique au service de la ségrégation et des inégalités sociales

    Je pense que « Je suis Charlie » est une arme au service de la continuation et du renforcement de la ségrégation et de la stigmatisation sociale actuelle, dirigée contre celleux qui en sont déjà victimes.
    Quelques personnalités remarquablement antipathiques, comme madame de Saint Cricq, ou la « capacité à tout récupérer » du capitalisme, ne sauraient dissimuler le banal emploi politique d’injonctions à l’émotion et à l’empathie avec le Pouvoir que nous avons déjà tant de fois vues à l’œuvre, et que nous verrons encore.

    La religion comme l’irréligiosité sont ici, encore et sinon toujours, du moins une fois de plus, un prétexte.

    http://www.ipernity.com/blog/206926/816990

  • De la provocation, de la censure et l’intimidation dans les « espaces d’expression libertaire ».

    En réponse à

    Contre la censure et l’intimidation dans les espaces d’expression libertaire

    Père Ubu .
    Alors, voilà. Je tâcherai de lui marcher sur les pieds, il regimbera, alors je lui dirai MERDRE, et à ce signal vous vous jeterez sur lui.
    (Alfred Jarry, Ubu roi, acte premier, scène VII)

    La perfidie qu’il y a à prétendre reprocher maintenant aux LGBT et féministes la véhémence de leur protestation, après des mois de promotion et de battage complaisant autour d’une vulgaire provocation à l’antiféminisme et à la haine envers les LGBT, après des mois de surdité et de mépris envers chacune des critiques argumentées et rendues publiques des diverses occultations, falsifications, amalgames et calomnies qui constituent le corps de l’ouvrage d’Escudero, sans parler de la grossièreté de ses contre-sens et de la confusion de ses arguments, cette perfidie n’a rien à envier à ces opérations de provocation policière dont le mouvement anarchiste a tant de fois fait les frais.

    En la matière, le statut de privilégié qui est celui des hommes hétéros et de leurs allié-e-s au sein des rapports de domination de genre, y compris dans le milieu et les « lieux d’expression » libertaires, les mène des plus banalement recourir aux pratiques qui caractérisent, de longue date le Pouvoir, et en particulier celui des Etat et de leurs agents. Si besoin était de prouver que les hommes hétéros sont en position de privilégiés, que les relation de genre sont des relation de Pouvoir de l’un sur l’autre, l’histoire de ce livre, de sa publication par une maison d’édition libertaire et de sa réception dans le milieu du même nom, au cours de ces six derniers mois, y suffiraient.

    [...]

    Il n’y a pas de moyen terme : accepter de discuter sur les bases de ce livre, c’est poser comme prémisse à la discussion que les points de vue et les critiques féministes et LGBT ne seront pas pris en compte.

    http://www.ipernity.com/blog/206926/809798

    #anarchie #anarchiste #libertaire #LGBT #provocation #intimidation #censure #pétition #censure #privilège #Andrea_Dworkin #rapports_de_domination_de_genre #Alexis_Escudero #La_reproduction_artificielle_de_l'humain #Alfred_Jarry #Ubu_roi #féminisme #salon_du_livre_libertaire #Léo_Thiers_Vidal #espace_d'expression_libertaire #Letters_from_a_war_zone

  • Forum anarchiste • Contre la #censure et l’intimidation dans les espaces d’expression libertaire
    http://forum.anarchiste.free.fr/viewtopic.php?f=44&p=159549

    et voici une #pétition d’“anarchiste”s qui annonce de futurs cassages de gueule des hystéro-féministes qui osent perturber les picnics “carnés” où interviennent Escudero et consorts

    tradition stalinienne (...) doit être expulsé sans ménagement (...) supplétifs de la police de la pensée

    (qui parle d’intimidation ?)

    • Ah, ces utopiques « espaces de discussion libertaire », situés en dehors de la société !

      Qui a déjà vu comment la sordide réalité vécue s’arrête subjuguée sur le seuil de ces lieux ineffables, où seuls entrent de purs esprits épris de totale liberté et dévoués au pur débadidées, ne peut qu’applaudir des deux mains l’initiative courageuse de cette pétition, avant de la signer de l’une, et de retrousser ses manches de l’autre pour être en mesure d’assumer aussitôt sa part de contribution à la police-contre-la-police-de-la-pensée (celle qui ose demander à des auteurs « libertaires » de rendre compte de ce qu’ils écrivent, et à des éditeurs « libertaires », de ce qu’ils éditent !), et aux futures expulsions sans ménagement des trouble-fête et autre gâcheurs de communion entre plus libres-que-nous-tu-meurs !

      Si la liste des provocateurs qui signent cette « pétition » (me font penser à Val ou Fourest, à brailler « Au stal ! » "Au bien-pensant" ! comme eux braillaient « Au fasciste ! » sitôt que confronté au moindre chahut) est bougrement longue, une grande partie des boutiques où ils (pour l’essentiel, des hommes) officient est elle assez peu surprenante.

      Au fait, ils comptent en faire quoi, de leur pétition ? Nous la brandir sous le nez, en insistant sur le nombre de signatures et le douteux prestige de celleux qui les ont apposées ?

      #backlash
      #idéalisme
      #antiféminisme
      #débadidées
      #décomposition

    • Bof, la pétition est un moyen assez inutile même si sur le fond je suis plutôt d’accord avec son contenu.

      (qui parle d’intimidation ?)

      Quand on agit de manière violente, il faut peut-être s’attendre à une réponse non ? Je ne crois pas que les libertaires soient des apôtres de Jésus Christ. Je suis toujours fasciné par cette inconséquence propre à certains groupes activistes ("je balance ta viande dans le caniveau, et quoi tu veux me casser la gueule ? Fasciste !", « je t’empêche de causer dans un salon libertaire et tu veux me virer, salaud ! »).

    • http://www.mondialisme.org/spip.php?article2208

      Par contre, pour les avoir entendus crier dans leur mégaphone, je crains que les adversaires d’Escudero par leurs insultes destinées à l’auteur mais aussi à tous ceux et toutes celles qui voulaient empêcher son expulsion, leur refus de débattre et d’avancer des arguments et leur violence aient renforcé les thèses d’Escudero plutôt que contribué à faire avancer leur cause.

    • @alexcorp

      « Quand on agit de manière violente, il faut peut-être s’attendre à une réponse non ? »

      C’est un reproche qu’on peut adresser légitimement à tous les carnistes ... ou à l’auteur d’un pamphlet.

      Je ne suis pas fasciné par la triste conséquence des procédés de dominants, des procédés du Pouvoir, que Jarry énonçait ainsi dans Ubu roi, il y a quelques temps déjà :

      Ubu, à ses palotins :
      "Alors, voilà. Je tâcherai de lui marcher sur les pieds, il regimbera, alors je lui dirai : « Merdre », et à ce signal vous vous jetterez sur lui."

      Ce qu’illustrent nos pétitionnaires.

    • @Stéphane_Bortzmeyer

      Je tente un résumé sommaire de ce que j’ai pu voir de la première saison, à laquelle je me trouve avoir participé :

      premier épisode

      Ce printemps, la petite PME PMO a tenté une OPA sur la critique de la PMA et surfé sur le raffut de la MPT en envoyant encore (ce n’était pas le premier : il y a eu des épisodes pilotes) un e-Scud-héros sur les radfem et les LGBT. Avec la complicité du monde à l’envers , chez qui, comme chacun sait, « le frai est un moment du veau ». (l’auteur y expose dans un style enlevé son point de vue sur la reproduction, la nature, les artifices, la marchandise, et aussi les féministes technolâtres, les lesbiennes libérales et les homosexuels irresponsables et infantiles, les transexuels post modernes, et quelques autres monstres terrifiants.)

      deuxième épisode
      été 2014 : clameurs clairsemées de protestations féministes et LGBT. Silence de tout le reste.
      Promotion dans La décroissance et sur divers sites anti-industriels, qui trouvent ce livre vraiment très très bien, et même critiquement radical, que c’est ces salauds de bien pensants qui vont être véner.

      troisième épisode

      début d’automne
      Complaisances répétées du milieu éditorial libertaire ou radicalement critique : un bon pamphlet, ça fait toujours vendre du papier, ou du clic, (ou ça amène du monde au squatt ?)
      S’ensuit un regain de protestations et de colère. Production d’arguments, démontages en règles du propos et des excès comme de l’axe d’Alexis qui, vexé, fixe son regard ailleurs, et reste droit dans ses bottes. (Nombreuses traces d’affrontements visibles sur Seenthis.)
      Escudero publie avec PMO « La manif pour tous, c’est pas nous, en fait on est anti-industriels, nous, mais on vous aime pas quand même ». Ou quelque chose d’approchant.

      quatrième épisode
      Accueilli vertement par superféministe au salon de l’ivre libertaire (PMO a un ongle cassé et cent quarante deux jours d’ITT, Escudero, lui, aurait « entendu des gros mots » et « vu des femmes habillées en hommes », (ou l’inverse), qu’il cherche depuis pour leur expliquer qu’ils ne pourront pas avoir d’enfants), et par des critiques virulentes à plusieurs reprises, en d’autres lieux, PMO tient son buzz !
      Surenchérit dans l’approfondissement de sa critique radicalement libertaire et anti-industrielle : publie
      « Les féministes les lesbiennes et les homos et trans c’est rien que des tordus du cuir », ou « ceci n’est pas une femme », « Choppe haine, ovaire ! », etc.
      Symptômes d’intoxication sévère et délire hallucinatoires répétés. Syndrome de Gérard de Villiers. Depuis que la mairie y est écolo, la toxicité du bassin grenoblois semble s’aggraver.
      Début décembre, étripage sanglant dans les marges d’article 11 qui veut sa part de buzz. Après tout, ça ne fait que cinq mois que le livre est sorti, et ils n’ont pas encore eu le temps de le lire ni de penser à ce qu’ils y ont lu. Mieux vaut lui faire de la pub d’abord !
      Le combat fait rage. En quelques jours, on relève plus de 400 commentaires morts au champ d’honneur. Dont plusieurs trolls authentiques.
      ( Ecoeuré par une telle violence, Peter Jackson évoquera une annulation de la sortie de « La bataille des cinq armées »).

      cinquième épisode
      fin d’automne 2014
      incident marginal : Accroc entre moi-même et un auteur anti-industriel que j’interpelle quant à sa promotion aveugle de l’OPA qui a toujours cours.
      Heureusement, l’anti industriel s’avère équipé de ciseaux et d’une gomme, et nos échanges deviennent malencontreusement invisibles. (cette ficelle scénaristique est tout de même assez grossière, on sent l’essoufflement, du côté de la production)

      Coeur de l’action :

      Hiver 2014.
      PMO, bardé de ses certitudes et de toutes les oeillères anti-égalitaires qu’il a pu trouver sur Le Bon Coin (certaines portent l’empreinte de leurs anciens propriétaires), essaie de détourner une chouette nouvelle du sympathique Kurt Vonnegut, et menace de se faire exploser avec si on lui explique qu’une fois encore, il est à côté de ses pompes.
      Manque de chance pour lui, sur seenthis, cela fait plutôt rire, bien que son running gag sur le Djender et ses durs à queer ait définitivement perdu de son sel. Ailleurs, je ne sais pas.

      Un forum anarchiste relaie ou publie une Pétition « libertaire » contre les plus véhémentes des manifestation de refus de discuter avec PMO/Escudero : les libraire-taires doivent pouvoir réduire au silence les critiques, accueillir les auteurs, leurs éditeurs, et vendre du papier.
      Force doit rester au marché (ici, du livre anti-féministe) et au débadidées !
      Appel à l’expulsion manu-militari des prochain-e-s pas assez libertaires et autres stalinien-ne-s au coupe-papier entre les dents qui refuseraient de discuter domestique- pardon, démocrat- je veux dire, libéralement avec un auteur de pamphlet antiféministe.

      Voilà où nous en sommes à ce jour.

      PMO survivra-t-il à ce ènième suicide politique manqué ?
      Escudero parviendra-t-il a ne pas déraper lors de ses prochaines conférences ?
      Leurs critiques sont-ellils vraiment tou-te-s téléguidé-e-s depuis un PC secret situé à Moscou en 1950 ?
      Les féministes radicales existent-elles ?
      Christine Delphy sera-t-elle un jour traduite du chinois ?
      Les LGBT sont ellils tou-te-s des ennemi-e-s du Peuple ?
      Les anti-industriels parviendront-ils à se réveiller un jour du coma ? (et se pourrait-il que celui-ci soit, horreur ! artificiel ?)
      Comment programmer un égalitariste sous Linux ?
      Un vrai libertaire doit-il prêter attention à ce que disent les femmes ?
      Doit-on vraiment être transgenre pour devenir transhumaniste ?
      et enfin, Peut-on tolérer dans les lieux libertaires que des débats soient violemment interrompus par des perturbateurs endocriniens ?

      Il n’y a pas encore eu de teaser pour la suite, mais cela ne saurait tarder.

      Je ne sais pas combien il y aura de saisons de plus, mais c’est plus violent que Game of Throne, et une chose est sûre : dans cette série libertaire ou il n’est donc pas du tout question de pouvoir ni jamais question de privilèges, on patauge grassement dans le backlash antiféministe et anti LGBT.

      #Stéphane_Bortzmeyer
      #PMO
      #Tranbert
      #Alexis_Escudero
      #La_reproduction_artificielle_de_l'humain
      #anti-industriels
      #backlash_anti-féministe
      #féminisme_radical
      #LGBT
      #privilèges
      #anarchiste
      #libertaire
      #éditeur
      #salon_du_livre_libertaire
      #Ceci_n'est_pas_une_femme
      #Les_tordus_du_queer
      #C'est_la_nature

    • Bon résumé ;) J’aime pas quand on critique les « anarchistes », « libertaires » etc... mais en fait plus cette affaire avance, plus j’ai l’impression qu’on est que quelques uns a critiquer clairement cette chose chez les anars (moi je suis a la CGA) : je vois des signatures de la FA dans leur pétitions, et d’éditions libertaires (mais a elle je leur faisait déjà plus trop confiance après la publication des « 20 penseurs vraiment radicaux » avec déjà-dedans des propos du même genre).
      Je me demande ce qu’en pense AL et d’autres orga, ou groupes.

    • Je ne voudrais pas m’avancer trop vite, mais je crois que la ligne de fracture passe à un niveau individuel, au sein des organisations (je ne sais pas ce que signifie CGA...).
      Par exemple, j’ai trouvé récemment quelques articles anarca-féministes plutôt étonnants qui ont été publiés en 2014 dans le ML (que je ne lisais plus depuis... déjà loin dans le XXème siècle).
      Et qu’un aspect générationnel joue fortement. Il s’agit de rien moins qu’un changement de paradigme.

      Cette pauvre pétition, après le carnage chez Article 11 il y a un petit mois, et l’affaire du Salon du livre auparavant, me fait surtout penser au joli titre d’un bouquin de Léo Thiers-Vidal qu’il me reste à lire, "Rupture anarchiste et trahison pro-féministe" .

      Il s’agit bien ici de trahir ses privilèges, et de rompre avec un entre-soi masculin et hétérocentré, et un point de vue de privilégié assez caricatural chez les anti-industriel, plus encore que chez les anars.
      PMO/Escudero, les anti-industriels, et leurs nouveaux soutiens du petit monde du livre libertaire contribuent à ce que commence d’être discutée cette question plus largement qu’elle ne l’avait jamais été jusqu’ici, à s’entêter à se faire jusqu’à la caricature (il y a là un Oscar mérité pour PMO) les agents trop zélés du patriarcat, du système de rapports de dominations de genre.
      D’ors et déjà, on voit de très grossières résistances masculines à l’oeuvre, et leurs contre-feux. (Je ne me méprends pas sur le fait qu’il en est bien d’autres, et que de ce point de vue, je me trouve être un champ de bataille à moi tout seul).

      Plutôt qu’une bonne partie des hommes qui signent cette pétition, cela fait quelques temps que j’ai jugé plus stimulant et pertinent de lire des auteurs comme Thiers-Vidal ou Andrea Dworkin. Quant à Delphy, je dois dire que PMO m’aura donné l’occasion de constater combien, l’avoir lu, et s’être donné la peine de chercher à comprendre et confronter un minimum ses écrits à ceux d’autres féministes ou antiracistes, cela peut faire la différence . :-D

    • @martin5 CGA signifie Coordination des Groupes Anarchistes. C’est une organisation qui a fait rupture avec la FA (Fédération Anarchiste). C’est l’organisation que PMO et le monde a l’envers traine dans la boue pour avoir perturbé leur intervention a Lyon (et a laquelle la CGA-Lyon a répondu qu’elle était impliqué par ses membres, mais pas la seule a avoir organisé la chose, j’avais relayé le communiqué).
      Sur Montpellier, on (la CGA-Montpellier) a distribué des tracts a sa venu, mais c’était organisé par le monde diplo (situation différente donc).
      Tu trouvera dans le livre que tu n’a pas encore lu de Thiers-Vidal, une allusion a notre motion antipatriarcale (apprécié par les auteurs).
      Bon, c’est pas le rêve et la perfection non plus chez nous hein... on essaye juste de faire attention.

    • Y’aurait bien besoin d’un texte "médiateur" pour en finir avec ces déballages infinis de conneries ou de pratiques insupportables basées sur des raccourcis (et y’a pas un "camp" qui en est exempt).

      Je suis bien navré de ne pas connaître assez le sujet ou de ne pas me sentir suffisamment légitime pour écrire dessus. Il me semble que des personnes ici pourraient (devraient) écrire ce texte (désolé pour l’invitation renouvelée) qui remettrait tout le monde à niveau sur ce qu’il s’est passé depuis 6 mois (tout le monde n’a du tout les mêmes infos) et permettrait d’établir des bases de discussion plus saines et respectueuses.

      Là, ça part vraiment loin, dans la direction favorite de celles et ceux qui ne veulent pas "préserver cette illusoire unité du milieu" (bien actifs dans chacun des "camps"). D’autres parlent, pour le dire vite, de diversité qui unit (« L’anarchisme, cette étrange unité qui ne se dit que du multiple ») et fait la richesse d’un mouvement. Même si celle-ci est ponctuée de désaccords nécessaires, mais qui ne peuvent se fonder sur le mépris ou l’alimenter. Et celles et ceux-là sont bien tristes de cette situation bloquée, chaque jour plus tendue.

    • @ Stéphane Bortzmeyer
      (et @geneghys aussi)

      C’est bien eux.

      Je ne l’aurais pas formulé exactement comme vous, mais que cela fait plaisir de voir un jugement un peu tranché, et une hostilité assumée, enfin, chez quelqu’un d’autre que chez moi !

      C’est que je me suis parfois senti un peu seul, ces derniers temps : cela fait près de trois mois que j’essaie de dire à des tas de gens de diverses sensibilité et de bonne volonté qu’il n’y a rien à faire en pareille compagnie, et que le bouquin d’Escudero - je m’en suis infligé la lecture - dont PMO assume la tapageuse promotion n’est pas un livre de critique anti industrielle plus ou moins raté (et qui en tant que tel pourrait peut être amendé ou amélioré) mais une nième provocation antiféministe et anti LGBT réussie .

      Et donc, figurez vous qu’il se trouve chez les libertaires un tas de gens persuadés qu’en fait, si, malgré peut-être un franc parler un peu rustre, et un point de vue peut-être un petit peu viril, Pièce et Main d’Oeuvre a sûrement à voir avec eux. D’ailleurs, si on soutient le contraire, on doit être staliniens, bien pensants, guide spirituel, apprentis gourous ou leaders charismatiques, voir pire encore.
      Et parmi les éditeurs et les auteurs « libertaires », on semble désormais inquiets de voir le lectorat se montrer capable de regimber au point sinon de foutre dehors, au moins d’empêcher de causer trop paisiblement un auteur et un éditeur/bateleur dont la camelote intellectuelle s’est avérée bien trop frelatée.

      D’où l’ironie, et la distance, auxquelles j’ai eu recours dans ma réponse à votre question.

    • Je tiens à préciser que je n’aime pas PMO et ses idées moisies. Ceci étant, je cite de nouveau Yves Coleman qui exprime je pense assez bien le problème que posent ce genre d’interventions :

      Mais d’un autre côté s’il faut chasser d’un événement libertaire tous ceux qui défendent des thèses contestables au sein du mouvement anarchiste, la tenue même d’un tel salon deviendrait impossible. Chacun, en fonction de ses positions, pourrait facilement établir une liste noire des auteurs, des compagnons de route de l’anarchisme, ou des organisations indésirables : les bouffeurs de viande pour les vegans ; les soutiens des mouvements de libération nationale pour les anars hostiles à tout Etat ; les partisans des coopératives pour les anarcho-communistes conséquents, etc.

    • @alexcorp

      le problème c’est que la cible de l’hostilité délirante de PMO/Escudero aux LGBT, ce sont des êtres humains. Non ce que ces derniè-r-es pensent, ou pas, des hommes hétérosexuels, mais ce que ces personnes sont .

      On peut, si vous voulez rendre les choses plus claires, poser le même problème, que Coleman oublie très opportunément, avec une autre forme de rapports sociaux de domination : le racisme. (Je passe sur les cas de figure discutables qu’il considère).

      Tenez, posons-le, pour voir :

      L’anarchie ou la liberté : mais peut-être seulement pour les hommes hétéros ou pour les blancs, faudrait qu’on en discute, mais librement et sans tabous. Eh, les femmes, lesbiennes, indigènes, homosexuels, transgenres, et intersexes, veuillez parler plus gentiment à ceux de nos compagnons qui défendent des points de vue masculinistes, homophobes et racistes ! Les féministes, taisez vous ! D’où prétendez-vous dire ce qu’il est bien de penser ? Non, les juifs, ne partez pas, vous pouvez rester : nos compagnons antisémites n’ont pas encore pu imposer leur motion !

      Si cette anarchie là convient à Yves Coleman, tant mieux pour lui.
      Mais je doute qu’il puisse défendre ce que je viens d’écrire.

      Lorsqu’il s’agit de mépris caractérisé des personnes LGBT et d’hostilité anti-féministe, lorsque la violence verbale est imprimée et vendue depuis quatre ou cinq mois, il est assurément étonnant de choisir de se prétendre choqué parce qu’un chahut est venu accueillir ses auteurs et promoteurs, qui plus est de venir exprimer sa désapprobation de ce chahut en compagnie de leurs amis.

      Une telle attitude n’est pas neutre, ni responsable, ni soucieuse idéalement de liberté ou d’expression : elle est ouvertement favorable à l’expression concrète de la violence à l’encontre des femmes, des LGBT et des féministes.

    • A priori au moins sur le papier, il n’y a pas de groupe anar qui est censé être pour le patriarcat, ou établir un silence sur la hiérarchie sexiste que la société transmet.
      Par ailleurs, l’auteur et la maison d’édition ne sont pas a ma connaissance libertaire, mais venaient sur invitation. Mais bon après je veux pas refaire l’histoire ;) Il est évident qu’il y a des oppositions plus ou moins franche entre groupe libertaires sur certains sujets. Certains font aussi accord pour le désaccord par exemple avec les manarchistes et les pseudo anarchocapitalistes.

    • Euuuh.

      1) On peut critiquer PMO sur plusieurs sujets, mais pour le coup ils n’ont jamais eu de « culte de la terre », ça non. Ah mais oui j’oubliais : être anti-industriel c’est vouloir retourner à la bougie. :D

      2) @bug_in, je ne sais pas ce que tu appellerais une « maison d’édition libertaire », mais en tout cas jusqu’à ce mois de juin, le Monde à l’envers était à priori bien considéré comme étant une maison d’édition libertaire anti-industrielle, pour le dire vite. Critique de l’urbanisme, de l’identification et du recensement, de la surveillance, de l’état actuel de La Poste ou de Pôle Emploi, etc. Bref, tout le reste de leur catalogue ne contient que des choses que l’on retrouve chez de multiples et nombreuses autres éditions ou librairies anars/critique sociale. J’en faisais d’ailleurs la pub ici bien avant cette histoire, en octobre 2013, et @intempestive corroborait le lendemain : http://seenthis.net/messages/182128

      Par ailleurs la présentation de la maison d’édition indique leurs buts, dont entre autre :

      Éditer des livres, car nous croyons au pouvoir des idées plus qu’à l’idée de pouvoir.
      […]
      Pour changer le monde, il faut savoir que c’est possible. Le monde à l’envers documente, enrichit et critique les luttes contre le capitalisme, le patriarcat, la technologie, la police. L’ordre des choses n’est ni juste, ni naturel, ni éternel. Encore faut-il réussir à le changer.

      Il me semble assez clair qu’au départ, avant « tout ça », on peut difficilement parler de vil⋅e⋅s essentialistes pétainistes. On peut toujours réécrire l’histoire après-coup pour pouvoir dire ensuite « je vous l’avez bien dit ». Mais à mon avis c’est un peu plus compliqué…

      3) @ari, oui oui, un texte médiateur, je saisis à peu près ton propos… Cela dit, en ce qui me concerne, il semblerait que mes « talents » de médiateur aient montré quelques limites ces derniers mois. :D
      Il faudrait peut-être en parler, mais à distance c’est difficile, et pour moi il faut être plusieurs. En tout cas, moi qui ne sait pas vraiment écrire (ou pas plus vite que 30min par phrase), je ne vois pas comment aider pour l’instant…

    • J’entend pour la dite maison d’édition. J’ai moi même qq.part un livre d’eux je crois. J’ai dit aussi que de toute façon ça n’avais pas bien d’importance.
      Après je surligne qu’ils indiquaient qu’ils était contre « le patriarcat » dans le passage que tu indiques.
      En tout cas, de toute façon pour moi ça ne change pas grand chose au propos qu’ils soient ou se réclament effectivement libertaire. Le principe que j’ai indiqué c’est que je ne connais a priori pas d’anarchistes qui se dirai favorable au patriarcat, c’est quand même une base assez partagé, le problème étant que contrairement a ce que Escudéro croit (dit en conférence) c’est pas si facile que ça de critiquer et lutter contre le patriarcat. C’est pas comme gérer une colonie de vacance (l’ex. qu’il m’a donné). Les questions psychologiques et comportementales sont bien difficiles a changer (sans faire de comparaison avec d’autres luttes, je ne fais pas de hiérarchie des luttes pour les autres) tous les milieux libertaires pourrons en témoigner sur la question précisément du patriarcat. C’est a mon avis pour ça qu’il y avait aussi des raisons de réagir (et je ne dirai rien des méthodes, je ne suis pas la pour juger ce que les uns ou les autres on fait. Moi j’ai distribuer des tracts et critiqué sa conférence dans la partie débat. En me tapant une heure sans rien dire).

    • Ah ben ça oui, je suis tout à fait d’accord que le patriarcat n’est pas un truc facile à critiquer (y compris et surtout chez soi-même, donc).

      Et c’est pour moi aussi un des points ("croire que c’est facile", ou plus largement, « en parler à la légère ») que je trouve le plus critiquable dans le livre d’Escudero et les débats qui suivent. On est d’accord là-dessus.

    • @Rastapopoulos
      (oups : message posté avant de lire le tien)

      J’entends les critiques (c’est une façon de parler : je les lis, plutôt) des propos à l’emporte-pièce de Stéphane.

      Je crains une chose, cependant.
      C’est que lorsqu’on en vient à trébucher aussi lamentablement qu’Escudero sur une pierre d’achoppement comme la question des rapports de domination de genre, il n’y ait plus aucune pensée critique qui tienne.

      On peut avoir déconstruit, critiqué avec une vigueur et une rigueur remarquable des pans entiers de la société et de sa propre existence - et s’avérer incapable d’appliquer le centième de cette critique à ses propres conceptions concernant le dimorphisme sexuel, l’hétérosexisme, le patriarcat.

      Tant que le problème n’est pas abordé de front, cela semble ne pas devoir avoir la moindre importance.
      Mais que l’on se trouve confronté à ses propres impensés - et l’on risque de très spontanément réintroduire ou conserver un fond d’essentialisme pour les justifier. (je renvoie à Delphy et Guillaumin, sur l’idéologie dominante et la conscience comme processus :
      http://www.ipernity.com/blog/206926/790809)

      Et à partir du moment où l’on commence de vouloir réintroduire ou conserver un peu d’essentialisme sur une question en apparence particulière, c’est toute la pensée qui peut se détricoter - de proche en proche. Tout dépend de l’ardeur que l’on va mettre à défendre cet impensé et l’enjeu qu’il y aura à s’accrocher à lui.
      Au vu du bouquin, du crescendo chez PMO, du mépris affiché par Tranbert ici, de la confusion croissante chez les « libertaires » et de toute l’actualité de ces derniers mois autour de ce livre, je crains que cet enjeu ne soit pour eux très important.

      Je ne sais pas qui s’occupe du Monde à l’envers, ni ce qu’ils avaient en tête quand ils ont publié Escudero. Mais aujourd’hui ce livre fait d’eux les éditeurs d’un auteur essentialiste, masculiniste, anti-féministe, à qui leur pratique passée n’a pas permis d’éviter de verser dans cette ornière. Cette publication est peut-être une très concrète régression , mais par rapport aux ambitions abstraites qu’ils affichaient. ("l’ordre des choses" - encore faut il s’entendre sur les choses, et sur l’ordre aussi).

      Je pense qu’il est déjà ambitieux d’essayer d’arriver à être pro-féministe quand on est un homme, et que s’afficher « contre le patriarcat » met la charrue avant les boeufs, ce alors qu’on ne s’est pas encore aperçu que la ligne de front nous passait, (et peut être est-ce dans le meilleur des cas) au milieu du nez. Je crains qu’en s’affichant « contre le patriarcat », le monde à l’envers n’avait fait qu’énoncer un vœu pieu, coché une case. Que ses clients ont checké sans plus réfléchir.
      Il me semble que les féministes ne cachent pas qu’elles ont appris à se méfier de longue date des déclarations d’intentions non immédiatement suivies d’effet.

    • Je me permets de m’infiltrer dans ce débat auquel il m’a fallu du temps à comprendre de quoi il s’agissait, tant la fâcheuse habitude d’utiliser des sigles s’est instauré dans les conversations et il va bientôt me falloir un abécédaire pour suivre les différents échanges.
      Et qu’on me pardonne de suite, mais comme j’ai l’art de me mettre à dos tout le monde depuis des lustres avec mon franc-parler, ce n’est pas ici que je vais prendre des gants pour "élever" le niveau. Je crois avoir fini ma petite introduction.

      Ah ! Peut-être encore spécifier que je suis une vieille dinosaure qui a mené ses combats seule, au risque de me retrouver au ban de la société, ce qui me fusse égal. Ayant trop souffert du "qu’en dira-t-on" et du "même dieu peut lire dans tes pensées" , sans compter la maltraitance, il m’a bien fallu me réfugier dans ma bulle pour me protéger et prendre de la distance, tout en observant le monde par ma lunette progressiste. (Et oser envoyer chier dieu tout en prenant le risque d’être foudroyée sur le champ, ce qui n’arriva pas et c’est là que je mis sérieusement l’existence de cette divinité envahissante et paralysante en doute, ceci vers l’âge de 9 ans, l’âge où on croit encore à ce genre de conneries !)

      Toujours est-il que je fusse une des premières fille-femme à arpenter les chantiers en tant que représentante du bureau d’architecture, que je fisse de la moto-trail que je réparai moi-même - à l’époque, c’était encore possible - que je fisse un peu plus d’une année dans une entreprise d’informatique en tant que dessinatrice-utilisatrice, formatrice et hot-line dans un nouveau logiciel de dessin 3D sur linux et un peu sur MS-DOS avant de me retrouver dans un atelier d’architecture, etcétéra, étcétéra. Un monde d’hommes, quoi ! Un monde où - en informatique - je devais enseigner le programme à un nouvel arrivant qui gagnait 1’000.00 chf mensuels de plus que mécole sous le prétexte fallacieux que c’était un homme. Faut le vivre pour le croire.
      Pire ! Je ne voulais pas me marier et encore moins avoir d’enfant, ce qui m’a valu d’avoir la fête des Caterinettes à 25 piges, sans compter les pressions de toutes les générations et des invitations pour me présenter à quelqu’un de « bien ». Ce que je supportais très mal vu que je faisais mes choix sans avoir l’aide de qui que ce soit, ce dont je ne me privais point. J’ai ainsi pu avoir une liberté de mouvements dont je profitais pleinement et j’ai pu ainsi griller ma vie par les deux bouts. Nul doute que ma façon de vivre ne plaisait pas à beaucoup de monde et représentait même une menace pour les couples qui ont "réussi" ! C’est du texto
      Comprenez par là que pour beaucoup, j’ai raté ma vie. Je dois bien être la seule à ne pas le voir ainsi. Certes, il y a un jour où on passe à la caisse, mais cela vaut pour tout le monde. Et je ne suis pas lesbienne, mais mon parcours de vie ne me permets pas de juger la vie des gens. D’ailleurs c’est simple, tant qu’on ne me fait pas chier, je m’en fous comme de ma première paire de chaussettes. Ceci pour la petite biographie.

      C’est aussi ce parcours de vie qui fisse que je me suis retrouvée brutalement avec un corps tout péta et que je me retrouve avec du temps pour aller sur internet. Et cela fait depuis bien avant l’avènement de fesses-bouc que je me bats pour avertir quant à la montée du fascisme dans nos sociétés. Aucun pays n’est épargné. Mais telle une Done Quichiotte, je me suis battue sur les différents réseaux sociaux qui existaient à l’époque pour mettre en garde contre cette poussée de cette peste brune que je voyais déjà s’étendre. Et je me suis mise à faire la morale - quelque chose qu’il ne faut pas faire - aux idées simplistes de certainEs intervenantEs. Je me suis donc fait traitée de tout et j’ai même eu droit à un exorcisme virtuel sans compter un piratage de ma boîte courriel, aussi appelée BAL (comme boîte aux lettres, il fallait le savoir !)
      Il est à noter que je fisse des connaissances, rares mais précieuses, avec lesquelles je conversais et heureusement que ces personnes existaient, car je pense que j’aurais tourné le dos aux réseaux sociaux si elles n’étaient pas là !

      Toujours est-il que je me suis dit que je prenais un mauvais angle d’attaque et que je devais faire la même chose que sur les chantiers, faire un travail d’équipe en maniant bien l’humour et en abolissant les degrés de hiérarchie. Pour me foutre de la gueule des sigles, j’ai créé FAICMFSF ou "Front apolitique international contre la montée du fascisme sous toutes ses formes" et j’ai plutôt abordé les sujets graves avec une sorte de dérision afin de me moquer des fachos. Un blog qui avait de la difficulté à se faire connaître, parce qu’avec un logo pareil... Mais ce site a fait son petit bonhomme de chemin et m’a fait connaître d’autres personnes avec lesquelles j’ai noué de vraies amitiés. Notamment les Nosotros.Incontrolados et feu Steph.

      De fil en aiguille, nous avons fusionné les deux blogs pour créer les AZA ou « les apodicticienNEs » car nous avons déjà pris nos distances avec les sites anarchistes dans lesquels nous nous reconnaissons point, car il faut bien le dire, c’est que si c’est avec un certain plaisir que nous relayons certains de leurs articles, nous ne nous voyons pas intégrer ce mouvement. « Libertaire » aurait été plus adéquat, mais même actuellement, il me semble que ce mot est galvaudé et utilisé à toutes les sauces. Nous sommes donc des apodicticienNEs et ne cherchez pas ce mot dans le dictionnaire, il n’existe que chez nous.
      Tenez pour la définition : http://lesazas.org/lesite

      Actuellement, je me fais crêper le chignon avec des femmes sur seenthis parce que j’ai osé dire que la femme est aussi responsable du patriarcat. Il a fallu aussi que je ponde une tartine pour m’expliquer et depuis, personne ne me répond. Je n’avais pourtant qu’ouvert un débat, mais un débat qui gêne car il s’agit de la gentrification au sens universitaire et étude comportementaliste qui est très remis en cause dans nos sociétés dites modernes...jusqu’à un certain point.

      Tout cela pour dire qu’à mon avis, parler de PMO et de ses PDF ennuyeux à mourir et qui ne veulent souvent rien dire sinon que c’est de la « masturbation intellectuelle » devrait être laissé de côté et de ne pas faire autant de bruit. Car Escudero, perso, j’en avais jamais entendu parler. Et c’est parfois le problème avec ce genre de littérature ou de débat, c’est que si c’est de la merde, pourquoi ouvrir le débat et de lire des réponses qui ne souffrent parfois pas la contradiction. Ce n’est pas Escudero et les PDF de PMO (je m’y fais ;) ) qui vont changer le binz ! Et ça, c’est quelque chose que j’ai appris à force de me débattre dans ce type d’échanges...
      Purée, mon texte doit être trop long, parce que seenthis pédale dans la semoule, là !
      Je pense qu’il est préférable de se payer une bonne tranche de moqueries devant des faits complètement fascistes et ainsi, de démonter leur schéma par l’ironie. C’est le seul moyen de ne pas entrer dans leur jeu. Et de ne pas ouvrir de portes par lesquelles un agent perturbateur peut s’infiltrer. Ou laissons-le entrer et tournons-le en bourrique. Parce que là, PMO n’est jamais venu défendre ses points de vue et je trouve frustrant que le principal intéressé ne vienne pas s’exprimer.

      Pour finir - car là, seenthis devient insupportable, je ne vois pas ce que j’écris de suite - je me suis fait traiter de "fasciste de merde" parce que j’avais relayé un lien sans le vérifier à donf ! Une erreur sur laquelle on ne m’a pas loupée ! Et j’avoue humblement qu’il m’arrive parfois à avoir un comportement de facho lorsque je me retrouve en face de petits connards ou de petites connasses qui emmerdent celles et ceux que j’aime !

      J’arrête là mon commentaire et je ne me relis pas

    • Il est clair pour moi que PMO et Escudéro, ou même N&MC n’ont pas le monopole de la critique de l’industrialisme. J’ai d’ailleurs rajouté un § un peu long a cette fin dans le texte que j’avais fait.
      Ce qui est triste c’est qu’il est probable que eux, pensent qu’ils l’ont et pour d’autres qu’elle se résume a eux.

    • @Aude V

      Je ne comprends pas chez qui « la mauvaise foi n’est pas avérée » et chez qui il y aurait « la volonté de construire un truc ensemble ».
      Par exemple, ma mauvaise foi, lors de ce long résumé des épisodes précédent, me semble avérée.

      Mais je vois bien combien nous sommes en désaccord.

      Je commencerai à considérer une contribution à une lutte contre l’industrialisation comme possible lorsque ceux qui la mènent ne toléreront plus les provocations et la confusion intellectuelle essentialiste des Escudero et PMO. A ceux-ci je ne connais de « radicale » que leur hostilité à l’endroit d’une pensée qui se trouve aussi être la mienne, et de quelques autres courants de pensées qui me paraissent mériter d’être discutés, justement ; à l’endroit de ma personne, de ce que je me trouve être, que cela leur plaise ou non, et de tant d’autres dont l’existence leur déplaît plus encore.
      En attendant, tant que ce sont eux qui bénéficient de crédit et qui sont en position d’imposer leur terrain, leur problématique, tant que leurs sinistres fantasmes et leurs falsifications demeurent présentées comme sujet à « débat » ou comme base d’une possible critique, c’est à eux et à ceux qui les soutiennent que j’ai affaire en priorité.
      Parce que je sais que moi et tant d’autres nous ne serons jamais en sécurité à leur côté.
      Il y a près de quinze ans que je le sais, mais il n’étaient jamais allés aussi loin dans le confusionnisme, ils n’avaient jamais jusqu’ici poussé l’hostilité aussi loin et aussi frontalement.

      Et il se trouve que les signataires de cette perfidie, de ce coup de force qu’est cette « pétition » ne sont pas des militants nés de la dernière pluie.
      Il ne s’agit pas d’honneur, mais d’un geste politique, et d’un choix délibéré. Ils ont choisi leur camp, ou ils l’ont reconnu.
      Pour nombre d’entre eux, cela ne date pas de cette mascarade « libertaire ».

    • @aude_v : la mise en ligne du dossier serait une contribution intéressante au débat. J’ai acheté pour la première fois @lan02 à cette occasion mais difficile de citer un journal papier dans ces débats Internet.

    • Une question. Est on devant un vieil achoppement entre féministes et libertaires, anti indus, sur les questions de sexe et de genre.... ou bien la polémique met elle en lumière ce que Indy Grenoble titre comme offensive réactionnaire dans les milieux alternatifs ?

    • @aude_v, à propos de vos contributions, c’est en partie ce dont parle @ari un peu plus haut aussi, en évoquant un ou des textes « médiateurs », qui peuvent critiquer le livre mais sans pour autant jeter le bébé (le sujet de départ notamment) avec l’eau du bain.

      Au niveau des « méthodes », je ne cautionne pas spécialement les différentes réponses aux critiques qu’il y a pu avoir. Mais au niveau du fond et des idées (et de la compréhension du genre et de sa construction), pour l’instant je ne confonds pas PMO et Escudero... Les dernières publications de PMO sont des réponses et des positions très claires et sans ambigüités. Pour les gens du Monde à l’envers, ce n’est pas assez catégorique pour moi... (mais suivant le vécu de chacun.e, je comprends que certain.es ne veuillent pas aller plus loin).

      @unagi, en ce qui me concerne, je pense que c’est un débat propre à l’acceptation du féminisme et de certaines de ses thèses dans différents milieux libertaires et/ou anti-indus. Çà reste circonscrit à ce sujet là (sauf pour celleux qui considèrent qu’être anti-indus est en soi réactionnaire, mais c’est un autre débat différent à mon humble avis).

    • Il n’est presque personne pour parvenir à se hisser au niveau de ce qu’il se passe

      Ce qu’il me semble manquer, c’est une approche historique et politique de cette histoire.

      C’est exactement ce que les positions de médiateur me semblent vouées à manquer.

      Il y a des moments pour agir en commun. Mais le coup de force de PMO, Le Monde à l’Envers, Escudero, soutenus par celleux - revues libertaires/écolo, radio, presse, squatts & lieux autogérés divers - qui ont inconséquemment choisi de leur donner la parole, et désormais par de singuliers pétitionnaires issus du même establishment « libertaire » ont clairement indiqué sur le dos de qui ce commun pouvait se faire, ou se discuter, selon eux. Bien sûr la part de chacun est très inégale, il ne s’agit pas de prétendre que tou-te-s sont identiques. Mais tou-te-s contribuent à leur niveau à la même provocation politique hétérosexiste et essentialiste.

      Le problème, c’est qu ’il n’est presque personne en face d’eux pour parvenir à se hisser au niveau de ce qu’il se passe . A part des auteurs militants transgenre comme Clirstrim et Koala , ou quelqu’un comme La soupe à l’herbe , et une ou deux autres qui ont commenté chez Article 11, sur le net, et ma grande gueule de mec hétéro, personne ne semble se sentir plus concerné que cela - certes, PMO arrive désormais à faire rire, mais PMO s’est distingué dès le début par son outrance -, encore moins tenu à prendre une position claire.
      Dans le milieu radical ou libertaire ou écologiste radical, (ne parlons pas des anti-indus que je qualifierai d’orthodoxes, ils ont ici pleinement donné la mesure de leur complaisance) on semble plus préoccupé de préserver la précieuse part de pertinence critique que l’on persiste à prêter à leurs auteurs, (quand quelqu’un comme Aude_V, avec tout le respect que j’ai pour le travail qu’elle fait et la sincérité de son engagement, parle des mérites qu’elle continue aujourd’hui encore à prêter à l’enquête à charge d’Escudero contre tout ce qui n’est pas assez hétéro et ’’naturel’’ à ses yeux , je dois me contenir) que d’affirmer à quel point pareille hostilité aux féministes et LGBT est toxique et inacceptable, à quel point ce livre et tout le buzz orchestré autour servent à promouvoir des thèses et imposer un terrain de discussion qui place d’office féministes et LGBT en position non d’accusés sommés de se défendre, mais de condamnés d’office.

      Ne parlons pas de refuser cela avec conséquence : je pense que les seuls à l’avoir fait sont la poignée de féministes et LGBT désignés désormais comme irresponsables et staliniens. C’est le deuxième temps d’une provocation : qui ose l’identifier comme l’agression qu’elle est, et s’en défendre, ne fait que confirmer et justifier les accusations calomnieuses portées contre elle ou lui initialement . Les LGBT étaient des libéraux, les voilà stals. Et oppresseurs de notables du milieu libertaires.
      Le prestige et la mesquinerie du petit pouvoir pourrissent ce milieu.

      Pour ma part, la première urgence est de répondre à cette agression, ce qui suppose d’admettre que c’en est une, et une agression délibérée. Et je sais que venant de gens que l’on a pu tenir sinon pour des alliés proches, au moins des gens « de son camp », parfois de longue date, l’admettre est difficile. C’est ce qui rend ce genre de stratégie politique efficace.

      Cela fait près de trois mois que je dois répéter cela ici à des gens certes sympathiques mais qui semblent à chaque fois incapables de prendre au sérieux les mots agression, provocation politique, hostilité, mépris, malhonnêteté, falsification, et de se comporter avec conséquence face à de telles attitudes.
      Notez que ce n’est pas particulier à seenthis, et que je sais bien combien il est difficile d’admettre que pareils coups tordus - j’ai parlé de perfidie à propos de la « pétition », c’en est une, mais c’est la suite logique de la provocation initiale - vienne de gens que l’on considère comme des alliés ; il m’aura fallu trois mois pour parvenir à accepter de me confronter dans le détail à la prose d’Escudero et surmonter ma sidération à chaque ligne ou presque devant l’énormité de ce qu’il osait écrire et présenter comme une critique de la marchandisation de la procréation.

      Je conçois que d’autres puissent avoir besoin de plus de temps pour digérer leurs désillusions.

      Il n’empêche que, je l’écrivais il y a presque trois mois, ce genre de provocation cause des dégâts.
      Nous y sommes aujourd’hui pleinement, et au vu de l’aveuglement durable du milieu libertaire/écologiste quant à la prégnance des rapports de domination de genre dans l’ensemble de la société et dans toutes les têtes, y compris les nôtres, nous n’avons pas fini de les subir.

      Je ne peux que recommander encore, sans grands espoirs d’être entendu, aux « médiateurs » et aux « constructifs » que de s’armer au moins de patience. Mieux, de goûter aux joies de la démolition et du conflit un temps.

      Ce n’est pas un conflit ou il y aurait des « bons » et des « méchants », et un camp à choisir. C’est un conflit qui nous traverse chacun-e- de part en part.
      Ou l’on est d’abord aux prises avec soi-même.

      Il y a une position minimale à assumer, ici, maintenant, et c’est difficile. Mais c’est nécessaire. Prétendre en faire l’économie n’est pas une erreur, c’est une faute politique.

      Il y en aura d’autres demain, et probablement que j’y serai moins bruyant et pénible que sur celle ci. Ce travail de mise en perspective sera à faire à propos d’autre chose. Et tout sera à nouveau en jeu.

    • Ce n’est pas un conflit ou il y aurait des « bons » et des « méchants », et un camp à choisir. C’est un conflit qui nous traverse chacun-e- de part en part.
      Ou l’on est d’abord aux prises avec soi-même.

      C’est bien gentil de dire ça pour la forme, mais ce n’est clairement pas ce qu’on voit dans cette « bataille », y compris ici. Moi je lis partout l’injonction d’appartenir à un camp, à choisir entre deux uniquement, qui se livreraient une guerre sans merci. Et c’est laid.

      (Et pour la forme moi aussi, je reprécise une énième fois que je dis ça aussi pour ceux qui critiquent floutement les féministes ou les libéraux sans être assez précis sur qui ils nomment avec les mêmes mots - comme si critiquer Iacub ou Ogien avait quelque chose à voir avec critiquer Delphy ou Butler.)

    • ce livre ne pose pas de bonnes questions auxquelles il apporterait de mauvaises réponses

      @Rastapopoulos

      Je le sais bien.

      Et j’espère ne pas enfoncer trop de portes ouvertes et ne faire l’insulte à personne de venir lui infliger des évidences en écrivant ce qui suit. Ce n’est pas mon but. Mes excuses par avance si je verse la dedans - je virerai ce commentaire s’il le faut, ainsi que quelques autres.

      Ce que je veux dire, c’est qu’il faut porter des jugements sur les actes, mais le faire vraiment, et prendre la mesure de leur importance.
      On ne peut pas se contenter de condamner à moitié le livre d’Escudero, prétendre en trier la « bonne critique », en conserver la « bonne enquête », en écarter la mauvaise, parce que c’est tout son livre qui repose sur l’oblitération pure et simple de l’histoire féministe et LGBT, sur le déni de la réalité des rapports de domination de genre, de l’hétérosexisme et des conséquences historiques de leur coexistence et co-constitution avec le capitalisme, de leurs apports réciproques, en terme de natalisme, de cette chose que l’on appelle le « désir d’enfant », de démographie, d’idéal familial et j’en passe.

      Son livre est d’une pauvreté de vue à pleurer.

      L’histoire féministe/LGBT est riche et complexe. Il y a certes des Iacub, des Badinter, des Bonnet, des Gaylib et des homonationalistes. Entre autre.

      Pour le dire autrement, je pense que ce livre ne pose pas de bonnes questions auxquelles il apporterait hélas de mauvaises réponses .

      Il n’y a rien à y sauver parce que ce livre est là pour (im)poser de fausses questions, et l’on ne pose jamais avec une telle impudence de fausses questions que pour dissimuler, entraver la conscience face à (ce qui revient à les manifester, pour qui sait les voir), de vraies inégalités , qu’il contribue justement à renforcer.
      Que le milieu anti-industriel ou écologiste ou libertaire ne se soit pas montré capable de voir plus clairement cela, de le dire, et de prendre publiquement ses distances (ce qui était à mon avis la seule chose à faire depuis le début : tenir à distance l’auteur, ses promoteurs, son éditeur, si nécessaire par l’insulte) est affligeant et inquiétant - et aussi peu surprenant.

      Commencer de situer , d’ évaluer la question de la PMA suppose de prendre à minima en compte l’existence des multiples rapports de domination qui structurent le monde dans lequel nous vivons, comme de porter un regard critique sur les notions de nature et d’artifice, ou sur l’inévitable socialité de la procréation .
      Ce livre ignore délibérément cette complexité au bénéfice des privilégiés des rapports de genre, pour très banalement accabler les infériorisé-e-s.

      On peut comparer cela avec le soi-disant « problème de l’immigration ». Combien de « réalistes » et de « pragmatiques » sont venus prétendre que le FN posait de bonnes questions mais leur apportait hélas de mauvaises réponses ? Il suffit de regarder avec un minimum de recul pour prendre conscience de ce que le prétendu « problème de l’immigration » est une fausse question .
      Je sais, la comparaison est réductrice, et proche du point Godwin. Mais c’est de ce genre de refus qu’il s’agit.

      Je ne dis pas que féministes et LGBT sont la panacée, ou que la critique de l’industrialisation c’est le diable.
      Mais que le « problème de la PMA » ou de l’artificialisation que prétend imposer Escudero est une fausse question qui comme telle ne peut servir qu’à ce qu’il en fait : accabler féministes et LGBT et promouvoir un naturalisme imbécile.

      Il nous faut refuser le simplisme des fausses question, et les visées qu’elles servent : refuser d’y répondre, mais aussi refuser de les voir posées devant nous. Et tenir à distance ceux qui tiennent absolument à les voir posées.

      Je pense que discuter des rapports qu’entretiennent marchandisation, industrialisation et hétérosexisme (pour faire très court) mène à d’autres questions que celle là, et sacrément moins faciles à trancher.
      Mais nous n’en saurons rien tant que nous en serons à devoir expliquer pourquoi la question d’Escudero ne mérite pas d’être discutée, et ne doit pas l’être parce qu’elle ne sert qu’à égarer et renforcer l’hétérosexisme, tant que celleux qui le disent devront se défendre des accusations de censure et de stalinisme.

      Et tant qu’il n’y aura qu’une poignée de militantes transgenre et féministes courageuses et tenaces pour affirmer assez fermement et conséquemment la nécessité de ce refus .

      Bien que les deux m’intéressent de très près depuis longtemps, je ne suis pas « féministe », je ne suis pas « anti-industriel » ; mais je pense avoir appris quelques fois à mes dépens à reconnaître une provocation politique et avoir appris qu’il n’y avait rien de bon à en tirer - si ce n’est une conséquence : qu’il y a un important travail critique à mener. Mais sur d’autres bases.
      Que le premier résultat d’une provocation, c’est de rendre ce travail à venir plus compliqué encore, parce qu’il faut commencer de se nettoyer l’esprit de la confusion que la provocation y a répandu.

      Il n’y a ni bon ni méchant, mais il y a à faire montre d’un minimum de sens historique et de jugement du moment ou nous nous trouvons, et d’inconfort quant au rôle que nous nous trouvons tous y jouer nous mêmes. C’est ce qui manque ici le plus.

      Comme l’industrialisation, la question des privilèges de genre nous touche tous, moi le premier.

      Sur ce sujet, ma trop grande gueule de polycommentateur torrentiel (je préfèrere cela à la « logorrhée ennuyeuse et fatiguante », dixit Tranbert) est une grande gueule bien masculine !

    • A-t-on besoin de ce livre pour voir que nous nageons déjà en pleine confusion ?! C’est une question que je me pose vraiment. Si on commence à se battre entre libertaires, anarchistes, anti-industrialisations j’en passe et des meilleures, le monde continue à bouger et prend une direction bien déplaisante sans que qui conque lève le petit doigt.

      @Martin_Scriblerus, tu prends l’exemple de l’immigration. Je prendrais un autre exemple pour illustrer mes propos, celui de la Turquie. Il y avait une telle mosaïque de partis dits « de gauche » qui ne sont pas arrivés à s’entendre que cela a permis à Erdogan de s’octroyer tous les pouvoirs. Cela a pris du temps...mais pas trop, quand on y songe.

      M’est d’avis que d’appartenir à un clan ou à un autre entre dans le même type de configuration. Et ces confusions, voulues ou non, ne servent que l’extrême-droite.

    • @Aude_V
      Merci de tes critiques.
      J’aurais préféré lire chez d’autres les critiques d’Escudero, etc. que j’ai formulé.
      Je cumule.
      Cela pose d’autres questions. Comment faire avec ma position et mon histoire de privilégié ? Dans quelle mesure la mettre au service de la critique ?
      Il y a pourtant urgence, et des critiques qu’il me semble crucial de formuler. Mais se parler demande une langue commune, à construire. Mes propos, je souhaite que d’autres s’en emparent, les critiquent, en fassent autre chose que ce à quoi je parviens – comme j’essaie de faire avec les leurs. Nous entendons-nous ? Comment stimuler sans écraser ?
      « Gagner », ou seulement convaincre n’aurait aucun intérêt.
      Je ne suis certain de rien. Ce que je fais est peut être entièrement calamiteux, et certainement exercice de privilège.
      Te lire en octobre m’a permis de me confronter à l’hostilité d’Escudero. Merci.
      Lire Clirstrim, Soupe à l’herbe, Koala a été un soulagement, le premier depuis juin.
      Je vais m’efforcer de me mettre en retrait, et de raccourcir avant de poster.

    • A vous lire je constate qu’outre la place que j’ai pu prendre, j’ai pu être très maladroit, et imprudent, vis à vis de plusieurs personnes.

      Si je ne sais pas me voir contribuant aux oppressions existantes, il vaut mieux que je m’efface un peu.
      En vous remerciant de m’avoir dessillé un peu les yeux.

  • Pour information

    « Circulez, il n’y a rien à voir. »

    Ce 22 décembre 2014, je constate, chez « Et vous n’avez encore rien vu », que de toute façon, vous n’y verrez rien : toute trace de l’échange que nous avons eu a disparu de la page ; qui se trouve de nouveau vierge de commentaires.

    Mon commentaire initial s’achevait par cette question :

    « Il fut un temps, pas si lointain, et que j’ai bien connu, ou un auteur comme Georges Orwell et sa dénonciation de la malhonnêteté intellectuelle, ou des esprits réduits à l’état de gramophones, était une arme revendiquée par la critique anti-industrielle.

    Ce temps est-il révolu ? »

    http://www.ipernity.com/blog/206926/808880

    #et_vous_n'avez_encore_rien_vu
    #anti-industriels
    #féminisme_radical
    #Christine_Delphy
    #Alexis_Escudero
    #La_reproduction_artificielle_de_l'humain
    #Georges_Orwell

  • Déficit théorique - la « Nature » comme catégorie de l’entendement à critiquer à tous points de vue.

    http://www.ipernity.com/blog/206926/804927

    Déficit théorique
    Ferrailler contre le dogmatisme étroit des amis de PMO étant chronophage et bien peu dialectique, du fait de l’épaisseur de la carapace de déni que ce petit monde anti-industriel oppose à tout questionnement qui ne coïncide pas assez exactement avec le sien, je préfère les laisser jusqu’à nouvel ordre à la misère de leurs chères lubies essentialistes et poser ici une question qui me paraît plus intéressante, sur mon terrain, en mes termes.
    Existe-t-il un ou des courants ou auteurs critiques des nuisances, de l’industrialisation du monde, écologistes radicaux ou assimilés, peu m’importe la dénomination, à ne pas faire reposer une pensée critique d’une dégradation des conditions de vie sur terre causée par une société dont nous participons tous, et que nous ne savons à ce jour guère que prolonger et renforcer, sur une consternante et plombante opposition entre une nature mythifiée et des "artifices" humains ? A fonder leur pensée sur une critique de ces catégories inspirée de , reprenant, prolongeant, ou simplement faisant place aux réflexions théoriques amenées depuis une bonne dizaine d’années par le mouvement antispéciste en France – lequel s’efforce de conjuguer une critique des rapports sociaux de domination, des réflexions sur la reproduction de ces rapports, et une critique de la catégorie de nature qui n’est jamais aussi utile que lorsqu’elle sert à les justifier ?

    Je pense ici particulièrement à ce que je connais du travail de défrichage d’Yves Bonnardel, d’Estiva Reus, de David Olivier, par exemple – ce champ de réflexion critique que, chez les auteurs de la récente tentative d’OPA sur la critique de la PMA et du mauvais buzz que l’on sait, et leurs amis, on balaie d’un bref revers de mépris, comme étant celui de plus ou moins gentillets et bien peu virils « amis des animaux ».

    https://www.infokiosques.net/spip.php?auteur134

    http://tahin-party.org/finir-idee-nature.html

    http://david.olivier.name/fr/la-nature-n-existe-pas

    http://blogs.mediapart.fr/edition/droits-des-animaux/article/161014/bellerencontre-avec-yves-bonnardel

    #Nature #nuisances #anti-industriels #Yves_Bonnardel #Estiva_Reus #David_Olivier #déficit_théorique #mouvement_antispéciste #La_nature_n'existe_pas #Pour_en_finir_avec_l'idée_de_nature #écologie_radicale

  • Question ouverte à « Et vous n’avez encore rien vu ».

    http://www.ipernity.com/blog/206926/803039

    Ce jeudi 27 novembre 2014, autour de 11h30, j’ai posté en commentaire sur le site « Et vous n’avez encore rien vu », la question ouverte qui suit, à propos de « La reproduction artificielle de l’humain », d’Alexis Escudero, ouvrage reproduit et recensé sur ce même site depuis juillet 2014.

    Bien que la question que je pose me paraisse à la fois cruciale et élémentaire, je ne sais pas si ce commentaire sera accepté, encore moins s’il y sera répondu.

    sniadecki.wordpress.com/2014/07/13/escudero-rah

    [Extrait de la question posée à « Et vous n’avez encore rien vu » :]

    [...]

    Il fut un temps, pas si lointain, et que j’ai bien connu, ou un auteur comme Georges Orwell et sa dénonciation de la malhonnêteté intellectuelle, ou des esprits réduits à l’état de gramophones, était une arme revendiquée par la critique anti-industrielle.

    Ce temps est-il révolu ?

    Deux épisodes supplémentaires parus :

    une réponse hier de Et vous n’avez encore rien vu

    Nous n’avons lu aucun des livres de Christine Delphy, mais il nous semble que le passage (p. 166) que vous incriminez dans le livre d’Alexis Escudero ne peut pas nécessairement être interprété comme un contre-sens [...]

    et ma réaction

    [...] vous m’avouez sans honte que six mois de réactions féministes crescendo (et aujourd’hui débordant largement les seules féministes : tenez, moi qui m’adresse à vous, je suis un homme, et hétérosexuel qui plus est) aux propos d’Escudero ne vous ont toujours pas donné envie d’aller voir par vous même si ce que disaient vraiment celles dont il prétendait disposer si aisément, coïncidait avec le lamentable portrait qu’il en faisait ? [...]

    #PMO
    #Alexis_Escudero
    #falsification
    #féminisme_radical
    #Christine_Delphy
    #Et_vous_n'avez_encore_rien_vu
    #anti_industriels
    #Georges_Orwell
    #PMA
    #Reproduction_artificielle_de_l'humain

  • Les amis du monde diplomatique inviterai a Montpellier un masculiniste, et homophobe ! (Alexis Escudero)

    Il avait déjà été critiqué lors d’une intervention dans un cadre anarchiste a Paris.
    http://littlevampire.canalblog.com/archives/2014/11/06/30907265.html
    Sous couvert de critique de la technique, et en particulier de la reproduction, les critiques porté serait en fait clairement d’une autre nature...
    Comme bcp d’auteurs d’ext. dr. il tenterai le confusionnisme selon son public en lissant son discours... mais ces écrits serait clair.

    P.S : rappelons aussi ce texte ;) http://blog.ecologie-politique.eu/post/La-Reproduction-artificielle?pub=0#pr

    • Plusieurs mouvements LGBTI revendiquent aujourd’hui l’accès à la PMA pour les couples de lesbiennes et pour les femmes célibataires, ainsi que la reconnaissance légale des enfants nés ainsi d’une part, et de leurs parents d’autre part. Il s’agit bien de réclamer l’égalité.

      Quand bien même je suis d’accord avec plusieurs critiques (cf toutes les discussions ici), sur ce point là précisément, le livre d’Escudero aussi réclame l’égalité : l’interdiction pour tout le monde, y compris les couples hétéros, stériles ou pas, quels qu’ils soient. La PMA pour absolument personne, c’est aussi un positionnement identique pour tou⋅te⋅s.

    • Oui j’entends ce que tu dis. Mais ça ne fait pas disparaître le reste des propos de son livre.
      Autrement dit on aurait pu avoir la critique que tu propose sans tout le reste... a part que ce ne serait pas cet auteur, mais toi, et du coup, il n’y aurai pas eu cette action :)

    • Et toujours en étant du côté des critiques, sur la non légitimité de parler de certains sujets féministes sans les avoir approfondi, sur le ton employé, etc, je ne vois malgré tout pas comment on peut le qualifier carrément d’être d’extrême droite. Ce genre d’accusation diffamante à l’emporte-pièce me paraît tout autant être du grand confusionnisme.

      Le fait de ne pas être (pro)féministe, et même le fait d’être masculiniste, ne se confond absolument pas avec le fait d’être d’extrême droite. Il ne faut pas tout mélanger. Il y a des problèmes de sexismes ou de masculinisme y compris à l’intérieur des marxistes, des anarchistes, des altermondialistes, ou de n’importe quel autre mouvement. C’est même un sujet qui est régulièrement mis au goût du jour dans diverses brochures, tracts, ou blogs.

      Bande de fachos antisémites !

    • Je ne pense pas que la provocation apporte des éléments de réflexions. Mais ça donne p.ê l’impression de prendre de la distance.

      P.S : par ailleurs, j’ai regardé du coup le texte et il est écrit « des arguments issus de l’extrême droite » mais pas que l’auteur est d’extrême droite.

    • Je vais y revenir, me répéter, au risque d’être vu comme un radoteur, ce qui n’est guère geek, et passe pour peu contemporain - pourtant, je pense que c’est l’époque présente qui à défaut d’être sourde, n’entend trop souvent rien à rien.

      Dans son pamphlet, Alexis Escudero tient un discours viriliste, ouvertement misogyne et homophobe, des plus hostiles et agressifs.
      Il se livre à une forme de lynchage intellectuel en règle sur la critique féministe radicale, falsifiant sans vergogne cette critique.
      C’est un prétendu critique anti-industriel autoproclamé « libertaire » qui sous couvert de critique anti industrielle se comporte ostensiblement en faussaire à l’égard des luttes féministes, lesbiennes, homosexuelles, pour le moins, et pour qui la malhonnêteté intellectuelle la plus caractérisée semble être une arme critique légitime.

      Comprenons-nous : Alexis Escudero, PMO, le Monde à l’envers, et les lecteurs qui les trouvent bons, ont parfaitement le droit de ne pas être d’accord avec des critiques féministes, lesbiennes, homosexielles. Ils ont même parfaitement le droit de n’être d’accord avec aucune des critiques féministes, lesbiennes, homosexuelles, existantes à ce jour. Mais pour mériter le nom de critiques, ils se doivent de les traiter avec ce minimum d’honnêteté qui consiste à s’intéresser à leur contenu réel, et à venir argumenter contre ce qu’ont dit et écrit ces mêmes féministes, lesbiennes, homosexuels.

      Je tiens que la pensée est une chose matérielle, et qu’en falsifiant délibérément la pensée d’un auteur, en lui ôtant ses propos de la bouche pour venir y mettre un discours arrangé par nos propres soins, on ne fait pas que mentir et déformer des mots : c’est la personne même de celui dont on falsifie la parole que l’on atteint, c’est de sa parole qu’on le prive, c’est sa personne que l’on nie.
      Moi qui suis socialement considéré comme un homme hétérosexuel, je ressens pour cette raison là avant tout le livre d’un Escudero, ainsi que la tiédeur ennuyée des discours écologistes ou anti-technologiques qui prétendent ne s’intéresser qu’à ses excellentes qualités et passer outre ses déplorables défauts, comme l’expression d’une menace physique non seulement contre les femmes les lesbiennes et les homosexuels mais encore contre les hommes hétéro qui ne seraient pas assez virilistes. Il y a certes du pugiliste, du Alain Soral dans cette attitude, comme il y en a chez l’animateur de PMO. Mais il y a surtout l’expression, plus banale, du masculinisme, de l’hétérosexisme et de leur mépris envers tout ce qui n’est pas assez viril.

      Je me fiche de savoir si une seule phrase de son torchon peut passer, une fois savamment extraite de celui-ci, et considérée avec suffisamment de complaisante superficialité, pour « égalitariste », ou pas. J’ai pris la peine de montrer par le détail ce que valait la pensée de l’auteur, et dans quelle confusion il pataugeait sitôt qu’il se hasardait imprudemment à prétendre parler d’égalité.
      Je tiens que l’on doit savoir à quelles armes intellectuelles on estime pouvoir recourir dans une dispute intellectuelle, et que les armes auxquelles il a recours jugent un auteur, tout comme son indifférence ou son insensibilité à celles-ci juge un lecteur.

      Je ne tiens pas « extrême droite » - ou un titre aussi inconséquent que celui d’ « ami du monde diplomatique » - pour les plus pertinentes des catégories comme des compagnies avec lesquelles essayer de penser le politique.
      Je pense que le confusionnisme ne se combat pas en brandissant des catégories confuses, mais en mettant patiemment à jour son incapacité à atteindre la moindre espèce de cohérence, en mettant à jour les contradictions qu’il recèle et qu’il entretient et renforce.
      Les passages où Escudero s’attarde (je ne dirais pas qu’il prétend les préciser, car je ne pense pas qu’il ait sérieusement envisagé de questionner ces notions) sur ce que sont pour lui des notions comme celle d’égalité ou de nature sont accablants et parlent de fait plus cruellement contre lui que je ne saurais le faire moi même (voir le chapitre IV, « Les crimes de l’égalité »).

      Je reviendrai rappeler cela aussi longtemps qu’il le faudra, ici sur seenthis, et là où je me trouve physiquement s’il s’y présente, ou si n’importe lesquels de ses amis viennent y faire la promotion de son livre. Aussi longtemps, au moins, qu’il ne se trouvera pas un argument intellectuel digne de ce nom pour venir démonter mon propos.

      La critique sociale n’est pas une pratique confortable.

    • heu, juste pour précision « amis du monde diplomatique », c’est le nom propre de l’assos qui a fait le fait venir, c’est pas mon invention :)
      Et j’essaye pas de penser avec eux, mais d’empêcher que l’auteur y vienne sans que soit connu le contenu réel de sa prose.
      Sinon je suis ok avec ce que tu écris @martin5.

    • @bug_in / florian olivier

      Je connais cette asso depuis longtemps...

      La dernière fois que j’ai eu affaire avec eux, c’était à Grenoble en 1998, à propos d’OGM. 
      Moi aussi, à l’époque, j’essayais juste de les empêcher d’être trop inconséquents.

    • Pour le coup @bug_in, le PDF que tu mets en lien ne contient aucune insulte à proprement parler. Mais si on veut considérer que la manière de se moquer peut valoir pour insultes (soit, pourquoi pas…), elles sont à priori à la mesure des insultes et coup réel qu’ils ont eux-mêmes reçues à Lyon, apparemment.
      1 partout, la balle au centre…

      Mis à part les articles d’Aude et un ou deux articles de @martin5, de l’ensemble des sites et commentaires que j’ai lu, je n’ai vu absolument que :
      – soit des mauvaises citations (comme citer le passage sur les bovins en faisant croire qu’on parle des humains : ce faux morceau est repris dans plein de sites !)
      – soit rien du tout et uniquement des insultes, sans aucune argumentation.

      Et après on voit écrit « on va pas continuer à argumenter, faire de la pédagogie, etc ». Sauf que pour « continuer » il faudrait déjà avoir commencé. Or des argumentations, démontrant les insultes premières, je n’en ai à peu près jamais vu.

      Je soutiens la critique, je ne soutiens pas les insultes non accompagnées d’argumentations les démontrant.

      Au passage, « masculiniste » au départ ça correspond à une mouvance très précise, qui a des revendications horribles très concrètes (on peut en faire la liste : ce n’est pas abstrait). Or aucune de leur revendications ne se retrouvent dans le livre. Qui a dit « confusionnisme » ?

    • @Rastapopoulos

      Je suis d’accord avec ce que vous écrivez ici : je ne me reconnais dans à peu près aucune des réactions négatives suscitées par les dernières frasques de PMO et d’Escudero, telles que j’ai pu les lire sur le net. Aude V fait exception, et si les meilleures de ces réactions ont eu le mérite de me donner envie de formuler une critique un minimum radicale des positions de PMO/Escudero, c’est justement parce qu’elles demeurent à mes yeux loin du compte.

      Je crains que ce triste esprit de parti qui constitue plus ou moins la trame même du monde militant, sur internet comme dans la rue, ne se manifeste ici comme il le fait presque partout et tout le temps, lequel préfèrera toujours recourir à des formules à l’emporte-pièce (d’autant plus aisément fédératrices que ne les précède aucun argumentaire un tant soi peu rigoureux, exigeant, qui obligerait les rassemblés à préciser chacun leur propre jugement et à le soutenir), pour la seule raison qu’il ne s’agit pas tant pour chacun de produire une critique radicale que de s’empresser de choisir un camp entre deux groupes humains constitués, ou de revendiquer bruyamment son appartenance à l’un plutôt qu’à l’autre.

      Il me semble préférable, si je dois prendre parti, de me fixer comme objectif premier de penser le moment où je me trouve, aussi désagréable cela puisse-t-il être pour n’importe laquelle des diverses forces en présences - y compris moi-même : et ce d’autant plus que je constate m’y trouver plus ou moins seul à le faire. Mais venir ajouter ma voix à celles qui trouvent suffisant de brailler deux slogans antagonistes me semble des plus inutile, quand bien même l’un me hérisse plus que l’autre de prime abord.

      Pour ce qui est de PMO/Escudero, il me semble que les récents développements de cette histoire ont le mérite de faire mûrir et dévoiler chez eux un masculinisme qui, pour ne pas être ce lobby militant d’hommes misogynes qui se juchent sur des grues pour y réclamer plus de haine des femmes, n’en mérite pas moins pleinement ce qualificatif. L’hostilité ouverte dont ils persistent à faire montre vis à vis du féminisme radical (dont ils ont jusqu’ici prétendu nier l’existence par les plus malhonnêtes moyens à leur disposition), leur surdité complète face aux critiques portant sur ce point précis sont bien des engagements politiques consistants avec le virilisme outré de l’ensemble de leurs propos.

      Autrement dit, c’en est au point où le pire qu’il peut leur arriver, c’est d’être vraiment lus.

      Mais l’époque les sert : on ne lisait déjà pas si souvent que cela avec l’attention requise la prolifération de textes imprimés sur papier avant l’invention de la télévision, et on les lit encore moins sérieusement alors qu’ils se bousculent désormais en permanence sur les écrans - c’est que pareil exercice demanderait du temps et de la disponibilité, un réel investissement : par exemple, commencer de mettre le nez sur le fond d’un propos aussi confusionniste que celui d’Escudero m’a demandé de prendre la peine d’imprimer ce que j’avais vu sur le net - aucune envie de donner un centime à l’auteur comme à son éditeur - et de prendre ensuite le temps de le lire au calme, d’y revenir plusieurs fois, de l’annoter, d’aller consulter d’autres auteurs et d’autres textes. Cela a mûri durant des semaines. (je n’ai pas l’esprit très vif, ces temps-ci) Pendant que je me livrais à cette critique, je n’en menais pas forcément trois ou quatre autres de front, bien que l’actualité soit toujours riche. Cela me semble pourtant un prérequis minimum pour prétendre aborder un bouquin de 230 pages, aussi mauvais soit-il.
      Au lieu de quoi, on survole, on lit en diagonale, on accroche un mot-clef du regard, on classe et catégorise au plus vite en fonction de ces quelques brefs aperçus, parce qu’il faut se dépêcher de passer au message ou au lien suivant... (De ce point de vue, un outil comme Seenthis me semble calamiteux, comme le sont déjà beaucoup d’autres choses)

      Le propos confusionniste et masculiniste de PMO/Escudero, comme la superficialité tout aussi confusionniste de la plupart de celleux qui les critiquent, n’ont évidemment rien à redouter d’une telle attitude.
      Entre les anti-industriels qui ne voient pas où est le problème, ou qui l’estiment déplorable mais secondaire, et les pro-féministes qui ne creusent pas la question, la faiblesse intellectuelle, la complaisance montrées en la circonstance par nombre de « radicaux » dans ces circonstances me semblent tout autant responsables de l’existence d’un tel livre et des positions de PMO que ne peuvent l’être la position de dominant de son auteur et de ce « collectif » au sein de rapports de domination de genre dont ils sont assurément les promoteurs zélés.

    • LittleVampire :

      Toujours le même refrain : PMA = transhumanisme, eugénisme, consumérisme... Pas de discussion possible. Pas de ré-appropriation possible de cet outil.

      Nous avons continué de lui couper la parole,...

      Martin Scriblerus :

      Mais pour mériter le nom de critiques, ils se doivent de les traiter avec ce minimum d’honnêteté qui consiste à s’intéresser à leur contenu réel, et à venir argumenter contre ce qu’ont dit et écrit ces mêmes féministes, lesbiennes, homosexuels.

      Deux poids, deux mesures ?

      BugIn :

      masculiniste, et homophobe ... comme bcp d’auteurs d’ext. dr.

      Diffamation ? A quand des preuves sourcées et argumentées ?

      Il me semble qu’au travers de ces « critiques » s’exprime une profonde haine idéologique à l’égard de ce qui vient remettre en question un progressisme latent (et dont la prose de LittleVampire est un exemple caricatural).

    • Trois auteurs différents, Tranbert.

      Cela fait au moins trois poids, trois mesures.

      Et plus encore de désaccords entre eux.

      Mais si je vous avais déjà répondu 10 minutes avant votre post, en revanche ...

      ... puisque vous êtes là, dites-moi, le recours à la falsification caractérisée des propos de plusieurs auteures et d’un courant de pensée entier, comme base théorique soutenant une charge sabre au clair de 230 pages contre les femmes et les homosexuels et lesbiennes, présentée depuis plus de six mois comme « anti-industrielle », « libertaire » et « émancipatrice », cela vous inspire-t-il autre chose ?

      Pour des preuves sourcées et argumentées, concernant les propos qui me reviennent, je vous renvois ici :

      http://www.ipernity.com/blog/206926/789175,
      ou là :
      http://seenthis.net/messages/305795

      [...] J’ai entrepris ici le relevé de quelques unes des plus remarquables à mes yeux des falsifications, confusions intéressées et autres malhonnêtetés intellectuelles à l’égard du féminisme radical en particulier et des luttes des dominé-e-s en général contenues dans seulement trois ou quatre des pages d’un livre qui en compte 230. C’est dire si, au vu des remarquables aptitudes montrées par l’auteur en ce domaine, je ne prétendrai pas en avoir donné ici un inventaire exhaustif. [...]

      ainsi qu’à quelques pièces justificatives sommaires :
      http://seenthis.net/messages/306503
      http://seenthis.net/messages/307196

      Je dois dire que je peine désormais à imaginer pire, pour des gens de la trempe de PMO ou Escudero ou leurs amis, que de voir leurs propres textes cités, sans commentaire ni qualificatif aucun.
      Pour juger de ce qu’ils écrivent, peu m’importe de savoir si la manif pour tous, le pape, le FN, les Castors Juniors, le Ku Klux Klan, Toute Honte Progressiste Bue, l’Amicale des Imbéciles Transhumanistes Repentis ou la Société de Chasse la plus proche de chez vous les trouvent sympathique ou non.
      De ce point de vue, permettez moi d’ajouter que je trouve de fait infiniment plus indulgents et complaisants les accusations rapides et les qualificatifs hâtifs que l’on peut effectivement trop souvent lire à leur endroit, y compris dans ce fil de discussion, et que peut aisément balayer un simple effet de manche.

    • @tranbert je dois bien dire que c’est la première fois qu’on me dit que j’aurai une haine contre la critique d’un progressisme latent. C’est pas comme si j’avais fait mon premier mémoire de philo sur la critique des nanotechnologies et le second sur celui du transhumanisme...
      Je pense qu’il est largement possible d’être critique d’une science et de techniques sans pour autant écrire des choses comme :

      Avec l’insémination artificielle tout est tellement plus simple ! Un coup de téléphone et le sperme est livré à domicile. L’abolition du coït entre mâle et femelle supprime du même coup les risques de maladies sexuellement transmissibles. Plus besoin surtout d’entretenir un mâle à l’année, ce qui est contraignant et coûte trop cher pour le peu de fois qu’on s’en sert (et imaginez en plus s’il ne fait pas la vaisselle)

      Et quand je dis « comme beaucoup d’auteurs d’ext. dr. » je ne dis pas que l’auteur lui même est d’extrême droite ! Mais la prochaine fois je l’écrirai en gras.

    • @Bug_in :
      L’insémination artificielle pratiquée par le corps médical sous surveillance de l’Etat n’est pas l’insémination « artisanale » que des lesbiennes peuvent pratiquer elles-mêmes.

      Il faut être d’une extrême confusion ou d’une mauvaise foi radicale pour ne pas s’en souvenir et oublier dans le même mouvement qu’Alexis Escudero dénonce l’expropriation des corps par le corps médical et les dispositifs industriels.

      Et « masculiniste, et homophobe », même tonneau ?

    • @Martin5

      Je n’ai pas lu Christine Delphy et peut-être bien que Alexis Escudero commet un contresens sur ses propos.

      Par contre, je me souviens d’avoir lu, en matière de « féminisme radical » - extrémiste serait plus juste - Valérie Solanas, avec stupéfaction et dégoût.

      Probablement AE se trompe de cible, mais est-ce pour autant le prétexte à nier que certain(e)s féministes se prêtent à cette critique ?

      « Il ne faut pas essentialiser » entend-je dire partout : il n’y a pas LE féminisme, LE LGBT, etc. mais des féminismes, des LGBT, etc.

      On a l’impression, à lire (superficiellement, je le reconnais) les réactions au livre d’AE, que les « autres » ne doivent pas essentialiser, mais que les « différents » ne s’en privent pas, en estimant que toute critique à leur encontre n’est que l’expression de préjugés sexistes, masculinistes, homophobes, etc.

      Peut-être devriez vous faire aussi le ménage (et la vaisselle !) devant votre porte...

      Et j’oubliais : votre logorrhée est ennuyeuse et fatigante.

    • @Tranbert

      Je vous sais gré de reconnaître que vous n’avez pas lu Christine Delphy.
      Comme je vous sais gré pour l’ajout de « superficiellement ».

      Et tant pis si je suis ennuyeux et fatiguant ! (La plupart des féministes radicales écrivent beaucoup mieux que moi, je vous l’assure : lisez les donc à l’occasion, vous gagnerez au change. Quant à Valérie Solanas, la lire réclame surtout de l’intelligence des rapports sociaux de domination de genre : « avec stupéfaction et dégoût », vous l’aurez hélas lue en mauvaise compagnie ! )

      Mais c’est aussi que je n’ai pas eu grand chose d’agréable à dire aux auteurs de critique anti-industrielle, ces temps-ci. Et que tâcher de remettre sur leurs pieds les fantaisies essentialistes délirantes d’Alexis Escudero et de PMO autour des pauvres idées qu’ils se font du Queer, des féministes, des lesbiennes et homosexuels comme de la procréation s’apparente désormais au nettoyage des écuries d’Augias.
      Je vous le confirme : pour un simple mortel, c’est très ennuyeux, et des plus fatiguant.

      Une fois ce pas de porte balayé, une fois le virilisme imbécile et arrogant et le zèle à conforter la hiérarchie hétérosexiste tenus en respect, à bonne distance de la critique sociale, disputer plus précisément des limites et des travers des uns et des unes, sera un peu plus possible, et vous le ferez alors, peut-être même en compagnie moins ennuyeuse et fatigante que la mienne.

      Seulement, pour l’instant, il se trouve un nombre ahurissant de personnes qui se prétendent plus ou moins anti-industrielles ou radicales, voir critiques, qui non seulement ne trouvent quoi que ce soit à redire au contenu de ce livre, mais encore affirment qu’il serait pertinent de questionner la marchandisation des humains ou l’industrialisation de la procréation en ces termes, sur ces bases. Et à soutenir qu’il ne se manifesterait pas là l’ampleur, et les conséquences lamentables, d’un complaisant impensé, de la part des divers anti-industriels, quant aux rapports de domination, en particulier de genre.
      Impensé auquel les acteurs du courant anti-industriel devront pourtant chercher à remédier au plus vite, s’il ne veulent pas perdre durablement contact avec l’essentiel de la critique sociale, aussi faible, dispersée et critiquable celle-ci puisse-t-elle être ou leur paraître. Mais cela a déjà commencé : il se trouve heureusement des gens pour connaître et les critiques féministes radicales, et les critiques anti-industrielles. Et pour penser que les deux méritent tout autre chose que ce que PMO/Escudero en font.

      Dans l’urgence, il faut bien que quelques-un-e-s se remontent les manches et se chargent de la tâche ingrate de doucher les plus dangereusement imbéciles de ces innocents enthousiasmes.

    • @bug_in :

      Désolé, mais a ma connaissance faire la vaisselle n’est pas une compétence bovine .

      Voilà, vous avez compris la blague. Ca s’appelle de l’anthropomorphisme.

    • @Martin5

      Quant à Valérie Solanas, la lire réclame surtout de l’intelligence des rapports sociaux de domination de genre : « avec stupéfaction et dégoût », vous l’aurez hélas lue en mauvaise compagnie !

      Oui, certainement que mes « privilèges » m’ont empêché de comprendre tout seul (donc en mauvaise compagnie, en effet) ses répugnants écrits, et qu’il me faudrait quelqu’un « sans préjugés » pour me les expliquer...

      Vous êtes vraiment des « minorités » incomprises et opprimées, et de ce fait, votre condition et vos propos ne peuvent être analysés et jugés par la « majorité », forcément malcomprenante puisque dominatrice...

      On connait la chanson :

      Opprimez-moi, opprimez-moi, oui, mais pas trop vite...

      That all folks !

    • Bon. Du coup, je suis allé vérifié l’article wikipédia sur la PMA :
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Procr%C3%A9ation_m%C3%A9dicalement_assist%C3%A9e
      La procréation médicalement assisté donc, n’implique pas par défaut l’eugénisme, même négatif (c’est à dire l’éviction de ceux qui pourraient être porteur de maladie non désiré).
      Autrement dit les possibilité d’un eugénisme et d’une marchandisation existe, mais ne sont pas lié intrinsèquement à la PMA elle-même mais aux pratiques de certaines institutions et choix de certains parents (comme c’était déjà dénoncé dans le livre « l’eugénisme libéral » de Jürgen Habermas).
      Si l’on considère la PMA comme technique pour avoir un enfant sans sélectionner avec en tête l’éviction du pire (eugénisme négatif) ou le choix d’un meilleur (eugénisme positif - très culturel en général, bien qu’il puisse être aussi biologique) il n’y a donc aucun problème a mon avis.
      Le problème est plus général et provient de la marchandisation et des sélections permises par certains pays et entreprises. Le sujet de la PMA permet donc au mieux l’occasion a certains de réactiver un problème ancien mais qui n’y est lié que par la bande.

    • @Touti
      Merci, c’est bien aimable à vous de me le dire.

      @Tranbert

      Vous êtes ici complètement à côté de la plaque.

      A lire votre pauvre réponse agacée, on croirait presque que, chez La Lenteur et Notes Et Morceaux Choisis aussi, la critique anti-industrielle s’emploie comme cache-sexe estampillé « radical » à un banal masculinisme viriliste ?
      La crasse machiste des fiers-à-bras et durs à queers de PMO a pourtant fait déjà bien assez de dégâts !

      Mais après tout, vous comme eux faites ce que vous jugez bon de votre production intellectuelle.

      Je persiste pourtant à penser que vous valez mieux que cela, et que la critique anti-industrielle, pour peu que ses auteurs et promoteurs cessent enfin de se prendre pour le nombril de la seule critique radicale du monde possible, et de jeter du "Suppôt du progressisme !" en anathème à quiconque ose ne pas avoir les deux pieds dans le même pli ombilical qu’eux, pourrait mener à autre chose qu’a cet étalage complaisant de mépris et de haine, sur fond de falsification intellectuelle et de misère essentialiste, qui a tourné dans toute la France ou presque, ces derniers temps.

      De même, je pense que vous avez à disposition plus qu’assez d’entendement pour parvenir à ne pas toujours confondre une lutte pour l’émancipation avec une récupération progressiste avant même qu’une discussion ait commencé.

      Mais je ne peux le penser pour vous, et encore moins vous « expliquer » quoi que ce soit que vous ne deviez effectivement faire l’effort, certes plus ou moins inconfortable, de confronter et comprendre, ou pas, par vous même.

      That’s all, folks ? Je crains que non.

      L’histoire n’est pas terminée, et il ne vous appartient pas de la clore, même sur une pique méprisante.

      Vous n’avez pas l’air de saisir qu’un différend s’est désormais ouvert publiquement entre les luttes des « minorités » et les « anti-industriels », un différend qui était latent depuis près de vingt ans.

      Il faudra bien dépasser cela. Et vos conceptions actuelles et passées n’en sortiront pas indemne.

    • @bug_in, comme tu le sais bien, il y a des techniques qui portent en elles-mêmes des conséquences inévitables. Or pour ce qui est des FIV et autres inséminations très complexes, cela demande tout un ensemble de techniques obligatoirement lié à du très haut niveau en terme « médical ». La FIV est toujours liée à un diagnostique pré-implantatoire de plus en plus précis et complétée au fil des années. Je ne vois pas comment ces morceaux là pourraient être extraits des rouages de la pire Recherche, du capitalisme, de l’État, etc. Ça ne me parait pas « autonomisable ».

      Par contre, imaginer des bibliothèques de gamètes (tout du moins sperme), absolument anonymes, accessible à tou⋅te⋅s, et contrôlés démocratiquement, ça reste technique (congélation etc), mais ça me paraît beaucoup moins complexe. Ce point-là pourrait être développé dans les revendications (tout comme faciliter et mettre des moyens humains supplémentaires pour aider à l’adoption pour tou⋅te⋅s, même si ce n’est pas l’unique solution).

    • Je ne suis pas sur que DPI (Diagnostic Pré-Implentatoire) soit une décision qui entraine forcément un eugénisme négatif (mes connaissances ne sont pas assez pratique pour le mesurer). Mais de ce que j’ai compris même en apprenant que tes enfants vont POTENTIELLEMENT avoir tel ou telle maladie ça n’empêche pas de toujours avoir envie d’avoir ton enfant, même si selon la société, le fait qu’il s’agisse de quelqu’un qui sorte de la norme ne facilitera pas l’accueil.

      Après je suis d’accord pour soutenir évidemment (et cela se fait déjà dans des groupes que je connais [je veux dire tenir de tel propos]) ce que tu proposes.

      D’une manière générale la différence fondamentale dans cette critique de la technique c’est qu’au lieu de prendre une tendance générale ou un aboutissement, comme on peut le faire pour les nanotechnologies, ou le transhumanisme, elle prend « une » technique telle qu’elle. Et c’est a mon avis une mauvaise approche pour éveiller a ces critiques et aboutir a une réflexion.

      Par ailleurs, si une personne que je connais avait une grande partie de son corps cybernétique pour des raisons de santé (perte de membre en accident etc.), alors même que la dite technique est matériellement clairement celle qui est utilisé dans le transhumanisme, je ne m’afficherai clairement pas pour la destruction de ces prothèses a lui. Le problème est plus général et surtout collectif.

  • http://www.ipernity.com/blog/206926/790809

    La conscience est un processus, une lutte de tous les instants contre les « évidences » de la vision idéologique du monde

    « […] les sciences humaines […] ont gagné [à l’entrée des minorités dans la théorie} la connaissance que les groupes sociaux sont les fruits de relations et non les seuls ‘’éléments’’ de ces relations. Les opprimés en prenant la parole ont crée une interrogation théorique qui bouleversait une conception du monde restée très profondément théologique à travers même l’athéisme des sciences du XIXème siècle. Des opprimés vient la contestation radicale qu’on puisse penser le monde en termes d’essences. D’eux surgit le savoir que rien ne se passe qui ne soit histoire, et jamais fermée, que nul n’est le porteur (ou l’expression) d’un ‘’être’’ ou d’un lot éternel, enfin que la pratique fait cette histoire. »

    #Christine_Delphy
    #Colette_Guillaumin
    #Féminisme_matérialiste

  • http://www.ipernity.com/blog/206926/790231

    Je suis blanc de peau

    Réflexion sommaire sur le privilège blanc, le racisme, la laïcité et l’opium du peuple, à partir d’une vieille chanson à la prétention antiraciste discutable, mais dont le premier couplet me semble toucher juste, sur un point au moins.

    Sur la promptitude de nombre de blancs occidentaux à reprocher aux non-blancs leur religiosité (quand ils n’en font pas un signe de leur non-blancheur).

    #islamophobie
    #privilège_blanc
    #je_suis_blanc_de_peau
    #laïcité
    #athéisme
    #racisme
    #Claude_Nougaro
    #Louis_Armstrong

    • Est-il superflu de rappeler que lorsque l’on dit « #opium_du_peuple », on oublie le plus souvent le contexte et les exigences portées par le texte où cette expression est apparue ? Marx n’était pas laïcard.

      La détresse religieuse est, pour une part, l’expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle. La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans coeur, comme elle est l’esprit de conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple. L’abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l’exigence que formule son bonheur réel. Exiger qu’il renonce aux illusions sur sa situation c’est exiger qu’il renonce à une situation qui a besoin d’illusions. La critique de la religion est donc en germe la critique de cette vallée de larmes dont la religion est l’auréole.

      #Religion #critique_de_la_religion

  • http://www.ipernity.com/blog/206926/756013?t=86334&c=1&s=edit

    "[...] la division se construit en même temps que la hiérarchie et non pas avant. [...]
    La thèse selon laquelle les êtres humains ne supportent pas « la différence » est une thèse sur la nature humaine, une thèse essentialiste et donc idéaliste. [...]
    [...] la problématique de l’Autre comme explication du sexisme, du racisme, de l’homophobie ou de toute autre hiérarchie sociale non seulement ne marche pas, mais encore suppose déjà l’existence de cette hiérarchie. [...]
    la haine du différent n’est pas un trait naturel de l’espèce humaine

    (Christine Delphy - Les Uns derrière les Autres - in Classer, dominer. Qui sont les autres ?, 2008)"

    #Christine_Delphy
    #Féminisme_matérialiste
    #Classer_dominer
    #Pouvoir_du_langage_et_langage_du_pouvoir

  • http://www.ipernity.com/blog/206926/789175?t=86320&c=1&s=edit

    Quelque chose de pourri au royaume de la critique anti-industrielle ou « Dans le monde à l’envers, le frai est un moment du veau. »

    A propos de « La reproduction artificielle de l’humain », d’Alexis Escudero, publié chez Le monde à l’envers et mis en ligne par PMO (pièces et main d’œuvre)

    Il a été écrit que ce livre était « problématique ». Quelques recenseurs plus audacieux que les autres ont cru bon de relever que le point de vue sur la procréation qui s’y exprimait « n’était pas féministe ». Rares ont été les lecteurs – de fait, ce furent des lectrices – à remarquer que le point de vue y était très grossièrement masculiniste. De cela, les quelques présentations ou répercussions de la plupart de revues et de sites d’ « extrême gauche » plus ou moins prétenduement « radicale » n’ont pas fait état. Quant aux rares sites et blogs anti-industriels, ils sont encore à ce jour, malgré les premières critiques féministes lisibles depuis cet été sur le net, trop occupés à se réjouir de la très grande et courageuse lucidité radicale qu’ils prétendent y voir, qui reproduisent in extenso et sans la moindre prise de distance les tonitruantes et virilistes rodomontades dont Pièces et Mains d’œuvres a jugé bon d’en chapeauter d’avance les chapitres.

    [...]

    #pmo #Alexis_Escudero
    #Pièces_et_main_d'oeuvre
    #Critique_anti-industrielle #La_reproduction_artificielle_de_l'humain #Le_Monde_à_l'Envers
    #Christine_Delphy
    #féminisme_radical
    #Féminisme_matérialiste
    #falsification
    #malhonnêteté_intellectuelle
    #nature
    #égalité
    #différences
    #critique_radicale
    #libertaire
    #masculinisme

    • #La_Décroissance

      Lu ce matin, enfin, l’interview d’Escudero publié dans La Décroissance, posté sur le site de l’éditeur.

      En fait de remise en question, c’est édifiant : l’auteur y proposait un simple copié-collé du pire de son confusionnisme très intéressé - et indigeste - sur l’idée de nature comme sur celle d’égalité : celui-là même à propos duquel j’ai posté hier une critique. (par exemple, on y retrouve cette perle de malhonnêteté intellectuelle "Réduisant la réalité sociale à l’opposition binaire entre dominants et dominés, hantées par l’idée que toute différence est nécessairement inégalité, elles en déduisent qu’on ne peut lutter contre la seconde sans abolir la première.")
      La Décroissance pousse la complaisance jusqu’à lui donner de l’éculée « critique du langage orwellien » pour masquer l’indigence du propos. Remplacer la falsification dominante de l’égalité par une autre certes non moins répugnante mais tellement plus radicale, merci bien !

      En fait de « critique radicale », la radicalité bouffe ici les pissenlits par la racine.

      Cet auteur, qui n’accepte ici de se connaître comme ennemi que qui ne lui demande pas de commencer à se fatiguer à penser - l’imbécilité transhumaniste, la niaiserie technolâtre, le libéralisme délirant, l’aplaventrisme politicien, les pantins post-modernes et j’en passe et des plus repoussants -, montre combien sa prétention à la radicalité se satisfait décidément de bien peu de choses.
      Et le petit monde de l’écologie radicale et de la critique anti-industrielle s’en satisfait.

      Il y a quelque chose de pourri au royaume de l’écologie radicale et de la critique anti-industrielle.
      Pas sûr qu’on puisse un jour en faire un compost propre à une future émancipation.

    • Pas de souci et merci d’être ouvert aux critiques sur la forme, la « communauté » est sympa et prête à répondre aux questions de mise en forme. Le mécanisme de citation permet par exemple de proposer une traduction de l’extrait en question ça peut être utile. Aussi, à la fin d’un message ou commentaire il y a le pseudo de l’auteur, que tu peux utiliser pour le citer si tu le souhaites, comme tu as fait là mais comme ce n’est pas le même pseudo (le mien est nicolasm) ça a alerté une autre personne :)

  • Ça bosse combien, un instit ? (Linsay)
    http://www.ipernity.com/blog/linsay/535529

    Bref, j’ai fait le compte. Sur le total de l’année, j’ai donc travaillé 2 125 heures. Ce qui ne vous éclaire pas des masses, j’en conviens. J’ai donc ôté les 5 semaines de congés de Monsieur-tout-le-monde, et divisé par les 47 semaines restantes. Ce qui me fait un total de 45 heures par semaine (un poil plus, mais je vous fais grâce des chiffres après la virgule).
    Voilà, maintenant je le sais : j’ai travaillé en moyenne 45 heures par semaine, en comptant mes soi-disant vacances. Ce qui, vous vous en doutez, fait qu’il y a eu souvent des semaines de classe où j’en faisais plus de 50.

    NB : J’ai fait le même calcul, il y a 3 ans, et suis arrivé à des chiffres similaires.

    #éducation #enseignants #conditions_de_travail #témoignage #fonctionnaire

  • Marx, la religion, l’opium, la brigade des stups laïque et ses milices anti-musulmanes.
    http://www.ipernity.com/blog/206926/518183

    A propos de la religion, les laïcard-e-s prétendent donc se placer sous l’autorité de la critique matérialiste de Marx : mais ellils le font toujours à contresens. Les laïcard-e-s ne le citent que pour confirmer qu’il est, de leur point de vue, urgent que la critique de la terre, de la politique - à laquelle, selon son propos, la critique de la religion aboutissait, - s’efface et se taise devant la critique tellement plus urgente de ce qu’il reste aujourd’hui du ciel. Ellils le brandissent, mais à l’envers : et prétendent sur un ton spectaculairement alarmé, en n’importe quelle mauvaise compagnie, que la critique du racisme politique serait en fait aujourd’hui au service de la promotion de l’aliénation religieuse musulmane, et que, si le colonialisme d’Etat n’est pas soutenu et encouragé avec assez de zèle et fermeté dans ses mesures d’exception, cette religion risquerait de devenir la principale consolation de cette vallée de larmes.

    #femen #laïcité #laïcardes #forest #islamophobie #islamogauchisme