Vases communicants ?
Dans son édition du 3 août, The Economist présente deux courbes symétriques. L’une, celle des admissions en hôpital psychiatrique aux Etats-Unis, plonge vers zéro à partir des années 1960. L’autre, celle des incarcérations, décolle vertigineusement à partir des années 1970. L’hebdomadaire y voit davantage qu’une simple coïncidence.
L’histoire de ce désastre discret remonte aux années 1960, lorsque John Kennedy a décidé de faire traiter les malades mentaux au sein de leurs communautés, ce qu’un nouveau médicament — la chlorpromazine — devait faciliter. Au cours des dix années suivantes, cependant, les centres promis n’ont pas été construits, et les effets de la chlorpromazine ont déçu. (…) [Selon le journaliste Pete Earley], en un an, la Californie a supprimé dix-neuf mille lits : « Comme il n’y avait plus de place, les gens étaient refoulés dans la rue. » (…) [Aujourd’hui], même lorsqu’on les envoie en structure hospitalière, on ne garde pas les patients suffisamment longtemps pour que les médicaments les stabilisent. Si une personne décide de se promener nue ou s’avère incapable de donner son nom à un officier de police, elle a de fortes chances de finir en #prison.
« Locked in », 3 août 2013.
►http://www.economist.com/news/united-states/21582535-costly-criminalisation-mentally-ill-locked
#Coupures_de_presse #2013/10
►http://www.monde-diplomatique.fr/2013/10/A/49698