• Inside the system: Open letter to Jeff Bezos - The Washington Post
    http://www.washingtonpost.com/lifestyle/style/open-letter-to-jeff-bezos/2013/08/06/9e7efa46-fea0-11e2-96a8-d3b921c0924a_story.html?hpid=z1

    Un journaliste du WP espère que le libertaire Jeff Bezos respectera ses valeurs journalistiques féodales.
    http://farm1.staticflickr.com/4/6242572_68240cc1ee_z_d.jpg?zz=1

    Back in 1982, when I was an editor at Tropic, the Miami Herald’s Sunday magazine, the publisher asked us to run a story on our cover about the winners of The Silver Knight award, which was given out every year at a gala to the most promising high school seniors in the Miami area. The Silver Knights were a fine and noble enterprise, but the event was run and financed by Knight-Ridder, the corporate owners of The Miami Herald; Herald stories about the Silver Knight awards were inevitably uncritical, nakedly celebratory, and drenched in self-promotion. We at Tropic declined to run the story of the awards on the grounds that we were a small magazine trying to establish a feisty, pugnacious identity, and being a corporate suckup toady lickspittle didn’t fit in with our plans. The publisher glowered, muttered something about insubordination, and steered the story to another, less visible section of the paper. We went unpunished.

    Wikipedia tells me that one of the Silver Knight winners that year was little Jeffrey Bezos of Miami Palmetto High School. Haha.

    You and I briefly crossed paths as younger men, and I dissed you. I guess it’s clear who won that race.

    Here’s the thing: We were right to decline that story, Jeff, but, more to the point, our publisher was wise to LET us decline. In the next 10 years, freed to robustly experiment with an outsize personality, Tropic would develop a fanatic following in Miami, and our writers and photographers would win two Pulitzers and be finalists for two more. That happened because the people above us trusted us, if grudgingly, and — more important — had our backs.

    ...

    “Kick up, kiss down.” Aggravate your bosses, but make the people below you love and respect you. Katharine Graham and Don Graham were brilliant at this — they must have given their board of directors fits, because during the great years they chose aggressive journalism over pennypinching every time — and we loved them for it. It’s an irreplaceable advantage, loyalty drawn from affection and respect.

    En temps de crise les sous-officiers du capitalisme espèrent sauver leur fortune en appellant à leur chefs de se comporter en bons seigneurs avec leurs vassaux.


    Vassalité http://fr.wikipedia.org/wiki/Vassalit%C3%A9

    Héritière du compagnonnage d’arme du haut Moyen Âge, la vassalité est la situation de dépendance d’un homme libre envers son seigneur par la cérémonie de l’hommage. Le système féodo-vassalique s’est développé à cause de l’affaiblissement de l’autorité publique après l’effondrement de l’empire carolingien (Xe - XIe siècle) : l’empereur, les rois et bientôt les princes territoriaux étaient incapables de faire régner l’ordre et d’imposer leur pouvoir aux seigneurs locaux. Un réseau de relations d’homme à homme s’impose donc, donnant des droits et des devoirs pour chacun d’entre eux, une pyramide sociale allant théoriquement du roi au grand seigneur (grand feudataire), seigneur, vassal et arrière-vassal (Vavasseur) mais dont l’effectivité dépend de l’autorité du supérieur.

    Et hop, voilà l’essentiel de ce que pense le nouveau chef :
    http://www.washingtonpost.com/national/jeff-bezos-on-post-purchase/2013/08/05/e5b293de-fe0d-11e2-9711-3708310f6f4d_story.html

    There will, of course, be change at The Post over the coming years. That’s essential and would have happened with or without new ownership. The Internet is transforming almost every element of the news business: shortening news cycles, eroding long-reliable revenue sources, and enabling new kinds of competition, some of which bear little or no news-gathering costs. There is no map, and charting a path ahead will not be easy. We will need to invent, which means we will need to experiment. Our touchstone will be readers, understanding what they care about – government, local leaders, restaurant openings, scout troops, businesses, charities, governors, sports – and working backwards from there.

    Jeff Bezos par contre ne promet rien sauf la recherche constante de profitabilité. C’est une réponse digne d’un des plus riches libertaires du monde.

  • Le patron d’Amazon rachète le "Washington Post"
    http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2013/08/05/le-patron-d-amazon-rachete-le-washington-post_3457822_3236.html

    Le groupe #Washington_Post a annoncé, lundi 5 août, la cession de ses activités d’édition, dont le quotidien portant son nom, au patron-fondateur du groupe de distribution en ligne #Amazon, #Jeff_Bezos, pour 250 millions de dollars. « L’acheteur est une entité qui appartient à M. Bezos en tant qu’individu, et pas Amazon Inc », précise le communiqué du groupe.

    Et pas que le quotidien : http://www.slate.com/blogs/moneybox/2013/08/05/bezos_bought_a_bit_more_than_the_post.html

    Quel #management va s’imposer dans ce groupe de #presse ? Des hypothèses là : #disruption http://qz.com/112073/how-things-are-about-to-change-at-the-washington-post-now-that-jeff-bezos-is-in-

    Jeff le #libertarien se veut rassurant :
    http://www.washingtonpost.com/national/jeff-bezos-on-post-purchase/2013/08/05/e5b293de-fe0d-11e2-9711-3708310f6f4d_story.html

    I won’t be leading The Washington Post day-to-day.

    Je m’attendais pas à celle-là ce matin... http://seenthis.net/messages/162928

    L’occasion de lire :

    En Amazonie. Infiltré dans le « meilleur des mondes »
    http://www.monde-diplomatique.fr/2013/08/RIMBERT/49581

    En plus je viens de voir Le capital de Costa-Gavras (oui le truc avec Gad Elmaleh) où ça cause de #hft et de grands enfants qui jouent qui jouent jusqu’à ce que ça pète... alors je vous dis pas l’état dans lequel ça me met.

    Quant à Gorge Profonde, on attend encore sa réaction.

    C’est quand même marrant que le parangon du #journalisme d’#investigation soit racheté par un des maîtres des #bigdata marchandes. En ces temps de persécution des #whistleblowers. Vivement la fusion Publicis / Omnicom !

    • Outil de domination idéologique

      Annoncée en début de semaine, la nouvelle du rachat du Washington Post, l’un des principaux journaux étasuniens, par Jeff Bezos, patron d’Amazon, pour quelque 250 millions de dollars, est révélatrice à un plus d’un titre.
      On constate tout d’abord que pour « archaïque » qu’elle soit, la presse traditionnelle intéresse malgré tout une personne qui annonçait pourtant l’an passé que, dans vingt ans, « il n’y aurait plus de journaux papier ». Finalement, la vieille économie a tout de même de beaux restes. En tous les cas, suffisamment pour intéresser le pape de l’économie numérique. Il est vrai qu’avec 25 milliards de dollars de fortune, Jeff Bezos n’a finalement craqué que 1% de son capital. Le risque est effectivement acceptable.

      Et il obéit sans doute à la logique d’une économie de plus en plus intégrée. Amazon n’est plus uniquement un site de vente de livres : il propose de tout, y compris des voitures, et même du contenu immatériel. Le rachat du Washington Post permettra-t-il de nourrir les liseuses Kindle que l’entreprise a mises sur le marché, cannibalisant son propre fonds de commerce, les livres papier ? C’est bien à l’émergence de groupes maîtrisant les flux culturels d’un bout à l’autre de la chaîne que l’on assiste.
      Cela montre ensuite que ces stratégies de rachats obéissent également à des logiques de pouvoir. Le Monde a lui aussi été repris en main par un wonderboy de l’économie internet, le patron de Free, Xavier Niel (allié à Pierre Bergé et Matthieu Pigasse). Le Figaro est entre les mains de l’avionneur Dassault, Libération appartient à la banque Rothschild, et TF1 au géant de la construction Bouygues. Des investissements qui ne sont bien sûr pas dictés par des motivations philanthropiques, mais bien pour construire ou consolider des positions économiques dominantes.

      La Suisse ne restera sans doute pas très longtemps à l’écart de ces tendances. Pour l’heure, ni le géant transnational allemand Bertelsmann – en pleine opération de fusion des maisons d’édition Random House avec Penguin ces jours-ci – ni son homologue Springer n’ont encore lancé d’OPA. Gageons que ce n’est qu’une question de temps.
      Quoi qu’il en soit, se pose déjà la question de l’indépendance des titres par rapport à ces groupes économiques transnationaux et leurs intérêts. Amazon a ainsi docilement accepté la requête de la CIA de bloquer les données de Wikileaks stockées sur un de ses clouds. Le groupe va héberger – on parle d’un contrat à 50 millions de dollars – les données de l’agence de renseignement issues de son espionnage électronique. On n’allait tout de même pas se fâcher pour si peu.
      Ce danger n’est pas encore compris, ni par le monde politique, ni par le grand public. L’accueil réservé au début de l’été aux propositions du Parti socialiste suisse en est l’illustration : son projet de soutien aux médias afin de garantir un minimum de diversité démocratique a suscité un lever de boucliers de la part de la presse dominante.

      http://www.lecourrier.ch/112584/outil_de_domination_ideologique

    • On pourrait ajouter un cas belge, celui des rumeurs d’entrée au capital du groupe IPM (la libre, la dh, courrier international belgique...) de #Tecteo (un montage infernal dont les belges ont le secret - ici une coopérative intercommunale - spécialisé dans l’énergie et les télecom dont le cablo-opérateur Voo) dont le président Stéphane Moreau - surnommé par les grincheux « le Berlusconi wallon » est aussi un élu P.S.

      #presse #belgique #politique #partis #telecom