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  • Il y a deux ans à Montreuil, flashback, flashball & cie… | Yves Pagès (Pense-bête)
    http://www.archyves.net/html/Blog/?p=1891

    Il y a un peu moins de trois ans, face à la place du Marché de la Croix de Chavaux, en plein centre de Montreuil, une ancienne clinique privée en état de délabrement complet était occupée, réaménagée avec les moyens du bord et régulièrement ouverte au voisinage pour des braderies, permanence précarité, concerts, projections et débats. De l’extérieur, ça ressemblait à ça.

  • Compassion & stigmatisation, un double langage permanent, le cas Voynet à Montreuil | Yves Pagès (Pense-bête)
    http://www.archyves.net/html/Blog/?p=1826

    Une série d’événements touchant à divers aspects du mal-logement ont eu lieu à Montreuil dans le mois écoulé. Et il suffit de les mettre en regard, de les analyser de front, pour y voir converger le lot commun des arbitraires sociaux, des discriminations insidieuses, bref de la barbarie économique, mais aussi des terrains de lutte transversaux d’ordinaire voués à la défaite silencieuse. On y distingue aussi, outre les réflexes glaçant de la répression étatique, les traits récurrents du double discours de l’équipe municipale dirigée par Dominique Voynet. En cette période de crise locale à répétition, on l’aura vue jouer sur les deux tableaux de la compassion médiatique (dans les prises de parole publiques) et du dénigrement culpabilisant face à toutes sortes d’expulsés en sursis (lors de réunions à huis clos, de face à face informels ou par rumeurs instillées de bouche à oreille). Aucune obsession sur la personne de Madame la Maire, mais l’examen d’un véritable cas d’école rhétorique de la gauche gestionnaire qui, ici comme ailleurs, semble tellement à bout de souffle qu’elle en vient à adopter la duplicité cynique et émotionnelle des politiques du fait divers qui gouvernent aujourd’hui nos consciences radiotélévisées. Pour en juger (sur pièces), un rappel détaillé de quelques faits bruts, aussitôt suivis de belles paroles en l’air ou de légendes mensongères.

  • Fiche-moi la paie | Noémi Lefebvre (Pense-bête)
    http://www.archyves.net/html/Blog/?p=1772

    Il paraît qu’en Europe du sud, la jeunesse diplômée en a marre, c’est ce que j’ai entendu dans ma bagnole à la radio culturelle, il y avait une émission avec des sciences po, des historiens, des économistes qui usaient de mots comme indignation, spécificité, contagion limitée, jeunes chômeurs, mouvement social, crise économique, précarité, démocratie, autogestion, refus des partis politiques, non-violence, soixante-huit, solidarité, printemps, le nouveau entrait dans les cases d’une maîtrise bien référencée. Bon moi j’allais voir les comptables de l’IUT carrières sociales. J’avais mon badge FICHE-MOI LA PAIE épinglé à ma veste, offert par un fabricant de slogans urbains, l’ami Yves Pagès. FICHE-MOI LA PAIE, une médaille du mérite, façon de parler anonyme et personnelle qui me donnait d’un coup une réalité sociale.

  • Contre-révolution tunisienne, retour de flammes et diaspora | Yves Pagès (Pense-bête)
    http://www.archyves.net/html/Blog/?p=1652

    Difficile d’élucubrer sur la situation des réfugiés tunisiens sans revenir sur les événements de ces deux dernières semaines, de part et d’autre de la Méditerranée. Donc, pour commencer, petit flash-back sur les manifestations qui ont eu lieu à Tunis du jeudi 5 au dimanche 8 mai. Face au recyclage des cadres de l’ancien régime, à l’indigence des améliorations sociales et au renforcement de la répression quotidienne, des cortèges se sont formés sur l’avenue Bourguiba (non loin du ministère de l’Intérieur) avec pour cri de ralliement l’hymne national et d’autres slogans plus politisés : « Ce gouvernement de transition travaille toujours pour Ben Ali », « Gouvernement dégage », « Flics, bande de lâches ».

  • « Vive la crise ! », l’éternel remake ? | Yves Pagès (Pense-bête)
    http://www.archyves.net/html/Blog/?p=1604

    L’abus de commémoration est dangereuse pour la santé mentale. Celle de la victoire de la gauche réformiste le 10 mai 1981 pourrait avoir sa dignité, si l’on osait exhumer dans le parfum de cette époque les idéaux, confus & naïfs, qui s’y exprimaient — et tenter ce bilan rétrospectif sans illusion ni mépris. Mais l’exercice de style nécrologique a une fois de plus vaincu, réduisant les attentes utopiques & concrètes qui avaient alors permis de rafler la mise électorale à une pure et simple hagiographie de François Mitterrand — en l’occurrence un carriériste sans scrupule & dandy littéraire au passé encombrant, collabo pendant l’Occupation, guillotineur pendant la guerre d’Algérie, rétif épidermique à l’esprit de Mai 68, j’en passe et des meilleures… preuves qu’en France un Président de gauche doit, s’il veut réussir, avoir su donner quelques gages à la bourgeoisie la plus conservatrice.

  • Un collectif de réfugiés tunisiens occupe le 51 avenue Simon Bolivar à Paris (Pense-bête)
    http://www.archyves.net/html/Blog/?p=1530

    Parmi les réfugiés tunisiens errant aux abords du Parc de La Villette – entre soupe populaire et harcèlement policier – quelques dizaines avaient trouvé un refuge provisoire auprès de la Coordination des Intermittents & Précaires, dont les locaux sont hélas promis à une démolition imminente. D’où l’urgence pour eux de trouver une solution plus durable, sans perdre l’acquis d’un début de solidarité collective, hors les menues embrouilles & débrouilles de la survie en solitaire. Hier soir, vers 1h30 du matin, ils ont investi les deux étages d’un bâtiment vide au 51 de l’avenue Bolivar, près des Buttes-Chaumont. La suite en style télégraphique et images à la volée.

  • Pénibilité du travail, aïe, aïe | Yves Pagès (Pense-bête)
    http://www.archyves.net/html/Blog/?p=1515

    Avant-hier, on apprend la mort volontaire de Rémy, un employé de France-Télécom, à Mérignac, après immolation sur le parking de sa boîte. On repense au même geste, il y a quelques mois, de ce vendeur à la sauvette tunisien, harcelé par quelques ripoux en uniforme. Une onde de choc s’en était suivie là-bas, sporadique et locale puis massive et insurrectionnelle. Mais ici on se contente du travail du deuil médiatique, avec quelques séances d’exorcisme compassionnel… et puis plus rien. On demande leur avis à quelques psy laborieux sur ce drame récurrent : certains pointent la trop forte pression des objectifs au sein de l’entreprise ; d’autres supputent des causes multifactorielles, et l’impossibilité de distinguer parmi elles le mobile d’un tel passage à l’acte.