Pense-bête

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  • Démultiplication de stickers d’extrême-droite — Propagande décomplexée & banalisation rampante
    http://www.archyves.net/html/Blog/?p=4780

    Si on s’intéresse aux autocollants qui fleurissent un peu partout sur le mobilier urbain, on est bien obligé de constater, depuis un an, la montée en puissance de ceux colportant des messages phobiques : antiarabes, antisémites, antipédés, etc. Sans négliger qu’à Paris, ces stickers-là ont fait des petits hors le périmètre habituel des quartiers bon chic bon genre (le XVe par exemple), pour se disséminer dans le Quartier Latin, puis rive droite, des Halles à la Bastille. Ça n’a l’air de rien, ou (...)

  • « The Wire » et « Street Voice », deux regards sur l’envers du décor de l’American Dream à Baltimore
    http://www.archyves.net/html/Blog/?p=4646

    Même décor, même période, tout autre histoire. Au terme des années 80, Curtis Price, un travailleur social bossant dans une association d’aide aux séropositifs, tente d’élargir ses activités au-delà de la communauté gay pour toucher une autre population décimée par le VIH, les consommateurs de drogues. Première étape, il constitue un groupe de discussion avec des toxicomanes séropositifs, puis projette la création d’une publication régulière qui donnerait des informations pratiques élémentaires et (...)

  • Fausses-bonnes intention, hors saison — Soixante irrésolutions permanentes
    http://www.archyves.net/html/Blog/?p=4586

    Chaque nouvel an, ça recommence : l’improbable ultimatum. On a l’entier mois de janvier pour prendre du recul, réviser son audit existentiel, peser le pour & le contre, changer de régime élémentaire, arrondir ses angles, tirer des plans B sur la comète… Bref, faire vœux à volonté ! Bonnes résolutions, ça s’appelle, à mots couverts, en aparté, via le surmoi qui vous interpelle : bouge d’ici ! arrête ça ! essaye autrement ! Pas besoin d’un ange gardien, on la connaît déjà par cœur la litanie des injonctions (...)

  • Le Street Art dans tous ses états. Collecte de graffitis depuis quarante ans, textes & images en attendant le printemps
    http://www.archyves.net/html/Blog/?p=4483

    À force de célébrer cet âge d’or du graffitisme made in 68, on l’a confiné, embaumé, réduit fait à un défouloir scriptural sans lendemain. Et pourtant non, des seventies à aujourd’hui, ça n’a pas cessé de proliférer, se renouveler, passer de main en main, n’en déplaise à ceux qui voudraient traiter tous les tags au Kärcher sous prétexte de vandalisme autistique.
 Alors, pour donner à voir la permanence anonyme & clandestine de la poésie subversive depuis quatre décennies, on a fureté un peu partout, depuis (...)

  • 4 mars 2013 « Pense-bête StreetArt Paris - Collages -
    http://www.archyves.net/html/Blog/?p=4336

    En ce qui concerne les encollages d’un support papier, pas de sous-traitance privée, ça coûterait visiblement trop cher, alors ce sont des agents de la Propreté de Paris qui s’activent, comme ici, à l’aide d’un simple grattoir téléscopique. Et qui mettent en lambeaux des motifs qui, avouent-ils hors micro, leur plaisent plutôt. Lumbago assuré en fin de journée, avant que d’autres visiteurs nocturnes ne viennent en remettre une couche.
    Le mythe de Sysiphe, version iconographique.

    #StreetArt

  • Le Street Art dans tous ses états
    http://www.archyves.net/html/Blog/?p=4336

    la gentrification parisienne continue son travail de sape, faisant partout place net, hors quelques lieux autorisés pour les vandalistes officiels, sur ces murs aveugles où ils surenchérissent en mégalomanie underground. Partout ailleurs, la Mairie paye des rescenceurs (& censeurs) scripturaux pour géolocaliser, via leur smartphone, les « dépradations » dénoncées par des riverains ou dépistées aux alentours. Source : (...)

  • À propos des fausses accusations contre Marinus van der Lubbe, le jeune incendiaire du Reichstag — Prétexte, sous-texte et contexte de l’argumentaire homophobe de ses accusateurs staliniens
    http://www.archyves.net/html/Blog/?p=4174

    Il y a bientôt dix ans l’ami Charles Reeves et moi faisions paraître aux éditions Verticales les Carnets de route de l’incendiaire du Reichstag, qui regroupaient pour la première fois l’ensemble des écrits (carnets de voyage, tracts, correspondances et procès-verbal d’interrogatoire) d’un certain Marinus van der Lubbe, Hollandais de 24 ans arrêté à l’intérieur du Reichstag en flammes, au soir du 27 février 1933. Aussitôt présenté par les nazis comme le comparse d’un coup de force communiste, il n’allait (...)

  • Grisélidis Réal en 1954 — Genèse d’une vie de bohème
    http://www.archyves.net/html/Blog/?p=4157

    Avant d’entamer son récit autobiographique Le Noir est une couleur à la fin des années 60 et de rejoindre la lutte des prostituées au milieu des années 70, la future « catin révolutionnaire » a fait ses premiers pas dans la « vie de bohème » genevoise. C’est ce qu’on découvrait dans les premières pages de Mémoires de l’inachevé, son recueil d’écrits et correspondances publié en 2011 chez Verticales. Cette reproduction d’un carton d’invitation à une exposition de « foulards de soie peints » ouvrait le (...)

  • 19 octobre 2012 « Pense-bête
    http://www.archyves.net/html/Blog/?p=3722

    Pour faire un sort à l’épineuse question de l’antisémitisme militant (et aux autres phobies qui vont de pair), il suffit au bonimenteur Patrick Buisson de quelques lignes : « des élucubrations apocalyptiques » entremêlées d’idées « anarcho-libertaires » puisque l’auteur « a viré prophète », qu’il « vaticine en virtuose de la jactance » avec « à l’affiche tous les cavaliers de l’Apocalypse : les soviets, les Juifs, les francs-maçons, les anglishes… tous faux-derches, et Cie ». Ni plus ni moins, sans commentaire. Quoique si, j’allais oublier, pour notre biographe sous influence, ces appels aux meurtres xénophobes, en plein hitlérisme ascendant puis triomphant, ça lui fait l’effet d’un « tableau à la Jérôme Bosch ». Aucune prise de distance, ni désolidarisation idéologique, juste une affaire d’esthétique picturale.

    Lorant_Deutsch #Céline #Patrick_Buisson

  • Charlie Hebdo et la réaction.
    22 septembre 2012 « Pense-bête
    http://www.archyves.net/html/Blog/?p=3551

    N’empêche, ils auront beau se réclamer de la lignée de l’Assiette au beurre, l’argent de ce beurre-là sent le rance. Les Charb & Cie devraient méditer l’avertissement de feu Pierre Desproges : « On peut rire de n’importe quoi, mais pas en n’importe quelle compagnie ». Leurs gauloiseries et rires gras de fin de banquet républicain ne font pas d’eux de nouveaux Diogène, rétifs aux honneurs et à toutes les crédulités, mais de cyniques excommunicateurs de la libre-pensée et profiteurs de guerre… de religions.
    Et pour en finir avec ce fonds de commerce, en guise de dédicrasse à ses plumitifs, la reproduction de la une d’un brûlot anarchiste anglais datant de 1916 et le petit poème satirique que ça m’a inspiré :

    Cours, cours, petit canard sans tête
    aux pas cadencés
    des trompettes apocalyptiques
    cela fait belle lurette
    que ton esprit critique
    s’est de lui-même décervelé.

  • Misère et décadence de l’esprit satirique, « Charlie Hebdo » et son fonds de commerce | Yves Pagès (Pense-bête)
    http://www.archyves.net/html/Blog/?p=3551

    N’empêche, ils auront beau se réclamer de la lignée de l’Assiette au beurre, l’argent de ce beurre-là sent le rance. Les Charb & Cie devraient méditer l’avertissement de feu Pierre Desproges : « On peut rire de n’importe quoi, mais pas en n’importe quelle compagnie ». Leurs gauloiseries et rires gras de fin de banquet républicain ne font pas d’eux de nouveaux Diogène, rétifs aux honneurs et à toutes les crédulités, mais de cyniques excommunicateurs de la libre-pensée et profiteurs de guerre… de religions. (...) Source : Pense-bête

    • Le débat est assez proche de celui-ci :

      L’ #humour est une chose trop sérieuse...
      http://uneheuredepeine.blogspot.fr/2012/08/lhumour-est-une-chose-trop-serieuse.html

      Moi : Au moins un exemple d’humour intelligent, qui dévoile les ressorts de cet humour qui vise certaines catégories. Pour que cet humour fonctionne, il est essentiel que l’on puisse diviser le monde entre eux et nous.
      Lui : Mais arrête ! On fait aussi des blagues sur les mecs !
      Moi : Oui, donc on divise bien le monde entre eux et nous, femmes et hommes, l’essentiel étant de savoir où on se place. On peut le faire avec d’autres catégories. Dans tous les cas, on suppose l’étrangeté de #l'autre. Quand tu dis qu’on ne peut pas rire avec n’importe qui, c’est ça que tu dis finalement : tu choisis avec qui tu veux #rire, et tu exclus les autres.

  • Graffiti, pochoirs & stencils, entre Street Art officiel & énergie de l’informel | Yves Pagès (Pense-bête)
    http://www.archyves.net/html/Blog/?p=3456

    Un bref séjour estival à Londres (avant la farce olympique) aura suffi pour constater que dans le centre-ville (au sens large), l’omniprésence de la vidéosurveillance, la délation subventionnée & la chasse aux incivilités low-class ont éradiqué la trace du moindre flyer, sticker ou bombage. Et pas plus de souillure murale que de pauvres, puisqu’il en coûte pas moins de 300 pounds mensuel à un banlieusard londonien pour accéder au cœur touristique de la capitale britannique, de fond en comble gentrifiée & aseptisé. À ce tarif, autant ne plus jamais foutre les pieds downtown, là où quelques monuments historiques servent de produits d’appel à une galerie marchande unlimited. En bref, pubs partout, tags nulle part. Et pourtant, de Covent Garden à Camden Town en passant par Notting Hill, dans les boutiques de souvenirs, posters, T-shirts et autres cartes postales, les reproductions du street artist Bansky font un tabac, son ironie subversive déclinée sous toutes les coutures, du moment que ça reste hors sol, pas sur les murs quoi ! Source : Pense-bête

  • La politique du pire de Richard Millet :
    un marketing littéraire bête & immonde
    http://www.archyves.net/html/Blog/?p=3433

    Aux meurtres prémédités de l’un a ainsi répondu le cynique plan média de son disciple « littéraire ». Le choc des photos, le poids mort des mots (d’auteur). Top synchro ! Et chez quel éditeur ! Un fils de… et pas n’importe lequel, celui de Dominique de roux, génial découvreur textuel, mais aussi dandy fasciné par les décombres du national-socialisme, n’en déplaise à son honteux rejeton qui depuis des décennies menace quiconque traiterait son père de fasciste d’un procès en diffamation. Ici la boucle est bouclée, à visage enfin découvert.
    Quant au martyr publicitaire #Richard_Millet, ce serait indélicat d’ébaucher sa nécrologie avant terme, mais on peut déjà y entrevoir le double visage du spectre esthétique de l’écrivain post-réactionnaire : vanité carriériste et misanthropie sélective. Et s’il fallait accuser les traits de son portrait-robot en quelques périphrases, cela tiendrait du cadavre exquis, « littéraire » bien sûr. Pour s’en faire une idée, le début d’une liste non exhaustive :

    Homme de seconde main du phalangisme libanais ;
    Copieur conforme du pseudo-anti-conformisme ;
    Poor lonsome victime de la fashion fasciste ;
    Archange déçu des chiffres de ses ventes ;
    Vétéran de ses blessures narcissiques ;
    Littérateur mercenaire en tous genres ;
    Petit bonhomme des arts et de l’être ;
    Chantre de la purification langagière ;
    Matamore, alias tueur-de-Maures ;
    Pousse-au-crime par procuration ;
    Barde du christianisme agraryen ;
    Maniaque de l’aigreur cultivée ;
    Taurillon de salon du livre ;
    Tête de lard islamophobe ;
    Prosélyte de soi par soi ;
    Bad boy bcbg ;
    Néo-naze… tout court.

  • Grève des loyers, un journal mural (suite) — L’expulsable en sursis du 1 de la rue de Chantilly affiche sa détermination sur tous les fronts | Yves Pagès (Pense-bête)
    http://www.archyves.net/html/Blog/?p=3373

    Ça se passe dans le IXe arrondissement de Paris, à l’angle de la rue Bellefond et de la rue de Chantilly. Des affichettes qui s’étendent sur le mur depuis plusieurs semaines, où l’occupant insolvable du rez-de-chaussé raconte par le menu son parcours, ses doutes et sa drôle de détermination. On en a déjà parlé ici même, l’info ayant été reprise et développée dans les Inrockuptibles, puis d’autres relais audiovisuels. Source : Pense-bête

  • L’inchangé du présent, c’est maintenant | Yves Pagès (Pense-bête)
    http://www.archyves.net/html/Blog/?p=3359

    Il aurait pu s’appeler Mactar, mais ses parents d’origine malienne ont préféré Mathieu, un saint mieux intégré au calendrier de leur terre d’accueil, sauf qu’à l’âge des premiers communiants, leur gamin a passé sa sixième année en soin intensif, à cause d’une maladie des nerfs, un cas de récession génétique très rare, qui lui a fait perdre la vue. C’est pour ça qu’il n’a pas été sectorisé dans la ZEP du coin, quelque part en Seine Saint-Denis, mais au siège parisien de L’Institut National des Jeunes Aveugles (INJA), entre petits « ninja » du même genre, pour apprendre à apprendre sans les yeux. Et tant pis si ça raccourcit l’horizon de ne fréquenter que ses semblables, une vingtaine de non-voyants claquemurés en rangs d’oignons, sans jamais aller se faire voir ailleurs, dans une classe d’ados « normaux », pas tous handicapés pareil ! Quant au projet de rejoindre la filière générale, à bientôt dix-sept ans et demi, ça arrivait un peu tard, mais ça lui faisait tellement envie, à Mathieu, de rentrer en Seconde dans un vrai bahut, pour raccrocher les wagons, avec ses lunettes noirs et sa canne blanche. C’était un défi personnel, un risque à courir aussi, à grandes enjambées, même si au début il allait se prendre les pieds dans un sac poubelle, des cartables par terre, sinon un poteau en pleine gueule, ou se tromper de porte aux toilettes chez les filles. Source : (...)

  • Grève des loyers, journal mural (Pense-bête)
    http://www.archyves.net/html/Blog/?p=3257

    Ça se passe dans le IXe arrondissement de Paris, au coin de la rue Bellefond et de la rue de Chantilly. Sur l’immeuble d’angle, on aperçoit une première fenêtre, murée de si longue date qu’on dirait un huis clos en trompe l’œil, repeint à l’unisson de la façade en pierre de taille. Deux mètres plus loin, quelques affichettes ont commencé à fleurir sur le mur il y a une semaine, incitant les passants à faire halte pour s’informer de la mise en demeure faite au locataire de déguerpir toutes affaires cessantes. Source : Pense-bête