• La gauche de l’entre-soi et le burkini | Contretemps
    http://www.contretemps.eu/interventions/gauche-entre-soi-burkini

    Comment ne pas comprendre que l’interdit du burkini dans l’espace public (demain du hijab ?) est une attaque délibérée à caractère raciste/islamophobe et sexiste ? Les arrêtés municipaux ne sont d’ailleurs qu’une infime partie du problème. Éric Fassin observe à juste titre qu’il existe en France une politique de l’État qui discrimine certaines catégories de citoyens qui sont “ethnicisées” par des pratiques administratives (profile ethno-racial des “Noirs” et des “Arabes”), et à travers des déclarations publiques du personnel politique de droite, mais aussi de gauche13. Aujourd’hui, avec les interdits municipaux anti-burkinis, nous sommes passés au stade de la discrimination directe et explicite d’une population.

  • Peut-on lutter tout à la fois contre l’islamophobie et contre l’islamisme ? Réponse à Denis Collin, président de l’Université populaire d’Evreux

    http://www.contretemps.eu/interventions/peut-lutter-tout-fois-contre-islamophobie-contre-islamisme-r%C3%A9ponse-

    Il est souvent affirmé que la dénonciation de l’islamophobie et la lutte contre son développement, en particulier au cours des quinze dernières années en France (comme l’a rappelé, en ce mois d’août, ce qui est devenu « l’affaire du burkini »), mènerait nécessairement à une complicité avec les courants salafistes. Pour nombre d’hommes politiques et d’idéologues, de droite comme de gauche, cette thèse est devenue un lieu commun et constitue l’un des axes centraux du consensus islamophobe. Jean Batou montre dans cet article qu’elle ne repose sur rien et que « la lutte contre l’islam sectaire et l’islam politique réactionnaire ne passe pas par la multiplication des interdits » mais par une politique antiraciste conséquente et l’émergence d’une alternative (...)

  • Le mouvement des locataires à Berlin : péripéties récentes d’un mouvement de mobilisation populaire contre la ville néolibérale - Contretemps
    http://www.contretemps.eu/interventions/mouvement-locataires-berlin-p%C3%A9rip%C3%A9ties-r%C3%A9centes-mouvement

    Quels sont les effets politiques de l’augmentation des loyers à Berlin ? Peut-on encore parler d’une « ville de locataires » alors que le nombre de propriétaires ne cesse d’augmenter depuis la chute du mur ? À partir d’une analyse du mouvement des locataires, Thomas Chevallier interroge les conditions de possibilité de résistance à la ville néo-libérale.

    #logement #Berlin #locataires

  • Contrôle du corps des femmes ou biopolitique | Contretemps
    http://www.contretemps.eu/lectures/contr%C3%B4le-corps-femmes-biopolitique

    Il est à noter que le #livre, ainsi que l’intéressante conférence qui fut à son origine, passent en revue les #empires_coloniaux, c’est-à-dire des histoires en relation avec la #modernité occidentale, rapports qui, aux yeux de ce type de travail, concernent au premier lieu l’#esclavage moderne et le #genre. C’est bien sûr justement dans les #colonies ainsi qu’à propos des #femmes que la #biopolitique a été inventée, s’appliquant aux #corps « dociles » ou supposés sans défense, en tout cas aux corps contrôlés : contrôlés au moyen d’une nouvelle technologie du pouvoir – la biopolitique. La modernité y est introduite par les méthodes les plus brutales et fait elle-même partie de la #colonisation.

  • Le Hezbollah, une force contre-révolutionnaire
    http://www.contretemps.eu/interventions/hezbollah-force-contre-r%C3%A9volutionnaire
    http://www.contretemps.eu/sites/default/files/images/liban-manifs.large.jpeg

    Le Hezbollah a été et reste l’objet de débats vigoureux parmi les chercheurs et entre les différents courants de « gauche » au Moyen Orient et à travers le monde. Certains considèrent encore et toujours le mouvement fondamentaliste islamique libanais comme « anti-impérialiste », estimant qu’il représente une variante arabe de la « théologie de la libération » (qui s’est développée en Amérique latine), en visant une plus grande justice sociale et une réaffirmation de l’identité nationale libanaise face à « l’invasion des valeurs étrangères ».

    Cette vision, soutenue principalement au Moyen Orient par les mouvements de la gauche traditionnelle issues du stalinisme, et certains issus de courants maoistes ou du nationalisme arabe, a été de plus en plus remis en question au fil des années, et surtout après le début des soulèvements populaires dans la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord (MOAN). Cet article de Joseph Daher vise à montrer que le Hezbollah est devenu une force contre-révolutionnaire en raison de son opposition à tout changement radical et progressiste au Liban mais aussi au-delà, en particulier en Syrie, en participant à la répression du mouvement populaire syrien aux côtés du régime d’Assad.

    #Hezbollah #moyen-orient #Liban #contre-révolution #Syrie #Assad

    • Je ne trouve pas ça très bon (mais je suppose que ce n’est pas très surprenant)…

      (1) L’auteur (Joseph Daher) tient un blog sur la Syrie :
      https://syriafreedomforever.wordpress.com
      que je n’ai jamais trouvé bien intéressant. Notamment depuis un article de légitimation de l’« opposition armée » en Syrie que j’avais trouvé particulièrement naïf à l’époque (septembre 2012) :
      https://syriafreedomforever.wordpress.com/2012/09/19/nature-role-et-place-de-la-resistance-armee-en-syrie
      Pour rappel, deux mois plus tôt, on avait déjà des choses très claires telles que ceci :
      https://seenthis.net/sites/141310

      Mais l’idée principale ici est que l’auteur se positionne comme un révolutionnaire syrien et part donc de la dénonciation du rôle du Hezbollah dans la répression en Syrie. Le fait qu’il extrapole cette position à une analyse politique du rôle du Hezbollah au Liban le fait, à mon avis, largement passer à côté du sujet. Le titre condense cette difficulté : considérant que le Hezbollah est une force « contre-révolutionnaire » en Syrie de par son rôle en faveur du régime dans la crise syrienne, l’auteur extrapole à « force contre-révolutionnaire » tout court, c’est-à-dire politiquement, socialement et économiquement au Liban. C’est une généralisation qui existe à gauche depuis l’implication du Hezbollah en Syrie (par exemple Fawwaz Traboulsi), et pourquoi pas, mais ça me semble important de le préciser ici, parce que ça amène une certaine forme de « démonstration ».

      (2) Je l’ai déjà écrit dans un article de 2006 :
      http://tokborni.blogspot.fr/2006/12/des-ides-trop-simples-pour-les.html
      Personnellement je n’ai jamais rencontré de gauchiste libanais (mais je ne connais pas tous les gauchistes libanais…) qui soutienne que le Hezbollah serait réellement un force progressiste. Même le PCL (qui, je suppose, rentre dans la catégorie de ce que l’introduction de l’article qualifie d’« issue du stalinisme »), cité en 2006, abordait explicitement la question et son rapport critique. Et je pense que depuis 2006, sa position est encore plus « distanciée » quand à ses espoirs que le Hezbollah soit une force de progrès social. (Mais il ne faut pas non plus nier certains aspects caractéristiques de développement social et de sérieux dans la reconstruction, ni les réduire à de pures considérations sectaires.)

      L’introduction de l’article prétend d’ailleurs qu’il y aurait des mouvements de gauche qui admireraient dans le Hezbollah « une réaffirmation de l’identité nationale libanaise face à “l’invasion des valeurs étrangères”. » Je serais vraiment curieux de savoir qui sont ces mouvements progressistes au Liban qui attendraient réellement que le Hezbollah (islamiste et réactionnaire) s’occupe de la question des « valeurs » dans la société…

      (3) Il y a une malhonnêteté logique dans l’article : il est reproché au Hezbollah de ne pas être ce qu’il n’est pas (un parti socialement progressiste), en occultant ce qu’il est avant tout (la principale composante de la Résistance libanaise à Israël). Si on prend les soutiens de gauche au Hezbollah, l’adhésion vient très clairement de son rôle de résistance ; pas de son côté force de progrès social (ce qui relèverait d’une naïveté sidérante).

      (4) Le premier développement (Le Hezbollah, une base sociale en mutation) n’est pas intéressant, mais surtout très tordu du point de vue logique. En gros, prétendre que le Hezbollah s’embourgeoise parce qu’il est remporte des élections professionnelles chez les pharmaciens. Mais si l’on accepte que le motif de soutien au Hezbollah est d’être la Résistance, et non son (très hypothétique) positionnement anti-capitaliste, ça n’a rien de surprenant. Ce n’est pas un parti de lutte des classes (c’est un parti islamiste, come on…), c’est un parti dont l’identité et la communication sont toutes entières basées sur la résistance, notion qui traverse toutes les classes sociales.

      Cette dénonciation de l’embourgeoisement serait plus pertinente s’il parvenait à expliquer que la popularité du Hezbollah est en baisse dans les classes populaires (ce qui constitue plutôt le fond de commerce d’un Lokman Slim), mais évidemment ce n’est pas le cas.

      Sauf à tordre carrément les citations pour faire leur faire dire n’importe quoi :

      Ces caractéristiques de l’évolution de la représentation politique et de la base sociale du Hezbollah indiquent que même si l’organisation continue d’attirer le soutien de personnes issues de toutes les couches de la société, ses priorités sont de plus en plus orientés vers les plus hautes strates de celle-ci. Le député Ali Fayyad a reconnu cette tendance en 2010, quand il a fait remarquer que « le Hezbollah n’est plus un petit parti, c’est une société entière. Il est le parti des pauvres, oui, mais en même temps il y a beaucoup d’hommes d’affaires en son sein, nous avons beaucoup de gens riches, certains issus de l’élite »

      Je ne vois pas en quoi la déclaration « reconnaît » le changement de « priorités vers les plus hautes strates ».

      (5) Autre difficultés de cette partie :

      1. occulter le fait que la lutte contre le Hezbollah se fait, de manière tout à fait ouverte, avec la volonté de punir économiquement les populations suspectées de le soutenir (et ceci de manière tout à fait confessionnelle : les chiites et les chrétiens) ; parler de l’embourgeoisement des soutiens au parti dans ces conditions relève à mon avis de la rigolade…

      2. ne pas évoquer les sanctions économiques contre les soutiens au Hezbollah, la traque internationale contre ses financements, et les règles draconiennes imposées aux banques libanaises ; ce qui pose deux difficultés logiques : (a) mettre au même niveau l’embourgeoisement du 14 Mars et du Hezbollah, dans ces conditions, relève à nouveau de la rigolade ; prétendre que la « fraction chiite de la bourgeoise » soutiendrait désormais le parti parce qu’elle y trouverait un intérêt financier direct est du plus haut comique ; (b) évoquer les « affaire des corruption » quand, de fait, toute forme de financement de la Résistance libanaise est considérée comme criminelle, bon…

      (6) La partie « L’État confessionel et bourgeois » est un peu plus pertinent, mais pas transcendant non plus. Le Hezbollah est fondamentalement un parti islamiste chiite, je ne vois pas qui – surtout à gauche – irait croire qu’il ne serait pas confessionnel.

      Une fois qu’on a écrit ceci :

      À la lumière de ces développements, il est évident que le Hezbollah ne constitue pas et d’aucune manière, cela depuis un certain temps désormais, un défi pour le système confessionel et bourgeois libanais. »

      je ne vois pas ce qu’il y aurait à ajouter (en dehors du fait que la tournure « à la lumière de ces développements » est d’une remarquable naïveté : parce qu’« avant », ce n’était pas déjà clairement le cas (en réalité, beaucoup pensent, ou espèrent, qu’avec Nasrallah et certaines déclarations suite à la guerre de 2006, toute une partie de la rhétorique du Hezbollah a progressé dans le sens de l’acceptation des orientations politiques de ses alliés).

      Je ne sais pas ce qu’un lecteur pourra comprendre de la citation de Mehdi Amel sur les « couches non hégémoniques » cherchant à occuper des « positions hégémoniques ». Le lecteur pourra avantageusement se référer à la source de cette citation :
      http://revueperiode.net/de-lantifascisme-au-socialisme-strategie-revolutionnaire-dans-la-guerr
      Ce que je suppose (parce que vraiment j’ai rarement vu une utilisation aussi obscure d’une citation totalement jargoneuse), c’est que le Hezbollah reste un parti visant à « rééquilibrer » le confessionnalisme libanais, et non à le supprimer. Si c’est ça, je suis d’accord, mais il me semble assez évident qu’un parti confessionnel est, dans la lutte contre le confessionnalisme politique, bien plus du côté du problème que du côté de la solution.

      Cependant, en reprochant au Hezbollah de ne pas avoir soutenu certains mouvements (« You Stink » en 2015, les mouvements syndicaux précédemment, les difficultés de Charbel Nahas au gouvernement, etc.), je pense qu’il entre à nouveau dans des difficultés. Certes je ne doutes pas que le Hezbollah soit une force socialement et économiquement peu progressiste, mais on ne doit pas non plus occulter que :

      1. le Hezbollah étant « en politique » avec pour souci premier d’être une force politique qui « protège les armes de la Résistance », il devrait être assez évident qu’il aura énormément de mal à soutenir des mouvements qui ne mettent pas clairement en avant leur soutien ouvert à la Résistance (et sinon, oui, par ailleurs je pense qu’il a parfois une tendance paranoïaque dans son approche des mouvements qu’il ne contrôle pas directement) ;

      2. le Hezbollah étant un parti religieux, conservateur, et pas tellement progressiste sur la plupart des questions de gauche (et c’est évident dès ses origines), non seulement il me semble très naïf de lui reprocher ce qu’il n’est pas, mais surtout je trouve très dangereux d’exiger de lui, notamment pour les mouvements de gauche, qu’il s’implique plus en politique et qu’il se mêle de valeurs et d’économie. Les gens de gauche que je fréquente au Liban, pour la plupart, se réjouissent de l’existence d’une telle Résistance, mais pour le reste préfèrent que le Hezbollah ne se mêle pas trop de politique, en dehors de soutenir ses alliés qui protègent le rôle de la Résistance.

      (7) Toute la partie « Idéologie » me semble peu intéressante, en ce qu’elle prétend expliquer des évidences absolues pour les mouvements de gauche libanaise.

      Ainsi :

      La lutte contre la détérioration des conditions d’existence du peuple libanais a toujours été subordonnée à la reconnaissance de la légitimité de la structure armée du Hezbollah, et c’est la raison pour laquelle le Hezbollah a appelé Saad Hariri – à plusieurs reprises – à rechercher des collaborations conjointes et une participation à un gouvernement fondé sur les accords que le parti avait conclus avec son père, Rafiq Hariri. Cela était compris de la manière suivante : le Hezbollah s’occupe de la « résistance » à Israël et Hariri prend en charge les politiques économiques et sociales du pays, chacun n’interférant pas dans les affaires de l’autre27.

      mais à nouveau, le fait que le Hezbollah est une Résistance armée et que sa participation politique au Liban devrait uniquement se préoccuper de protéger l’existence de cette résistance (dans un pays où des milliards de dollars sont injectés pour détruire militaire, économique et politiquement, cette résistance), ne devrait pas chagriner des gens de gauche (qui, eux, devraient se charger du progrès social). Vouloir à tout prix que des islamistes notoirement conservateurs soient le fer de la lance du progrès social au Liban me semble une idée totalement farfelue.

      (8) La partie du texte sur le rapport du Hezbollah aux processus révolutionnaires n’est pas transcendant, surtout qu’il s’agit d’arriver à ceci :

      La prétention du Hezbollah à exprimer sa solidarité avec les opprimés du monde entier est en grande partie basée sur les intérêts politiques propres du Hezbollah, qui sont eux-mêmes étroitement liés à ceux de l’Iran et du régime d’Assad en Syrie. Voilà pourquoi la confrontation militaire entre le Hezbollah et Israël, qui a été au cœur de son identité, a été subordonné aux intérêts politiques du parti et de ses alliés régionaux. L’armement du Hezbollah a été de plus en plus orienté vers des objectifs autres que la lutte militaire contre Israël, selon les contextes et les périodes, y compris des attaques militaires contre d’autres partis politiques à l’intérieur du Liban ou la prévention de tout acteur de résistance autre que le Hezbollah au Sud-Liban.

      La défense de l’ « axe de la résistance » et de l’appareil armé du parti a été utilisée par le Hezbollah comme un outil de propagande pour justifier la politique et les actions du parti, le dernier exemple étant son intervention militaire en Syrie sous le prétexte de défendre la « résistance » contre le « projet américano-israélien-Takfiri ».

      Tout cela est, dans la littérature pro-rebelles en Syrie, d’une banalité absolue. (Le phrase « des attaques militaires contre d’autres partis politiques à l’intérieur du Liban ou la prévention de tout acteur de résistance autre que le Hezbollah au Sud-Liban » est tellement orientée et fausse que c’en est un peu effrayant.)

      Ramené au Liban (sujet central de l’article), un aspect de cette rhétorique revient à reprocher au Hezbollah ne pas être en guerre ouverte contre Israël depuis 2006. Une position que je trouve bien dangereuse…

      (9) Grosso modo, le Hezbollah n’est pas « anti-impérialiste » et pas tellement la « résistance », tout ça c’est un alibi. C’est juste qu’Israël, les États-Unis, les pays européens quand ils s’alignent sur la droite israélienne, les pétromonarchies du Golfe… dépensent des milliards de dollars, de manière continue, pour tenter de le faire disparaître. (L’occulation des impératifs stratégiques et géopolitiques dans la région est une constante de ce genre de littérature.)

      (10) Une importante occultation dans ce texte (là encore très classique), est de reprocher les slogans et les comportements sectaires du Hezbollah, sans évoquer une situation géopolitique dans laquelle l’excitation sectaire anti-chiite est une des armes centrales et permanentes déchaînées par les médias du Golfe, les prédicateurs salafistes, le 14 Mars libanais, les propagandistes de la rébellitude syrienne, etc.

      Alors certes le sectarisme c’est mal, mais ne pas replacer l’évolution du discours du Hezbollah, depuis 2011, dans un environnement d’agitation sectaire généralisée, et qu’il perçoit comme spécifiquement dirigée contre la Résistance, c’est passer à côté d’une partie du problème.

      Autre aspect : n’extraire que les détails sectaires, et détournés de leur sens (par exemple l’explication, par Nasrallah, de l’intervention pour protéger le sanctuaire de Zaynab, en occultant le fait qu’il l’avait justifiée pour éviter une réaction sectaire incontrôlable des chiites), en occultant les efforts permanents de Nasrallah, dans ses discours, pour éviter les dérives sectaires dans sa propre base.

      (Et pour mémoire, l’auteur de l’article, plusieurs semaines après la bataille d’Alep en 2012, fantasmait encore sur la nature résolument révolutionnaire et démocratique des groupes armés en Syrie. Ce qui fait qu’on est là encore dans une logique très classique, à la Burgat/Caillet.)

      (11) Du charme des considérations théoriques : la Palestine aux calendes grecques :

      La libération de la Palestine et de ses classes populaires est liée de manière étoite à la libération et à l’émancipation des classes populaires dans la région, contre leurs classes dirigeantes et les divers forces impérialistes et sous-impérialistes agissant dans le cadre régional.

      L’auteur est d’ailleurs assez friand du verbiage ultra-daté sur le thème de « la route de Jérusalem passe par… ». En 2014 :
      https://syriafreedomforever.wordpress.com/2014/11/21/voix-de-yarmouk-syrie-et-palestine-une-lutte-commune-

      La libération de Jérusalem commence par la libération de Damas, je le dis en tant que Palestinien qui a grandi en Syrie et à moitié syrien par ma mère.

      ou, encore mieux, en 2013 :
      https://syriafreedomforever.wordpress.com/2013/11/22/le-peuple-syrien-ne-se-soumettra-pas-ni-face-au-regim

      Cela n’empêche pas de soutenir la résistance du peuple palestinien, mais son destin est lié à ceux des peuples la région. La route de la libération de Jérusalem passe par Damas, Beyrouth, Amman, le Caire, Tunis…

      (12) Et pour finir : y a qu’à, faut qu’on… (ou : je viens de me merder ma belle révolution en Syrie, je vais t’expliquer comment la réussir au Liban).

      En termes plus positifs, il faut chercher à construire un grand mouvement liant les questions démocratiques et sociales, s’opposant à toutes les forces impérialistes et sous-impérialistes, tout en favorisant des politiques progressises, une transformation sociale par en bas par la construction de mouvements dans lesquels les individus sont les véritables acteurs de leur émancipation.

  • Les institutions du welfare comme enjeu de la crise. Vers un welfare du commun | Contretemps
    http://www.contretemps.eu/interventions/institutions-welfare-comme-enjeu-crise-vers-welfare-commun

    Souvent revendiquée par la gauche radicale, la « défense des services publics » dépasse rarement le niveau d’une lutte défensive. Pour Carlo Vercellone, les institutions du welfare sont pourtant au cœur d’une contradiction qui oppose la logique rentière du capitalisme cognitif à la dynamique de l’économie fondée sur la connaissance et la satisfaction des besoins sociaux. Ces institutions présentent à ce titre un potentiel de transformation sociale globale dont le revenu social garanti, inconditionnel et indépendant de l’emploi, pourrait représenter un moment clé.

  • La crise qui vient
    http://www.contretemps.eu/interventions/crise-qui-vient

    Dans ce texte, Marcel Roelandts souligne la très forte corrélation entre l’évolution du taux de profit et les crises économiques. Soutenant que ce taux restitue à la fois les conditions de production et de réalisation de la valeur, il plaide pour une vision multifactorielle des crises. Sur cette base, l’auteur examine les éléments structurels et conjoncturels de la crise à venir et discute de ses voies de sortie.(...)

    Et demain ?

    Comment le capitalisme pourra-t-il alors subsister dans ces conditions et comment pourra-t-il se sortir de cette nouvelle crise qui s’annonce encore plus grave que la précédente ? En s’appuyant sur le constat que, depuis les années 1980, il a pu sortir de chacune de ses crises en augmentant le degré d’exploitation des salariés, trois possibilités s’offrent à lui :

    – La première consistera à mobiliser tous les moyens classiquement à sa disposition. Les dernières mesures prises par la BCE (Banque Centrale Européenne) rentrent dans ce cadre. Cependant, force est de constater qu’ils ont déjà très fortement été utilisés et que leur efficacité a progressivement décru au cours du temps jusqu’à s’être révélés à peu près nulle depuis 2009. Ainsi, ne dispose-t-il quasiment plus de l’arme des taux d’intérêt pour relancer la machine puisqu’ils sont déjà au plus bas et que leur diminution depuis 2007 n’a pas eu les effets escomptés. De même, compte tenu des niveaux atteints par l’endettement de tous les acteurs, mener des politiques de relance par ce moyen paraît peu probable ou sont par avance condamnées à l’échec, etc. Peu de latitude de ce côté-là donc.

    – La seconde consisterait, via une guerre ou une crise dévastatrice, à mener une politique de dévalorisation massive du capital (tant fictif que productif) et de la main-d’œuvre afin de rétablir les conditions d’un nouveau cycle d’accumulation. Jusqu’à présent, une telle éventualité a été écartée pour deux raisons. La première c’est qu’elle lèserait inévitablement des fractions entières du capital. Ainsi, jusqu’à présent, les politiques menées ont consisté à préserver le capital productif et financier de toute faillite ou dévalorisation massive. Cela s’est fait de deux manières : d’une part, par le sauvetage d’institutions financières et d’entreprises68 en banqueroute via un transfert de leurs dettes privées vers les dettes publiques et, à travers les mesures d’austérité, par une ponction sur la plus-value ; d’autre part par l’injection massive de liquidités. La seconde, c’est qu’une telle dévalorisation d’ampleur pour des centaines de millions de salariés contient un risque social et politique non négligeable. En effet, malgré une combativité émoussée par le poids du chômage, les salariés conservent encore leur potentiel de contestation, d’autant plus qu’ils n’ont pas connu de défaite majeure dans des combats d’ampleur pour résister à la dégradation de leurs conditions de vie. Autrement dit, mener une telle politique d’attaques massives contre les salaires comporterait des risques encore jugés trop élevés jusqu’à présent.

    – La troisième, et la plus probable, consistera à rétablir le taux de profit, qui est conjoncturellement à la baisse depuis 2013, ainsi qu’à préserver le capital productif et le secteur financier de toute dévalorisation massive de leurs actifs. Cette politique sera assumée par l’Etat qui la fera payer ensuite à la population via une nouvelle augmentation du taux d’exploitation imposé aux salariés. Cette politique, jugée socialement et politiquement la moins risquée, n’est cependant aucunement amenée à réussir comme l’a démontré la quasi-stagnation de la croissance qui s’est installée depuis 2009.

    Rien dans la situation présente ne permet donc d’entrevoir une issue favorable aux contradictions du capitalisme. A terme, celui-ci nous conduit dans le mur. Mais si les crises n’engendrent pas automatiquement une remise en cause de ce système, son renversement ne se fera pas sans crise. Le seul véritable espoir serait alors qu’à la faveur de l’austérité accrue les salariés commencent à contester la logique capitaliste dominante et le pouvoir de la bourgeoisie, premiers pas vers la disparition de ce système qui nous mène à la ruine.

  • La gauche peut-elle dire « nous » avec Houria Bouteldja ? | René Monzat | Contretemps | 22/04/2016
    http://www.contretemps.eu/lectures/gauche-peut-elle-dire-%C2%AB-nous-%C2%BB-houria-bouteldja

    Les Blancs, les Juifs et nous. Vers une politique de l’amour révolutionnaire (La fabrique éditions, 2016) est dédié à la gauche radicale – par une formule rude : « Parce qu’elle est le partenaire indispensable des indigènes, la gauche est leur adversaire premier ».

    Ce court essai mérite des réponses aux questions de fond qu’il pose à la gauche radicale, d’autant mieux que sa forme permet le débat.

    Houria Bouteldja part du socle des idées du Parti des Indigènes de la République, petit courant original en interaction avec la gauche radicale dont sont issu-e-s une partie de ses cadres. Il a su polariser le champ des débats intellectuels et politiques (parfois cantonné au rôle d’épouvantail ou de repoussoir), ainsi que celui des initiatives militantes impliquant des « indigènes ».

    Bouteldja emploie ici un ton plus personnel, et aborde des impensés stratégiques du PIR que la « politique de l’amour révolutionnaire » viendrait combler. Elle opère une prise de risque en laissant apparaître, y compris dans son style, sont goût de l’oxymore, l’incomplète articulation des éléments de réponse proposés. Et c’est à mes yeux une chance de pouvoir discuter avec une pensée qui n’est pas close, ni fermée sur elle-même. De plus les « impensés » du PIR étant de même nature que ceux de la gauche radicale, pointer les dilemmes stratégiques du PIR revient pour la gauche radicale à se saisir de questions qu’elle se refusait à aborder pour son propre compte.

    Le débat en retour de la gauche radicale doit faire écho à cette prise de risque, accepter la discussion, reconnaitre ses propres lacunes. Le débat peut à cette condition « nous » être utile, au PIR comme à la gauche radicale.

    (...)
    #Houria_Bouteldja

  • Reproduction de la force de travail dans l’économie globale : la révolution féministe inachevée

    http://www.contretemps.eu/lectures/reproduction-force-travail-dans-%C3%A9conomie-globale%E2%80%89-r%C3%A9vo

    « Point zéro : propagation de la révolution » par Silvia Federici

    Salaire ménager, reproduction sociale, combat féministe
    éditions iXe, 2016

    « Ce qui suit est à la fois une lecture politique de la restructuration de la (re)production de la force de travail dans l’économie mondiale, et une critique féministe de Marx, développée sous différentes formes depuis les années 1970. Cette critique a été élaborée par des activistes de la campagne Wages For Housework, en particulier par Mariarosa Dalla Costa, Selma James, Leopoldina Fortunati, puis, plus tard, par Ariel Salleh, en Australie, et par les féministes de l’école de Bielefeld, dont Maria Mies, Claudia Von Werlhof et Veronica Bennholdt-Thomsen. L’argument qui lui a donné corps dit en substance que l’analyse du capitalisme telle que l’a développée Marx pâtit de son incapacité à imaginer, à côté de la production de marchandises, d’autres formes de travail productrices de valeur, et subséquemment de son impuissance à voir que le travail reproductif non rémunéré des femmes occupe une place importante dans le processus d’accumulation capitaliste. Cette tache aveugle l’empêche de saisir pleinement l’ampleur de l’exploitation capitaliste de la main-d’œuvre et la fonction du salaire dans la création de divisions au sein de la classe ouvrière, à commencer par les relations entre hommes et femmes. Si Marx avait vu que le capitalisme doit pouvoir compter sur une somme faramineuse de travail domestique accompli « à titre gracieux » pour la reproduction de la main-d’œuvre, et, parallèlement, sur la dévalorisation de ces activités reproductives pour diminuer le coût de la force de travail, il aurait peut-être été moins tenté de penser que le développement capitaliste est inévitable et progressif. Quant à nous, cent cinquante ans après la publication du Capital nous avons au moins trois bonnes raisons de remettre en cause ce postulat du caractère inexorable et progressif du capitalisme ».

    • « Le travail des femmes et leur force de travail sont enfouis au plus profond des structures sociales et économiques du capitalisme ». (David Staples, No place like home)

      « Le capitalisme a sans aucun doute entraîné la surexploitation des femmes. Ce serait tout simplement affligeant s’il s’était ainsi contenté d’accroître la misère et l’oppression mais, par chance, il a aussi nourri des résistances. Et le capitalisme a compris que s’il s’obstinait à les ignorer ou cherchait à les briser, ces résistances risquaient de se radicaliser toujours plus, jusqu’à finir par former un mouvement pour l’indépendance, voire le noyau d’un nouvel ordre social ». (Robert Biel, The new imperialism)

      « Un nouveau facteur de libération apparaît dans le tiers monde : la force productive non rémunérée des femmes qui ne sont pas encore déconnectées de la vie économique par leur travail. Elles sont au service de la vie, pas de la production de marchandises. Elles sont le socle invisibilisé de l’économie mondiale : on estime à 16 000 milliards de dollars l’équivalent en salaire de ce travail au service de la vie ». (John McMurtry, The cancer state of capitalism)

      « D’avoir trop pilonné, le pilon s’est cassé net. Demain je rentre à la maison. Jusqu’à demain, jusqu’à demain… J’ai pilonné tant et tant que demain je rentre à la maison ». (Chanson de femmes haoussa (Nigeria))

  • Marx & Foucault : autour d’un #livre récent | Contretemps
    http://www.contretemps.eu/lectures/marx-foucault-autour-dun-livre-r%C3%A9cent

    Ce livre est important également parce qu’il peut faire l’objet d’une double lecture : une lecture académique ou de spécialiste de Marx et/ou de Foucault, mais aussi une lecture militante. Marx et Foucault renvoient à des œuvres au sens classique du terme, au sens de « la Pléiade », où Foucault vient d’ailleurs d’être introduit. Mais ces noms propres désignent aussi des expériences politiques de plus ou moins grande ampleur. C’est évident pour Marx : il n’y a pas si longtemps, près d’un tiers des habitants de la planète vivaient dans des régimes politiques qui se réclamaient - à tort ou à raison - de lui. Mais c’est également vrai de Foucault, qui a fait l’objet de multiples appropriations extra-académiques, par exemple par des collectifs féministes, dans le mouvement altermondialiste, ou encore en France par les intermittents du spectacle. « Changer le monde sans prendre le pouvoir », le fameux mot d’ordre altermondialiste, qui est aussi le titre d’un ouvrage de John Holloway1, a des accents clairement foucaldiens. Par son objet même, Marx & Foucault invite ainsi à mettre en question la distinction entre « lecture savante » et « lecture militante ».

  • Cologne et la question des violences sexuelles dans le débat politique allemand : renforcement du sexisme et du racisme, invisibilisation des femmes réfugiées | Contretemps
    http://www.contretemps.eu/interventions/cologne-question-violences-sexuelles-dans-d%C3%A9bat-politique-allemand-
    http://www.contretemps.eu/sites/default/files/images/Cologne.large.jpeg

    ’Allemagne, un pays soudainement « féministe » ? Dans ce texte, Emeline Fourment met en perspective le traitement public des agressions sexuelles de Cologne en revenant sur la reconnaissance juridique précaire des violences sexuelles dans ce pays, avant de mettre en lumière les points aveugles des discours dominants sur le sujet, conditions nécessaires à l’expression d’un discours féministe digne de ce nom.

    « Il n’y a pas de ça en Allemagne, les femmes et les hommes sont égaux en droit. Ici, il n’y a pas de violence sexuelle, non seulement ça n’appartient pas à notre culture, mais ça n’a pas non plus de place dans notre État de droit, dans notre démocratie. […] Ici en Allemagne, en Europe, ça n’a pas de place et les personnes qui vivent ici doivent se tenir à cette règle. »1.
    Eva Högl, députée SPD (Parti Social-Démocrate Allemand), le 7 janvier 2015 sur la radio Deutschland Funk.

  • Agressions sexuelles de Cologne : un renversement révélateur

    Après avoir interrogé près de 300 personnes et visionné 590 heures de vidéos, le procureur de Cologne, Ulrich Bremer, révèle dans une interview à Die Welt que plus de 60% des agressions n’étaient pas à caractère sexuel mais bien des vols. Surtout, sur 58 agresseurs, 55 n’étaient pas des réfugiés. Ils sont pour la plupart Algériens et Marocains installés en Allemagne de longue date, ainsi que trois Allemands. On ne dénombre que deux réfugiés Syriens et un Irakien. (...)
    Il ne s’agit pas de minimiser les faits d’agressions sexuelles qui ont été commis. Au contraire. L’examen des faits montre aujourd’hui qu’il s’agit d’un problème systémique se posant dès que la foule envahit les rues et que l’alcool coule à flot. (...) L’an dernier, deux viols ont été commis lors des fêtes de Bayonne ainsi qu’un nombre inconnu d’agressions sexuelles. (...) Lors de l’édition 2015 des fêtes de Pampelune, 1656 plaintes ont été déposées (contre 2 047 en 2014), dont quatre pour agression sexuelle. Lors des fêtes de la bière à Munich, deux plaintes sont enregistrées en moyenne chaque année. Mais en 2002, c’est 13 viols qui ont été comptabilisés. (...)
    Les événements de Cologne démontrent que, loin d’un fait divers lié à la présence de réfugiés particulièrement misogynes, les agressions sexuelles et les viols font partie d’une culture largement partagée et où l’alcool sert parfois de catalyseur. C’est donc à la domination masculine dans son ensemble qu’il faut s’en prendre. Pas seulement à la culture des autres.

    https://blogs.mediapart.fr/patricjean/blog/140216/agressions-sexuelles-de-cologne-un-renversement-revelateur

    • J’avais déjà pointé les invraisemblances du récit initial et le fait qu’on utilisait ses faits au moins déformés pour ostraciser une population tout en mettant soigneusement sous le boisseau le fait que les beuveries collectives sont devenues les expressions les plus systématiques de la #culture_du_viol européenne => http://seenthis.net/messages/458869

      On remarque sans aucun étonnement que ce rectificatif/démenti ne trouve pratiquement aucun écho dans la presse qui ne se jette que sur les faits qui vont dans le sens de la propagande en cours et ne fait même plus l’effort de faire semblant de s’intéresser de quelque manière que ce soit aux faits réels et validés.
      L’essentiel n’est plus la véracité, les données, les faits, l’essentiel est de marquer les esprits en les stupéfiant sans cesse.

      Ensuite, les rectificatifs/démentis n’ont absolument aucun effet. Je pense qu’on n’a pas fini de justifier des tas de saloperies au nom des viols du jour de l’an à Köln. Et aucun de ceux qui se sont laissé aller à gerber leur haine n’ont seulement fait mine de s’essuyer le vomi qu’ils ont au coin des babines (je repense à un certain dessin de presse qui faisait de Aylan un violeur bestial du nouvel an…)
      #vomi #affliction

    • Malgré des demandes insistantes, j’avais refusé de relayer toute information à la suite des agressions de femmes lors de la nuit de la Saint-Sylvestre à Cologne.

      #bravo et rare dans le #journalisme

    • Cologne and the Art of Not Being a Racist

      On New Years Eve 2016 German police received hundreds of complaints of crimes including sexual assaults and robberies occurring in the vicinity of the Cologne Central Railway station. Many blamed recently arrived asylum seekers for the attacks. In this week’s podcast Francois Bonnet of the CNRS, explains why we have struggled to balance our righteous indignation at the attacks with our fear of being labelled a ‘racist’.

      #François_Bonnet (http://www.francoisbonnet.net)
      #racisme

      http://4mpodcast.com/2016/02/29/cologne-and-the-art-of-not-being-a-racist

    • Un article de la revue « Contretemps » sur les #viols et agressions sexuelles de #Cologne et le contexte plus général en Allemagne
      samedi 19 mars 2016, par Yves

      Cet article d’Emeline Fourment contient de nombreuses informations très utiles sur la situation concrète des femmes en Allemagne, le traitement des #violences_sexuelles par la police et la justice de ce pays, etc.
      Malheureusement, l’utilisation systématique de concepts foireux comme ceux de « blancs » et de « non blancs », ou de « blanches » et de « non blanches », très à la mode dans les milieux universitaires et #gauchistes, augmente dangereusement la confusion politique et réintroduit dans la critique radicale des concepts fondés sur des caractéristiques ethnoraciales absurdes et surtout totalement réactionnaires [..]
      http://www.contretemps.eu/sites/default/files/images/Cologne.large.jpeg

    • Le lien vers l’article signalé par @vanderling :
      Cologne et la question des violences sexuelles dans le débat politique allemand : renforcement du sexisme et du racisme, invisibilisation des femmes réfugiées

      L’Allemagne, un pays soudainement « féministe » ? Dans ce texte, Emeline Fourment met en perspective le traitement public des agressions sexuelles de Cologne en revenant sur la reconnaissance juridique précaire des violences sexuelles dans ce pays, avant de mettre en lumière les points aveugles des discours dominants sur le sujet, conditions nécessaires à l’expression d’un discours féministe digne de ce nom.

      http://www.contretemps.eu/interventions/cologne-question-violences-sexuelles-dans-d%C3%A9bat-politique-allemand-

    • Contrairement à ce que sous-entend YC ; l’auteure de l’article quand il fait l’usage des concepts de « blanc » et de « non-blanc », reproche l’existence de différence de traitement (et ne cherche donc pas à les conserver pour des raisons théoriques dogmatiques) à des gouvernants qui reste concentrés sur la protection des hommes bourgeois blancs.

    • Puis c’est vrai que c’est ballot de trouver blancs et non blancs dans un article qui traite du renforcement du sexisme et du racisme et de l’invisibilisation des femmes réfugiées dans le débat politique allemand et que le fait que les agresseurs soient identifiés comme « d’origine nord-africaine » a joué en la faveur de la crédibilité des victimes pendant que ceux/celles -là même qui reprochaient aux féministes d’exagérer lorsqu’elles s’indignaient des commentaires sexistes de Rainer Brüderle (FDP, parti libéral) a propos du décolleté d’une journaliste sont aujourd’hui devenu.e.s de fervent.e.s défenseur.e.s des droits des femmes.

    • Room for a Feminist Anti-racism after Cologne? A rejoinder to Francois Bonnet.

      Last month, Francois Bonnet gave us his thoughts on the Cologne attacks. He argued that Cologne was a major blow to the Feminist left in Europe and encouraged us to see the police response to the violence as an act of performing non-racism. In this week’s podcast, Kendra Briken of the University of Strathclyde offers a feminist and anti-racist critique of Francois’ position.

      http://4mpodcast.com/2016/03/21/room-for-a-feminist-anti-racism-after-cologne-a-rejoinder-to-francois-bon

  • Le mouvement ouvrier, les #classes et l’État dans le #capitalisme global | Contretemps
    http://www.contretemps.eu/interventions/mouvement-ouvrier-classes-%C3%A9tat-dans-capitalisme-global

    De nouvelles victoires de partis se revendiquant de la #gauche, même d’une manière ambiguë, ouvriront peut-être de nouvelles perspectives politiques. Mais pour le moment, beaucoup de gens semblent considérer comme un fait acquis que toute politique ouvrière de classe a disparu, que le terrain #politique sur lequel agissaient traditionnellement les partis ouvriers, tant révolutionnaires que réformistes, n’existe tout simplement plus. Même ceux qui rejettent l’idée qu’il n’y a pas d’alternative ou que la #mondialisation est inévitable ont tendance à penser que le terrain de la #lutte a irrémédiablement changé.

    L’hypothèse probablement la plus importante à propos des conséquences politiques de la #globalisation concerne ses effets sur l’État. On nous répète que la globalisation a rendu l’État-nation inopérant. Pour certains, cela signifie qu’on ne peut plus rien faire du tout. Pour d’autres, cela signifie que la lutte doit se situer d’emblée au plan international. Dans tous les cas, toute forme de politique ouvrière de classe semble être éliminée.

    C’est précisément cette hypothèse que j’entends contester ; non pas l’hypothèse de la « globalisation » en soi, mais plutôt cette idée que la « globalisation » sape le terrain de toute politique de classe. Je veux montrer que la globalisation a rendu non pas moins, mais plus importante, non pas moins, mais plus accessible, une politique de classe dirigée vers l’État, vers le pouvoir de classe concentré dans l’État.

    • C’est curieux, autant je trouve l’analyse - l’#État comme moteur de la globalisation et non pas victime de celle-ci - pertinente, autant la conclusion en vue de la #lutte_des_classe - l’État comme lieu de rupture avec la globalisation - en contradiction avec l’analyse, ou sinon tout aussi irréaliste que la lutte transnationale. En effet, l’État tel qu’il est aujourd’hui, peut-il être à la fois « l’ennemi à abattre » et l’arme pour le faire ? En gros, peut-on espérer le suicide de l’État pour crier ensuite, l’État est mort, vive l’État !
      D’autre part, si cela est effectivement possible, peut-on croire que le Capital permettra à ce nouvel État, que nous imaginons démocratique et au service du Peuple, de voir le jour ?

  • Le danger fasciste en France (1ère partie) : de quoi le FN est-il le nom ? | Contretemps
    http://www.contretemps.eu/interventions/danger-fasciste-en-france-1%C3%A8re-partie-quoi-fn-est-il-nom

    Si l’on a raison de rappeler combien le #racisme est d’ores et déjà omniprésent en France, et combien le PS comme l’UMP/LR se sont relayés pour imposer – généralement avec le soutien de l’autre bord – des politiques islamophobes et anti-migrant•e•s, cela n’équivaut en rien à avancer que la conquête du pouvoir par le FN ne ferait pas (ou guère) empirer les choses, et encore moins à formuler l’audacieuse hypothèse que son succès pourrait engendrer une salutaire prise de conscience ou un sursaut #politique. En retour, rappeler le danger mortel que constitue l’extrême droite ne revient pas à culpabiliser les abstentionnistes ou à faire des pompiers pyromanes du PS et de l’UMP/LR une solution, tant ces derniers ont nourri depuis trente ans le vote FN, que ce soit par la multiplication des déclarations racistes et hostiles aux migrant•e•s, ou par la convergence des politiques mises en œuvre (en matière économique et sociale, mais aussi de sécurité ou d’immigration). Celles-ci n’ont pas eu pour seul effet d’accroître les #inégalités, de répandre la #précarité et de détruire les solidarités collectives, mais aussi de produire la fausse évidence d’une absence d’#alternative, en somme de laminer toute forme d’espoir politique. Or, qu’est-ce donc que le fascisme sinon le parti qui cristallise politiquement le désespoir, ne pouvant engendrer en retour qu’un surcroît de désespoir mais aussi de chaos ?

  • La fin de l’Europe | Contretemps
    http://www.contretemps.eu/interventions/fin-leurope
    http://www.contretemps.eu/sites/default/files/images/drapeauEurope_0.large.jpg

    Dans cet article initialement paru sur le site états-unien Jacobin, Cédric Durand montre que la crise en Grèce s’inscrit dans un mouvement de désintégration du projet européen.

    Du point de vue européen, l’effondrement financier de 2008 ne fut que le prologue d’une crise continentale généralisée. La débâcle financière de fabrication états-unienne a déclenché une chaîne complexe d’événements inattendus à travers le Vieux Continent, contaminant toutes les sphères de la vie sociale et débouchant sur un paysage radicalement nouveau, en proie aux turbulences politiques et économiques.

    Cédric Durand est économiste à l’université Paris-13 et enseigne à l’EHESS. Membre des Economistes attérés et du comité de rédaction de Contretemps-web, il est l’auteur du livre Le capital fictif (Les Prairies ordinaires, 2014), et a coordonné l’ouvrage En finir avec l’Europe (La Fabrique, 2013).

    A méditer pour la reconstruction d’une gauche de gauche...

  • Des assassinats de #Ciudad_Juárez au phénomène des #féminicides : de nouvelles formes de #violences contre les #femmes ? _ Contretemps
    http://www.contretemps.eu/interventions/assassinats-ciudad-ju%C3%A1rez-ph%C3%A9nom%C3%A8ne-f%C3%A9minicides-nouv

    Le texte que Jules Falquet nous propose ici est issu d’un travail sur les recompositions de la violence, et sur la centralité des violences masculines contre les femmes, dans le développement contemporain du mode de production néolibéral

    Le choix de revenir sur les assassinats, assortis de viols et de tortures, de centaines de femmes à Ciudad Juárez depuis les années 1990, n’a rien à voir avec une quelconque volonté de victimisation de « pauvres » femmes ou de diabolisation d’hommes particulièrement « machistes » d’un « lointain » pays du sud. Au contraire, la nécessité d’analyser la situation du #Mexique s’explique par l’importance de ce pays pour l’avancée du #néolibéralisme à l’échelle planétaire, du fait de son rôle-clé dans la construction de l’hégémonie des Etats-Unis —dont il constitue historiquement un réservoir de main-d’œuvre, de matières premières et d’énergie déterminant, à plus forte raison depuis l’entrée en vigueur en 1994 du Traité de libre commerce Etats-Unis-Canada-Mexique[2].

    Cette analyse de la violence meurtrière exercée par un ensemble « d’hommes en armes » contre un ensemble de « femmes de service » prolonge également mes travaux précédents[3], en les ancrant dans un contexte historique, géographique et politique spécifique —le Mexique comme « bon élève » du néolibéralisme. On verra que cette violence va bien au-delà de la profonde misogynie que nous connaissons depuis longtemps sous diverses latitudes pour s’inscrire dans des logiques de guerre particulièrement complexes et relativement nouvelles. En effet, elle nous permettra de mettre en évidence une véritable « guerre de basse intensité contre les femmes[4] », qui constituerait la nouveauté de la vieille guerre capitaliste, celle qu’évoquait Rosa Luxembourg (1915), dès la première vague de la mondialisation quand elle soulignait l’alternative à laquelle l’humanité faisait alors face : le socialisme ou la barbarie. Comprendre les logiques de l’actuelle barbarie néolibérale, cent ans plus tard, constitue le début d’un cheminement vers d’autres possibles.

    De quoi parle-t-on quand on parle de féminicide ? Il s’agit en réalité d’un ensemble de violences masculines meurtrières contre les femmes, de diverse nature : je rappellerai donc d’abord un certain nombre d’éléments de contexte et de définition, en me centrant sur la ville de Ciudad Juárez et les travaux de différentes activistes et chercheuses féministes. On verra ensuite que le(s) féminicide(s)[5] constituent à la fois une « nouvelle » forme de violence spécifique au néolibéralisme tel qu’il se développe actuellement au Mexique et qui lui est fort utile, et qu’il(s) trouve(nt) leur origine dans l’histoire longue de contrôle politico-militaire particulière à ce pays. Dans un troisième et dernier temps, après avoir souligné certaines ressemblances avec d’autres cas de dictature et d’après-guerre dans le reste du continent, je proposerai plusieurs pistes pour approfondir la réflexion.

  • « Nous, putes » | Contretemps
    http://www.contretemps.eu/lectures/%C2%AB-nous-putes-%C2%BB

    Les luttes des #putes insiste sur la nécessité de qualifier la #prostitution comme un #travail et dresse le parallèle entre le travail #domestique et le travail sexuel. La notion de « sex work » a été forgée par Carol Leigh en 1978 alors qu’elle assistait à un atelier intitulé « #Industrie de l’#exploitation du sexe » à l’occasion de la conférence Women Against #Violence in Pornography and Media à San Francisco. Thierry Schaffauser la cite :

    « Comment pouvais-je m’asseoir avec ces femmes comme une égale si elles me chosifiaient ainsi, si elles me décrivaient comme quelque chose qu’on ne fait qu’exploiter, niant par le fait même mon rôle de sujet et d’agente dans cette transaction ? Au début de l’atelier, j’ai suggéré qu’on change ce titre pour parler plutôt de l’industrie du “travail du sexe” parce que cela décrivait ce que les femmes y faisaient »10. (p. 18)

    Si cette notion a pour but premier de dé-stigmatiser la prostitution et d’ouvrir un nouvel espace de revendication pour les prostituées, l’affirmation du sexe comme travail permet en outre de déstabiliser les #dichotomies – natures versus culture, travail versus famille, public versus privé – qui organisent les relations entre les sexes et les sexualités11. En considérant le travail sexuel comme « une des formes de travail invisible et jugé improductif, requis de la part des femmes afin de contribuer à la reproduction sociale du (vrai) travail » (p. 139), féministes et travailleur.se.s du sexe activistes dénaturalisent la sexualité et rendent visible les tâches spécifiques assignées aux femmes au sein de la division sexuée du travail. Or, la politique d’« exception sexuelle » qui organise les cadres de la réflexion contemporaine sur la #sexualité en France et plus largement dans le monde occidental repose sur l’idée que la sexualité constitue en quelque sorte le dernier bastion d’un don libre d’économie12. À l’instar de l’exception culturelle, la sexualité doit être, selon le phrasé abolitionniste, soustraite à la logique du marché d’où la virulence des polémiques autour de la prostitution. Les travailleur.se.s du sexe, en monétisant explicitement l’échange sexuel, rendent visible le fait qu’ils réalisent un travail et « donnent ainsi du pouvoir à d’autres femmes qui, dans la sphère privée, subissent des pressions pour être à la disposition sexuelle des hommes sans en tirer un intérêt personnel » (p. 115). Par là même, il s’agit de déjouer l’illusion de #gratuité des relations sexuelles, mais également de souligner que la #monétisation du corps n’est pas le monopole de la prostitution. Contre le principe moral qui voudrait que le corps ne soit pas une marchandise, Thierry Schaffauser adopte une perspective marxiste soulignant que pour l’essentiel des travailleurs, le travail relève de fait d’une exploitation de leur corps : le prolétaire loue bien ses bras pour travailler. En réinscrivant la prostitution dans le champ du travail, Les #luttes des putes invite ainsi à reposer les termes du débat et, de l’usage du corps dans le travail sexuel en particulier, à réfléchir à l’usage du corps dans le travail en général. Sans pour autant faire du travail sexuel « un travail comme les autres », l’auteur veut au contraire voir ce qui dans le travail sexuel trouble le #capitalisme et le #patriarcat.

    cc @mona

  • La fin d’une époque | Contretemps
    http://www.contretemps.eu/interventions/fin-%C3%A9poque

    L’étonnante durée et la profondeur de cette #contre-réforme #néolibérale s’expliquent, d’une part par l’ampleur des restructurations de l’économie mondiale, et d’autre part par les défaites subies par le mouvement ouvrier, la conversion des secteurs dominants de la gauche traditionnelle au néolibéralisme, et la restauration capitaliste à l’est de l’Europe et en Chine. La conjonction de ces événements provoque des processus inédits et sans précédent, de rupture entre la gauche — celle issue des organisations réformistes social-démocrates et staliniennes qui ont principalement structuré l’organisation du prolétariat au xxe siècle — et les classes populaires.

  • http://www.contretemps.eu/interventions/crise-troisième-type

    Voilà maintenant plus de 5 ans que la chute de Lehman Brothers a donné le signal de départ de la première grande crise du 21ème siècle. Déjà particulièrement longue, cette crise ne semble pas près de s’arrêter. Déplaçant son épicentre (des Etats-Unis vers l’Europe), changeant de forme (d’une crise financière à la crise de la dette), elle est toujours là. Comment la situer par rapport à la longue série des effondrements qui ponctuent l’existence du capitalisme ? Jean Lescure avait noté que 1825 est l’année « de la première crise générale de surproduction digne de ce nom ». Dans le premier tome de son livre Des crises générales et périodiques de surproduction (1938), de 1825 à la Première Guerre mondiale, il avait compté 11 crises de ce type (1825 ; 1836-39 ; 1847 ; 1857 ; 1866 ; 1873 ; 1882-84 ; 1890-93 ; 1900 ; 1907 ; 1913-14), avec une périodicité oscillant entre 7 et 10 ans. Il est, depuis, admis qu’on peut parler pour cette période d’une régulation concurrentielle (au sens où prédominent les phénomènes de marché), et ce surtout à partir de la crise de 1847. Il serait intéressant de faire ressortir les traits principaux de ces courbes à l’allure de montagnes russes et de situer la crise actuelle face à ces fluctuations, ce que je me propose de faire dans les quelques pages qui suivent...

    #crise
    #austérité
    #régulation-concurrentielle
    #crise-de-1929
    #régulation-fordiste
    #néolibéralisme
    #ralentissement-de-la-croissance