La difficulté (et facilité de l’article), ici, c’est de focaliser l’explication sur le mépris de classe des « familles aisées » des Hauts-de-Seine alors que le constat premier est le recul des classes moyennes dans les colos.
Ce qui fait qu’in fine, on ne comprend pas pourquoi le rapport suggère d’augmenter les subventions CAF (pour qu’elles atteignent les classes moyennes), de faciliter les chèques vacances dans les petites entreprises… Ce serait donc une question économique pour les classes moyennes, et il y aurait un « effet de seuil » du prix « non subventionné » (CAF, comité d’entreprise) sur les classes moyennes ? Mais alors pourquoi tourner aussi lourdement sur le mépris de classe des grands bourgeois (qui n’est tout de même pas une nouveauté) ?
Et je signale qu’on réinvente l’eau tiède. Voici ce que disait une étude sur les colonies de vacances en… 1977 : Un avenir pour les colonies de vacances, Jean Houssaye, Les éditions ouvrières
▻http://www.univ-rouen.fr/civiic/archives/avenir-colo.pdf
Nous tenons sans doute là un premier élément qui nous explique pourquoi, depuis dix ans, le nombre des enfants reçus dans les colonies de vacances n’a pas augmenté. De plus, ceci nous permet de mieux comprendre le changement de population qui affecte les « colos » depuis quelques années : les classes moyennes ne pouvant bénéficier des bons-vacances et n’étant pas assez aisées pour sortir la somme requise, les colonies accueillent aujourd’hui et des enfants très défavorisés (souvent envoyés par la Direction à l’Action sanitaire et sociale) et des enfants très favorisés ! D’où une certaine sélection sociale à double sens qui risque d’être à l’origine de situations explosives ou surtout d’entraîner la « spécialisation » sociale des centres de vacances (ne risque-t-on pas de trouver des colonies pour enfants riches et d’autres pour enfants pauvres ? n’est-ce pas déjà ce que l’on voit ?).