Attentat/Beyrouth : la France condamne

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  • Admire l’aspect systématique dans la construction de ce billet du Figaro-avec-AFP :
    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/08/16/97001-20130816FILWWW00311-attentatbeyrouth-la-france-condamne.php

    Après un premier paragraphe rapportant que la France condamne l’attentat à Beyrouth, tout ce qui suit est consacré à la « mise en situation » par le Figaro-avec-AFP.

    22 personnes tuées, mais immédiatement on explique avec élégance qu’il s’agit d’un « fief du Hezbollah qui combat les insurgés en Syrie aux côtés du régime de Bachar el-Assad ». Sur 43 mots, le dernier tiers sert à justifier l’attentat :

    Au moins 22 personnes ont été tuées et 300 blessées hier dans le plus sanglant attentat en trois décennies ayant frappé la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah qui combat les insurgés en Syrie aux côtés du régime de Bachar el-Assad.

    Ensuite, présenter sommairement les accusations libanaises (par la voix d’un Président dont on ne précisera pas qu’une bonne moitié du Liban le considère désormais illégitime sur les questions qui concernent la Résistance) contre Israël, en laissant autant de place à la réfutation par le menteur professionnel israélien. Évidemment, ne pas mentionner l’incursion israélienne contre le Liban il y a à peine quelques jours (pour faire quoi ?), que les soldats israéliens ont chèrement payée :

    Le président libanais Michel Sleimane a accusé Israël d’être derrière cet attentat, accusations rejetées par le président Shimon Peres.

    Consacrer ce paragraphe tout entier de la « mise en situation » à justifier l’attentat :

    Le président libanais a adopté une politique de « distanciation » vis-à-vis du conflit chez son voisin syrien qui divise profondément la société. La plupart des Libanais chiites, emmenés par le Hezbollah, sont favorables au régime syrien de Bachar el-Assad, tandis que les sunnites soutiennent plutôt la cause de l’opposition syrienne.

    Et finalement, citer l’ONU en mettant en exergue une phrase qui, implicitement, justifie l’attentat :

    Le Conseil de sécurité des Nations unies a « condamné fermement » l’attentat meurtrier commis hier dans la banlieue de Beyrouth et a appelé les Libanais à « s’abstenir de toute implication dans la crise syrienne », dans une déclaration unanime adoptée hier soir.

    Drôle de condamnation, qui consacre plus de temps à expliquer que les victimes de l’attentat, c’est tout de même un peu leur faute.

    • Très juste analyse qui confirme toutes celles qui ont déjà pu être faites sur des modalités d’écriture dont on finit pas se convaincre qu’elles ne relèvent pas du hasard mais d’un « story telling » que qq’n, qq part, doit tout de même distiller. Aïe, je deviens « complotiste »...