Pourquoi l’Egypte n’a plus aucune importance

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  • Pourquoi l’Egypte n’a plus aucune importance (Time)
    http://www.slate.fr:81/monde/76582/egypte-crise-importance

    Le Caire n’est plus le centre culturel du monde arabe. Les universités égyptiennes ont une piètre image. Les téléspectateurs arabes regardent les soap operas turcs, les vidéos musicales libanaises et les chaînes satellitaires qataris. Les Etats du Golfe préfèrent la main d’œuvre indienne, pakistanaise et philippine.

    Après des décennies de corruption, de bureaucratie et de pouvoir militaire, l’Egypte n’a cessé de s’affaiblir économiquement, diplomatiquement, culturellement et militairement. Et dans le même temps, la Turquie, l’Arabie Saoudite, le Qatar, les Emirats... ont pris une autre dimension.

    Ce qui reste à l’Egypte aujourd’hui, résume Time, c’est son pouvoir de nuisance : « Il semble maintenant que le principal souci avec l’Egypte sur le plan régional et mondial est que ce pays est une source potentielle de problèmes. Sa combinaison d’instabilité, de corruption et d’incompétence fait de l’Egypte une terre fertile pour le radicalisme et l’islamisme… »

    Et le magazine américaine de conclure que le gouvernement américain doit cesser de verser 1,3 milliard de dollars d’aide annuelle à l’armée égyptienne et doit se préparer à une crise humanitaire qui ne peut que survenir avec les brutalités militaires et la misère économique.

    Allant encore un peu plus loin dans cette logique, Robert D. Kaplan, analyste géopolitique et militaire reconnu, écrit dans Forbes que le chaos politique qui gagne un certain nombre de pays arabes comme l’Egypte, la Libye, la Syrie, le Yémen voire la Tunisie n’est pas en soi un problème. Il ne représente, d’un strict point de vue géopolitique, aucune menace pour les Etats-Unis et les pays occidentaux tant qu’il n’affecte pas la Turquie et les pays du Golfe persique et leur production d’énergie. Il considère que la menace terroriste, associée au chaos, est en fait surtout dirigée vers les Etats défaillants et les affrontements internes, davantage que vers l’extérieur