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Je mène parfois une drôle de vie. Une vie décousue, ou plus exactement cousue de pièces tellement disparates. Ainsi en ce mercredi, je me réveille assez tôt, je prends mon petit déjeuner avec un Nathan bougon, pas anormalement, juste matinalement, Madeleine vient de partir au lycée, Nathan s’en va à son externat médico professionnel, je descends avec une tasse de café dans le garage, je travaille d’arrache-pied à Arthrose , ça avance plutôt pas mal, Guy, mon ordinateur s’appelle Guy, travaille bien, je parviens à bien doser les différentes tâches en arrière-plan de telle sorte qu’il ne broute pas de trop, vers onze et demie, je remonte du garage, je mets en route le déjeuner des filles, poulet sechuan, je pars chercher Madeleine au lycée en écoutant les Leçons des tenèbres en plein jour de François Couperin, nous déjeunons avec les filles, Nathan rentre, Adèle part à son atelier de céramique, Nathan au cercle d’échecs, je retourne travailler un peu dans le garage, mais Guy commence à brouter gravement, je ne fais rien de bon, je pars chercher Adèle à son atelier pour l’emmener chez l’orthophoniste, dans le salle d’attente d’icelle où je bouquine le Traité de la ponctuation française de Jacques Drillon, il n’y a pas de sotte lecture, nous rentrons, Nathan rentre du cercle d’échecs, nous partons chez son psychologue, nous nous frayons un chemin au travers d’une circulation dense et tendue, pendant que Nathan en découd avec la machine à coudre, je tente de prendre quelques notes avec l’ardoise numérique, succès mitigé, j’expérimente avec la fonction dessin, mes doigts sont tellement gros que je ne vois presque pas où je les pose, mais je m’obstine, le résultat est parfois surprenant, nous rentrons, je dépose Nathan, avale à la volée quelques pâtes préparées par Madeleine et part au concert aux Instants chavirés , je rentre assez tard, après avoir échangé quelques paroles en allemand avec Axel Dörner, cela m’étonne toujours de voir à quel point cette langue peut parfois avoir la capacité de me revenir, je rentre, descends rapidement dans le garage, tisse quelques liens hypertextes depuis le texte central d’ Arthrose , envoie à la fois la compression d’un gros fichier vidéographique et la synchronisation du répertoire des Ursula , et monte finalement me coucher.
Finalement cela ne me manque pas de trop de ne plus lire le journal.
Exercice #14 de Henry Carroll : photographiez une ombre (me demander ça à moi !)