« Les " psychopathes " arrivent. Un adieu à " l’ère du narcissisme " », par Götz Eisenberg -…

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  • « Les " psychopathes " arrivent. Un adieu à " l’ère du narcissisme " », par Götz Eisenberg - Critique de la valeur-dissociation. Repenser une théorie critique du capitalisme
    http://www.palim-psao.fr/article-les-psychopathes-arrivent-un-adieu-a-l-ere-du-narcissisme-par-got

    La nouvelle édition vise à faire le ménage dans la rubrique des troubles de la personnalité. Sur les onze maladies reconnues actuellement, deux seulement sont diagnostiquées régulièrement : le « trouble de la personnalité borderline » et le « trouble de la personnalité antisociale ». Quelle humiliation pour les narcissiques. Bientôt ils n’auront plus d’existence, ou en tout cas pas dans leur forme pure !
    Le fait que le « trouble de la personnalité narcissique » soit retiré de la circulation peut être interprété comme le fait que les symptômes attribués à cette maladie sont devenus partie prenante de la #normalité. Ce trouble de base n’a plus valeur de maladie dans notre société, il reflète plutôt son caractère social. A chaque degré de développement social correspond un caractère social dominant. La structure identitaire de l’homme est synchrone avec celle de la #société environnante.

    • Les années que nous venons de traverser, marquées par le #néolibéralisme, ont rendu les gens indifférents, leur vie intérieure s’est transformée en un grand glacier de sentiments congelés. Les gens ne peuvent pas faire autrement que de transmettre cette #froideur à leur environnement. Il y a des différences non négligeables selon qu’on a grandi et que l’on vit dans une société qui valorise la solidarité avec les faibles et ceux qui sont moins compétitifs, ou bien qu’on vit dans une société où ces gens sont abandonnés dans la misère et stigmatisés en tant que loosers. Que l’expression « espèce de victime » soit devenue la pire insulte que des jeunes se lancent à la tête en dit long sur l’image pervertie qu’ils se font de l’humanité, marquée depuis quelques années par le culte du gagnant.

      #compétition

    • Le manque d’égard généralisé, l’#individualisme poussé jusqu’à la manie égocentrique, le #cynisme et l’indifférence caractérisent aujourd’hui les rapports entre les humains. C’est ainsi que « l’ère du #narcissisme » porte déjà en son sein le prochain niveau de développement psycho-historique. Le marché, l’économie et la pédagogie dictent une idée de la vie intérieure humaine qui doit être flexible et interchangeable, analogue à ce qu’on stigmatise encore aujourd’hui comme « psychopathe », et qu’on retrouve chez les détenus, en prison ou dans des institutions médico-légales. Le terme de psychopathe n’est pas utilisé ici dans son acception populaire, définissant une personnalité perturbée, imprévisible et violente, mais comme l’ont défini les psychiatres américain et canadien Cleckley et Hare pour qui les caractéristiques d’une personnalité « psychopathique » sont l’incapacité à ressentir de l’#empathie, le fait d’être beau parleur, charmeuse, sûre d’elle, à l’aise dans les situations sociales, froide quand elle est sous pression. C’est-à-dire précisément les attributs qui caractérisent les flambeurs et les gourous de la nouvelle économie et du monde de la finance qui continuent à nous pousser vers le précipice.

  • Inversions patriarcales
    http://hypathie.blogspot.fr/2015/10/inversions-patriarcales.html

    « C’est l’oppresseur qui écrit les définitions  »
    Ty Grace Atkinson - Féministe radicale.
    Comme si cela ne suffisait pas, en plus, il les vitriole. Pour les faire s’ajuster à ses besoins de suprémaciste.

    Le système patriarcal est un trompe-l’œil, un village Potemkine, une Matrice illusoire, qui nous fait prendre des vessies pour des lanternes, la culture pour la nature, la guerre de tous contre toustes pour la paix, la haine nihiliste pour de l’amour. Le patriarcat pratique l’inversion de ce que notre bon sens nous permet d’appréhender empiriquement, c’est un système politique marchand d’illusions. Il est là depuis si longtemps que, comme dans The Matrix, nous ne le voyons plus : il n’est plus perceptible par notre raison et nos sens anesthésiés par la propagande, l’assommoir culturel multiquotidien : cinéma, théâtre, littérature et la sous-culture de la publicité et des jeux vidéo. Ne le voient que quelques clairvoyant.es qui travaillent à son analyse et à la déconstruction de ses mythes.

    De quelques escroqueries patriarcales

    • Engendrement
      Dans la Bible, la « Sainte Trinité » est une procession de mâles : le Fils procède du Père, et le Saint-Esprit procède du Fils. Ils s’engendrent sans passer par les femmes. Ils n’ont pas inauguré le système qui date des dieux antiques : Zeus tire ses enfants de sa tête ou de sa cuisse, pas de son ventre. Il n’y a que les femmes qui font des enfants en les portant dans leur ventre. Les dieux de l’Olympe se reproduisaient ainsi sans passer par les femmes, qui ne produisent, elles, que de simples mortels. D’où l’expression passée dans le langage « sortir de la cuisse de Jupiter » : c’est mieux que de sortir banalement d’un ventre de femme !

      Les hommes se reproduisent entre eux, à l’identique, par cooptation. Ils font du clonage, comme le montre ce film publicitaire pour les rasoirs Wilkinson : de l’identique de cauchemar, la négation de la diversité.

      https://www.youtube.com/watch?v=vDSgzOlb-eo

      Celui qui est recruté, c’est celui qui ressemble le plus au patron. Je l’ai vécu quand je recrutais pour de grosses entreprises : des garçons, tranche d’âge 26-29 ans, sortant tous des mêmes boîtes de prêt-à-penser que le dirigeant de l’entreprise ou que le manager du service, en plus jeune. Jusqu’à la caricature. Conséquence : incapacité à penser, incapacité à prendre des décisions, c’était monstrueux. Le pire, c’est qu’ils se piquent de faire de l’innovation ! L’innovation, c’est interdisciplinaire et métissé : toutes les tranches d’âges, les deux sexes et de la biodiversité. Sinon, ça met sur le marché des produits mort-nés.

      Dans la même veine il y a le grotesque « maïeutique » qui nous viens de Platon/Socrate, cet accoucheur d’esprit. Vu que les femmes sont interdites de philosophie par Platon et Socrate dès le fondement de la philosophie, le fait qu’ils utilise le mot d’accouchement est assez parfaitement cynique.
      Aujourd’hui le sage femme mâle est appeler « Maïeuticien » pour des raisons sexistes. D’ailleur le correcteur d’orthographe connait « Maïeutique » et « Maïeuticien ».

    • Amour (à mort)
      « L’amourrrr est enfant de bohème,...
      Si je t’aime, prends garde à toi !
       »
      Carmen, Opéra de Bizet, l’opéra le plus joué au monde, le plus populaire, un vrai assommoir culturel.
      L’amour est une corrida, ce trésor du patrimoine selon les aficionados qui aiment la mort. A la fin de l’histoire, Don Jose tue celle qu’il aime, la libre Carmen, car elle le quitte. Ça arrive tous les jours en notre 21ème siècle, comme dans les autres avant : ça s’appelle un « drame familial », tellement c’est courant, BANAL et toujours dans le même sens.


      Je laisse la parole à Ty Grace Atkinson :
      « Et l’amour ? Puisque nous parlons de vaches sacrées, finissons-en. Qu’est-ce que l’amour, sinon la rançon du consentement à
      l’oppression ? Qu’est-ce que l’amour sinon du besoin ? Qu’est ce que l’amour sinon de la peur ? ».
      « La femme essaie instinctivement de se dédommager de ses pertes politiques et de celles qu’entraînent sa définition en fusionnant avec l’ennemi ».
      " J’opère une distinction entre « amitié » et « amour ». L’"amitié" est un rapport rationnel qui demande la participation de deux personnes pour la satisfaction mutuelle des deux. L’"amour" peut n’être ressenti que par une personne ; il est unilatéral par nature, ce qui, avec son caractère relationnel, le rend contradictoire et irrationnel « .
      Evidemment, Ty Grace Atkinson parle de l’amour patriarcal, cet » état psycho-pathologique spécialement fantasmatique qui apparie l’Oppresseur et l’Opprimée ", cette « rencontre entre deux névroses » disait Freud (pas spécialement féministe à poil dur), pas de l’amour-comportement/sentiment qui unit dans la majorité des cas les couples de parents mammifères à leurs petits (il y a aussi les oiseaux et les poissons qui ont choisi cette stratégie de l’évolution) pour les faire grandir. L’amour, c’est celui-là, pas la psycho-pathologie passionnelle imposée par le patriarcat. Dans cette dernière définition, on ne peut plus « tuer par amour » !

      Le « crime passionnel » a sa place ici. J’en entendu aussi utiliser un horrible « meurtre altruiste » pour parler de ces hommes qui se suicident en assassinant leurs gens (femmes et enfants) comme Sardanapale qui fait tuer ses esclaves quant il sent sa mort venir.

      Il y a aussi l’amour des femmes comme on aime le roastbeef. C’est pas le même mot par hasard.

    • Religions d’amour
      Guerres fratricides, bûchers de juifs et bûchers de la « Sainte Inquisition » -SIC- où ils brûlent des milliers de femmes pendant plusieurs siècles dans toute l’Europe, conversions au fil de l’épée lors d’épopées coloniales meurtrières, razzias, mise en esclavage, transformation des femmes en butin de guerre, pillage des « sauvages » et destruction de leurs trésors archéologiques, coupage de mains (Léopold 1er, roi très chrétien de Belgique dans l’ex Congo Belge), annihilation entière de tribus et d’ethnies, suivie de paupérisation et clochardisation, qui fabriqueront ce qu’on appelle aujourd’hui le Tiers-Monde. Je n’ai jamais entendu un seul prêtre ou imam se repentir des malheurs occasionnés par leurs « religions d’amour ».

    • Ville sainte
      Jérusalem, « Ville Sainte » des trois religions révélées. Où elles se font la guerre : multiples « incidents » mortels sur l’Esplanade des Mosquées ou Mont du Temple, destruction permanente par l’état d’Israël de sites archéologiques de l’Islam, gestion à trois et à couteaux tirés des « lieux saints » tels Bethléem ! J’ai entendu un jour un évêque chrétien dire qu’il n’y avait rien de moins chrétien que ces villes d’où les trois religions du Livre tirent leur origine.

    • Liberté
      Surtout celle de s’aliéner ou d’aliéner les autres. Trouvé cet article du journal La Croix sur la conférence des Évêques de France qui critiquent la dernière campagne du Ministère de la Santé dont j’ai parlé dans ce précédent billet. Le slogan de la photo m’a choquée : « libre d’être contre » : contre la liberté de choisir. Tordu comme slogan. Soyons claires : avec une loi sur l’IVG, les femmes qui veulent avoir douze enfants sont LIBRES de les avoir, les autres, elles, ont le choix, lors d’un accident de contraception par exemple, d’interrompre leur grossesse dans le délai imparti par la loi. Même remarque pour les tenant.es du commerce sexuel qui me trollent sur Twitter : la loi sur l’abolition ne leur interdira RIEN. Elles pourront continuer à exercer leur « métier », puisque pour elles c’est un métier comme un autre, leur liberté n’est pas entamée, elles gagnent juste la protection de la loi en cas de coups, violences ou viol, ou même non paiement de leur prestation par le client. La prostitution n’est pas un délit, c’est l’achat de prestations sexuelles qui en devient un. Le mot liberté en patriarcat a toujours été retourné contre celles qui le revendiquent.

      Pour la liberté je pense aussi à la guerre de liberation de l’Iraq que les USA avait vendu.


      En afghanistan la liberté des femmes a aussi été instrumentalisé pour permettre la liberté des capitaux tenus par les hommes (drogue, gaz, armement...)

      Voir aussi le question du voile. Pour libérer les filles et les femmes du voile au nom de la laicité ou de la liberté de culte ou liberté d’expression, on les libère surtout de l’école.

    • Les hommes travaillent, les femmes ne font rien, elles restent à la maison
      Combien de fois l’avez-vous entendue celle-là ? Maman ne travaille pas, elle s’occupe de nous, papa est ingénieur à la base militaire de l’Ile Longue (base des sous-marins nucléaires de guerre français, au large de Brest). Maman ne fait rien mais papa prépare la guerre ! 80 % des corvées UTILES de la planète sont accomplies par les femmes : entretien du foyer et de la maison, élevage et éducation des enfants. Mais les femmes ne travailleraient pas ? La réalité, c’est que ce n’est pas du travail marchand, le seul reconnu comme travail : il n’est donc pas comptabilisé dans les PIB mondiaux, il n’est pas rémunéré, il ne fait l’objet d’aucune cotisation. Résultat ? Il est invisible, et au moment de passer à la caisse (de retraite), elles font ceinture. D’où les pensions misérables des femmes. Double peine : elles font très souvent « double journée pour un demi-salaire » (Christine Delphy) : en effet pour « concilier » vie de famille et vie professionnelle, elles assurent la flexibilité de l’économie (qui en a besoin, un comble !) en acceptant des mi-temps généralement dans les basses zones de l’économie et les postes mal payés où les hommes ne vont jamais.
      Donc, il n’y a que les hommes qui travaillent ! D’ailleurs pour bien que ça se sache, ils mettent des panneaux sur les lieux pour signaler la chose, ils suroccupent l’endroit, et ils font du boucan. C’est mieux, car on peut douter de l’utilité de ce qu’ils font.

    • Prince Charmant
      Le Prince Charmant, selon les contes pour enfants, aurait pour fonction de tirer la jeune demoiselle de son affreuse condition de souillon (Cendrillon), de la convoitise de son père (Peau d’Âne) ou autres situations toutes plus affreuses les unes que les autres, mais qui peuvent évidemment se produire. Inversion patriarcale ici aussi : aussitôt qu’il l’a élue et épousée, la pauvre Princesse se transforme en ménagère à balai, faisant la vaisselle, la lessive et le repassage pour pas un rond ! Voir définition précédente. Le crapaud qui parle peut être largement aussi plaisant ! Et c’est moins convenu.

      Dans la belle au bois dormant le prince baise la belle qui est inconsciente. Il la baise et ne lui demande pas son avis. Et c’est montrer comme enviable. Ils vécurent heureux...
      Dans le style horrifique il y a « Griselidis, la parfaite épouse » un conte qui a eu beaucoup de succès (il viens du Décaméron, et à été repris par Perrault et mis en opéra)
      ici la version de Boccace (c’est la nouvelle X)
      https://fr.wikisource.org/wiki/Le_D%C3%A9cameron_%28Boccace,_Castres%29
      et ici la version de Perrault.
      https://fr.wikisource.org/wiki/La_Marquise_de_Salusses_ou_la_Patience_de_Griselidis
      et pour l’opéra, que je ne connais pas, voire ici
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Gris%C3%A9lidis

    • – Je pense aussi à « Pédophile » qui mélange amour (philie) avec le viol d’enfants. Un violeur d’enfants n’est pas « phile » il est criminel, il conviendrais de dire « pédocriminel ».

      – Autre inversion patriarcale, les mots « pute, prostituée, putain » sont des insultes très rependus alors que « prostitueur, proxénète, maquereau, michton, client » n’en sont pas. On traite les mères de putains mais on ne traite pas les pères de proxénètes ou de pornographe. Pourtant les véritables ordures quant on regarde les statistiques ce sont les pères, violeurs, cogneurs, tueurs, incesteurs, ils n’en fichent pas une à la maison et profitent du travail gratuit de leur compagne. Les mères portent les enfants et sont défavorisée pour cela dans leur carrière, leurs revenus, elles bossent gratos, et s’occupent de l’éducation des enfants. Mais c’est elles qu’on insulte. J’ai jamais entendu des personnes s’envoyer de « ton père le cogneur, » "ton père le violeur" par contre « ta mère la pute... »

      – « Victime » est aussi une insulte par exemple dans « ne fait pas ta victime » ou « je ne suis pas une victime » alors qu’"agresseur, violeur, dominateur" ne sont pas des insultes.

      – Il y a aussi « salope » qui est l’équivalent au féminin de « don juan » ou « tombeur ».

      – « Garce » est le féminin de « gars ».

      – « Suffrage universel » on m’a appris à l’école que le suffrage universel est décrété en 1792. Les femmes en étaient exclues et ce détail signifie que les femmes ne font pas vraiment partit de l’univers. Elles doivent provenir d’un monde parallèle démoniaque rempli de harpies, mégères, gorgones, furies...

      – On pourrait aussi inclure la plus part du vocabulaire sexuel qui mélange consommation, prédation et meurtre.

      – « Respect » est aussi souvent utilisé n’importe comment. Par exemple il est demandé aux femmes de « se respecter » en ayant certaines attitudes en rapport à la chasteté.

      – Le mot « vierge » est aussi tout à fait dégueulasse. Il centre la sexualité sur la pénétration et le désigne comme une salissure.

      – « Préliminaire » et « Pénétration » sont des mots qui appauvrissent la sexualité et la centre sur le seul intérêt masculin hétérosexuel.

      – Tous les mots qui lient sexualité et domination et humiliation. Par exemple « se faire baisé », « se faire enculé » qui comportent de la misogynie et de l’homophobie et sont pourtant utilisé comme insulte par des personnes qui prétendent ne pas être homophobe et ennemis de la sexualité de la plus part des femmes cis-hétéros. Il faut haïr la sexualité pour utiliser ce vocabulaire comme insulte.

      – Il y a aussi « bestialité », on dit de certains comportements sadiques humains qu’il sont notre « bestialité », mais les non-humains ne sont pas sadiques (les animaux domestiques ou rendu fous par la captivité peuvent l’être). Mais on accuse les bêtes des comportement les plus typiquement humains et surtout masculins.

      – Le sexe faible et sexe fort est aussi une inversion patriarcale. Le sexe masculin dit « sexe fort » est bien plus exposé et fragile que le sexe féminin dit « sexe faible ». Le sexe dit « fort » est fort parce que ses faiblesses sont tabou. On ne tape pas sous la ceinture, ca ne se serait pas un combat d’homme à homme, ca serait déloyale. C’est un tabou très important, on ne touche pas aux bijoux de famille. Cette sacralisation extrême est une technique de protection des mâles entre eux pour se garantir la domination. En somme, la fraternité passe par ce premier accord tacite entre les hommes de se faire croire que leurs testicules sont la force incarné. On pense facilement aux testicules mais il y a aussi la pomme d’Adam qui est une autre faiblesse très importante du corps masculin. Bref ça fait tout de même pas mal de faiblesses pour un sexe prétendu « fort ».

      #vocabulaire #renversionite #mensonge #langage

    • Ce matin sur le site du e-monde il y a ceci :

      Le gouvernement veut empêcher les touchers pelviens sous anesthésie sans consentement

      Un « toucher pelvien sous anesthésie sans consentement » c’est un viol. Mais le mot est pas autorisé car des personnes pourraient comprendre ce qu’est un viol et ca c’est interdit. Le viol est deja interdit par les textes de loi et le gouvernement n’as pas besoin d’interdire ce qui l’est deja.

  • TW : agression sexuelle.

    Je vais raconter ici ma journée de mardi, en essayant de dévoiler le moins de choses possibles sur la vie privée de Y (non, c’est pas son vrai nom). Mais je crois que ce témoignage peut aider à souligner quelques problèmes (en tout cas, l’écrire me le permet).
    travail mardi matin, je passe devant la station de métro Bibliothèque Nationale à Paris. Une grande station donc, d’où sortent énormément de travailleurs. Je croise une jeune fille en larmes, complètement débraillée, les cheveux en bataille etc. Je m’arrête à sa hauteur et je lui demande si elle va bien et, captain obvious, non ça va pas mais alors pas du tout. Je l’assois sur un banc, lui donne de l’eau et au fur et à mesure que l’on parle, elle me raconte qu’elle vient d’être violée. Là aussi je vous passe les détails, je l’emmène au commissariat le plus proche (où un policier tellement au top l’interroge, à base de phrases anti slutshaming, au top). Bref j’ai passé la journée avec elle, entre la déposition a la police, aller au magasin à côté lui acheter des fringues, puis on refait la route qu’elle a fait en voiture de police (d’ailleurs, les flics grillent tous les feux rouges, on a fait BNF - Champs en 10 minutes), on va a la pj, puis à l’hôpital. Pas une seule fois elle a pu dormir, se laver jusqu’à qu’on arrive à l’hôtel dieu, où on est restées 5 heures.
    Le flic n’a pas eu le temps de prévenir les parents, ils ont essayé, c’était le répondeur alors ils ont laissé tomber. Bien sur, avec mon portable, donc les parents ont rappelé. Heureusement la fille m’avait dit ce qu’elle voulait que ses parents sachent et ne sachent pas. Mais j’ai quand même du leur annoncer au téléphone qu’elle avait été violée (plus jamais).
    Quand ils sont arrivés, c’était un moment terrible entre le soulagement de se voir, la tristesse de ce qui est arrivé. Je crois que j’oublierai jamais.

    Bref, j’avais deux choses qui me trottaient hier, et me révoltaient un peu (d’où ce post).
    ●La première est qu’elle l’a dit qu’elle était restée à la station BNF (aka la sortie de métro de quasiment tous les bureaux avenue de France, je vous laisse imaginer le trafic). 2 put## d’heures pendant lesquelles pas une seule personne ne s’est arrêtée. Elle n’avait pas seulement l’air triste hein. Elle était vraiment dans un état de panique. Quand je l’ai trouvée il y avait deux chauffeurs RATP qui fumaient une clope devant elle à 3 mètres. Et une hôtesse d’accueil d’un bureau tout vitré ou il y a une fontaine d’eau et des fauteuils. Elle m’a dit qu’elle avait vu l’hôtesse et que celle ci la regardait, mais que malgré son envie elle n’avait pas osé lui demander si elle pouvait entrer ou boire de l’eau.
    Alors je ne comprends pas comment j’ai pu être la première à m’arrêter. En deux heures. Ça me fait pleurer. Et j’espère que ça ne m’arrivera jamais de me retrouver dans une situation pareille ne serait-ce que pour ne pas avoir à vivre l’humiliation double que personne ne me vienne en aide.

    ● Le deuxième truc, c’est que personnellement, je n’avais pas de réunion à ce moment la, rien d’important dans ma journée, alors oui j’ai passé la journée avec elle (mais l’emmener au commissariat m’a pris à tout péter 20 minutes hein). Et je suis contente d’avoir éte parce qu’elle a été trimballée toute la journée, de flics en flics, d’établissement en voiture de police ou de pompiers. Avec personne a côté d’elle tout au long de la journée, sans trop de repère. Forcément on s’est attachées l’une a l’autre, et même si ma présence était déplacée (on me demandait si j’étais une amie, bah euh non :/), je crois qu’à la fin de la journée, quand elle a pu rentrer avec ses parents, on a eu un pincement au cœur de se quitter après ces longues heures à attendre. Je regrette qu’il n’y ait pas de cellule de victimes au cœur des hôpitaux pour transporter en premier lieu la victime, et où on pourrait faire intervenir la pj pour les procédures.

    Je n’ai aucun sentiment de satisfaction personnelle, hormis le soulagement de l’avoir vue partir dans les bras de ses parents, apparemment réconfortée. En fait c’est un sentiment de grande colère qui me reste en travers de la gorge. Parce que tout au long de la journée, j’ai eu droit à des « c’est super ce que vous faites » qui résonnaient dans ma tête comme des « personne ne fait ça ». Et ça me débecte de me dire que plus personne ne s’arrête dans la rue pour savoir si les gens ont besoin d’aide, de leur plein gré. Ça me sidère et me fait pleurer

    Aujourd’hui, je vais repasser devant l’hôtesse d’accueil où j’ai pris l’eau, et qui avait remarqué cette jeune fille. Quand j’étais rentrée en trombe pour me servir dans sa fontaine, elle m’a dit « ah c’est bien que vous vous soyez arrêtée, elle a pas l’air bien » avec un petit rictus. Aujourd’hui, ce rictus et ce détachement me semblent insupportables. Alors oui, elle ne pouvait pas savoir que c’était aussi grave, soit. Mais ça aurait demandé tant d’effort d’aller la voir et lui demander ? La nana travaille dans des bureaux avec des sapeurs pompiers prêts à débouler à tout moment, avec des fauteuils libres, de l’eau. J’ai envie rentrer à l’accueil en passant ce matin, et de lui dire de le faire la prochaine fois. Ce sera peut-être juste une rupture, un petit coup de mou. Mais ça pourrait être bien pire. On est d’accord que ce ne serait pas très malin, et que ce serait juste pour passer mes nerfs. Mais elle et les chauffeurs de bus, représentent exactement le comportement qui me révolte.

    Qu’est-ce qui a bien pu enlever toute forme d’empathie chez certaines personnes ? Comment concevoir ces comportements de laissez-faire face à une telle détresse ? Face à la détresse tout court. Je veux bien avoir quelques problèmes de sensibilité (voire d’hyperempathie), mais encore une fois, lui venir en aide n’a rien avoir avec ça. C’était le strict minimum.

    L’empathie est-elle morte ?

    • Oh et j’oublie un truc aussi dégoûtant. Je suis sortie de la PJ avec Y pour acheter de nouveaux vêtements qu’elle puisse leur remettre les anciens pour les tests. Alors oui, elle était en tenue de soirée. Mais elle n’avait pas l’air bien du tout. Et je crois qu’il n’y a pas un homme que l’on a croisé qui n’a pas posé ses yeux sur elle, de haut en bas, soit en mimant un sifflet soit en la regardant de haut. Je les fusillais tous du regard, et certains ont compris qu’ils avaient un comportement déplacé. Mais ça se doit être du 1 pour 10. Les autres ont continué gaiement leur route, en jugeant sur ses vêtements, en ayant un comportement de chien en rut, une jeune fille qui venait de se faire agressée par deux hommes, qui certainement ont eu les mêmes regards, les mêmes sifflets, les mêmes pensées, à la différence que eux sont passé à l’acte. Mais qui a pensé à ce que vivait Y à ce moment là ? Sortir sale dans la rue, embrumée dans tout son choc, sa honte, sa peur. C’était répugnant, à vomir.

    • Merci @oblomov d’avoir pris le temps pour Y et de partager ici ton expérience. Je me demandait dans ton message lorsque tu dit « (où un policier tellement au top l’interroge, à base de phrases anti slutshaming, au top) » je ne sais pas si tu es ironique ou si le policier était vraiment formé.

      Pour l’empathie, j’ai souvent l’impression que l’éducation dans nos cultures c’est l’étouffement de l’empathie. Et tout particulièrement de l’éducation masculine ou il faut apprendre à battre les autres, les vaincres, les dominer, les écrasés et les niquer. J’avais trouvé une étude sur les comportement des hommes dans une université aux USA. Je reviens si je la trouve mais ca disait en gros que 5% des étudiants déclaraient avoir déjà violé ou tenter de violer. A la question « avec vous déjà forcé une femmes à des actes sexuels » (il n’y a pas le mot viol mais la définition est la même) et là 36% des étudiants disent que oui ils ont deja violé. Et à la question « pensez vous que les femmes par certaines tenues provoquent au viol » il y a plus de 80% des étudiants qui répondent que oui. Ca fait plus de 80% d’étudiants masculins qui valident la culture du viol. On est pas loin de ton 1/10.

      Sinon pour la dame du bureau je trouve que c’est une bonne idée que tu aille lui parler pour lui dire qu’elle n’ai pas peur de venir en aide à la personne si une telle situation se reproduit. Il y a des chances qu’elle ne sache que trop bien ce qu’avait Y et n’ai pas trouvé la force d’affronter cette réalité.
      Encore merci à toi @oblomov

    • Qu’est-ce qui a bien pu enlever toute forme d’empathie chez certaines personnes ? Comment concevoir ces comportements de laissez-faire face à une telle détresse ? Face à la détresse tout court.

      ça me fait penser à ce que disait ce psy http://seenthis.net/messages/166218

      Les années que nous venons de traverser, marquées par le #néolibéralisme, ont rendu les gens indifférents, leur #vie_intérieure s’est transformée en un grand glacier de sentiments congelés. Les gens ne peuvent pas faire autrement que de transmettre cette froideur à leur environnement. Il y a des différences non négligeables selon qu’on a grandi et que l’on vit dans une société qui valorise la solidarité avec les faibles et ceux qui sont moins compétitifs, ou bien qu’on vit dans une société où ces gens sont abandonnés dans la misère et stigmatisés en tant que loosers.

    • On ne dira jamais assez merci à Oblomov et à ceux et celles qui agissent par solidarité et empathie envers la souffrance des autres. La société d’aujourd’hui nous pousse de plus en plus dans l’individualisme, la compétition et l’agressivité envers les faibles. Souvenons nous que nous avons tous un jour été faible et sans défense, et si nous existons encore aujourd’hui c’est parce que d’autres nous ont aidé.

    • Ouch @oblomov beaucoup d’émotions d’un coup, toute ma considération.
      Deux petits jeunes en couple arrivés de province nourris à la haine de la capitale pensaient que les parisiens étaient des personnes sans empathie et des extra terrestres froids et sans cœur. Ils étaient mes voisins et ne répondaient jamais à mes bonjour. Pour se conformer à cette idée, ils étaient de véritables petites pourritures qui s’ignorent persuadés que pour s’intégrer il leur fallait adopter la posture adéquate, une sorte de #culture_capital·iste fantasmée où le danger est à chaque coin de rue et dans chaque rencontre.

  • Déni d’altérité et production sociale de psychopathes. À propos d’Andreas Lubitz et du crash de la German Wings.
    Prélude : http://seenthis.net/messages/166218
    Analyse du cas actuel dans son contexte social :

    je sais pas comment vous expliquer que les fous d’amour sont pires que les fous de dieu. on va tenter.
    le fou de dieu se place en DISCIPLE. en inférieur à sa cause. le fou d’amour se place en DETENTEUR du sacré, tu vois l’écart ?
    le fou de dieu quand il tue il a conscience de tuer ses congénères. il tue l’Autre dont il sait qu’il lui est semblable mais qu’il estime coupable inférieur ou impur ou que sais je. le fou d’amour lui quand il tue il ne tue pas l’Autre. il n’y a PAS d’Autre dans son système.
    le fou d’amour est le seul détenteur du sacré, en l’occurrence l’amour, et il tue PARCE QU’il est seul (=dépit amoureux) justement.
    il tue des objets qu’il ne considère pas comme des semblables une seule seconde, qu’il ne considère même pas comme vivants.
    là cui là il a tué 150 personnes qui pour lui n’étaient rien de plus que les sièges de l’avion mais vraiment.
    y’avait un mec hurlant de désespoir et tapant à la hache derrière lui ça n’a même pas modifié sa respiration.
    ces mecs (déso, la plupart c’est des mecs) tuent froidement, le + souvent la femme qui ne les a pas aimés selon leur trip de l’amour et/ou les enfants nés de cette union (qui ne sont rien si ils ne sont pas les fruits de l’amour selon le taré, tu suis ?)
    on n’est plus dans la souffrance ou ans la croyance à ce stade. on est au niveau #psychopathe/ #sociopathe. zéro #altérité.

    ce que jte dis là ça fait des lustres que les #femmes victimes de ces gens le disent sur tous les tons
    et pour toute réponse on n’a jamais obtenu que des analyses de merde tentant à démontrer que NOUS étions des espèces de victimes nées
    alors qu’en réalité le délire de ces mecs se construit sans personne et pourrait s’appliquer sur n’importe qui.
    d’ailleurs je vous en veux pas mais la plupart font plusieurs #victimes femmes au cours de leur vie.
    (et en suivant à chaque fois la mm construction délirante et le mm mode opératoire) (psychopathie point final)

    maintenant demandons nous d’où vient le #délire amoureux de ces mecs, silteplé.
    d’où vient ce trip de l’amour qui tolère tout se sacrifie en tout point, est total, toujours fidèle et ne faillit pas SINON ce n’en est pas.
    (et dans la tête de ces mecs si ce n’en est pas alors ça ne mérite pas de vivre ce n’est rien de plus qu’un animal au mieux )
    (on est dans un cas qui se rapproche du #pervers narcissique, là)
    (mais avec passage à l’acte public au lieu de privé comme on a d’habitude le plus souvent)
    (c’est pas à prendre en compte amha. c’est juste une question de moyens, ça. nimporte quel PN pourrait faire pareil s’il était pilote)

    bref vraiment les psys si vous voulez servir à quelque chose considérez la dimension de privation d’altérité parce que c’est flagrant, là.
    (et on se tue à vous le hurler depuis des décennies alors il serait temps) (je vous hais toujours, notez)
    dimension de privation d’altérité qui soutient non seulement ce cas précis de meurtre de masse mais aussi tellement de souffrances sociales.

    (routine : devriez écouter les concernées. qui mieux que celles qui ont vécu avec ces tarés peuvent vous décrire leur fonctionnement, hein)
    (au lieu de nous considérer comme de braves victimes inertes limite des paillassons humains, vous pourriez ptète imaginer que rien que pour essayer de pas crever on a mené l’étude de terrain qui manque aux psys et jte jure BIEN SERIEUSEMENT)
    (il manque peut être à la plupart d’entre nous les vocabulaires et concepts mais jte jure on a pigé et bien pigé)
    (enfin celles qui sont pas mortes...)

    franchement on a un audio qui prouve que le gars est au niveau d’entendre hurler taper etc SANS MODIFIER MEME SON SOUFFLE il vous faut quoi ?
    c’est pas un dépressif, ça. c’est un putain de psychopathe complètement vrillé au dernier stade, merde.
    ya un moment va falloir reconnaître qu’on arrive à les fabriquer. pis bien, bordel. bien au point bien capables.

    Sources :
    https://twitter.com/feeskellepeut/status/581454789164183552
    https://twitter.com/feeskellepeut/status/581457728121356288
    https://twitter.com/feeskellepeut/status/581458570077564928
    https://twitter.com/feeskellepeut/status/581461086093770754
    https://twitter.com/feeskellepeut/status/581463219065069568
    https://twitter.com/feeskellepeut/status/581467227427184640
    #narcissisme #barbarie #cynisme #individualisme #néolibéralisme
    #vie_intérieure

  • Capitalisme, technoscience et santé mentale
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=549

    Nous avons reçu du philosophe Michel Weber, éditeur du Chromatikon, un article intitulé « Capitalisme, technoscience et santé mentale », consacré à ce que nous avons nommé pour notre part les « neurotechnologies » et leur application à « la société de contrainte ». Michel Weber trace l’origine de ces « neurotechnologies » dans la découverte de la circulation électrique de l’influx nerveux, qui ouvre un accès à des dispositifs extérieurs permettant de manipuler les comportements, les humeurs, etc. Références foucaldiennes mises à part, nous partageons les vues de l’auteur - de quoi refaire le bilan de l’électricité et se demander s’il ne vaudrait mieux pas retourner à la bougie. "On suggère le lien existant entre capitalisme, technoscience et manipulation mentale en s’attardant sur l’électrification des "chaînes de (...)

    #Documents
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/mscap2-2.pdf

    • Pendant la plus grande partie de l’histoire occidentale, la tradition dominante en matière de gentillesse a été le christianisme, qui sacralise les instincts généreux de l’homme et en fait le fondement d’une foi universaliste. La charité chrétienne a servi pendant des siècles de ciment unissant les individus en une société. A partir du XVIe siècle, le commandement chrétien "Tu aimeras ton prochain comme toi-même” commence à subir la concurrence de l’individualisme. Le Léviathan de Thomas Hobbes (1651), le texte fondateur du nouvel individualisme, considérait la bonté chrétienne comme une absurdité psychologique. Les hommes étaient, selon Hobbes, des animaux égoïstes qui ne se souciaient que de leur propre bien-être, et l’existence humaine "une guerre de tous contre tous". Ses vues mettront du temps à s’imposer, mais à la fin du XVIIIe elles sont devenues l’orthodoxie – en dépit des tous les efforts de Hume et d’autres. Deux siècles plus tard, il semble que nous soyons tous hobbesiens, convaincus d’être mus par l’intérêt personnel. La gentillesse inspire de la méfiance, et ses démonstrations publiques sont jugées moralistes et sentimentales.
      Ses icônes populaires – la princesse Diana, Nelson Mandela, Mère Teresa – sont soit vénérées comme des saints, soit accusées d’être des hypocrites intéressés. Donner la priorité aux besoins d’autrui est peut-être louable, pensons-nous, mais certainement pas normal.

      Aujourd’hui, il n’y a qu’entre parents et enfants que la gentillesse est attendue, bien vue et de fait obligatoire. La gentillesse – c’est-à-dire la disposition à assumer la vulnérabilité des autres, et donc de soi-même – est devenue un signe de faiblesse (sauf naturellement chez les saints, chez qui elle témoigne de leur nature exceptionnelle). On n’en est pas encore à dire que les parents doivent cesser d’être gentils avec leurs enfants. Mais nous avons développé dans nos sociétés une phobie de la gentillesse, évitant les actes de bonté et trouvant toutes sortes de bonnes raisons pour justifier cette aversion. Toute compassion est de l’apitoiement sur soi, relevait l’écrivain D.H. Lawrence, et cette formule reflète bien ce qu’inspire aujourd’hui la gentillesse, qui est prise soit pour une forme noble d’égoïsme, soit pour la forme de faiblesse la plus vile (les gentils sont gentils uniquement parce qu’ils n’ont pas le cran d’être autre chose).

      La plupart des adultes pensent secrètement que la gentillesse est une vertu de perdants.

      #réciprocité #histoire #psychologie_sociale
      #néolibéralisme #cynisme #individualisme #narcissisme #barbarie #psychopathe #vie_intérieure
      lien avec http://seenthis.net/messages/166218

  • Un scénariste de « Call of Duty » recommande le « lavage de cerveau » à l’armée américaine

    http://www.lemonde.fr/pixels/article/2014/10/07/un-scenariste-de-call-of-duty-recommande-le-lavage-de-cerveau-a-l-armee-amer

    L’expression risque de faire grincer des dents. Dave Anthony, coproducteur de la série et scénariste de Call of Duty : Black Ops (2010) et Call of Duty : Black Ops II (2012), deux des jeux de guerre les plus vendus de l’histoire, a suggéré mercredi dernier lors d’un forum de réflexion sur l’évolution de l’armée américaine de s’appuyer sur les méthodes de marketing employées dans l’industrie du jeu vidéo pour faire passer des mesures sécuritaires anxiogènes auprès du grand public, rapporte Business Week.

    « Quand dans un jeu vidéo nous avons des doutes sur les réactions que le public va avoir face à certains éléments, en tant que société, que faisons-nous ? Du marketing, autant que nous le pouvons — si bien que, que les gens aiment ou non, nous leur lavons le cerveau jusqu’à nous assurer qu’ils aiment ces éléments avant même la sortie du jeu. »

    A l’occasion de ce forum, l’ex-scénariste des Call of Duty : Black Ops a notamment évoqué une « menace, une invasion qui vient de l’intérieur », en référence au terrorisme, et suggéré l’idée d’un « service de sécurité scolaire », constitué « de soldats de l’US Army en uniforme, et dont le métier et une part des responsabilités sont de protéger les écoles ». Tout en anticipant l’impopularité d’un tel dispositif — et la nécessité d’un « lavage de cerveau ».

    • Difficile dans ces conditions de sortir de la gangrène de la crise actuelle. Il semblerait que dans les entreprises comme à la tête des Etats on peine à retrouver un peu d’audace nécessaire et essentielle pour créer l’avenir. Une civilisation des moeurs qui fait reposer le crédit d’un individu, d’un groupe, d’un Etat sur l’apparence, sur l’opinion n’incite-t-elle pas à l’imposture ?, interroge le psychanalyste. Qu’est-ce qu’une politique qui vend sans cesse à l’opinion publique la « marque de fabrique » d’un gouvernement évaluant par des sondages constants la pénétration de sa propagande au sein de la population ? Sans compter un président « normal » qui place la démocratie sous les auspices de la norme. Or l’incitation à être « normal » et « adapté » fait le lit de l’imposture, selon Roland Gori.

    • Et justement, au travail, être un travailleur « normal » aujourd’hui, c’est être quelqu’un d’exceptionnel, c’est à dire quelqu’un qui fait toujours mieux que les autres, et toujours mieux que le jour précédent. Pour être normal il faut être hors-norme, voilà pourquoi on n’a d’autre choix que mentir, tricher, ou capituler (parfois via le suicide)

      Et Roland Gori de rappeler que lorsque l’autorité est en crise, lorsque le pouvoir normatif s’accroît lorsque la vulnérabilité sociale et psychique grandit, il faut survivre et pour survivre il faut parfois tricher, frauder, mentir, et usurper toutes sortes de rôles et de fonctions en s’affublant des masques de pseudo identifications que ne désavoueraient pas les plus fieffés des imposteurs.

      à rapprocher des travaux de Vincent de Gaulejac sur la souffrance au travail
      http://nrt.revues.org/439

      Si le travailleur va mal, si le travail est devenu une source presque exclusive de souffrance et de mal-être, si les salariés ne peuvent dire leur tourment et s’insurger, c’est tout simplement parce que les organisations et le management qui les anime sont devenus malades eux-mêmes et brouillent toute compréhension. Organisations et management sont des systèmes « paradoxants », nous dit l’auteur. En eux, tout est oxymorique, antinomique, contradictoire et controuvé. Devenues essentiellement « réactives », c’est-à-dire fermées à la réflexion et obnubilé par le court terme et la « performance », les organisations exposent en permanence les travailleurs à des injonctions paradoxales (« double blind »), des couples de principes contradictoires : le travailleur doit être « responsable » dans le temps même que l’entreprise se désintéresse totalement de lui et que la seule « responsabilité » qu’on accorde au salarié, c’est d’atteindre les objectifs qu’on lui a fixé, sans qu’il ait jamais pu discuter les moyens qu’on lui alloue ; il doit viser sans cesse « l’excellence », en dépassant mois après mois ses limites, autrement dit se situer toujours « hors du commun », s’exposant à la fois à l’inéluctabilité de l’échec (le dépassement de soi ne pouvant être permanent), et à l’exclusion du groupe de pairs (on a besoin des autres pour agir correctement) ; il doit « être autonome », « prendre des initiatives », « investir subjectivement sa tâche », alors qu’on lui demande en vérité de se conformer religieusement à des prescriptions élaborées par d’autres, comme aux heures triomphales du taylorisme industriel (ainsi les « méthodes qualité », les « tableaux de bord », les « scripts » de conduite d’entretien, etc.), et surtout aller sans répit au devant des attentes de l’entreprise, ses stratégies, ses objectifs, sans aucune prise sur la direction choisie ; il doit être « adaptable », « flexible », c’est-à-dire se soumettre aux décisions obscures et erratiques d’un management aux ordres de conseils d’administration jouant au Monopoly mondial, au risque d’annihiler toute possibilité d’accumulation de connaissances, d’expériences, de savoir faire, qui peuvent faire de lui un « bon professionnel » ; il doit enfin se plier à la tyrannie de l’urgence, gagner du temps sur le temps, sans jamais pouvoir suivre le tempo, pressé qu’il est par les « impératifs » qui s’embouteillent au poste de travail, désespérant de pouvoir faire convenablement un travail dont on n’évaluera que les résultats, jamais les conditions dans lesquelles il se réalise… En vérité, le management exalte la « liberté » du travailleur, alors même qu’il n’encourage et ne récompense que le conformisme, c’est-à-dire la soumission à des règles, normes, prescriptions et autres injonctions, sans considération aucune pour leur faisabilité intrinsèque. L’échec ne peut plus s’expliquer alors que par un déficit personnel, une incapacité propre, une insuffisance du travailleur, un manque d’attention sans doute à la valorisation de son « capital humain », grâce auquel il aurait pu donner à son travail la logique qui lui fait intrinsèquement défaut.

  • LE POUVOIR COMME PERVERSION NARCISSIQUE
    http://inventin.lautre.net/contributions.html#hirigoyen

    Les nouvelles formes de travail, qui visent à accroître les performances des entreprises en laissant de côté tous les éléments humains sont génératrices de stress et créent ainsi les conditions favorables à l’expression de la perversité. L’entreprise peut elle-même devenir un système pervers lorsque la fin justifie le moyens et qu’elle est prête à tout, y compris à détruire les individus pour parvenir à ses objectifs.

  • Les sales petits mecs - Crêpe Georgette
    http://www.crepegeorgette.com/2014/05/06/les-sales-petits-mecs

    Hier il y avait une manif à Paris devant l’ambassade du Nigéria en soutien aux 200 lycéennes enlevées par des terroristes.

    Hier, il n’y avait aucun de ces connards qui répètent sans cesse au #féministes qu’elles se trompent de combat, culpabilisent les hommes et qu’il faut lutter contre le politiquement correct.

    Lâches. Vous devriez avoir honte de vous. Vous n’avez aucune leçon à leur donner.(Permalink)

    #feminisme #t

  • Tendance ! Les selfies aux sans-abri
    http://www.vice.com/fr/read/nouvelle-tendance-les-selfies-aux-sans-abri

    Nous vivons une époque injuste, c’est évident. L’#humanité ; n’avait pas connu de tel écart entre les riches et les pauvres depuis 1928 – soit juste avant le Krach qui nous a plongés dans la Grande Dépression. Sauf qu’à cette époque, les enfants des riches n’avaient pas de #smartphones pour humilier les pauvres.

    Aujourd’hui, de nouvelles #technologies ne cessent de voir le jour : #objets_connect& ;eacu […]

  • Pick-up artists et marchandisation intégrale | Socialisme critique
    http://socialismecritique.wordpress.com/2013/11/08/les-mysteres-de-la-seduction-les-pick-up-artists-et-la

    La réification, c’est donc le fait que les relations humaines soient remplacées par des relations marchandes. Or, dans le cas présent, on assiste à l’évolution suivante : certains proposent des séminaires payants pour apprendre à développer un domaine particulier de relations sociales, les relations avec le sexe opposé. Ces relations-là deviennent donc sujettes à transaction, à concurrence, à capitalisation. Ce que font les PUA, c’est vendre des techniques de relations humaines. Contrairement à la prostitution, où c’est le corps de la prostituée qui est l’objet de la transaction pécuniaire, les pick-up artists vendent le signe permettant de se lier à un autre être humain. Donc la relation de séduction, elle aussi, est réifiée, transformée en marchandise : l’aspirant PUA participant à un séminaire payant pourra, le cas échant, réclamer un remboursement si ces techniques ne fonctionnent pas, ou passer à la concurrence. Le hiatus, ici, se révèle lorsque l’on comprend que l’on parle de relations amoureuses. Si le sexe a depuis longtemps été monétisé, la psychologie humaine n’avait pas subi la même aliénation. C’est désormais le cas : la séduction, ou plutôt le développement personnel en ce domaine, est devenu un commerce comme un autre. Cela est brillamment illustré dans l’ouvrage de Neil Strauss, au moment où le narrateur comprend que l’être humain n’a plus guère d’importance, seul compte le rapport en lui-même, démultiplié, disséqué, répété à l’infini dans une spirale de fétichisme social, jusqu’à la création de social robots , de robots sociaux, uniquement intéressés par la reproduction permanente des mêmes schémas relationnels, avec la conséquence que voici : « in the process of dehumanizing the opposite sex, I had also been dehumanizing myself ». La disparition de l’humanité dans la relation, voici la définition même de la réification.

    C’est en cela que la question des PUA est révélatrice de l’état de notre société, autant sinon plus que le reste des services à la personne que l’on surnomme coaching. La réification généralisée, qui englobait déjà la majorité des rapports de production, commence à dominer les relations humaines, dans un mouvement au premier abord irrésistible. Le PUA n’est pas qu’un minable séducteur de bistrot ; il est bien plus, il est l’excroissance en acte du système capitaliste.

    En guise de conclusion :

    La conception du pick-up artist en tant que représentant de la domination masculine et du patriarcat n’est plus à faire. Un travail intéressant peut encore être fourni sur la question de l’idéologie intrinsèque à la communauté : par exemple, Mystery est un darwiniste social revendiqué, ce qui est cohérent avec sa vision de la sexualité, même s’il est douteux qu’il ait lu Herbert Spencer http://fr.wikipedia.org/wiki/Herbert_Spencer. Mais la principale question qui se pose aujourd’hui est : comment échapper à la réification sociale induite par le développement du phénomène ? Celui-ci est encore réduit ; mais il est appelé, sous peu à se populariser. L’une des réponses serait sans doute de développer une séduction féministe et anticapitaliste ; mais celle-ci peut-elle se propager dans le système patriarcal et marchand actuel ?

    #sexisme #capitalisme #néolibéralisme #réification #marchandisation #culture_du_viol #prostitution #individualisme #narcissisme #séduction #vie_intérieure #féminisme

    je fais aussi le lien avec http://seenthis.net/messages/166218

    • en lien avec l’actualité du jour :
      http://fr.news.yahoo.com/prix-m%C3%A9dicis-%C3%A0-marie-darrieussecq-faut-beaucoup-aimer-12101
      Marie Darrieussecq

      Aujourd’hui, dit-elle, "j’ai une pensée pour Marguerite Duras, à qui j’ai emprunté cette phrase : « Il faut beaucoup aimer les hommes. Beaucoup, beaucoup. Beaucoup les aimer pour les aimer. Sans cela ce n’est pas possible, on ne peut pas les supporter »."

      Vu de l’intérieur, je dirais que les mecs, c’est globalement comme les chiens, parfois affectueux, doux et jovial, parfois con et méchant. En tous cas on n’est rarement plus intelligent. Faut faire avec. Mais on peut donc aimer et être aimés :-)

      Une séduction féministe et anticapitaliste, c’est peut être se brancher sur ses propres besoins, ses propres valeurs, abandonner les valeurs de marché (bon sang, quelle tristesse de voir des femmes qui se cassent les dents sur des séducteurs collectionneurs zappeurs au lieu de prendre le mec d’à côté qu’un physique peu avantageux n’a pas rendu aussi con..)
      Et surtout être très patient, pour rencontrer les rares mecs branchés sur leurs propres besoins et valeurs, et qui eux aussi disent merde au valeurs de marché...

    • @petit_ecran_de_fumee

      quelle tristesse de voir des femmes qui se cassent les dents sur des séducteurs collectionneurs zappeurs au lieu de prendre le mec d’à côté qu’un physique peu avantageux n’a pas rendu aussi con

      c’est un peu l’argument des « poire », ces « mecs d’à côté » qui jalousent les PUA et essaient souvent finalement de les imiter, au lieu comme tu dis de s’écarter des valeurs marchandes et de se recentrer sur leur propres besoins et valeurs. voir à ce sujet ces analyses du blog « les questions composent »
      http://lesquestionscomposent.fr/toutes-des-salopes-ou-le-mythe-du-mec-trop-gentil
      http://lesquestionscomposent.fr/poire-le-player
      http://lesquestionscomposent.fr/poire-le-violeur-quand-seduire-devient-faire-ceder

    • @aude_v

      tant que cette idée demeure que coucher avec une femme « gratuitement » (sans échange de bons procédés de nature économique ou affective) c’est gagner, dans une société qui reconnaît la prostitution notamment (et les lois abolitionnistes ne vont pas faire disparaître la reconnaissance sociale à la gauloise), on n’a pas envie d’être des proies

      oui, ça me rappelle aussi une des analyses de « l’Elfe »

      Poire est rempli de croyances limitantes, et au fond, dangereuses.
      – Il croit que quand on couche avec une fille, on lui arrache quelque chose. Comme dans l’expression : « être baisé ». Être baisée, c’est se faire avoir.
      – Il croit que quand on couche avec une fille, on la domine, on la possède, on la souille.
      – Il croit que les femmes ne veulent pas de sexe, qu’elles sont des êtres purs et parfaits, et quand elles ne sont pas pures et parfaites, pudiques et chastes, qu’elles sont des salopes.
      – Il croit que pour coucher avec une femme il faut la mériter, la conquérir.

      http://lesquestionscomposent.fr/poire-le-violeur-quand-seduire-devient-faire-ceder

    • @aude_v

      c’est pas ça qui va nous apporter des rapports femmes-hommes apaisés et respectueux !

      effectivement. d’où l’importance, je pense, de garder à l’esprit l’existence de ces schémas, pour mieux démonter cette association plaisir-domination, ou la mettre en lumière là où elle n’est pas formulée.

    • Cette question est la suivante, je l’adresse aux auteurs et aux lecteurs des sites de PUA : pourquoi tenez-vous absolument à obtenir un rapport sexuel d’une personne qui ne vous désire pas ?

      J’ai fréquenté ce genre de sites pendant quelque années, et ce fut une révélation pour moi. je ne remercierai jamais assez les personnes qui m’ont appris à m’assumer en tant qu’homme.

      La femme avec laquelle je vis aujourd’hui et avec qui j’ai eu une petite fille je ne l’aurai jamais rencontrée sans avoir découvert ce genre de communauté. Oui il y a des sociale robots égocentriques mais il y a aussi des gens intègres et respectueux.

      Pour moi votre question n’a pas plus de sens qu’un « Pourquoi vous ne savez jamais ce que vous voulez ? »

      l’important c’est l’équilibre. Se représenter les relations homme/femme comme un rapport de domination, c’est partir dans la direction opposé au bonheur.

    • Je trouve que le texte manque une occasion de montrer l’imbrication du patriarcat avec le capitalisme. Il est intéressant mais Il manque le mot prédation qui me semble important par rapport à ces PUA. L’intro qui parle de Don Juan oublie de rappeler que le donjuanisme est une forme aiguë de misogynie et qu’elle se perpétue simplement aujourd’hui sur internet. La question de la réification est bien vu mais la aussi manque de mise en parallèle avec l’objectivation des femmes dans le patriarcat. Ce qui est vendu par les pua c’est des conseils en manipulation, et pas des conseils de mise en relation d’êtres humains puisque les femmes pensées comme des « lâfâme » ne sont pas vu comme des êtres humains mais une sorte de catégories uniforme de proie interchangeables. La prédation, la manipulation et la domination ne me semble pas être des relations humaines, c’est ce qui me semble important dans l’idée de réification.

      Par rapport à la manipulation, j’ai entendu et lu plusieurs fois en ce moment des légitimation de la manipulation. Il y aurait une bonne manipulation par exemple dans le cadre de l’éducation des enfants, comme les châtiments corporels ne sont plus admis, que les explications rationnelles ne fonctionnent pas toujours, le recours a la manipulation serait légitimé pour les educateurEs. J’avoue que ça me pose des pbl cette idée, si quelqu’unE avait des éléments pour m’aider a réfléchir la dessus ça m’intéresse.
      Bonne journée et merci pour l’article

    • @mad_meg : concernant la manipulation, que des éléments perso pour ma part. Pour moi, communiquer, c’est manipuler, car l’information que l’on transmet n’est jamais une « chose » universelle, un truc standard et intelligible par tous les cerveaux. Le langage est une approximation, le langage est flou, les mots ne suffisent pas à transmettre correctement une information.
      Pour communiquer une info, je dois amener mon interlocuteur à se mettre dans une position où mon point de vue lui sera accessible. Pour cela je dois le faire bouger, avec plus ou moins de tact et donc plus ou moins de succès. Je dois lui donner envie de bouger, de venir vers moi.
      Je considère donc que « manipuler » n’est pas un crime, c’est la finalité qui importe, l’intentionnalité. Manipuler pour tromper, abuser, exploiter, comme un prédateur sur sa proie, c’est un crime.
      Mais manipuler ne signifie pas qu’on est forcément un prédateur qui a des intentions malveillantes avec son interlocuteur, cela ne signifie pas qu’on considère notre interlocuteur comme une proie.
      D’ailleurs le mieux, lorsqu’on manipule, c’est afficher la couleur, en affichant ses intentions : « je cherche à te convaincre de ci ou de ça, parce que j’ai tel ou tel besoin »
      C’est responsabilisant et efficace je crois..

    • J’ai pas la même définition que toi de « manipuler » pour moi c’est le fait de pousser une personne a faire quelque chose qu’elle ne veux pas faire par la ruse. Alors pour ton exemple de la conversation ça me semble inapproprié. Discuter avec quelqu’un ce n’est pas « pousser une personne. Faire ou penser quelque chose contre sa volonté » ou si tu envisage la conversation toujours ainsi, on risque de ne plus communiquer tout les deux.

    • @mad_meg : je crois qu’on est d’accord sur un point : si c’est par la ruse, alors c’est une tromperie, un abus, dans ce cas là, c’est ce que j’ai dit, c’est un crime. De même, maintenir l’autre dans une situation d’ignorance, d’incompétence, de dépendance pour pouvoir continuer à le manipuler à loisir, c’est de l’obscurantisme criminel. je le répète, c’est l’intention qui compte.

      Manipuler, je l’entendais dans le sens de « manoeuvrer », faire bouger, déplacer. Effectivement on doit composer avec des résistances : mon gamin n’a pas forcément envie que je l’éduque. Moi j’ai enfant de lui donner des informations qu’il n’a pas envie de recevoir. Je veux l’amener à se mettre dans une position où il pourra recevoir correctement mon information, en suscitant sa curiosité, son envie, en activant les mécanismes que lui-même ignore encore mais qui pourtant vont le mettre en mouvement, et qu’il découvrira de fait avec l’expérience ou avec notre éclairage.
      Et j’accepte en retour qu’on me manipule pour me transmettre des infos que je ne saurais pas forcément recevoir en temps normal.

      Quand on communique, quand on cherche à se convaincre mutuellement de sujets sur lesquels on est soi même convaincus, on peut s’opposer à la volonté de l’autre s’il ne pense pas pareil, est-ce pour autant malveillant ?

    • je comprend mieu ce que tu voulais dire mais dans le mot « manipuler » il me semble qu’il y a une réification ou objectivation qui est impliqué, on manipule les objets-outils en général et quant on l’applique à une personne il y a l’idée qu’elle est transformer en objet.
      Les exemples avec ton enfant que tu informe, eveille sa curiosité, active des mecanismes, tout ceci ne me semble pas être de la manipulation, tu ne lui ment pas.
      Je pense par exemple à la psychologie inversée, ou precher le faux pour avoir le vrai.
      Par rapport à la communication, s’opposer à l’autre ce n’est pas le manipulé. Ce qui serait le cas dans une conversation c’est par exemple cacher tes idées ou faire croire à l’intelocuteurE que tel idée viens d’ellui alors que ce n’est pas le cas.
      Le truc c’est utilisé des methodes objectivantes pour le bien d’autrui du coup il n’y a pas l’idée de malveillance ca me rappel plutot l’expression « l’enfer est pavé de bonnes intentions »
      bon merci en tout cas @aude_v et @petit_ecran_de_fumee je vais faire tourner tout ca dans ma tête.
      Bonne journée

    • @mad_meg : oui « l’enfer est pavé de bonnes intentions », j’entends bien ton appel à la prudence. Je considère aussi que l’enfer est tout autant pavé d’indifférence. Je crois que la bienveillance, quand elle est bien dépouillée de toute tentation paternaliste, ça reste mon « hygiène de vie ». Bienveillance ne veut pas dire que l’on veut jouer les sauveurs. Mais qu’on se montre disponible, en mettant à disposition des choses qui nous semblent utiles. Sinon je reste dans mon coin et j’attends que chacun se révèle, on ne partage plus rien.
      En attendant, et dans cette optique de partage, ces discussions ça m’a inspiré ça. C’est un sujet difficile, je m’attends à être malmené si ça chatouille des points sensibles, mais autant le savoir au plus vite, on y verra plus clair...
      http://seenthis.net/messages/198033

  • via @mad_meg

    http://www.lesnouvellesnews.fr/index.php/chroniques-articles-section/chroniques/3045-la-competition-sportive-favorise-le-leadership-des-femmes

    Quand les médias ne massacrent pas l’image des sportives, ils les ignorent simplement. Tennis toujours : lorsque Jo-Wilfried Tsonga a laissé espérer qu’il pourrait gagner Roland Garros, les médias répétaient en boucle que la dernière victoire française dans ce tournoi était celle de Yannick Noah. Désinformation. Les Nouvelles NEWS ont rectifié : Marry Pierce en 2000. Idem en Angleterre lorsqu’Andy Murray a gagné.

    La hiérarchie sexiste du sport est une des pires abominations intellectuelles encore non conscientisées je trouve. Comparer les prix d’une finale de Roland Garros entre le samedi et le dimanche par exemple et vous verrez de quoi on parle.

    Peut être un jour faudra-t-il obliger les règlements sportifs à créer des catégories non plus sexistes, mais physiques, comme par exemple les catégories de poids dans les sports de combats tels que la boxe ou le judo..

    • les nouvelles news se trompent sur l’attribution de la dernière victoire française au tennis, c’est je sais plus quel athlète de handisport qui a remporter la dernière médaille cocorico. Dans la hiérarchie il semble y avoir les hommes, puis les femmes, puis le handisport et j’imagine dans le handisport les hommes avant les femmes. Peut être qu’en handisport c’est mixte, mais comme je n’aime pas le sport, ni masculin, ni féminin, ni handi je ne suis pas très au courant.

      On se rappel quant même parfois des femmes sportives, ce matin comme exemple d’arrogance ici http://seenthis.net/messages/166218 avec #Hope_Solo. Je ne connait pas bien le sport et encore moins le foot et je ne sais rien de Hope Solo, mais j’ai trouvé sympas (sic) d’avoir choisi ici une femme comme exemple, les footeux mâles arrogants sont si rares. Je me suis dit que l’arrogance quant elle viens d’une femme, doit être plus choquante aux yeux de certainEs.

      Sinon pour les catégories selon le physique, vu que cette année la fédération de Boxe en était encore à parler de jupettes pour les boxeuses car ils n’arrivent pas sans cet accessoire a distinguer une boxeuse d’un boxeur. C’est donc que c’est hyper important de pas les confondre, imagine si tu dit mademoiselle à Mike Tyson... Ils ont de graves problèmes à la fédération de boxe.
      http://jo2012.blog.lemonde.fr/2012/03/02/les-boxeuses-evitent-lobligation-de-porter-la-jupette
      Mais j’ai deja entendu des boxeuses réclamer d’être intégrées dans des matches mixtes selon le gabarit comme tu le propose, c’est donc une revendication qui existe chez les sportives.

      Pour le judo ca me semble plus faisable mais pas gagné non plus, voire par exemple ce gros macho de Douillet.
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2009/11/04/douillet-tous-les-hommes-sont-misogynes-sauf-les-tapettes_1262858_823448.htm
      sinon pour les sports mixtes, je croie qu’il y a le curling, peut être a cause de l’origine nordique moins machiste que les sports latins ou le fait qu’il y ai des balais...
      Pour le Golf il me semble que ca ne l’est toujours pas, malgré les revendications régulières des golfeuses. Et si c’est mixte je pense que ca ne l’est pas dans les compétition privés les plus rémunératrices.
      Il semble que le Softball soit mixte, mais plutôt « faute de mieux » que dans un réel soucis d’égalité. Mais on s’en contentera.
      http://www.lemonde.fr/sport/article/2013/03/08/le-softball-mise-sur-la-mixite-pour-se-developper_1845301_3242.html

      Le tir à l’arc je ne sais pas si c’est mixte mais ca me semblerait évident que ca devrait l’être.
      L’équitation c’est peut être mixte aussi car c’est un sport pratiqué par une majorité de femmes, mais je suis même pas sur que ca soit mixte. La pétanque aussi ca pourrait être mixte, bien qu’en bas de chez moi ca ne le soit manifestement pas.
      La danse aquatique c’est peut être mixte aussi.

      Pour le ski j’ai le vague souvenir d’une sportive qui avait réclamer de participer avec les hommes l’année dernière mais elle s’est fait moquer et sévèrement remettre à sa place par le milieu et ses supporters. Si tu te souviens de son nom, n’hésite pas à me le dire, je ne la retrouve pas sur gogole.

      Ca me fait pensé aussi aux testes de féminité qu’on inflige a certaines athlètes quant elles font des scores capable de faire ombrage a ceux des hommes. Avec la mixité il n’y aurait plus de raison d’humilier publiquement ces femmes aux performances trop impressionnantes et on ne ferais plus la chasse aux intersexuelles comme c’est le cas actuellement.

      Si le sujet sport et féminisme t’intéresse il y a un blog spécialisé, c’est ici :
      http://entrees-en-lice.over-blog.com

    • Merci @mad_meg pour le blog, je suivrai avec plaisir..

      Si en équitation c’est mixte, on voit souvent des femmes sur les premières places des podiums, devant les mecs.

      Personnellement, je préfère regarder des combats de judo de catégories légères plutôt que les colosses comme Teddy Riener ou notre ami Douillet. Chez les lourds... c’est lourd, lent, disgracieux. Chez les légers c’est vif, souple, spectaculaire...

      Je me suis fait la même réflexion pour le foot féminin : c’est peut être moins athlétique, mais plus fluide, esthétique à regarder. Peut être un jour, en nous affranchissant de nos conditionnements, trouverons nous plus de prestige dans des matches de foot intégrant de la technicité féminine plutôt que de la robustesse de gladiateurs, mais ça semble encore loin.

      Pour le moment, pas étonnant que le sport caractérise tous les schémas de domination : en sport, seule la victoire compte, seul le vainqueur a raison.
      Peu importe que Federer ou Gasquet soient plus esthétiques à voir jouer que Nadal ou Tsonga, le meilleur c’est celui qui gagne, et on a mis des compteurs de vitesse pour s’en persuader vu qu’on ne voit pas passer la balle quand ils servent.

      C’est à l’image du seuil que la civilisation humaine doit franchir en ce moment vis à vis de la question écologique. On doit passer de « la victoire à tout prix » court-termiste à la prise en compte de nos ressources pour obtenir un résultat optimal et une performance durable. Le culte de la performance évoluera peut être si tout va bien vers cette même sensibilité. Le meilleur(e) athlète n’est-il pas finalement celui qui sert au tennis avec la meilleure trajectoire et le moins d’effort, plutôt que celui qui frappe le plus fort et a le dos en vrac 6 mois sur 12 ?

      On se rendrait compte alors que l’exploit du dernier français qui a remporté Roland Garros est plus grand que celui de Yannick Noah, justement parce qu’il n’avait pas son potentiel athlétique. Et que du coup, en ramenant nos émotions à la hauteur de l’événement, les journalistes (et nous aussi) se souviendraient encore de Mary Pierce et de Stéphane Houdet...

    • Chez nous, la pétanque est mixte... c’est d’ailleurs marrant quand on pense au contexte.
      Après, les filles qui font du sport savent très bien bourriner et donc n’être pas spécialement gracieuses ou jolies à voir. Souvent, je bourrine en escalade alors que mon binôme passe en finesse et qu’il trouve important de grimper élégant et esthétique.