Pas de « coup de rabot » sur les condamnations
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Puis, le tribunal interroge directement Nadjib : « Vous êtes schizophrène, comment ça se passe ?
– Je prends des médicaments et des injections au Vinatier 2, deux fois par mois.
– Non une fois par semaine, madame, coupe sa mère, le lundi.
– Sauf ce lundi, précise Nadjib.
– Pourquoi ? demande la juge.
– Euh…
– Il n’a pas envie de sortir, je vous dis la vérité madame. Á la maison, il parle avec personne, il n’aime personne, ne supporte pas qu’on passe devant lui », se lamente sa mère.
La juge note que le médecin du Vinatier trouve Nadjib « très désorganisé ».
Tandis que Nadjib tente de glisser : « Me mettre en prison c’est pas une bonne idée, pour quelqu’un de malade c’est pas un endroit où aller. » La juge feint ne pas entendre sa remarque et lit quelques bribes de l’expertise psychiatrique : « Schizophrénie… altération du discernement mais pas abolition… symptôme stabilisé quand le suivi est régulier… » Et elle passe à l’interprétation : « Votre conscience est un peu altérée mais pour autant vous êtes responsable, tous les schizophrènes ne commettent pas d’infraction. Vous souvenez-vous avoir déjà été condamné ici, dans cette salle ?
– Oui, pour quelque chose que j’ai pas fait.
– Le tribunal vous a tout de même condamné à un mois de prison ferme », rétorque la juge.