Technocratie et grand commerce s’attaquent aux plantes simples

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    Un projet d’arrêté prévoyant une liste d’environ 500 espèces autorisées en tant que compléments alimentaires est en cours de négociation entre la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) et les industriels du secteur, via leur syndicat SYNADIET (Syndicat national des compléments alimentaires). Cette liste, consultable via le site de l’ITEIPMAI (Institut technique interprofessionnel des plantes à parfum, médicinales et aromatiques) est actuellement au stade de proposition et est soumise à l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) pour être en principe adoptée cette année et proposée au niveau européen.

    La proposition de liste est réputée couvrir l’ensemble des plantes utilisées en France en Europe en tant que compléments alimentaires. Sur les 547 plantes de la liste, que restera-t-il après le passage dans le filtre de l’ANSM ? Quoiqu’il en soit, les producteurs et les consommateurs n’ont été ni consultés ni associés à la démarche. Il serait parait-il trop tard pour adresser des suggestions ou des remarques, alors qu’on peut formuler plusieurs critiques.

    En premier lieu cette liste est très restrictive et ne rend pas l’extraordinaire diversité des végétaux qui peuvent entrer dans le champ des compléments alimentaires. Cette liste est en fait peu ou prou le catalogue des espèces commercialisées par les membres de SYNADIET.

    Des produits très populaires qui bénéficient aujourd’hui du statut de complément alimentaire risquent d’être ainsi exclus du marché. Les fameux élixirs floraux Rescue ou Star of Bethleem, appréciés et utilisés par des centaines de milliers de Français et d’Européens, ont été oubliés par les « experts ». Cette forme particulière de préparation ne présente pourtant aucun risque de toxicité au regard de la concentration extrêmement faible de matière active issue des plantes utilisées.

    L’ingrédient principal de ces deux élixirs, l’ornithogale en ombelle (Ornithogalum umbellatum L.) ne figure pas dans la liste des espèces autorisées, pas plus que des espèces banales, comme le hêtre (Fagus sylvatica L.) ou la consoude officinale (Symphytum officinale L.). Ainsi, ce sont près d’une référence sur une qui risquent de se retrouver « hors-la-loi » dans la gamme de certains laboratoires. Les deux dernières espèces citées font ou ont pourtant pu faire l’objet d’usages alimentaires en Europe, parfois depuis des siècles.

    #communs #privatisation