Miroir Social - Ryanair : des révélations internes et des procès en cascade pourraient mettre la compagnie à genoux

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  • #Ryanair : des révélations internes et des procès en cascade pourraient mettre la compagnie à genoux
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    D’un autre côté, faire tomber Ryanair arrangerait aussi pas mal de monde, non ? C’est peut-être à sa simple existence que nous devons le fait que les billets d’avion nationaux sont souvent moins chers que les billets de train.

    Les échos de la violente bataille à laquelle se livrent Ryanair et ses pilotes, sur fond de sécurité aérienne et de pressions psychologiques, ont retenti jusqu’en Suède. Pourtant, une autre révolte gronde en sourdine et pourrait toucher plus lourdement encore la compagnie irlandaise. Suivant le modèle du Ryanair Pilot Group, les hôtesses et les stewards de Ryanair commencent eux aussi à s’attaquer au transporteur. Les révélations explosives et les procès qui en découlent risquent très vite de mettre la compagnie en porte-à-faux.

    • En effet, plus on exploite les salariés et fournisseurs, plus les prix peuvent être bas. Tu vas bientôt défendre Leclerc, Carrefour, etc.

    • Mettre la compagnie à genoux :) L’expression est intéressante parce que de deux choses l’une :

      – Ou on considère que le modèle Ryanair est le seul possible pour faire fonctionner une entreprise de manière rentable en Europe (parce que la concurrence internationale, le coût du travail en Asie ou en Afrique, etc... c’est-à-dire tous les arguments classiques) et dans ce cas bonjour les conditions de travail des salariés en Europe dans les années qui viennent.

      [Et il semble que les règlements européens permettent cette gestion cynique et que Ryanair soit « à peine » dans l’illégalité...]

      – Ou on considère que les conditions de fonctionnement d’une entreprise exige un minimum acceptable de protection des salariés et de leur bien-être, et d’éthique (usage des subventions, contrats de travail, externalisation de certaines tâches), et si on doit constater qu’avec le respect de ces conditions, le fonctionnement des entreprises est impossible, cela veut dire qu’une refonte complète du système et des règlements européen est nécessaire

      Un réveil rapide est nécessaire, ou peut-être que les entreprises, comme Ryanair, où même les salariés sont des clients (puisque pilotes commes personnels de bord raquent un max pour pouvoir travailler) vont se généraliser.

      Pays pour travailler, en somme.

    • C’est aussi vrai que l’arrivée en force de Ryanair a obligé les compagnies nationales à « s’adapter » et baisser leurs tarifs (comme Bouygues a aussi baissé ses tarifs quand Free est arrivé sur le marché). Air France par exemple a adapté ses tarifs, créé sa low-cost etc... Elle a endommagé les conditions de travail de ses salariés, considérablement baissé le niveau des services aux passagers... En plus, la compagnie se retrouve aujourd’hui en difficulté, annonce des plans de départs, etc...

      Bilan : dégradation des conditions de travail pour les salariés, dégradations des conditions de voyages pour les passagers. Dans ces conditions, où est le gain ?

    • @fil : je sais et je ne défends pas Ryanair, ça fait même des mois que je les marque à la culotte. Par contre, la récurrence des dénonciations contre cette compagnie, alors même que ce genre de sales pratiques (peut-être en un peu moins caricatural, mais même pas sûre) est aujourd’hui très répandu, me laisse penser qu’il y a probablement des gens derrière qui ne sont pas particulièrement motivés par le respect des droits sociaux et ce genre de conneries, mais qui se disent qu’en éliminant cette chose, ils vont pouvoir probablement développer le même genre de pratiques en interne tout en reboostant les tarifs derrière.

      Le problème n’est pas tant Ryanair que le fait qu’il existe des failles juridiques et réglementaires dans lesquelles cette façon de faire puisse exister. C’est aux failles qu’il convient de faire la guerre pour empêcher les pratiques Ryanair de persister après le décès probable de la compagnie. Sinon, on n’aura fait que déplacer le problème.

      Je pense que pour ses concurrents, Ryanair est un modèle de gestion inspirant en même temps qu’un troublion à éliminer.

      En gros, je commence à voir Ryanair comme le symptôme et non comme la maladie.

      J’ai l’impression que c’est aussi l’analyse de @reka, au-dessus.

    • Nan mais attends, tu le dis très bien ! Le combat à mener n’est pas tant contre Ryanair ou Amazon mais à Bruxelles à l’origine du danger puisque l’UE « autorise » ce type de gestion (ou elle ne le « régule » pas). Il faut continuer de dénoncer les pratiques, de les démonter, de les déconstruire, mais replacer le problème dans son contexte.

      C’est aussi l’analyse des juges en Norvège qui ont donné raison aux hôtesses dans le procès contre Ryanair (licenciement abusif et contrat de travail illégal). Ils ont bien expliqué que ce jugement n’était rien contre la compagnie, seulement que l’Etat de droit se doit de faire respecter la loi en général et le code du travail en particulier.

      La Norvège ne fait pas partie de l’UE et a sans doute une position un peu plus confortable quand il s’agit de décider quel règlement s’applique (national ou européen) dans une situation particulière où il y a contradiction.