Rentrée littéraire : la Synthèse nationale de renseignement déclassifié déçoit

/rentree-litteraire-la-synthese,860

  • Et voilà qu’on a besoin de Brave Patrie pour démonter la « synthèse de renseignement » française sur la Syrie : Rentrée littéraire : la Synthèse nationale de renseignement déclassifié déçoit. Pour les amis qui ne connaissent pas : Brave Patrie c’est comme The Onion, c’est plutôt pour rire. D’où ce paradoxe : Brave Patrie c’est beaucoup plus drôle que Le Monde, mais nettement moins risible.
    http://bravepatrie.com/culture-medias/rentree-litteraire-la-synthese,860

    Las, il semblerait que les auteurs de la Synthèse se soient laissé aveugler par les possibilités techniques du medium au détriment de la forme, ce qui nuit à la thèse avancée.

    Le résultat est un texte lourd parsemé de fautes d’orthographe et aux relations de causalité mal définies pour qui n’adhère pas, en débutant la lecture de l’ouvrage, au prédicat de base de l’auteur.

    Le lecteur distrait aura par exemple du mal à comprendre le sens du paragraphe suivant, censé constituer le sommet de la trame narrative, sans le replacer dans le méta-contexte géopolitique immédiat :
    « Au demeurant, il est clair, à l’étude des points d’application de l’attaque, que nul autre que le régime ne pouvait s’en prendre ainsi à des positions stratégiques pour l’opposition. »
    (Il faut en effet bien connaître l’esprit tortueux des Syriens pour comprendre que l’opposition elle-même n’a aucun intérêt à prendre les positions qu’elle considère comme étant stratégiques.)

    Plutôt qu’une renaissance du roman d’espionnage à la française, nous assistons ainsi à une pâle resucée des nouvelles d’anticipation qui avaient valu un certain succès à Tony Blair ou George W. Bush il y a une dizaine d’années, mais qui ont mal vieilli.

    Ce survol bâclé des faits est d’autant plus dommageable que le méchant est extrêmement crédible et que la France, de par son implantation historique dans la région, pouvait se permettre de fournir une œuvre bien plus riche. Il en résulte un âcre arrière-goût de probable, alors que la littérature réelle doit convaincre.

    • “Médecins Sans Frontières” est citée dans la “synthèse nationale de renseignement déclassifié”. Page 7, à la suite d’une longue description des victimes d’usage des gaz toxiques. Or, même si le texte n’impute pas à l’ONG les conclusions des auteurs, le contexte pourrait nous y faire croire.

      L’ONG en question a fait un communiqué le 28 aout. Est-ce par hasard ?

      De fausses informations citant Médecins Sans Frontières sur la Syrie circulent sur internet. Nous prions les internautes de se référer aux contenus précis de nos communications publiées sur notre site officiel.

      Nous rappelons ce que nous avons déclaré dans notre communiqué de presse du 24 août dernier :

      MSF ne sait pas quelles substances précises ont déclenché les symptômes neurotoxiques observés sur des patients dans trois hôpitaux auxquels MSF apporte un soutien dans la région de Damas.

      MSF a clairement indiqué qu’il fallait procéder à des analyses scientifiques indépendantes pour identifier ces agents toxiques.
      MSF n’est pas en mesure d’établir la responsabilité de l’exposition à des agents neurotoxiques des personnes se trouvant dans la région de Damas touchée.

      Ce dossier rassemble tous les articles, communiqués, vidéos, témoignages de patients ou de personnels médicaux produits par Médecins Sans Frontières à propos de ses activités relatives au conflit qui se déroule actuellement en Syrie.

      Activités de MSF en Syrie et dans la région - Août 2013 http://www.msf.fr/actualite/dossiers/urgence-syrie

    • Puisqu’on parle de l’oignon : Assad Unable To Convince Putin That He Used Chemical Weapons On Syrians
      http://www.theonion.com/articles/assad-unable-to-convince-putin-that-he-used-chemic,33731

      Despite Syrian president Bashar al-Assad’s flat-out admission to the Russian leader that he was responsible for an August 21 chemical weapons attack on a suburban Damascus neighborhood, Russian president Vladimir Putin confirmed Wednesday that al-Assad has yet to provide a convincing case that he carried out the assault. “Given the information I’ve seen at this point, President Assad failed to show me clear, substantiated evidence that he used chemical weapons against the Syrian people, regardless of how many times he says ‘I, Bashar al-Assad, President of Syria, am the one who did this’ while showing me videos of people dying of Sarin poisoning,” said Putin, adding that he remains extremely skeptical despite phone conversations in which a reportedly frustrated Assad repeats, over and over again, the step-by-step account of how he authorized the use of nerve gas to kill over 1,400 people.