• WikiLeaks a traqué les vendeurs d’armes de surveillance | Rue89
    http://www.rue89.com/2013/09/04/nouvelles-revelations-lunite-contre-espionnage-wikileaks-245374

    Selon les révélations de l’unité de contre-espionnage de WikiLeaks, auxquelles Rue89 a eu accès avec 18 médias étrangers, les marchands de surveillance numérique privilégient les pays peu regardants sur les droits de l’homme.

    Les marchands d’armes n’aiment guère la publicité. Problème : les télécommunications, ça laisse des traces, opportunément exploitées par la NSA (entre autres), comme Edward Snowden l’a amplement démontré.

    WikiLeaks a décidé de rendre publique la liste des pays visités par les principaux marchands d’armes de surveillance numérique, dont trois « sociétés ennemies d’Internet » – pointées du doigt par Reporters sans frontières pour avoir vendu des logiciels espions à des pays eux aussi considérés par RSF comme des « ennemis d’Internet ».

    En 2011, WikiLeaks avait rendu publics, avec ses « SpyFiles », des centaines de documents internes révélant l’ampleur du business des logiciels et systèmes d’espionnage et de surveillance des télécommunications.

    Dans une nouvelle série de révélations, intitulée « SpyFiles 3 », à laquelle Rue89 a eu accès en partenariat avec dix-huit autres médias étrangers, WikiLeaks révèle que la WLCIU (pour WikiLeaks Counter Intelligence Unit), son « unité de contre-espionnage » (sic), a recensé les pays d’où se sont connectés les téléphones portables de dix-neuf employés ou responsables de onze marchands d’armes de surveillance numérique.

    Surveillés depuis des mois par WikiLeaks

    Du 4 au 6 juin derniers, le gotha de la surveillance des télécommunications se réunissait au Clarion Congress Hotel de Prague, à l’invitation d’ISS World. L’entrée de ce salon itinérant, interdit aux journalistes mais organisé sur les cinq continents, facturée entre 995 et 2 295 dollars (entre 755 et 1 742 euros), est réservée aux représentants de services de renseignement, forces de l’ordre et gouvernements.

    ISS World, le supermarché des marchands d’armes de surveillance numérique
    Les participants viennent y découvrir les dernières nouveautés en matière de surveillance et d’interception des télécommunications, assister à des démonstrations « live » de logiciels espions, et à des dizaines de conférences où les marchands d’armes expliquent comment leurs systèmes et logiciels peuvent aider les autorités à surveiller et combattre « les activités criminelles conduites sur les réseaux de télécommunication, l’Internet et les réseaux sociaux ».

    Du 7 au 9 juillet, plusieurs de ces marchands d’armes se retrouvaient à Lyon, au forum Technology Against Crime, qui se targue de vouloir devenir le « Davos de la sécurité » puis, du 22 au 25, au Brésil, pour l’édition sud-américaine du salon ISS.

    Ce qu’ils ne savaient pas, c’est que plusieurs d’entre eux étaient surveillés, depuis des mois et pour certains des années, par l’unité de contre-espionnage de WikiLeaks.

    Et force est de constater que, lorsqu’ils sont en voyage d’affaires, ces mercenaires du numérique ont une furieuse tendance à privilégier les pays peu regardants en matière de droits de l’homme. (Dans la carte ci-dessus, cliquez sur les pays en rouge pour connaître leur rang au classement RSF de la liberté de la presse, et découvrir quels marchands d’armes les ont visités.)

    #WikiLeaks
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    #Carte
    #Economie

  • Centre d’appels : le « CDD d’usage » ou le stress du licenciement quotidien | Rue89
    http://www.rue89.com/2013/09/04/stress-precarite-fausse-belle-histoire-centre-dappels-relocalise-245421

    « L’entreprise qui relocalise » : c’est accompagnés de cette flatteuse réputation qu’Hélène et Nicolas ouvrent en 2008 leur centre d’appels toulousain, Call-Marketing. Techniquement parlant, ce n’est pas une relocalisation. C’est simplement la création en France d’un nouveau site, le premier étant basé au Maroc.

    Mais qu’importe, leur histoire est belle et la presse régionale est sous le charme : celle de deux trentenaires qui créent une cinquantaine de nouveaux emplois peu qualifiés en France, en pleine crise, en privilégiant les compétences françaises dans un secteur où on ne parle que de pays à bas coûts.

    Mais que se cache-t-il derrière ce conte de fées ? Y avoir travaillé permet d’y voir plus clair.

  • Centre d’appels : le « CDD d’usage » ou le stress du licenciement quotidien
    http://www.rue89.com/2013/09/04/stress-precarite-fausse-belle-histoire-centre-dappels-relocalise-245421

    Le CDD d’usage à terme imprécis est un contrat généralement de très courte durée, dont le salarié ne connaît pas la date de fin.

    L’employeur peut le renouveler sans délai de carence et autant de fois qu’il le souhaite sans risquer une requalification en CDI, contrairement au CDD classique.

    En outre, la prime de #précarité (10% du salaire brut total), applicable pour les contrats en CDD et en intérim, n’est pas due en fin de contrat. Pratique pour l’employeur, qui se retrouve avec des salariés moins chers et ultra-malléables.

    Du coup, comme la plupart des entreprises du secteur, Hélène et Nicolas en usent et en abusent.

    L’employé en CDD d’usage ne peut, en théorie, pas faire partie de l’activité « normale et permanente » de l’entreprise. Mais ici, la quasi-totalité des salariés sont concernés. L’activité « normale et permanente » de l’entreprise est donc théoriquement quasi-nulle. Difficile à croire.

    Les téléenquêteurs sont d’autant plus vulnérables face à ces contrats que leurs emplois, très peu qualifiés, ne nécessitent quasiment aucune période d’adaptation. Le turn-over ne pose donc aucun problème à l’entreprise, qui recrute d’ailleurs en permanence.

    #exploitation
    J’ai bien connu ça, avec des contrats renouvelés le matin même, lors de la prise de poste, les pauses pipi décomptées du temps de travail, ce genre de petites saloperies quotidiennes, la vacherie des petits chefs (eux-mêmes pris entre le marteau et l’enclume) et l’impossibilité de se défendre sous peine de ne pas être "renouvelé" le lendemain.
    D’ailleurs, ça se passe comme ça, chez Parisot...