Pour rester maîtres de nos lectures il va falloir le demander

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  • Lecteurs de e-books sous haute surveillance

    Le temps où vous pouviez lire des livre en secret, sous la couverture, est passé de puis longtemps. Aujourd’hui, les grandes multinationales qui vous vendent des e-books vous observent de loin, mais très attentivement... Elles amassent grâce à vous une énorme quantité de données et d’informations

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    Imaginez-vous allongé sur votre sofa, vous êtes en train de lire le roman que vous venez d’acheter l’après-midi même. Juste derrière vous, debout, se trouve le libraire qui vous a vendu le livre, et l’éditeur qui l’a publié. Ils sont là, et regardent par-dessus votre épaule pour voir à quelle vitesse vous lisez, où vous vous arrêtez, quelles pages vous sautez...

    Søren Pold, professeur au Département esthétique et communication à l’Université de Aarhus (Danemark) explique : C’est maintenant une réalité mise en place chez la plupart des vendeurs de service e-books. Cette surveillance est très préoccupante. La lecture d’un e-book par vous devient une collecte de données sur votre comportement pour d’autres... et il n’y a aucune limite vraiment pour ce qui concerne les informations qu’ils peuvent voir et collecter : tout dans le moindre détail, dans le moindre de vos mouvement, y compris les aller retour dans le livre. Le pire est il est pratiquement impossible de se prémunir contre cela

    Aux États-Unis, qui est en pointe pour les e-books, les principaux "acteurs" du marché déjà une bonne appréciation sur le comportement des lecteurs

    Par exemple, ils savent que les lecteurs de la trilogie "Hunger Games" avalent en moyenne 57 pages par heure, et Amazon sait précisément ce que les lecteurs ont soulignés dans le e-books, ainsi que les notes qu’ils ont ajouté au texte original.

    Apple et Google par exemple sont capable de savoir combien de fois les livres sont ouverts, combien de pages le lecteur a lu, et combien de temps il a passé sur chacune d’elle . Certains fournisseurs vendent ces les données à des tiers.

    La technique aujourd’hui permet d’avoir un aperçu très détaillé sur tout ce que nous lisons, Et les consommateurs ont en revanche très peu d’informations sur les données qui sont stockées.

    Søren Pold : Cela veut dire que notre culture littéraire est potentiellement directement impliquée dans le grand cycle de la surveillance, et on peut imaginer qu’un jour, la lecture d’un livre sulfureux ou considéré comme "dangereux" par un Etat quelconque et qu’on vous refuse un visa quelques années plus tard si vous souhaitez vous rendre dans cet Etat quelconque !

    Les services d’abonnement e-books à domicile sont soumis à des règles très strictes qu’aux États-Unis, mais il peut y avoir" des pressions sur des fournisseurs en Europe par exemple.

    Tous les fournisseurs aux Etats-Unis et en Europe reconnaissent qu’ils est possible de collecter ces informations, et pour certains, ils reconnaissent qu’ils le font, mais tous prétendent que c’est pour mieux servir le lecteur, pour mieux répondre à ses attentes

    Søren Pold : Si vous voulez éviter d’être espionné, n’achetez que des livres en papier et payez en liquide !

    Søren Pold au Danmark reçoit le soutien d’Erik Wilberg, professeur à la Norwegian School of Management. Il estime qu’il y a de bonnes raisons de s’inquiéter .

    Erik Wilberg : Il est clair Søren Pold a raison. Les grandes entreprises qui diffusent les e-books collectent et vendent ces renseignements "à très haute valeur ajoutée". Nous laissons derrière nous beaucoup de traces électroniques, et cela en permanence. La surveillance des lecteurs de e-book n’est qu’un petit paramètre du problème. Il y a, entre autre chose, la vidéo-surveillance. Mais contrairement à la vidéo-surveillance dans les rues, les informations que nous laissons derrière nous en ligne peuvent être intéressantes pour les opérateurs commerciaux qui assemblent des bases de données gigantesques (les fameuses « Big Data ») qui aura à terme une valeur inéstimable. C’est un peu le "nouvel eldorado pétrolier". Les conséquences de l’exploitation de ces bases de données restent totalement inconnues.

    Beaucoup de monde peut-être intéressé par nos lectures, outre les services de renseignements (si tout à coup vous achetez beaucoup de livres sur les armes et l’extrême-droite), il y a aussi les compagnies d’assurance, pour les assurances vie (livres sur la santé, les maladies...). On peut tout imaginer.

    Le journaliste de la NRK a expliqué, qu’au cours de son enquête, Google, Apple et Amazon ont catégoriquement refusé de lui parlé.

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    Articles sources (en Danois et en Norvégien)

    Du bliver overvåget når du læser e-bøger | Kultur | DR
    http://www.dr.dk/Nyheder/Kultur/Boeger/2013/09/03/154050.htm

    Af Silas Bay Nielsen

    Forestil dig, at du ligger i sofaen og læser din nyindkøbte roman. Bag ved dig står både boghandleren, der har solgt dig bogen, og måske endda forlaget, som har udgivet din bog. Der står de og kigger dig over skulderen for at se, hvor hurtig du er til at læse, og hvor i bogen du går i stå.

    Slår alarm om ebok-overvåking - NRK - Kultur og underholdning

    http://www.nrk.no/kultur/slar-alarm-om-ebok-overvaking-1.11223420

    Slår alarm om ebok-overvåking

    Nettgigantene kan se hva du leser, hvor lenge du leser og hvor mye leser. Nøyaktig hva informasjonen brukes til, er det ingen som vet.

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    A lire aussi

    Readers’ privacy is under threat in the digital age | Books | The Guardian

    http://www.theguardian.com/books/2012/aug/31/readers-privacy-under-threat

    Every time you read a newspaper on your computer or buy an ebook, you can leave an electronic trail behind you. That trail is potentially lucrative for business, and is a new source of surveillance for government and law enforcement.

    Google Hopes to Open a Trove of Little-Seen Books - NYTimes.com

    http://www.nytimes.com/2009/01/05/technology/internet/05google.html?pagewanted=1&_r=1&

    By MOTOKO RICH
    Published: January 4, 2009

    MOUNTAIN VIEW, Calif. — Ben Zimmer, executive producer of a Web site and software package called the Visual Thesaurus, was seeking the earliest use of the phrase “you’re not the boss of me.” Using a newspaper database, he had found a reference from 1953.

    E-Reader Privacy Chart, 2012 Edition | Electronic Frontier Foundation

    https://www.eff.org/pages/reader-privacy-chart-2012

    E-Reader Privacy Chart, 2012 Edition

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