« Il y a encore des enseignants qui interdisent d’utiliser Internet pour les devoirs »

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  • « Il y a encore des enseignants qui interdisent d’utiliser Internet pour les devoirs » (Lexpansion.com)
    http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/il-y-a-encore-des-enseignants-qui-interdisent-d-utiliser-interne

    Comment les enseignants intègrent-ils Internet, les téléphones portables et les réseaux sociaux à leur pratique pédagogique ? Stéphanie de Vanssay, professeur des écoles en pointe sur les questions du numérique, brosse un portrait critique au moment de la rentrée scolaire.
    […]
    Mais avant de voir arriver partout des tableaux numériques interactifs et d’imaginer la classe du futur, les classes sont aujourd’hui sous-équipées. Des bons vieux PC de bureau, il n’y en a pas assez. Et les enseignants n’ont pas encore tous apprivoisé les outils existants et à la portée de tous.
    […]
    Le B2i justement, ça fonctionne bien ?
    En primaire, à peu près... Mais il arrive que l’inspecteur dispense certains enseignants pour des questions d’équipement, et c’est dommage. Il faudrait au moins un accès par classe. Mais tirer des câbles coûte cher, et on ne peut pas utiliser le Wifi à cause du principe de précaution.
    […]
    Il faut savoir qu’en primaire et au collège, il est interdit d’utiliser les téléphones portables dans l’enceinte de l’établissement. Donc il est logiquement interdit d’en faire un usage pédagogique. Certains le font quand même. Au lycée, c’est autorisé, mais à ma connaissance très peu utilisé car il y a d’énormes craintes : que cela devienne incontrôlable, se retrouver filmé, etc. Enfin, il y a un gros souci d’égalité entre les élèves.
    […]
    Le « par coeur » a donc encore un bel avenir devant lui ?
    Oui, et c’est bien dommage. Je ne dis pas qu’il ne faut rien apprendre par coeur, mais savoir où trouver l’information, rapidement, efficacement, ce sont les compétences dont on a besoin aujourd’hui dans le monde professionnel.

    #éducation #TICE #NTIC

    • Pour info, dans ma classe : un vingtaine d’élèves et deux ordinateurs, reliés par câble au réseau de la mairie.
      Pour des raisons de sécurité compréhensibles, de très nombreux sites sont filtrés et il est impossible d’installer de nouveaux logiciels soi-même. Temps de traitement de la demande d’installation d’un nouveau logiciel par les commissions ad-hoc : 6 mois au moins. Les logiciels libres sont souvent recalés, l’installation des payants se heurte à l’inexistence de budgets spécifiques.
      Enfin, la réforme des rythmes et les nouveaux horaires (fin des cours à 15h30) devraient inciter les enseignants à rester sur place pour travailler (et favoriser ainsi le travail en équipe et les échanges), mais il n’y a pas de salle ni de possibilité de connexion au réseau mairie pour les portables personnels (qui sont aussi les outils informatiques professionnels). Je travaille donc dans ma salle de classe en présence d’enfants occupés aux ateliers périscolaires sur un ordinateur hors-ligne.
      #conditions_de_travail

    • Quelques éléments de la part d’un parent d’élève qui reste étonné de la sous utilisation des ordinateurs à l’école :

      1) un rasberry pi tourne linux
      http://www.amazon.fr/Raspberry-Pi-Mod%C3%A8le-derni%C3%A8re-version/dp/B009SMWSQA

      Bon il faut le compléter
      http://benzibulle.com/cout-reel-d-un-raspberry-pi
      Mais on reste tout de même dans des gammes de prix raisonnables, et il y a des alternatives....

      Il faut c’est vrai, ajouter à tout ceci le cout du transport
      http://www.amazon.fr/Eastpak-Sac-dos-toile-Gar%C3%A7on/dp/B004D61ZXS/ref=pd_sbs_shoes_2

      Tout cela reste cher, vous ne trouvez pas ?

      En gros : le hardware est accessible aux profs et aux élèves pour des sommes que l’état n’a aucune raison d’avancer.
      On ne rembourse pas les cartables mickey, ni les stylos billes, ni
      d’ailleurs les téléphones portables, interdits au demeurant.

      2) La totalité des besoins logiciels d’un humain normal pour communiquer, calculer et produire des documents quelconques se trouve couverts par du logiciel libre, disponible immédiatement et sans frais par toute personne engagée dans des actions d’enseignement (prof ou élève).

      3) Hardware et Software étant disponible à cout marginal, que manque t il donc pour s’y mettre ? L’envie ?

    • ce sont les compétences dont on a besoin aujourd’hui dans le monde professionnel

      Sauf que l’école, et après l’école la filière générale, n’a pas pour but premier de faire entrer les enfants dans le moule du monde de l’entreprise capitaliste. On s’en fout de ce dont à besoin le monde professionnel, à ce stade. On s’en bat les ovaires/couilles même !

      La priorité c’est d’abord de maîtriser les concepts de base de la compréhension/réflexion, donc l’usage de la langue (orale et écrite), la logique (que ce soit pour les maths ou les idées), etc.

      Lorsqu’on a acquis ces bases là, il est toujours temps ensuite d’apprendre les « couches » suivantes, qui se superposent par dessus, et on généralement aucun mal à les assimiler.

      Je ne dis évidemment pas qu’il faut arriver à 18 ans sans rien avoir toucher à l’informatique (bien que dans un monde idéal ça ne devrait pas être quelque chose d’handicapant !). Mais je pense qu’au moins jusqu’à l’entrée au collège, on a pas besoin d’utiliser ça dans le cadre scolaire pour apprendre les bases aux enfants. Et au collège je suis partisan d’apprendre pas uniquement à cliquer dans des logiciels, mais d’apprendre aussi comment ça se fabrique (algorithmique, langage pour débutant, langage du web aussi).

      Dit plus simplement : quand on sait bien lire, bien écrire et bien compter, on apprend assez facilement et rapidement à utiliser efficacement internet et à coder soi-même des logiciels.

      C’est d’ailleurs ce que font de plus en plus d’écoles en pleine Silicon Valley : pas d’écrans en primaire (et conseil aux parents de limiter au max à la maison aussi).