Dismantled Syrian Factories Resold in Turkey

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  • Le sujet est revenu dans plusieurs commentaires, mais je suspecte que la plupart des lecteurs français n’en n’ont pas trop entendu parler : le pillage des usines d’Alep dès la « libération » de la ville par les rebelles, et leur revente en pièces détachées en Turquie.

    – Novembre 2012, le Monde cite Jihad Yazigi, de Syria Report :

    Selon M. Yazigi, plus de 600 usines alépines ont fermé depuis le début des combats, au sein de Cheikh Najjar, la principale zone industrielle d’Alep, qui employait 40.000 travailleurs avant les affrontements.

    Aucun pillage n’est évoqué.

    – En janvier 2013, le régime syrien avance une raison plus précise que « la violence » pour expliquer la fermeture de ces centaines d’usines d’Alep, et aurait envoyé une lettre à l’ONU accusant la Turquie d’avoir organisé le pillage de ses usines :
    http://fr.ria.ru/world/20130110/197183523.html

    Damas a envoyé à l’Onu une lettre dans laquelle il accuse la Turquie d’avoir pillé ses usines dans la ville d’Alep, champ de bataille entre armée et rebelles, rapportent jeudi des médias internationaux, se référant au ministère syrien des Affaires étrangères.

    « Un millier d’usines à Alep ont été pillées et leurs biens transférés en Turquie avec l’aide du gouvernement d’Ankara », lit-on dans le message de la diplomatie syrienne adressé au secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon et au Conseil de sécurité de l’Organisation.

    – L’article le plus complet sur le sujet à ma connaissance est publié par le quotidien libanais Al-Akhbar le 19 février 2013 :
    http://www.al-akhbar.com/node/177846

    L’article a un énorme retentissement au Liban et dans la région : il est quasiment impossible d’évoquer – avec les gens qui vont bien… – les événements d’Alep sans entendre parler du pillage des usines.

    L’article est traduit en français, mais n’a été – comme d’habitude – relayé en français que par les sites hum-hum :
    http://www.mondialisation.ca/syrie-le-pilleur-dalep-2/5323740

    La citadelle de l’industrie syrienne s’est effondrée. La production s’y est arrêtée. Les industriels d’Alep qui, bien avant le déclenchement de ce qu’il est convenu d’appeler la « crise syrienne » considéraient que le rapprochement syro-turc se faisait au détriment de l’industrie locale, sont maintenant les victimes d’une campagne turque qui a systématiquement détruit leurs infrastructures industrielles. Une véritable opération de pillage à grande échelle qui finira devant les tribunaux internationaux, quelle que soit l’issue du conflit.

    En effet, à peine quelques semaines après le début des violences en Syrie et la réticence de la classe moyenne, des commerçants, et des industriels de cette ville à s’engager dans le « renversement du régime », ses habitants sont devenus les cibles des « mécontents en colère » : insultes sur la voie publique, enlèvements, violences et brigandages sur les axes routiers menant vers la capitale et la côte ; puis, menaces de mort à l’encontre de nombreux industriels, incendies et vandalisme d’un maximum d’usines qui ont atteint leur apogée l’été dernier. C’est là que la grande opération de pillage a commencé, avec démontage et récupération de toutes sortes de machines et d’équipements avant expédition en Turquie ; le nord de la Syrie étant devenu le « marché obligé » de l’industrie turque !

    Seule autre mention du Akhbar dont je me souvienne, l’excellent commentaire de l’ami @gonzo à l’époque :
    http://seenthis.net/messages/115639

    Un article pas mal documenté de Al-Akhbar sur le pillage systématique (on l’a déjà signalé) des structures industrielles à Alep. On peut en retenir que les Turcs sont forcément au courant (les machines passent en « contrebande » chez eux), et qu’ils ne sont pas forcément malheureux de cette situation (historiquement, Alep est la capitale économique du sud de la Turquie/nord de la Syrie). Côté conflit militaire, la perte des emplois de quelque 500 000 ouvriers (surtout dans le textile) selon l’article nourrit les rangs des rebelles qui proposent des soldes à ceux qui n’ont pas d’autre travail. Témoignages de rançons à tout-va, de tous les côtés aussi probablement... Depuis l’étranger (la France notamment), on essaie de s’organiser : des industriels - c’est parfois du très gros business - se voient proposer de « négocier » avec la rébellion (l’article parle d’un ancien officier) un « gentleman agreement » pour la reprise des activités. Une solution qui ne peut fonctionner, car il faudrait assurer « la bonne marche des affaires » non seulement sur le site de travail mais également pour les approvisionnements, les livraisons, le transport des ouvriers...

    – Je ne me souviens pas d’avoir vu de reprise dans la presse française. Je n’ai retrouvé que cet article du Point, qui montre un petite usine qui tourne encore à Alep :
    http://www.lepoint.fr/monde/syrie-dans-une-usine-d-alep-le-bruit-des-machines-a-coudre-a-remplace-les-ti
    L’article cite curieusement, en dernier paragraphe, les accusations syriennes de pillage, mais ça tombe là comme un cheveu sur la soupe (puisque l’article est clairement destiné à montrer que dans Alep-libéré, il y a des usines qui fonctionnent).

    Ami de Seenthis, si tu as plus de sources, n’hésite pas…

  • Dismantled Syrian Factories Resold in Turkey - Al-Monitor : the Pulse of the Middle East
    http://www.al-monitor.com/pulse/business/2013/09/syria-factories-dismantled-resold-turkey.html

    rahim Bugur, the chairman of the Turkish Federation of Shoe Manufacturers, confirmed the existence of factories brought over from Syria and reassembled in Turkey. Bugur, who last week made the news when he said Turkish shoe manufacturers were losing business as a result of this illegal Syrian shoemaking, said, “Whatever you want comes over the border. Some of it is production equipment and machinery. A solution must be found to this illegal activity.”

    Voilà longtemps (ici, janvier dernier http://fr.rian.ru/world/20130110/197183523.html) que la Syrie accuse les autorités turques de fermer les yeux sur le pillage d’Alep, autrefois première ville industrielle dans cette région. La nouveauté, c’est que les industriels turcs locaux commencent à souffir également de cette situation.