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  • Du Sinaï à Karameh, souvenirs d’un soldat israélien
    http://orientxxi.info/magazine/du-sinai-a-karameh-souvenirs-d-un-soldat-israelien,2007

    http://orientxxi.info/local/cache-vignettes/L800xH399/0c7cafcb13bd269f759df06589f8aa-20c11.jpg?1505814810

    Le 21 mars 1968, la bataille de Karameh en Jordanie oppose les commandos palestiniens et les forces jordaniennes à l’armée israélienne, suréquipée mais peu préparée à l’ampleur d’une riposte qui fait plusieurs morts et de nombreux blessés dans ses rangs. Le jeune tankiste Alon Liel est dans l’un des 120 chars envoyés sur place. Il témoigne de sa participation à une opération militaire au goût amer.

  • Gros plan sur les ventes d’armes françaises qui alimentent la guerre au Yémen
    http://multinationales.org/Gros-plan-sur-les-ventes-d-armes-francaises-qui-alimentent-la-guerr

    La guerre fait rage au Yémen depuis plus de deux ans, entraînant une catastrophe humanitaire de grande ampleur. La #France, l’un des principaux pourvoyeurs d’armes de ce conflit, poursuit ses exportations à l’Arabie saoudite et à ses alliés sans se préoccuper des accusations de crimes de guerre. #Orient_XXI et l’Observatoire des armements révèlent le détail de ces ventes d’armes françaises, dont certaines se sont faites sous couvert d’un contrat théoriquement destiné au Liban. Les États-Unis et le (...)

    Actualités

    / Orient XXI, France, Défense et sécurité, #Arabie_saoudite, Airbus (ex EADS), #Thales, #Safran, #Nexter, #Renault_Trucks_Defense, #armement, #droits_humains, droit (...)

    #Défense_et_sécurité #Airbus_ex_EADS_ #droit_international
    « http://orientxxi.info/magazine/comment-la-france-participe-a-la-guerre-contre-le-yemen,1990 »

  • Un été chaud à Alger - Jean-Pierre Séréni
    http://orientxxi.info/magazine/un-ete-chaud-a-alger,1980

    Nommé le 24 mai, remercié le 12 août, Abdelmadjid Tebboune a été le premier ministre le plus éphémère de l’Algérie indépendante. En moins de 90 jours, il a coalisé contre lui une formidable opposition intérieure et extérieure. Son tort ? Avoir prétendu séparer la politique et l’argent. À la veille du mois de ramadan 2017, le régime a dû faire face à un double échec, électoral et financier. Aux législatives du 4 mai, contestées par l’opposition, à peine un électeur sur trois s’est déplacé. Il y a eu deux millions de (...)

  • #Irak. Viols en temps de guerre

    Des témoignages de viols commis par l’organisation de l’#État_islamique en Irak commencent timidement à apparaître, à l’instar de ceux d’Aida et de Nahed. Le silence qui prédomine cependant très largement empêche d’évaluer le nombre de victimes des deux sexes — notamment sunnites — de ces #viols_de_guerre, et la mise en place de services d’aide aux victimes.


    http://orientxxi.info/magazine/irak-viols-en-temps-de-guerre,1962

    #viols #guerres #conflits #ISIS #EI
    cc @odilon

  • Non, l’antisionisme n’est pas un antisémitisme réinventé | Sylvain Cypel
    http://orientxxi.info/magazine/non-m-le-president-l-antisionisme-n-est-pas-un-antisemitisme-reinvente,1

    « Nous ne céderons rien aux messages de haine, à l’antisionisme parce qu’il est la forme réinventée de l’antisémitisme ». On ne sait si, par ces mots, le président Emmanuel Macron a simplement espéré gagner opportunément les faveurs de Benyamin Nétanyahou, qu’il accueillait aux cérémonies de commémoration de la déportation des juifs parisiens en juillet 1942, ou s’il a énoncé une conviction plus profonde. Mais dans les deux cas, il a eu tort. Espérer séduire Nétanyahou en cédant à son verbe n’est qu’un leurre — (...) Source : Orient XXI

  • Comment l’occupation a fini d’imposer la mentalité coloniale à la société israélienne | Sylvain Cypel
    http://orientxxi.info/magazine/comment-l-occupation-a-fini-d-imposer-la-mentalite-coloniale-a-la-societ

    En 1967, le rêve sioniste d’une « société juive » régnant exclusivement sur une terre qui n’appartient qu’à elle s’est évanoui, avec la conquête de nouveaux territoires qui bouleversent le rapport démographique entre juifs et Palestiniens. En cinquante ans d’occupation, la culpabilité qui fondait autrefois le déni israélien de la Nakba a peu à peu cédé la place à une mentalité coloniale et à une indifférence quasi générale aux souffrances infligées aux Palestiniens, au plus grand bénéfice des partis d’extrême droite. Source : Orient XXI

  • Chypre : nouvel échec des négociations pour la réunification
    AFP | Publié le 07/07/2017
    http://www.lepoint.fr/monde/chypre-nouvel-echec-des-negociations-pour-la-reunification-07-07-2017-214138

    Des négociations marathon en Suisse destinées à trouver une solution au conflit de Chypre vieux de plus de 40 ans, se sont soldées par un échec vendredi malgré les immenses efforts du patron de l’ONU Antonio Guterres.

    Les discussions ont achoppé sur des questions épineuses comme le retrait des troupes turques du nord de l’île méditerranéenne, les garanties de sécurité d’un futur Etat et la volonté de la Turquie de maintenir des droits d’intervention, selon des sources diplomatiques.

    L’île de Chypre, qui compte un million d’habitants, est divisée depuis l’invasion en 1974 par l’armée turque de son tiers nord, en réaction à un coup d’Etat visant à rattacher le pays à la Grèce, qui avait inquiété la communauté chypriote-turque.

  • Les baasistes jouent-il vraiment un rôle central au sein de l’organisation de l’État islamique ?

    http://orientxxi.info/magazine/les-baasistes-jouent-il-vraiment-un-role-central-au-sein-de-l-organisati

    http://orientxxi.info/local/cache-vignettes/L800xH399/ae2cb09e00b207400d7642cdb5dcd4-a49be.jpg?1498635201

    C’est devenu un lieu commun d’affirmer que le ralliement d’anciens baasistes irakiens à l’organisation de l’État islamique a joué un rôle majeur dans les succès des djihadistes.Pourtant, cette hypothèse, sans être totalement infondée, se révèle fragile quand on examine les sources dont elle est issue.

    #daesh #syrie #irak #baas

  • L’histoire de la colonisation française vue d’Algérie - Mon reportage pour @OrientXXI @WardaMD

    La commémoration du 8 mai 1945 à Alger n’est pas celle de la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie mais celle des massacres perpétrés par la France contre les indépendantistes algériens à Sétif, Guelma, Kherrata et leurs régions. Plus de 70 ans après, et malgré quelques déclarations politiques côté français, le « pays des droits de l’homme » ne parvient toujours pas à reconnaître le caractère criminel de la colonisation et à infléchir en ce sens son récit national.

    http://orientxxi.info/magazine/vu-d-alger-l-autre-versant-de-l-histoire-d-une-guerre-coloniale,1909

  • En Egypte, un ramadan de crise - @Artefr http://info.arte.tv/fr/egypte-un-ramadan-de-crise

    La livre a été dévaluée il y a un an, entraînant une forte inflation qui touche notamment les denrées alimentaires. L’inflation a atteint jusqu’à 32% ces derniers mois et les familles doivent composer avec cette contrainte. Reportage dans le quartier populaire d’Ain Shams au Caire, avec la famille de Mahmoud.

    Sur @OrientXXI Analyse de Jean-Pierre Séréni sur cette crise économique http://orientxxi.info/magazine/l-egypte-ebranlee-par-un-typhon-economique,1513

  • L’Égypte rend deux îlots stratégiques de la mer Rouge à l’Arabie saoudite - Le Monde

    http://www.lemonde.fr/international/article/2017/06/24/l-egypte-finalise-le-transfert-de-deux-ilots-de-la-mer-rouge-a-l-arabie-saou

    Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a officialisé, samedi 24 juin, le transfert à l’Arabie saoudite de deux îlots de la mer Rouge.
    Ces deux îles, Tiran et Sanafir, sont inhabitées mais sont situées stratégiquement à l’entrée du golfe d’Aqaba. Elles permettent de contrôler l’accès au port israélien d’Eilat grâce au détroit de Tiran.

    Sur @OrientXXI
    Analyse de Mada Masr et reportage de @AlainGresh http://orientxxi.info/magazine/le-pouvoir-egyptien-dans-l-imbroglio-de-l-affaire-des-iles-tiran-et-sana

    http://orientxxi.info/magazine/turbulences-dans-les-relations-entre-l-arabie-saoudite-et-l-egypte,1618

  • Vu d’Alger. L’autre versant de l’histoire d’une guerre coloniale | Warda Mohamed
    http://orientxxi.info/magazine/vu-d-alger-l-autre-versant-de-l-histoire-d-une-guerre-coloniale,1909

    La commémoration du 8 mai 1945 à Alger n’est pas celle de la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie mais celle des massacres perpétrés par la France contre les indépendantistes algériens à Sétif, Guelma, Kherrata et leurs régions. Plus de 70 ans après, et malgré quelques déclarations politiques, le « pays des droits de l’homme » ne parvient toujours pas à reconnaître le caractère criminel de la colonisation et à infléchir en ce sens son récit national. Huit mai 2017. En deux heures, plus d’une dizaine de (...) Source : Orient XXI

    • La question du rapport à la colonisation algérienne reste posée dans l’ensemble de l’éventail politique français sans exception. Quelque chose gît dans l’inconscient collectif et dans les partis. On ne veut jamais voir en face la question de l’occupation et de la domination coloniale et quand on l’aborde, on est tout à coup inaudible, hors sujet. La France depuis les Lumières se prétend détentrice de la raison. Or dans la façon dont cette dernière s’exprime, il y a une fissure, qui parfois devient une faille et à l’intérieur de cette faille, on trouve la question coloniale.

      #colonisation #algérie #occupation #génocide

  • Comment les généraux israéliens ont préparé la conquête bien avant 1967
    Sylvain Cypel > 13 juin 2017
    http://orientxxi.info/magazine/comment-les-generaux-israeliens-ont-prepare-la-conquete,1892
    http://orientxxi.info/local/cache-vignettes/L800xH399/5348d415a43104f40751f9ce1ffea8-76d09.jpg?1496654686

    Non seulement, de l’aveu même de ses généraux, Israël n’était pas menacé de destruction en juin 1967, mais l’état-major de l’armée avait depuis longtemps préparé son plan de conquête de la Cisjordanie, de Jérusalem, de Gaza, du Sinaï et du Golan. Et il a imposé ce plan par un quasi-coup d’État contre le premier ministre Levi Eshkol et les membres de son gouvernement encore hésitants à déclencher les hostilités.(...)

  • Maroc. Le hirak ou la révolte dans le Rif | Maâti Monjib
    http://orientxxi.info/magazine/maroc-le-hirak-ou-la-revolte-dans-le-rif,1898

    Depuis plusieurs semaines, le Rif marocain est en ébullition. Une révolte sociale, politique et identitaire, qui rencontre un écho dans le reste du pays et illustre les impasses du pouvoir. Celui-ci est d’autant plus exaspéré que le hirak (mouvement) invoque le nom d’Abd El-Krim (1882-1963), célèbre résistant à la colonisation. Source : Orient XXI

  • Reprise de la guerre froide du Golfe Orient XXI - Nabil Ennasri - 31 mai 2017

    Le Qatar entre les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite
    http://orientxxi.info/magazine/reprise-de-la-guerre-froide-du-golfe,1883
    Le Qatar a annoncé dans la nuit du mardi 23 mai que son agence de presse QNA avait été piratée par une entité inconnue et qu’un faux communiqué attribué à l’émir avait été diffusé. Ce dernier affirmait que Tamim Ben Hamad Al-Thani s’était prononcé sur divers sujets sensibles mettant en cause ses voisins du Golfe. Ces déclarations, immédiatement relayées par des médias saoudiens et émiratis, ont provoqué un tollé dans la région, où une guerre médiatique bat son plein.

    Après une longue crise — plusieurs États du Golfe avaient même retiré leur ambassadeur à Doha —, les relations entre le Qatar et certains de ses voisins s’étaient améliorées à la fin de l’année 2014. Mais un obscur épisode de piratage de l’agence de presse officielle du Qatar (Qatar News Agency, QNA) vient menacer ce fragile rapprochement. Loin d’être anodine, cette affaire démontre combien les relations à l’intérieur du Conseil de coopération du Golfe (CCG) demeurent, malgré les formules de fraternité d’usage, fortement clivées.


    Dans la nuit de mardi 23 à mercredi 24 mai, QNA publiait sur son site Internet un communiqué faisant état du discours que l’émir aurait tenu lors d’une cérémonie de remise de diplômes organisée plus tôt dans la journée. Il aurait porté des jugement de valeur dépréciatifs sur divers acteurs, en particulier sur l’administration Trump, égratignée pour « ses problèmes d’ordre juridique » . De même, les relations avec les pays du Golfe : l’émir aurait affirmé que la base militaire américaine d’Al-Udeid que son pays abrite le protégeait « des ambitions négatives de certains voisins ». Enfin, le Hamas aurait été qualifié de « représentant légitime du peuple palestinien », tandis que les relations avec Israël étaient jugées « excellentes ».

    Comme pour renforcer la véracité de ces déclarations, le compte Twitter de QNA postait quelques minutes plus tard trois messages dont la tonalité était bien éloignée de la modération propre au langage diplomatique. Le premier rapportait une information du ministère des affaires étrangères selon laquelle l’émir allait convoquer une conférence de presse pour faire état d’un complot visant le peuple qatari. Le deuxième confirmait l’existence de ce complot et en imputait la responsabilité directe à l’Arabie saoudite, au Koweït, aux Émirats arabes unis, à Bahreïn et à l’Égypte. Le dernier message annonçait le rappel des diplomates qataris dans ces cinq pays et le renvoi dans les vingt-quatre heures des ambassadeurs de ces États en poste à Doha.

    Immédiatement après, plusieurs grands médias saoudiens et émiratis commençaient à reprendre en boucle ces informations. De façon quasi concomitante, les chaînes Al-Arabiya (Dubai) et Sky News Arabia (Abou Dhabi) se mobilisaient activement et coordonnaient leur grille de programme pour maximiser l’effet de polémique sur les réseaux sociaux. Sur Twitter, des milliers de messages inondaient les fils de discussion, comme pour marteler la duplicité du Qatar dont la vision politique et le positionnement idéologique portaient un grave préjudice aux intérêts des pays du Golfe et du monde arabe en général. Enfin, signe de la dégradation des relations bilatérales, les EAU décidaient mercredi 24 au matin d’interdire la diffusion de la chaîne Al-Jazira sur leur sol et bloquaient l’accès à son site et à son application mobile.

    Côté qatari, la réponse ne s’est pas fait attendre. Le bureau de communication du gouvernement s’est empressé de publier un message pour éteindre l’incendie : « l’agence de presse du Qatar a été piratée par une entité inconnue » et « un faux communiqué attribué à Son Altesse a été diffusé ». Le ministère des affaires étrangères a posté lui aussi un démenti qui se terminait par la promesse de « prendre toutes les mesures judiciaires nécessaires pour poursuivre et juger les hackers qui ont piraté le site de l’agence de presse ».

    Les techniciens ont mis près de neuf heures à reprendre le contrôle du site ; puis le ministre des affaires étrangères, Cheikh Mohammed Ben Abderahmane Al-Thani a qualifié l’attaque de « crime électronique » et promis de trainer les auteurs du forfait devant les juridictions adéquates. Dans une allusion à peine voilée aux médias de la région qui avaient donné de l’écho à ce qu’il dénonçait comme une mystification, le ministre (à l’unisson des responsables de la presse locale qatarie interviewés par Al-Jazira) ne s’est pas privé de relever leur manquement à l’éthique journalistique.

    Un timing surprenant
    La diffusion de cette fake story censée compromettre Doha survient quelques jours après la visite de Donald Trump à Riyad, et c’est peut-être là qu’on peut trouver l’origine et l’explication de cet épisode. Le voyage du président américain avait en effet été précédé d’une nouvelle salve de messages outre-Atlantique présentant le Qatar comme un État qui finance le terrorisme. Ces accusations, régulières chez certains médias américains, sont pour une bonne part orchestrées par des réseaux travaillant pour le compte du gouvernement des EAU (et d’Israël) dont l’aversion pour Doha semble tourner à l’obsession. Dans l’optique de diaboliser son voisin, Abou Dhabi a dernièrement débloqué des millions de dollars pour rémunérer des agences de presse ou financer certains leaders d’opinion, jusqu’à apparaître comme le pays étranger le plus dépensier en matière de lobbying à Washington.

    Or, le timing et l’enchaînement des faits laissent peu de doute quant à l’origine et l’objectif de la manœuvre. Le jour même de l’attaque informatique, une réunion entre lobbyistes et intellectuels auteurs de plus d’une douzaine d’articles fustigeant le double jeu du Qatar se tenait aux États-Unis. Dans les minutes qui ont suivi la diffusion des faux, Al-Arabiya et Sky News bousculaient leurs programmes pour mettre l’affaire en une de leur édition. Dès minuit, les correspondants étaient prêts, les invités prenaient place sur les plateaux ou en duplex (certains auraient même été prévenus deux heures avant les faits) et aucun crédit n’était accordé aux démentis provenant des officiels qataris. Les commentaires étaient tous similaires : l’hypocrisie du Qatar s’étalait au grand jour, sa proximité avec Israël trahissait la nation arabe et son rapprochement avec l’Iran ne pouvait qu’indigner et mettre en garde ses voisins du Golfe, notamment l’Arabie saoudite. Ce dernier point était particulièrement souligné, du fait de l’hypersensibilité saoudienne sur le dossier. Et comme pour mieux signifier la défaillance de Doha, la chaîne saoudienne Al-Ikhbariya passait un extrait du discours de Tamim ben Hamad Al-Thani à l’Assemblée générale des Nations unies où il déclarait que « l’Iran est un pays important et nos relations bilatérales se développent et évoluent constamment ».

    Sans mentionner la date du propos (septembre 2015), cette séquence opportunément redécouverte était destinée à montrer qu’à rebours de l’obsession anti-iranienne en vogue à Riyad et du discours offensif de Donald Trump quelques jours plus tôt où il assurait que Téhéran « finançait et entraînait les terroristes », le Qatar ne pouvait être considéré comme un allié fiable dans la confrontation vitale que mène le « front sunnite ». Dans l’esprit de ses initiateurs, l’objectif de l’opération était double. Il fallait d’abord rompre le lien fort que le roi Salman avait noué avec Doha en démontrant que le Qatar était inconstant dans son opposition avec l’Iran. Et dans la foulée, faire avorter la stratégie de normalisation des relations entre Doha et Washington, surtout après la réhabilitation que l’administration Trump avait notifiée à l’émirat quelques jours auparavant en l’encourageant à poursuivre sa lutte contre le financement du terrorisme.

    Rapprochement avec la Turquie
    Cette affaire ne va certainement pas arranger les relations à l’intérieur du CCG, mais il n’est pas sûr que les Émirats aient amélioré leur réputation auprès de la cour saoudienne. Le caractère planifié de l’opération est évident pour nombre d’observateurs, et l’utilisation de tels procédés pour nuire à l’intégrité morale d’un chef d’État avec qui le roi Salman est en bons termes ne peut que susciter méfiance. Plus largement, c’est la ligne politique des Émirats qui semble entrer en collision avec la nouvelle stratégie de défense de Riyad, et cette affaire pourrait être interprétée comme la manifestation d’un jusqu’au-boutisme émirati. Car si Salman a tourné le dos à l’intransigeance anti-Frères musulmans de son prédécesseur en consolidant son partenariat avec les forces issues de la confrérie (du Hamas à Recep Tayyip Erdogan) dans une optique de profondeur stratégique face à l’Iran, ce n’est pas le cas des dirigeants d’Abou Dhabi, et notamment de Mohamed Ben Zayed Al-Nahyane, considéré comme l’homme fort du pays. Ces derniers demeurent en effet réfractaires à toute forme de normalisation avec la galaxie des Frères musulmans et ses parrains régionaux et, soutenus par l’appareil d’État égyptien, s’activent tant au plan financier que médiatique pour déboulonner tout acteur influent se réclamant de l’islam politique au Proche-Orient.

    L’obstination à maintenir une sorte de désinformation autour du Qatar rappelle la stratégie déployée l’été dernier lorsque les médias émiratis avaient fait circuler de fausses allégations sur le coup d’État avorté en Turquie. Proches des milieux gullenistes, certains cercles et médias d’Abou Dhabi avaient relayé la rumeur selon laquelle Erdogan avait demandé l’asile en Allemagne dans le but de démobiliser ses partisans et de fournir à l’armée toutes les chances de réussir son coup de force.

    Éviter une nouvelle tempête ?
    Il faut en dernier ressort considérer l’évolution de la conjoncture dans les autres pays arabes pour saisir la motivation de Mohamed Ben Zayed Al-Nahyane dans sa détermination face au Qatar. Qu’il s’agisse du Yémen, de la Syrie, de la Libye ou de l’Égypte, les deux émirats se livrent une guerre par procuration depuis l’éclatement des « printemps arabes ». Si Abou Dhabi a rapidement émergé comme chef de file de la « contre-révolution » qui a vu d’un mauvais œil toute mobilisation populaire contestant l’ordre établi, le Qatar (surtout dans la période de l’émir Hamad Ben Khalifa Al-Thani) a basculé dans une diplomatie d’engagement dans l’optique d’accompagner un tournant historique favorable à ses intérêts. La guerre des ondes à laquelle on assiste n’est donc qu’une nouvelle illustration de ce profond clivage — d’autant qu’il y a quelques jours, les manœuvres d’Abou Dhabi pour renforcer sa zone d’influence au Sud-Yémen (dont les forces constituent le second contingent de la coalition arabe derrière l’armée saoudienne) étaient vertement critiquées par Al-Jazira et des responsables qataris qui les qualifiaient de tentative de coup d’État.

    Du côté de Doha enfin, cette affaire risque de donner des arguments à la frange qui souhaite désormais répondre de manière plus énergique au Qatar bashing. Depuis l’accession au pouvoir de Tamim Ben Hamad Al-Thani, la tendance était plutôt à ne plus faire de vagues et à prendre le contre-pied de l’hyperactivisme qui était la marque de l’émir père. Mais face à la radicalisation des acteurs régionaux qui souhaitent nuire aux intérêts du pays, les autorités ne vont peut-être pas cantonner leur réponse au seul renforcement de la sécurité informatique des sites sensibles. À moins que le ministre des affaires étrangères du Koweït — très vite reçu par l’émir — parvienne à éviter au CCG une nouvelle tempête. En effet, si la famille royale Al-Sabah garde un lien fort avec Riyad, elle a toujours refusé de souscrire à l’isolement du Qatar, même au plus fort de la « crise des ambassadeurs » en 2014. Il y a fort à parier qu’elle s’active pour éviter que les lourds défis de la scène régionale — du marasme irakien au chaos syrien en passant par la chute du prix du pétrole — ne soient parasités par des considérations secondaires.

    #fake_story #donald_trump #Riyad #médias #Yémen #Syrie #Libye #Égypte #Printemps_Arabes #Abou_Dhabi #Koweït #Quatar #Qatar_News_Agency #QNA #Al-Jazira #Arabie_saoudite #Turquie

  • 50 ans aujourd’hui depuis la guerre des 6 jours et l’occupation par Israël de Jérusalem-Est, la Cisjordanie, Gaza, le Golan et le Sinaï. Retour sur la propagande israélienne autour de cette guerre et quelques vérités historiques (à partir de l’analyse de Norman Finkelstein) :

    Idées reçues
    1. Gamal Abdel Nasser, leader égyptien, dangereux démagogue, très populaire dans le monde arabe voulait détruire Israël alors qu’Israël ne rêvait que de vivre en paix avec ses voisins.
    2. En mai 1967, Nasser avance son premier pion ordonnant aux forces de maintien de la paix de l’ONU dans le Sinaï de se retirer.
    3. Ensuite Nasser continue en fermant le détroit de Tiran et Sanafir bloquant l’accès au port israélien d’Eilat et étouffant.
    4. Pendant ce temps-là, Nasser complote avec les autres pays arabes, la Syrie et la Jordanie pour envahir Israël
    5. L’existence d’Israel était en danger donc pour survivre, Israël a dû lancer une attaque « préventive » le 5 juin.
    6. Heureusement, en dépit des prédictions, Israël gagna la guerre en 6 jours seulement.
    7. Pour se protéger, Israël a dû occuper le Sinaï, le Golan et la Cisjordanie. L’occupation n’était qu’accidentelle, une nécessité.

    Éléments historiques
    1. Nasser et les autres pays arabes n’avaient pas l’intention d’envahir Israël en juin 1967.
    2. L’existence d’Israël n’a jamais été en danger. Les leaders israéliens et américains savaient qu’en cas de conflit, Israël gagnerait aisément, même contre une coalition des Etats arabes.
    3. Israël voulait attaquer pour deux raisons : I. terminer sa mission ratée en 1956, lors de l’invasion tripartite de l’Egypte par la France, le Royaume-Uni et Israël : neutraliser Nasser, porter un coup fatal aux Arabes et surtout au nationalisme arabe. II- conquérir les terres convoitées mais qu’ils n’avaient pas pu saisir en 1948 : Jérusalem Est, la Cisjordanie, Gaza et le Golan.
    4. Israël avait un doute : après la condamnation de l’invasion tripartite en 1956, quelle serait cette fois-ci la réaction des Etats-Unis en cas d’attaque par Israël ?
    – Les diplomates israéliens sont allés à Washington DC pour tâter le terrain.
    – Les États-Unis ont convenu avec Israël que Nasser n’avait pas l’intention d’attaquer.
    – Les États-Unis ont convenu qu’Israël pourrait facilement vaincre l’Egypte sur le champ de bataille, soit seul, soit avec toute combinaison d’autres pays arabes.
    – Et les États-Unis ont tacitement donné à Israël la permission de commencer la guerre, ou au moins indiqué qu’il n’y aurait pas de répétition de la condamnation de 56.
    5. Israël provoquait régulièrement ces voisins arabes : en novembre 1966 par exemple, Israël lace la plus grande offensive depuis l’invasion de 56 contre le village de Samu en Cisjordanie, tuant 18 soldats jordaniens et détruisant 125 maisons. Israël a engagé des combats à la frontière syrienne en avril 1967, déclenchant une bataille aérienne dans laquelle 6 avions syriens ont été abattus, dont un sur Damas.
    6. Nasser a bien demandé à l’ONU de retirer ses troupes en réponse à ces provocations et au mécontentement grandissant dans le monde arabe accusant Nasser de laisser-faire. Israël aurait pu demander à l’ONU de stationner ses troupes de son côté de la frontière. Israël n’a rien fait de tel.
    7. Nasser a bien fermé le détroit de Tiran et il avait le droit et la souveraineté pour le faire même s’il offrit de porter le différend devant la Cour internationale de Justice. Israël refusa.
    8. Israël n’aurait pas été étouffé du jour au lendemain. 95% de ses importations s’effectuaient dans d’autres ports et Israël disposait d’une réserve de pétrole de plusieurs mois.
    9. Une guerre préventive n’aurait pas duré 6 jours mais plutôt 6 minutes : Une fois la force aérienne égyptienne encore stationnée au sol, éliminée par les avions israéliens dans un blitzkrieg surprise, la guerre était terminée. Si la guerre a duré plus longtemps, c’est parce qu’Israël voulait conquérir le Sinaï, la Cisjordanie et le Golan syrien.
    Israël a lancé une guerre non provoquée. Dans cette guerre, au moins 18 000 personnes furent tuées dans les combats dont 10 à 15 000 Égyptiens, 6 000 Jordaniens et 1000 à 2 500 Syriens pour 1000 Israéliens. Israël porta bel et bien un coup fatal à Nasser qui meurt trois ans plus tard, aux Arabes et au nationalisme arabe. Mais la guerre fut aussi l’occasion pour Israël de poursuivre le nettoyage ethnique de la Palestine. Au cours de la guerre, ce sont entre 250 000 et 420 000 nouveaux déplacés et réfugiés palestiniens qui furent évacués de force de leur domicile par l’armée israélienne qui les poussa à monter dans des bus, les envoya en Jordanie et les empêcha de revenir une fois la guerre terminée. Pour un récit détaillé de ces entreprises de nettoyage ethnique, voir « Cisjordanie-Gaza 1967, un nettoyage ethnique occulté » par Munir Nuseibah (http://orientxxi.info/magazine/cisjordanie-gaza-1967-un-nettoyage-ethnique-occulte,1886)
    Et ce nettoyage ethnique dure toujours grâce à l’occupation et à la colonisation.

    Céline Lebrun

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