• Les ONG internationales et l’industrie de la catastrophe : l’exemple haïtien | Le Partage
    http://partage-le.com/2015/12/les-ong-internationales-et-lindustrie-de-la-catastrophe-lexemple-haitien

    Ce sont les États-Unis qui sont les premiers responsables de cet échec. Au tout début, l’Administration Obama, sous couvert d’aide humanitaire, avait profité de séisme pour déployer 20 000 soldats et 17 navires de guerre pour renforcer l’occupation du pays par les Nations Unies pour maintenir l’ordre parmi les sinistrés et empêcher un afflux de réfugiés aux États-Unis.

    Cette réponse militaire, comme l’a dénoncé Médecins sans Frontières à l’époque, a en réalité gêné la distribution des secours d’urgence. Et une fois que les US se sont réellement penchés sur l’aide humanitaire et la reconstruction, c’était pour créer la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti (la CIRH), sous leur direction, qui recueillait des promesses de dons de dix milliards de dollars de la part des puissances impériales. La CIRH, toutefois, n’a, à ce jour, reçu que 10% des sommes promises.

    Une fois qu’ils auront récupéré les dons (s’ils le font), les États-Unis comptent mettre en œuvre un projet néolibéral visant à exploiter la main d’œuvre bon marché d’Haïti pour l’employer dans les usines, les plantations destinées à l’exportation, et les sites touristiques. Et donc, ce qu’ils prétendent être un « effort », selon le terme employé par Bill Clinton, le président de la CIRH, l’effort de mieux construire, est en fait une imposture destinée à exploiter Haïti.

    Le bilan des ONG internationales est presque aussi catastrophique. Pour être juste, certaines ont accompli un travail remarquable, en particulier Partners in Health . Mais, d’une façon générale, les ONG ont manqué à leur engagement vis-à vis des Haïtiens. Les ONG n’ont pas dépensé les sommes énormes qu’elles ont collectées. La Croix Rouge, par exemple, a recueilli 479 millions de dollars de dons pour Haïti, mais n’en a dépensé ou engagé dans des projets que 245 millions.

    Les ONG ne coordonnent pas les secours. Elles sont toutes engagées dans une compétition capitaliste pour la collecte des dons et leur préoccupation est d’estampiller leurs actions de façon distincte pour pouvoir annoncer leurs « réussites » à leurs donateurs. En conséquence, dans le meilleur des cas, les ONG fournissent tout un tas de services incohérents aux sinistrés. Dans le pire des cas, elles gardent sous le coude des sommes ahurissantes.

    En réalité, les États-Unis, leurs alliés, et les ONG qui les représentent ont supervisé et, dans de nombreux cas, provoqué l’aggravation de la situation à Haïti au cours de l’année passée. L’échec de la reconstruction a condamné des centaines de milliers de personnes à rester bloquées dans les camps, à être exposées aux intempéries, aux maladies, à la violence qu’engendrent les situations désespérées.

    Me rappelle : http://blog.monolecte.fr/post/2010/01/14/limposture-humanitaire
    et en ce WE de Téléthon : http://blog.monolecte.fr/post/2004/12/07/telethon-piege-a-cons

  • L’école autorise une seule liberté d’expression : celle de Najat
    http://reflets.info/lecole-autorise-une-seule-liberte-dexpression-celle-de-najat

     « Il y a eu de trop nombreux questionnements de la part des élèves » : c’est ainsi que la Ministre de l’Education nationale résume la problématique des réactions négatives d’une partie des élèves à l’injonction gouvernementale de la minute de silence en mémoire des morts du 7,8 et 9 janvier 2015. Le principe retenu par […]

    • Mes élèves, un drame et des mots | Chouyo’s World
      http://www.chouyosworld.com/2015/01/14/mes-eleves-un-drame-et-des-mots

      Mais si vous saviez. La demande pressante, presqu’une supplique, chaque début d’année dès la 6è : « Madame, on parlera de la Guerre d’Algérie cette année ? » . Si vous saviez le poids mémoriel, le travail énormissime qu’il y a à faire pour rendre droit de cité à une mémoire qui empoisonne ces gamins et nous avec, un désir de vengeance fondé sur rien, un besoin que soit reconnue une souffrance endossée par chaque génération. Pas un mea culpa mais un véritable travail d’historien et de pédagogie pour donner des pistes, un cadre de réflexion, une place réelle dans les mémoires et pas un cours-croupion, qui permettrait à ces élèves et à ces jeunes d’accéder à une reconnaissance après laquelle ils désespèrent.

      L’étape suivante ? Comme ces ados ont souvent l’âge émotionnel d’un enfant de 3 ans, pire que de ne pas être écouté, c’est avoir le sentiment que d’autres sont plus écoutés que nous.

      Un prof est sous le feu nourri de mille questions à la fois. Le dialogue est possible mais le débat serein ne l’est pas tant nous sommes tous face à nos limites quand ce qui nous semble évident, moralement et socialement, est mis en cause. Nous sommes en première ligne d’une lutte pour laquelle nous n’avons que trop peu de moyens, humains et horaires. Pas besoin de textes pétris de bonnes intentions, pas besoin de liens vers des séquences sur la liberté d’expression, pas besoin d’émission sur « comment parler des attentats avec les élèves » : donnez-nous des médecins scolaires, des assistantes sociales, des COP, des assistants d’éducation, des éducateurs, des profs payés et traités correctement. Donnez-nous des heures pour aider à réfléchir, interroger et comprendre le monde dans lequel nos élèves vivent et sont amenés à prendre part. Tout simplement.

    • Et quand parlerons-nous de Madagascar ?
      De quoi ?
      Hé oui, tout est dit : on pense qu’on est les gentils injustement agressés par les barbares, parce que l’on a soigneusement effacé de nos manuels d’histoire et de nos mémoires toute évocation du fait que la barbarie émane essentiellement de nous.
      Cette amnésie bien pratique, en nous dédouanant des crimes passés nous permet d’ors et déjà de justifier tous ceux à venir !

      http://blog.monolecte.fr/post/2004/12/10/les-invasions-barbares

      Le terroriste sème la terreur. Et comment appelle-t-on ceux qui sème le désespoir autour d’eux ?

      http://blog.monolecte.fr/post/2005/07/14/terrorisme-et-relativisme-historique

    • @monolecte
      Madagascar et la révolution de 1947 : 89000 morts et seulement 11000 reconnus officiellement... Une pièce de théâtre censurée en France en 2008... Un gouvernement malgache qui de lui même impose une censure à ce sujet...
      On est loin, très loin d’écrire la moindre virgule dans les livres d’histoire de non enfants.
      Il est tellement plus simple de les laisser mourir de faim tout en pillant légalement ou non leur richesse mais en vantant la beauté des paysages pour se donner bonne conscience.

      Mais bon, je crois que j’ai déjà posté à ce sujet !

      #ca_m_enerve !

    • Qu’est ce qu’être populiste ? Discours aux lauréats de l’Institut de l’Engagement de Najat Vallaud Belkacem, un petit bijoux de la parole #PS
      http://www.najat-vallaud-belkacem.com/2015/11/02/quest-ce-quetre-populiste

      Chers amis,

      Il y a bien longtemps, à la fin du XIXème siècle, le gourou d’une secte avait annoncé la fin du monde pour une date précise. Disons, le 23 novembre 1887.(...)

      Le populisme dont je vais parler est donc, sans ambiguïté aucune, un populisme qui se caractérise par la prétention de défendre le peuple, mais qui repose en réalité sur des manipulations rhétoriques.

      Il s’appuie aussi sur une valorisation indue du court terme, un critère que j’emprunte à Guy Hermet[2] et qui me semble essentiel pour comprendre ce à quoi nous faisons face.

      Le populisme promeut un temps rapide, une immédiateté qui s’oppose au temps long que suppose toute action politique concrète et ambitieuse. Démagogique, il désigne des boucs émissaires et simplifie à outrance.

      Face à ce danger, l’école doit, au contraire, enseigner une pensée complexe. Elle doit même donner à nos élèves le goût de la complexité.

      Ils en font l’expérience à travers toutes les disciplines, et dans les EPI, mais j’évoquerai avec vous deux enseignements qui sont plus directement construits comme autant de réponses, voire de ripostes, aux nouvelles formes du populisme, notamment celles des extrémismes politiques.

      Ces deux enseignements, ce sont l’enseignement moral et civique (EMC) et l’éducation aux médias et à l’information (EMI).

      L’EMC est une réponse, parce qu’il promeut une citoyenneté active. Face aux mots, aux allégations et aux provocations, c’est par l’action que nous devons répondre.

  • Il y a quelque chose d’étrange dans la nature humaine.
    Téléthon, oeuvres caritatives, charité spontanée..
    Pas facile d’accepter cet air du temps qui refuse toute idée de solidarité systémique mais qui est si prompte à se montrer charitable envers ceux qui le « méritent », à récompenser les « méritants », quand il ne s’agit pas tout simplement de monnayer sa générosité pour s’acheter une bonne conscience à arborer fièrement...
    Tout à l’image du déclin de l’Etat Providence et de l’essor de la Française des Jeux...

    http://www.gentside.com/sans-abri/sdf-glen-james-rend-les-30-000-euros-trouves-dans-la-rue-et-en-recoit-45-0

    Aujourd’hui, Ethan Whittington annonce pouvoir lui fournir un toit et un travail, en plus de ces fonds qu’il encourage à faire grimper jusqu’à 500 000 dollars (environ 375 000 euros). L’intégralité de cette cagnotte devra être reversée à Glen James, mais de nombreux internautes s’interrogent quant à la logique de récompenser si massivement un seul homme alors que tant d’autres pourraient aussi bénéficier d’aides grâce à tout cet argent. Bien que cette mobilisation soit des plus touchantes, il apparaît en filigranes que la générosité ne semble plus qu’apparaître comme une récompense de l’extraordinaire.