• Pour ceux qui, comme moi, auraient naivement cru qu’un « projet socialiste » commencerait par amender la LRU... Le regroupement des universités est bien à l’image du reste des services publics : une faillite programmée.

    Comment l’Etat saigne les universités françaises

    http://blogs.mediapart.fr/blog/pascal-maillard/190913/comment-l-etat-saigne-les-universites-francaises

    La gravité et la sincérité de cette lettre envoyée ce 17 septembre à tous les personnels et étudiants de l’une des plus grandes universités de Lettres et Sciences humaines en disent bien plus sur les causes et la nature réelles de la crise financière des établissements que les déclarations d’une ministre enfermée dans ses dénégations. Car ce sont aujourd’hui presque toutes les universités qui sont contraintes de geler ou supprimer des postes et d’amputer une partie de leur potentiel de formation et de recherche pour équilibrer leurs budgets ou faire face à des déficits structurels.

    Que veut donc ce gouvernement ? Ainsi que l’ont fait les précédents, se servir de l’austérité comme d’un levier pour forcer les universités et la recherche à des restructurations massives et à un dégraissage de leur masse salariale ? Certains commencent à le craindre. Le gouvernement serait mieux inspiré de redéployer en urgence vers les universités et les organismes de recherche les milliards scandaleusement gaspillés en Crédit impôt recherche. La gabegie du CIR dénoncée par la Cour des Comptes n’a que trop duré ! L’argent est là : qu’il soit mis enfin au service de nos étudiants, de la recherche et de la société de demain !

    (...)

    Pour redresser les comptes et supprimer le déficit structurel causé par le désengagement de l’État (3 M€ pour 2014), le conseil d’administration a donc demandé à la présidente de préparer un budget 2014 en intégrant les mesures d’économie suivantes :

    – Fermeture complète du site universitaire Du Guesclin à Béziers à la rentrée prochaine (septembre 2014). Les étudiants seront invités à poursuivre leur formation sur le site de Montpellier
    – Limitation des inscriptions 2014 en première année de licence dans les filières Arts du spectacle, Arts plastiques, Information - Communication, Psychologie, Administration Économique et Sociale, voire d’autres filières sur leur demande. Les étudiants seront inscrits, selon la loi pour les formations à capacité d’accueil par tirage au sort dans la limite des places disponible
    – Réduction des volumes d’enseignement dans les filières à petits effectifs, masters notamment.
    – Diminution progressive du financement de la formation continue par l’université
    – Diminution progressive du financement de la formation au français pour les étudiants étrangers par l’université
    – Diminution des crédits pour l’accueil des professeurs et scientifiques étrangers
    – Arrêt du financement par l’université des contrats doctoraux
    – Gel total ou partiel pour la campagne d’emplois 2014

    C’est avec beaucoup d’amertume que le conseil d’administration a été contraint d’envisager ces mesures qui vont à l’encontre de tout le travail accompli depuis des années et des missions de service public que l’université se doit de remplir.

    En voyant les longues files d’étudiants hors délai qui cherchent à s’inscrire aujourd’hui à l’université, en pensant à tous les jeunes encore plus nombreux qui l’année prochaine seront tirés au sort pour entrer dans nos formations ou qui ne pourront pas faire d’études supérieures à cause de la fermeture de notre site de Béziers, nous posons une question à l’Etat : est-ce vraiment ce que vous voulez pour l’université française vous qui vous vantez de faire de la Jeunesse une priorité ?

    #Anne_Fraisse #Genevieve_Fioraso #LRU #CIR #Universités #LLASHS