• La Chine s’invite dans la production russe de potasse - RFI
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    La Chine est le premier consommateur mondial de potasse : une tonne de potasse sur cinq vendue dans le monde rejoint les exploitations agricoles chinoises. On comprend donc l’intérêt de Pékin pour cet engrais, qui renforce les racines des plantes et les protège contre la sécheresse. Les autorités chinoises cherchaient depuis longtemps à sécuriser l’approvisionnement chinois, en mettant la main sur une partie de la production.

    Pour un coup d’essai de la Chine dans les matières premières russes, c’est un coup de maître. En novembre dernier, le fonds souverain chinois achetait des obligations émises par le géant mondial de la potasse, le Russe Uralkali. Pour une société, c’est un des moyens de se financer sans céder ses actions. Sauf qu’un accord prévoyait que les obligations chinoises se convertiraient en actions si la valorisation boursière d’Uralkali chutait sous un certain seuil.

    Or c’est ce qui s’est produit cet été. Suite à l’éclatement brutal du cartel qu’avait constitué Uralkali avec son allié biélorusse Belaruskali, le cours de bourse Uralkali a plongé. Car on anticipait, avec la fin de cette mainmise des deux frères ennemis russo-biélorusses sur deux tiers du marché mondial de la potasse, un effondrement des prix de l’engrais, et donc des revenus en forte baisse. La Chine aurait offert une prime de 60 % pour convertir ses obligations en actions. Toujours est-il qu’elle entre au capital du champion mondial de la potasse à hauteur de 12 et demi % ; la participation chinoise pourrait encore grandir si l’oligarque russe Suleiman Kerimov vend la sienne, ce qui est fort probable.

    On ne sait pas encore si le fonds souverain chinois obtiendra une place au conseil d’administration du groupe russe, mais la Chine est désormais en position d’exiger un contrat d’approvisionnement en potasse à un prix très avantageux. Tout en profitant des dividendes d’Uralkali, si le prix de la potasse se redresse au niveau mondial. Car la reconstitution du cartel russo-biélorusse de la potasse n’est pas du tout exclue !

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