• Brétigny : des anomalies avaient été repérées plusieurs mois avant l’accident
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/09/26/01016-20130926ARTFIG00280-bretigny-des-anomalies-avaient-ete-reperees-plusi

    Tout d’abord les fissures du rail no 11 301, là où l’éclisse a pivoté sur elle-même, causant le déraillement du 12 juillet, au kilomètre 31,050. Ces dernières avaient bien été repérées par les agents chargés de l’inspection, car elles figurent sur un rapport datant du 4 avril. Mais ces constatations n’ont pas été suivies d’effet. Le rapport rédigé ce jour-là note même que la traverse jonction double est cassée à cœur, ce qui relève d’une urgence niveau 2, à traiter dans les trois mois. Cela veut-il dire que si le rail avait été réparé, l’accident aurait pu être évité ? Sans aucun doute, répondent les cheminots.
    Ensuite, le boulon de la traverse jonction double (TJD) no 6-7-8-9, qui est en fait le joint symétrique à celui sur lequel était fixée l’éclisse qui a basculé le 12 juillet pour se retrouver au cœur de l’aiguillage, est absent depuis un certain temps. Le rapport d’audit interne de la SNCF (Le Figaro du 23 septembre) notait : deux boulons mal serrés, un boulon absent et un boulon sans écrou. Aux expertises métallurgiques de dater depuis quand le boulon était manquant, ajoutait la SNCF. Or, selon ces comptes rendus d’inspection des voies, il apparaît que ce boulon était absent au moins depuis le 21 février dernier. Les cheminots que nous avons consultés sont formels : ce boulon, à cet emplacement précis (au milieu), joue un « rôle primordial ». Il est même fréquent que les agents déboulonnent un boulon à l’extrémité d’une éclisse pour le mettre à la place d’un manquant au centre : « Quand il manque un boulon, il faut s’assurer que les autres sont bien serrés. Et il faut dire à la brigade qu’il faut le remplacer, aussitôt la tournée terminée. »

    Il y a un gros problème de cohérence avec le rapport d’audit interne mentionné ci-dessus dont l’article du Figaro du 23/09 extrayait ceci :
    Accident de Brétigny : le rapport qui accable la SNCF
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/09/23/01016-20130923ARTFIG00272-accident-de-bretigny-le-rapport-qui-accable-la-sn

    À propos des boulons, le rapport note qu’il y avait quatre trous dans l’éclisse qui s’est retrouvée dans le cœur de l’aiguillage. Pour les trous 1 (côté Paris) et 2, les boulons avaient récemment rompu, l’un au niveau de la tête, l’autre au niveau du filetage. « Trou 3 : boulon et écrou non présents, trou de l’âme du cœur oxydé. Les enquêteurs privilégient une absence antérieure de ce boulon depuis une date que les expertises métallurgiques devront pouvoir préciser. Trou 4 : boulon bien en place, a servi de pivot dans la rotation de l’éclisse », peut-on lire. Et les experts SNCF de conclure qu’il apparaît du fait de l’oxydation de l’acier « très probable que l’absence du boulon numéro 3 est sensiblement antérieure au déraillement ».
    (…)
    Lors de la dernière inspection réalisée le 4 juillet dernier, huit jours avant l’accident, aucune anomalie n’avait été signalée. Lors de son audition par la police judiciaire le 18 juillet, le cheminot qui a inspecté les voies relate sa visite, notamment celle de l’aiguillage en cause à Brétigny. Question des policiers : « Suite à votre examen visuel, avez-vous relevé quelque chose d’anormal ou qui nécessitait d’être signalé ? » Réponse : « Non, je n’ai rien remarqué d’anormal au niveau de cet appareil. » Question : « S’agissant de cet appareil de voie, y avait-il des mentions faites préalablement à votre examen visuel du 4 juillet 2013 et à l’issue de votre examen, avez-vous consigné dans votre rapport de tournée des observations ? » Réponse : « Il y avait concernant cet appareil de voie une observation qui figurait dans le dossier. Un défaut de nivellement avait été mis à jour à l’œil nu et ce défaut a été confirmé par des engins de mesure. Il s’agit d’un défaut avéré depuis de nombreuses années et, tous les deux ou trois mois, les engins de mesure passent pour vérifier le nivellement

    Alors que les documents produits aujourd’hui mentionnent explicitement un défaut grave pour la même pièce.

    Ça a vraiment l’air d’être le bazar…